vendredi 30 janvier 2009

Les futurs requérants d’asile s’occuperont à l’Esp’Asse

NYON - La centaine d’arrivants logés dès le 16 février dans un abri PCi pourront passer leurs journées dans des locaux spécialement aménagés et animés dans l’ancienne usine Stellram.

GILLES BIÉLER dans 24heures

«La situation n’est certes pas idéale, mais c’est la meilleure. » Loger des requérants d’asile dans des abris de la protection civile, situés En Oie (Brico-loisirs Migros), et leur offrir une occupation pour la journée un kilomètre et demi plus loin ne rend certes pas Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication à l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), folle de joie. Mais «dans la situation actuelle, on ne pouvait pas trouver mieux».

Municipal des Affaires sociales à Nyon, Olivier Mayor admet lui aussi que la solution n’est pas idéale à long terme. Tout en estimant qu’à l’Esp’Asse (anciennement l’usine Stellram aujourd’hui reconvertie en zone dédiée à l’art, à l’artisanat, à la formation et à la réinsertion professionnelle), les requérants auront à disposition des locaux fonctionnels. «La seule solution si nous voulions disposer d’une structure d’accueil pour la journée à proximité du lieu de vie était d’installer des Portakabin. Cela aurait été parfaitement inadapté, d’autant que ces personnes passeront leurs nuits dans des abris PCi, en sous-sol et dans un minimum de confort. Par ailleurs, le fait qu’ils doivent se déplacer et ainsi voir d’autres gens permettra d’éviter un risque évident de ghettoïsation. »

Un avis que partage la diacre Magaly Borgeaud, chargée justement de veiller au confort et à l’occupation des requérants, en organisant notamment le travail des volontaires bénévoles. «Nous refusons toute notion d’assistanat. Il s’agira d’abord d’un échange et, en ce sens, permettre à ces personnes d’entrer en contact avec des gens de la région est d’une importance fondamentale. »

Dès le 16 février, une centaine d’hommes célibataires (Eryth-réens, Ethiopiens, Sri Lankais et Irakiens notamment) pourront ainsi profiter des généreux services des bénévoles emmenés par la diacre. «Nous recherchons encore du monde, mais aussi, prioritairement, des habits chauds, puisque nos hôtes ne seront pas forcément équipés pour affronter nos températures. » Et de se montrer également intéressée par des jeux, du matériel de sport ou encore des instruments de musique. «On ne parlera forcément pas la même langue. Mais autour d’un ballon de foot ou d’un djembé, tout le monde se comprend!» Pour encadrer tout ce petit monde, deux animateurs, un(e) infirmier(ère) et deux agents de sécurité seront également mobilisés par l’EVAM.

Craintes «infondées»

Quant aux craintes relayées ici et là, Emmanuelle Marendaz Colle les balaie d’un coup de sang. «Le canton accueille 4400 requérants. Il serait temps d’arrêter d’y voir autant de problèmes. D’ailleurs, y en a-t-il vraiment?» Pour éviter ce sentiment négatif et surtout pour jouer la transparence, la commune organise une séance d’information. «Ces peurs sont souvent dues à l’ignorance, estime Olivier Mayor. Un tel rendez-vous doit permettre aux plus réticents de se faire une raison. »

Note:Séance d’information, lundi 9 février à 18 h 30 à la salle du Conseil (Ferme du Manoir). En cas d’intérêt pour être bénévole ou offrir du matériel: 079 456 00 66

Cinq nationalistes suisses condamnés

antiracisme

Le Tribunal de district d’Aarau a condamné cinq membres du Parti des Suisses nationalistes (PNOS) à des jours-amendes de 5 et 10 jours. Les autorités leur avaient déjà infligé des peines de 10 à 25 jours-amendes mais ils avaient fait recours. En définitive, les amendes atteignent cette fois entre 400 et 500 francs contre 600 à 1800 francs en première instance. Le tribunal a jugé que le programme du PNOS de l’époque, publié sur internet d’août 2005 à mars 2006, constituait bien une infraction à la norme antiraciste. Les accusés sont âgés de 22 à 38 ans et viennent des cantons de Berne, de Fribourg et de Soleure.

Brève de 24 Heures

Lire l'article sur le sujet dans l'Aargauer Zeitung

Nouveaux centres d'hébergement dans le canton de Berne

Le canton de Berne devra ouvrir six nouveaux centres pour accueillir des requérants d'asile. Les capacités d'hébergement des abris de la protection civile ouverts en automne 2008 à Bienne, Berne, Köniz et Uetendorf ne seront bientôt plus suffisantes.

Il faut compter avec une nouvelle hausse du nombre de requérants d'asile au cours des prochains mois, a averti l'Office fédéral des migrations. La Confédération veut attribuer au canton de Berne 74 personnes par semaine. Les centres ouverts sont occupés à plus de 87 %, a précisé le canton de Berne.

Les six nouveaux centres sont situés dans la partie alémanique du canton. Pour faire face à cet afflux de requérants d'asile, de nombreux cantons ont dû ordonner l'ouverture de nouveaux centres d'accueil.

(ats / 29 janvier 2009 10:05)