vendredi 31 août 2007

Affiches de l'UDC, l'ONU réagit

Lire dans 24 heures, l'article d'Antoine Grosjean:
Après Micheline Calmy-Rey et Pascal Couchepin, voici que l’ONU réagit aux affiches de l’UDC. Celle-ci réussit une fois de plus à se placer au centre de la campagne. Mais cette stratégie marchera-t-elle encore longtemps?



Les affiches de l’UDC font des remous à l’étranger aussi. Comme l’a annoncé hier Pascal Couchepin, le rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme, Doudou Diène, auteur d’un récent rapport critique sur la Suisse, a écrit au Conseil fédéral pour lui demander son avis sur cette campagne. «Nous lui répondrons que c’est au peuple de juger», annonce le radical.

Interpellé par les journalistes lors de son pèlerinage de l’île Saint-Pierre, lui-même demeure d’une grande prudence. «Je n’aimerais pas appartenir à un parti qui utilise de tels procédés», lâche Pascal Couchepin. Mais en matière de propagande politique, «il faut une certaine liberté. Tolérance! Tolérance!» lance le Valaisan. «Et le peuple jugera.»

Ce discours libéral tranche avec celui, autrement plus musclé, utilisé mercredi soir par Micheline Calmy-Rey. La présidente de la Confédération a exprimé publiquement son dégoût vis-à-vis d’une «campagne raciste qui attise la haine». Pascal Couchepin refuse de reprendre ces mots à son compte. «En tant que président, on devrait éviter autant que possible de se mêler des polémiques conjoncturelles qui nourrissent ceux qui les provoquent. Et le parti de la présidente a lui-même utilisé ce genre de méthodes» par le passé, ajoute-t-il. Le ministre des Affaires sociales n’a apparemment pas digéré la campagne des syndicats sur la 5e révision de l’assurance invalidité, où il apparaissait sous les traits d’un alcoolique chronique.

Impasse stratégique

Une fois de plus, l’UDC a réussi à donner le ton de la campagne électorale. Avec l’affiche du mouton noir d’abord, puis avec le clip vidéo sur la violence, elle est de nouveau parvenue à provoquer la controverse et à accaparer l’attention. Mais cette stratégie éprouvée marchera-t-elle encore longtemps? Le conseiller national Christian Levrat estime que cette fois-ci, l’UDC s’est brûlé les doigts avec son clip vidéo dénonçant la violence des jeunes. Pour rappel, les acteurs, qui ne savaient pas que le tournage était une commande du parti, ont porté plainte. «Jusqu’ici, la stratégie de l’UDC a bien fonctionné, souligne le socialiste. Mais elle l’oblige à toujours durcir le ton, à toujours dépasser les limites de l’acceptable. Tôt ou tard, elle va se retrouver dans l’impasse.»

«Tout le monde sait que cette stratégie est un piège, mais on s’y précipite quand même», note le président du groupe PDC au National, Urs Schwaller. Mais il pense également que l’UDC, à force de ressasser les mêmes messages, est en train de jouer une de ses dernières cartes. Il en veut pour preuve la tentative désespérée de faire croire à un complot anti-Blocher, et de tourner cette élection en un scrutin pour ou contre le tribun zurichois. Si le vice-président du PDC, Dominique de Buman, trouve, lui, utopique de croire qu’on peut purement et simplement ignorer les provocations de l’UDC, il croit aussi que cette stratégie finira par s’éteindre d’elle-même, comme une mode

L'UDC accusée de campagne raciste


Lire ce dossier très complet de Swissinfo

L'Union démocratique du centre (droite nationaliste) première formation politique de Suisse, est à nouveau sous le feu de la critique pour sa campagne très agressive envers les étrangers.

L'ONU demande des explications à la Suisse

Jeudi, le ministre de l'Intérieur a dit que le gouvernement préparait sa réponse au rapporteur de l'ONU sur le racisme à propos de cette campagne, qui par ailleurs «dégoûte» la présidente de la Confédération.


Il y a trois semaines, Doudou Diène et Jorge Bustamante, respectivement rapporteurs spéciaux des Nations Unies pour le racisme et les droits humains des migrants, écrivaient au gouvernement suisse pour demander des explications sur la désormais fameuse affiche de l'UDC frappée de trois moutons blancs et d'un mouton noir.



On se souvient qu'en mars, Doudou Diène avait déjà épinglé la Suisse dans un rapport qui mentionnait «des manifestations de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie».

Lien vers quelques affiches de l'UDC

Version tessinoise d'afiche modifiée

Nouvelle campagne raciste du parti de la Liberté à Bienne


Lire l'article du Matin par Cathy Macherel:

Pour ceux parmi vous qui n'avez pas vu l'émission de Rundschau mercredi soir, quelques explications sur le niveau de ce parti de la Liberté. Les responsables du parti se font filmer dans le parlement Biennois avec des bananes et des têtes au choco. Ceci est l'essentiel de leur argumentaire...


Extrait de l'article.
Le parti de Jürg Scherrer se fiche visiblement de la justice.

Il y a 20 jours à peine, un juge le contraignait à fermer l'adresse www.lumengo.ch, adresse que la Parti de la liberté avait utilisée abusivement pour y déverser son fiel sur Ricardo Lumengo, député socialiste biennois.

Or, il a suffi que la télévision alémanique DRS consacre une émission à cette affaire mercredi soir pour qu'un nouveau détournement soit commis. En pire.

Depuis hier, l'adresse www.lumengo.ch mène en effet à une page du Parti de la Liberté, intitulée pour l'occasion «Wer ist Lumengo?» Et le parti de préciser en introduction: «Pour nous, le nom Lumengo ne désigne pas une personne en particulier. Il s'agit simplement d'un synonyme pour un Noir (nous ne pouvons pas utiliser un autre qualificatif à cause du politiquement correct) qui tôt ou tard s'installe illégalement en Suisse (...)».

Dans le même texte, le parti y va aussi de ses recommandations sur l'accueil à réserver à tous les requérants d'asile. Il préconise de les enfermer dans des «centres», de leur donner «des vêtements simples, une nourriture simple et un logement simple», camps qui seraient «surveillés par l'armée».

Ricardo Lumengo a découvert ce nouvel abus hier. «La première fois, nous avions déposé une plainte civile. Cette fois, ma plainte sera pénale. Il y a manifestement insoumission à une décision de justice»

Les moutons de l'UDC devant l'ONU

L'affiche électorale de l'UDC représentant des moutons blancs et un noir fait parler d'elle jusqu'à l'ONU. Le rapporteur spécial sur le racisme Doudou Diène a interpellé le Conseil fédéral à ce propos. Le gouvernement est en train de préparer sa réponse.

Provocations de l'UDC: la droite doit-elle continuer à se taire?

Lire l'éditorial du Temps
Extrait:
Comment réagir à la propagande aux accents racistes des démocrates du centre? La question divise les partis du camp bourgeois. Si tous les dirigeants sont ulcérés par les méthodes du parti de Christoph Blocher et même «dégoûtés», comme Micheline Calmy-Rey par le clip vidéo mettant en scène des jeunes de Bienne, ils craignent que leur réaction n'alimente le fonds de commerce de l'UDC. L'ancien conseiller national radical Yves Christen estime, lui, que trop, c'est trop: «Les partis politiques sont comme tétanisés et n'osent pas réagir. C'est inacceptable.» Guido Schommer, le secrétaire général des radicaux, se refuse à vouloir entrer dans le jeu de l'UDC, opinion que partage le président du Parti démocrate-chrétien, Christophe Darbellay.

Sur le même sujet lire le développement de Valérie de Graffenried et de Denis Masmejan

VOTATIONS. A de notables exceptions près, les représentants du camp bourgeois sont réticents à dénoncer la propagande aux accents racistes des démocrates du centre. Crainte ou calcul, ils entendent laisser le citoyen arbitrer.

Voici un extrait des déclarations d'Yves Christen:
«Certaines sections cantonales de l'UDC, comme celle de Vaud, devraient oser élever la voix et marquer leur désapprobation», proteste Yves Christen. Les présidents du PRD et du PDC, Fulvio Pelli et Christophe Darbellay, devraient à ses yeux réagir publiquement. «A côté de l'UDC, Schwarzenbach est un enfant de chœur. Cette campagne est clairement raciste, elle donne de l'eau au moulin de l'extrême droite et a des relents de Deuxième Guerre mondiale. On ne peut pas laisser faire!»

jeudi 30 août 2007

L'UDC retire son clip

Lire l'article de Valérie de Graffenried dans le Temps
et celui du Matin
...
Malgré la polémique, l'UDC s'est toujours refusée à retirer d'elle-même le clip. «Nous assumons totalement son contenu. Mais je ne peux pas encore vous dire si les jeunes ont été informés correctement ou pas», se contente de déclarer le porte-parole Roman Jäggi. Pas un mot sur le réalisateur engagé alors que l'UDC laisse entendre que c'est lui qui aurait pu commettre une maladresse. «J'espère que le mandat a été clair. L'UDC n'a pas pour habitude de pratiquer la tromperie», commente le vice-président du parti, Yvan Perrin. Lui-même assure ne pas savoir qui est l'auteur du clip. Serait-ce un membre ou un sympathisant de l'UDC qui n'aurait volontairement pas tout dit aux jeunes figurants?

Une chose est sûre, cette affaire met certains élus UDC plutôt mal à l'aise. Ils craignent qu'elle n'entache sérieusement l'image et la crédibilité du parti.

Micheline Calmy-Rey dénonce la campagne de l'UDC

Lire l'article de DS Miéville dans le Temps

La présidente de la Confédération parle de pratiques inquiétantes, inacceptables et dégoûtantes.




Dans une interview Micheline Calmy-Rey se dit « dégoûtée » par la campagne électorale de l'UDC. Dans l'entretien exclusif qu'elle a accordé à la RSR, la présidente de la Confédération estime que l'UDC mène une campagne « raciste qui incite à la haine ». Interpellée notamment sur l'affiche électorale qui met en scène des moutons blancs expulsant un mouton noir, M. Calmy-Rey estime que ce procédé, qualifié de « détestable », contribue à diviser les Suisses.
Ecoutez cette interview

L’extrême gauche veut gâcher le Comptoir de Christoph Blocher

Lire l'article de 24heures:

Christoph Blocher au Comptoir Suisse. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe chez les défenseurs de l’asile vaudois et dans les milieux d’extrême gauche. Ils ont bien l’intention de chahuter la visite lausannoise du conseiller fédéral UDC lors de la journée officielle de la manifestation, mardi 18 septembre. Comme lors de chaque édition, ce jour-là, un membre du Conseil fédéral visitera la foire nationale. Cette année, c’est au tour du tribun zurichois, habitué à provoquer des grincements de dents lors de ses déplacements de ce côté-ci de la Sarine.

Son passage aux Palais de Beaulieu ne sera pas un long fleuve tranquille. Le leader des défenseurs de l’asile et président du groupe A gauche toute! au Conseil communal de Lausanne, Jean-Michel Dolivo vient de déposer une demande pour manifester sous les fenêtres du Comptoir. «Nous ne pouvons pas accepter sans réagir la venue de Christoph Blocher à Lausanne. Il symbolise la campagne haineuse et raciste de l’UDC pour les prochaines élections fédérales.» Le cortège, coorganisé par plusieurs associations antiracistes et de sans-papiers, a déjà un slogan: «Nous sommes tous des moutons noirs.» Une allusion à la campagne du parti agrarien réclamant l’expulsion des délinquants étrangers.

UDC en pétard

Cette manifestation contre Christoph Blocher met en colère Claude-Alain Voiblet, coordinateur romand de l’UDC. «La gauche vaudoise montre une fois de plus sa vision de la démocratie, digne des anciens pays de l’Est. Elle croit pouvoir interdire la venue d’un conseiller fédéral élu démocratiquement et tenir pour quantité négligeable les électeurs de la première formation politique du pays.» Le conseiller communal n’hésite pas à demander à la police de «faire son travail», si le discours de Christoph Blocher venait à être perturbé.

Les risques ne sont pas négligeables pour le tribun zurichois, déjà malmené lors d’un de ses premiers séjours lausannois. Alors simple conseiller national, le leader de l’UDC s’était fait enyaourter en plein Palace. La crainte de dérapages explique d’ailleurs la prudence des Verts et des socialistes. Les deux formations ne savent pas encore si elles participeront à la manifestation.

Les discours d’ouverture de Broulis et de Brélaz

Présidente du groupe écologiste au Conseil communal, Adèle Thorens estime aussi qu’il ne faut pas donner trop d’importance à Christoph Blocher. «Il ne faudrait pas non plus lui permettre de prendre en otage le Comptoir.» Jean-Michel Dolivo demande, en effet, au canton et à la commune de ne pas envoyer de représentant à la journée officielle du Comptoir. «Le droit à la parole est un bien trop précieux pour ne pas l’utiliser, rétorque Pascal Broulis, président du Conseil d’Etat. Dans mon discours, j’ai bien l’intention de souligner l’ouverture d’esprit vaudois. Je vais parler du dynamisme et des différences de ce canton multiculturel.» Syndic de Lausanne, Daniel Brélaz est sur la même ligne. «Christoph Blocher sera aussi obligé de nous écouter lorsque l’on parlera de l’ouverture des Vaudois et des Lausannois aux étrangers. Ce n’est pas parce que c’est lui qui représente le Conseil fédéral que l’on va annuler le Comptoir.

mercredi 29 août 2007

La justice contraint l'UDC a retirer son clip

Le clip de l'UDC considéré comme stupide et xénophobe par de nombreuse personne a maintenant subi les foudres de la justice suite à la plainte des figurants-rappeurs de Bienne qui auraient été manipulés par le réalisateur du film.
Lire la dépêche de l'ATS

Lire l'article du Matin


La colère noire d’Amélie



Le sang ivoirien de la Vaudoise
n’a fait qu’un tour, face aux récentes attaques racistes
de l’UDC et de la Lega tessinoise.

CHRIS BLASER


Tenancière d’un restaurant à Lausanne, Amélie Reymond est ulcérée par la campagne menée par l’UDC et les déclarations ­émanant de la Lega tessinoise. Elle s’apprête à organiser une manifestation à Berne.

L’UDC tente de faire croire que la communauté ­étrangère en Suisse regorge de moutons noirs. C’est ignoble!tempête Amélie Reymond, patronne du Café-Restaurant du Vélodrome à Lausanne.
En lisant la presse de ces derniers jours, le sang ivoirien de la Vaudoise, double nationale, n’a fait qu’un tour. Elle se réfère au clip de propagande de l’UDC dans lequel sept jeunes figurants, dont un Noir, pensent avoir é­té manipulés en é­tant appelés­ à jouer des scènes de violence.
Elle brandit un autre article, restituant les propos de Giulano Bignasca, président de la Lega tessinoise, estimant qu’il y a trop de joueurs noirs au sein de l’équipe nationale suisse de football.
Du coup, Amélie Reymond s’est inscrite à­ SOS Racisme et prévoit de mettre prochainement sur pied une manifestation ­ à Berne. ­"Ce qui me choque, c’est que les messages adressés aux é­lecteurs oublient sciemment de relever qu’il y a une forte majorité d’immigrés qui travaillent et apportent leur contribution­ ce pays", conclut- elle. C. B.

NEM, ces requérants indésirables

Lire l'article de Valérie de Graffenried dans le Temps
Pour beaucoup, les NEM resteront à jamais des sortes de rouleaux de printemps vietnamiens. La réalité fédérale est bien moins savoureuse. NEM signifie «non-entrée en matière». Et sert à qualifier, de manière assez barbare, les requérants d'asile déboutés d'office, ceux contre lesquels les autorités prononcent une décision de non-entrée en matière. En clair, il s'agit de candidats dont la demande d'asile est jugée manifestement infondée ou pas crédible du tout, et qui ne bénéficient donc pas d'une procédure normale permettant de déterminer s'ils répondent ou non à la qualité de réfugié. Mais voilà: leur renvoi n'est pas toujours possible et beaucoup préfèrent rester en Suisse dans l'illégalité. ..

mardi 28 août 2007

Le paradis et l'enfer selon l'UDC: le clip qui choque, sur la forme et le fond


Propagande. En quatre minutes sur son site internet, l'UDC présente «sa» Suisse idéale, opposée à l'enfer attribué à Bienne. Où des jeunes disent avoir été manipulés pour tourner des scènes de violence.
Lire l'article du Temps

UDC, stop aux abus

Lire l'éditorial de Jean-Jacques Roth dans le Temps.

Extraits:
...Cette théorie du complot, comme le clip ouvertement raciste sur l'enfer et le paradis naviguant sur Internet, au mépris des acteurs trompés qui ont été engagés pour le tourner, va au-delà des péripéties d'une campagne «virile», comme on le dit des matches de football où le tacle tue le jeu.

Cette manière d'excuser les moyens les moins défendables au nom des fins prétendument vertueuses, cette victimisation de soi et cette disqualification de l'autre, la sacralisation du peuple souverain face à la «classe politique», fatalement pourrie, évoquent les souvenirs les plus nauséabonds de l'histoire moderne.

Jusqu'à quels abus l'UDC ira-t-elle sous la bannière de son slogan «Stop aux abus»? Pour l'instant, elle ressemble au caïd qui terrorise le préau en toute impunité. Et si rien ne l'arrête d'ici au 21 octobre, il faut craindre que cette campagne ne soit la plus brutale et la plus accablante que la Suisse ait connue depuis deux générations.

Le droit d'asile toujours nécessaires pour les minorités du Kosovo

Lire ce communiqué du HCR qui confirme que les droits de l'homme des minorités (serbes et roms en particuliers) ne sont toujours pas assuré au Kosovo ce qui justifie une protection internationale

C'est pathétique

Avec Nkufo et Fernandez, Johan Djourou est au cœur de cette polémique. Le joueur d’Arsenal, prêté cette saison à Birmingham, a eu connaissance des propos tenus par le fondateur de la Lega. Et il prend les affirmations de Bignasca avec le contre-pied qu’on lui prête toujours. Et le sourire qui va avec


.
Johan Djourou a répondu hier avec humour:
«Il y a des racistes, et il y en aura toujours.
Il est libre de penser ce qu’il veut, au fond.»

«Que dire? soupire Djourou. Personnellement, je n’ai jamais ressenti de racisme à mon égard en Suisse ou en équipe nationale. Je ne peux que constater la bêtise d’une personne qui pense des choses pareilles.»

Mais de tels propos sont-ils choquants pour lui? «Même pas, assure-t-il. C’est pathétique. Surtout dans une Suisse qui devient plus mixte et plus riche grâce à cela. Mais il y a des racistes, et il y en aura toujours. Il est libre de penser ce qu’il veut, au fond. Et moi de ne pas respecter ce personnage.»

Lire l'intégralité de l'article paru dans le quotidien 24 Heures

et les réactions des joueurs dans Le Matin

Dérives populistes mensongères


En prélude aux­ élections de cet automne, l’UDC a choisi d’entrer en lice par une campagne tonitruante dans la presse et sur les murs de nos villes. Confisquant pour elle seule ce qu’elle considère comme la norme contraignante de l’helvétisme authentique, l’UDC se laisse aller à ­une charge odieuse contre ceux qu’elle désigne comme fauteurs de troubles, les moutons noirs.

http://litterature.canalblog.com/images/t-mouton06.gif
mouton pas content

Cet argumentaire simpliste est insultant pour les citoyens suisses aussi dont la majorité ne vote pas pour l’UDC; ils savent que la pluralité d’une société est source d’enrichissement et que la solution des conflits passe par la négociation et non par l’exclusion. Les placards de l’UDC sont fallacieux; ils répandent une puanteur xénophobe ignoble dont les relents ne peuvent manquer d’évoquer les pages les moins glorieuses de l’humanité: Allemagne nazie, Chine de la Révolution Culturelle, Rwanda, ex-Yougoslavie et j’en passe.
L’ignominie majeure réside dans le fait que nombre de bergers du troupeau UDC siègent parmi les plus hautes instances de ce pays: Conseil fédéral, nombreux Conseils d’Etat, conseils d’administration… Comment peut-on tolérer qu’une campagne de propagande aussi vile soit cautionnée par des hommes dits responsables? Honte à ­ceux qui cherchent­ se faire ­élire au mépris des règles é­lémentaires de la vie d’une société ­claire et intelligente!
Nous, citoyens suisses choqués au plus profond de notre être par l’abjecte vilenie de la propagande de l’UDC, ne pouvons qu’espérer – enfin – un sursaut salutaire et digne des têtes pensantes et influentes de notre pays pour clamer haut et fort notre indignation et notre refus des dérives populistes mensongères qui cherchent à ­nous séduire.
Jacques-Antoine Pfister,
Chernex

lundi 27 août 2007

On s'en foot ...


Bignasca trouve la Nati trop «colorée»

L'image “http://www.europarl.europa.eu/eplive/expert/photo/20051130PHT03082/pict_20051130PHT03082.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.


Le président de la Lega Giuliano Bignasca s’est encore illustré. Dans le journal de son parti, il critique l’équipe nationale de football parce qu’elle comporte trop de joueurs de couleur: «Un foot­balleur de couleur chocolat est acceptable. Mais trois, c’est décidément trop.»

Le clip de propagande de l'UDC

Un grand nombre de réactions dans les forums ou les discussions comparent la propagande de l'UDC à celle des nazis et de Goebbels dans les années 30.
C'est à mon avis faire beaucoup de publicité pour un petit film ridicule et absolument nul.


Ce post vous permet de faire vous même votre analyse.



Sur Youtube ce clip a été considéré comme problématique par des utilisateurs , il faut être loggé et confirmer être majeur pour le voir. Voici le scénario de ce chef d'oeuvre.

On y compare le paradis (=affiche de l'UDC et drapeau Suisse) avec l'enfer (des flammes si la gauche et les verts gagnent les élections).
Le film montre ensuite d'abord l'enfer en noir et blanc avec une musique électronique et beaucoup de coup de cymbales. L'enfer c'est donc des jeunes-étrangers (ils se droguent, ils font des accidents de voitures, ils racktettent, ils volent les grands mères, ils tapent, ils violent des filles) puis quelques images volées de femmes voilées dans la rue et finalement une autre image volée d'un homme basané qui attend le train et qui a des béquilles. Voilà l'équation terminée (jeunes délinquants, chauffards, islams, étrangers et invalides DEHORS).
Ensuite on passe au paradis
La seconde partie bénéficie d'une jolie musique genre supermarché, on y voit le logo des CFF, celui des grandes banques, avec les banquiers qui prennent le tram à la Paradeplatz, des jeunes apprentis bien peignés avec un beau T-shirt de leur entreprise, un tank et un FA 18 qui fait des acrobaties dans les alpes, puis 20 secondes d'images touristiques de la Suisse avec le pont de Lucerne, Blocher et son épouse le sac au dos. Avant de terminer par une fête de lutte et le bouc Zottel.
Après 3 minutes, la démonstration est KLAR, on voit notre jeune couple glisser un vote UDC dans l'urne.

Lire aussi la description de la TSR

Le (meilleur) des mondes selon l'UDC

Voici l'éditorial de Philippe Bach dans le Courrier
Le clip de propagande de l'UDC montre d'un coté «l'enfer socialiste», avec son cortège de jeunes qui volent, violent, trafiquent, pillent et rackettent sans vergogne.
Avec des amalgames puants, puisque ces images de violence sont opportunément liées à la présence sur sol suisse de femmes portant le foulard islamique et d'individus de «type balkanique» se reproduisant visiblement comme de la vermine, lorsqu'ils ne profitent pas de l'AI pour se vautrer sur des bancs publics dans des positions obscènes ou pour glander en groupes.
L'antithèse édénique est du même acabit. L'axe du bien passe par la Bahnhofstrasse et son cortège de banquiers encravatés. La «société sans classe» udéciste prend le train, lit des gratuits, aime ses F/A-18 et fait du roller en s'encanaillant dans les tournois de lutte à la culotte et dans une Landsgemeinde où une femme est tolérée au milieu d'une horde de votants unanimes.
On pense au Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Et on a envie de fuir ce Disneyworld aseptisé, oppressant et un brin totalitaire.
Ce que met en évidence ce genre de propagande, c'est finalement un mépris total de l'humain: des étrangers stigmatisés, criminalisés, chosifiés; mais aussi des Suisses et des Suissesses que l'on considère comme de parfaits abrutis. Rien d'étonnant lorsqu'on voit l'affiche de l'UDC qui souille nos murs ces jours-ci. Elle est raciste en brandissant l'image du mouton noir allogène. Mais l'image du mouton blanc est douteuse, elle aussi. Les Suisses sont dépeints en moutons de Panurge.
Rappelons que même les bêtes les plus grégaires peuvent donner des coups de corne et sanctionner ceux qui les méprisent de trop haut et depuis trop longtemps à coups de campagnes démagogiques déshonorant l'idée même de débat démocratique

dimanche 26 août 2007

La chasse aux sorcières (musulmanes) se poursuit

L'Office fédéral de la police, patronné par le conseiller fédéral UDC, prépare une réunion avec des communautés musulmanes pour parler de sécurité intérieure. L'ASML (Association suisse des musulmans pour la laïcité), indignée, pose sa condition...Lire l'article du Matin

On avait plus vu ça depuis Goebbels.

"C'est un style qu'on n'a plus connu depuis les nazis et la propagande de Goebbels dans les années 30"
C'est ainsi que Hans Stöckli (le maire de Bienne) qualifie le clip raciste et violent de l'UDC dans une interview publiée dans le matin.
On apprend de plus dans cet article que l'UDC a abusé de la confiance des jeunes figurants dans le clip et qu'une plainte a été déposée.
Sur le même sujet lire le dossier de la TSR

samedi 25 août 2007

"Je suis celui qui dénonce les problèmes"

Aujourd'hui à force, n'y a-t-il pas le risque d'arriver à l'autre extrême: on ne dénonce les abus que s'ils sont commis par les étrangers et on les tait s'ils sont commis par des Suisses?
Non, on n'en est pas là! Aujourd'hui, on donne l'origine dans les deux cas, et c'est juste. Et quand c'est un Suisse, le peuple se demande tout de suite: «Mais depuis combien d'année il est Suisse?» On constate alors souvent que l'auteur du délit est issu de l'immigration.


http://www.unoeilsurlemonde.com/wp-content/uploads/2006/12/WindowsLiveWriter/Racismeettolrance_11FCE/image%7B0%7D%5B7%5D.png
Différence & Tolérance

A quoi ça sert d'être si suspicieux de l'origine des gens?
La première étape avant de chercher des solutions, c'est toujours de dénoncer le problème. Nous n'avons pas de problème avec les Français ou les Italiens, mais il faut le dire: nous avons un grand problème d'intégration avec les immigrés de l'ex-Yougoslavie. Il faut faire quelque chose pour ces personnes-là. Leur apprendre la langue. Les intégrer dans les écoles et sur le marché du travail. Si le gouvernement cache les problèmes auxquels le peuple est confronté, il perd toute crédibilité. De plus en plus de politiciens le comprennent. C'est un vrai changement.

Lire l'intégralité de cet interview de Christoph Blocher sur le site du Matin

vendredi 24 août 2007

T'as entendu ?

Dans l'émission Forums, sur la radio suisse romande, Guy Parmelin et Hans Stoeckli donnaient chacun leur vision de la propagande UDC, plus exactement celle diffusée dans un clip ultra-manichéen commandé par le parti.

http://www.sp-ps-biel-bienne.ch/images/Fotos/1hans_stoeckli_nr03.jpg
Hans Stoeckli, maire de Bienne
et conseiller national socialiste bernois


jeudi 23 août 2007

Aux cantons de prouver que leurs étrangers sont bien intégrés

Les cantons saluent la politique d’intégration présentée hier par Christoph Blocher: 45 mesures basées avant tout sur l’apprentissage d’une langue nationale.
Mais ils craignent qu’à terme, leur financement ne soit plus assuré par la Confédération.


Christoph Blocher a déploré
qu’un étranger sur quinze ne parle
aucune de nos langues nationales.

KEYSTONE/PETER
SCHNEIDER

«L’intégration des étrangers est du ressort des cantons, pas de la Confédération», lançait, hier à Berne, Christoph Blocher lors d’une conférence de presse sur la politique d’intégration du Conseil fédéral. Une affirmation qui sem­blait faire office de porte de se­cours pour un ministre de Justice et Police qui ne savait plus com­ment se dépatouiller des ques­tions insistantes des journalistes. Car, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une heure et demie d’ex­posé n’aura pas suffi à faire com­prendre les «mesures concrètes» que le gouvernement entend ap­porter. Malgré plusieurs explica­tions, il reste un certain flou sur qui fera quoi et avec quels moyens.
Intitulé «Politique d’intégra­tion de la Confédération: adop­tion de mesures concrètes», le projet composé de 45 mesures est censé combler les lacunes en ma­tière d’intégration des étrangers, notamment des plus jeunes. La priorité est clairement mise sur l’apprentissage d’une langue na­tionale, seule clé pour pouvoir suivre une formation et trouver un emploi. «Un étranger sur quinze ne parle aucune de nos langues nationales», a déploré Christoph Blocher. Avant d’ajou­ter qu’«il ne suffit plus qu’ils sui­vent des cours de langues, main­tenant ils devront aussi les ap­prendre!»

La fin des subventions?
Aux étrangers donc de mettre la main à la pâte. Et pour le ministre, cela passe par la signa­ture d’une «convention d’intégra­tion ». Une sorte de contrat que l’immigré signe à son arrivée pour prouver sa bonne volonté.
Mais qui vérifiera que le con­trat est respecté? «Les cantons évidemment», répond le ministre. Une nouvelle tâche parmi beau­coup d’autres qui laisse les princi­paux intéressés mi-figue, mi-rai­sin. «Au moins, les cantons de­viennent responsables de l’ensemble des projets, relève An­dré Castella, délégué ad interim à l’intégration à Genève. L’ennui c’est qu’on ne connaît pas encore le mode d’application de toutes les mesures, c’est par exemple le cas de la «convention d’intégra­tion ».
Une vision partagée par Ma­galy Hanselmann, sa collègue vaudoise: «L’avantage de cette ré­partition, c’est que cela responsa­bilise les cantons, mais d’un autre côté, ce sont aussi des tâches supplémentaires.» Autre flou: les montants que les cantons obtiendront. Le crédit annuel de 14 millions de francs octroyé actuellement devrait être maintenu, voire augmenter de quelque 2,6 millions, apprenait­on hier. Neuf millions pourraient être accordés à l’enseignement des langues. Mais les sommes exactes ne seront dévoilées que quand le gouvernement aura mis la dernière main au projet.
Reste que certains cantons crai­gnent que la Confédération ne leur délègue à terme également la responsabilité financière de l’inté­gration. Et des voix inquiètes se demandent jusqu’à quand Berne versera ses subventions.
Nadine Haltiner, Berne, dans le 24 Heures

Intégration, le mot magique et l’apprenti sorcier

Christoph Blocher veut intégrer les étrangers.
Ou plutôt, il veut que les étrangers fassent eux-mêmes l’effort de s’intégrer. Dans le fond, comment lui donner tort? La Suisse est en droit de choisir les migrants qu’elle accueille. Elle est en droit aussi d’exiger d’eux, en échange de son hospitalité, qu’ils respectent ses lois et ses usages, et même qu’ils apprennent une de ses langues nationales. Après tout, il en va de leur propre réussite ici.
L’intégration, c’est vrai, impossible d’être contre. La preuve: tous les partis, de gauche comme de droite, l’ont inscrite à leur programme électoral. Mais ce mot magique qui fait pschitt! peut cacher bien des maléfices et des arrière-pensées.
D’ailleurs, Christoph Blocher ne jouerait-il pas aux apprentis sorciers? Le conseiller fédéral UDC l’admet lui-même, la Suisse n’a pas de problèmes majeurs avec ses étrangers, contrairement à l’image sulfureuse renvoyée par quelques sordides faits divers. Et les cantons n’ont pas attendu que Berne les y pousse pour s’atteler à l’intégration.
Alors pourquoi Christoph Blocher se sent-il le besoin de s’imposer dans ce dossier? Pourquoi monte-t-il en première ligne s’il n’a pas plus de réponses concrètes à apporter?
Le chef de Justice et Police, en sous-main, semble en fait accréditer la thèse que la Suisse ne parvient plus à assimiler ses migrants et qu’elle est par conséquent en danger. Procès d’intention? Que Christoph Blocher dégage les moyens financiers nécessaires à une politique d’intégration ambitieuse, et l’on est prêt à croire que son intention est bien de mettre de l’huile dans les rouages, et pas d’en jeter sur le feu.

Editorial
de Serge Gumy, chef de la rubrique suisse pour le quotidien 24 Heures

Pour Berne, l'intégration passe par les langues

La maîtrise d'une langue nationale est la clé de l'intégration des étrangers en Suisse. C'est désormais la ligne du Gouvernement, qui mettra également l'accent sur la formation et le travail.


Tous les étrangers doivent se mettre aux langues nationales. Et commencer jeunes.
Tous les étrangers
doivent se mettre
aux langues nationales.
Et commencer jeunes.
(Keystone)


Et ceux qui ne pourront pas ou ne voudront pas s'intégrer devront en tirer les conséquences, notamment en matière d'autorisation de séjour, avertit le Conseil fédéral. La clé de l'intégration est l'apprentissage d'une langue nationale, a martelé le ministre de Justice et Police Christoph Blocher devant la presse. Pour lui, la politique d'intégration «a maintenant les pieds sur terre» et «les aspects romantiques restent à l'arrière-plan». Le rapport gouvernemental élaboré par divers offices de plusieurs ministères fait d'ailleurs la part belle au credo du conseiller fédéral UDC (nationaliste). Un étranger sur quinze habitant en Suisse ne parle jamais en français, en allemand ou en italien, s'inquiète Christoph Blocher. Dans ces conditions, il ne peut ni s'intégrer ni trouver un emploi. «Il s'agira de faire en sorte à l'avenir que les étrangers apprennent réellement une de nos langues; plus question de se contenter de suivre des cours sans rien apprendre», insiste le ministre.

Politique d'intégration

mercredi 22 août 2007

L'intégration des étrangers reste un enjeu majeur

Le nouveau droit d'asile et des étrangers n'empêche ni la pression migratoire, ni le besoin de main-d'œuvre. Dans ce contexte, les partis évaluent très diversement l'enjeu de l'intégration

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L'acceptation massive, en septembre 2006, du nouveau droit d'asile et des étrangers a déjà entraîné la fusion des deux commissions fédérales concernées. La nouvelle instance, qui sera opérationnelle dès janvier, est en train de se constituer. On sait que ses attributions, dans le domaine des étrangers, seront réduites, en application d'une politique beaucoup plus ciblée.
Jusqu'ici, la Commission fédérale des étrangers (CFE) avait la compétence de sélectionner et de subventionner des projets d'intégration émanant des pouvoirs publics et de la société civile. La dernière volée en comptait 700 - un peu trop pour les 14 millions mis à disposition. A l'avenir, l'Office fédéral des migrations (ODM) travaillera directement avec les cantons.
Ceux-ci devront établir les «conventions d'intégration» qui seront imposées aux étrangers. Axes principaux: apprentissage de la langue nationale du lieu d'accueil, formation et travail. Christoph Blocher veut aussi qu'on soit attentif à la violence des jeunes (étrangers), que la naturalisation attende l'intégration et que les mesures d'expulsion soient applicables. Bien que la nouvelle politique aille déjà dans son sens, l'UDC en réclame davantage. Convaincu que la société est minée par les abus et la criminalité provenant des étrangers, le parti veut limiter le regroupement familial, multiplier les expulsions de délinquants (et de leurs parents), naturaliser par le peuple sans droit de recours, interdire les minarets.
A l'inverse, le PS affirme que là où l'intégration est réussie, les tensions diminuent. Il faut donc, contrairement à l'UDC, miser sur ce facteur: intégrer par l'école, la formation et le travail. Et par la participation à la vie publique, avec des droits politiques. Il n'y a pas d'alternative: les étrangers sont nécessaires, au plan démographique et économique.
Les Verts sont sur la même longueur d'onde, tout en soulignant la nécessité de réserver un traitement non discriminatoire aux non-Européens. Ceux-ci, estime le parti, doivent pouvoir s'intégrer autrement qu'en passant par le droit d'asile, le commerce du sexe (danseuses de cabaret) ou le mariage blanc. Et il faut régulariser les sans-papiers, sur des critères précis.
Au centre, PRD et PDC s'en tiennent, pour l'essentiel, aux discours qu'ils tenaient en faveur de la double révision du droit d'asile et des étrangers. Réduire la criminalité étrangère et les abus par le contrôle de l'immigration (PDC), aucun permis à des non-Européens non qualifiés (PRD), faire de l'apprentissage de la langue une condition objective pour la naturalisation.
Encore président de la Commission fédérale des étrangers, le Neuchâtelois Francis Matthey exprime une certaine inquiétude. «Tout le monde sait que nous avons besoin des étrangers et que les plus qualifiés commencent à s'arracher sur le marché mondial du travail. Au lieu d'organiser positivement l'accueil, on persiste à leur tenir un discours dissuasif», regrette-t-il.

/fnu dans le Journal du Jura

Le mirage européen s'éloigne

En 2006, plus de 30 000 migrants ont risqué leur vie pour tenter de rallier les Canaries depuis le Sénégal sur des pirogues artisanales. A la mi-2007, ils n'étaient que 4 500. Conséquence à la fois de la sensibilisation et de la surveillance renforcée des côtes, juge le quotidien sénégalais Wal Fadjri.


Sur une plage
sénégalaise,
en décembre 2006
AFP

"Je ne veux plus partir. Grâce au collectif des femmes", lâche Sambaye Cissé, assis sous l'auvent d'une cour de Thiaroye-sur-Mer, dans la banlieue maritime de Dakar. Ce père de quatre enfants a tenté deux fois la traversée vers l'Europe. Boubou gris, barbe poivre et sel, pêcheur, 46 ans, il raconte : "J'ai fait une première tentative le 4 mars 2006. Le sixième jour il y a eu une tempête, à hauteur du Sahara marocain. La pirogue commençait à se disloquer. Un bateau de pêche a donné l'alerte." Les quelque 80 candidats au rêve européen ont été rapatriés.

Pas découragés, ils sont repartis en août, sur une pirogue artisanale de 22 mètres. Interceptés à leur arrivée sur l'île espagnole de Tenerife, ils ont été rapatriés en septembre. "Certains ont voulu récidiver, mais entre-temps, le collectif de femmes s'était créé. Grâce à elles, les gens ont pris conscience que traverser était dangereux." Sambaye est retourné à ses filets, mais les prix du poisson ne cessent de baisser. Alors, "on se serre la ceinture".

D'autres ont eu moins de chance. Le fils unique de Yayi Bayam Diouf y a laissé sa vie. C'est ce qui a poussé l'énergique commerçante à fonder le Collectif des femmes pour la lutte contre l'émigration clandestine. "Je suis allée voir les mères pour les convaincre de ne pas financer le départ de leurs enfants. Au début, on me prenait pour une folle", raconte-t-elle, majestueuse dans son ample robe bleu azur, le téléphone portable vissé à l'oreille. "Les gens disaient que je faisais cela parce que mon fils avait échoué." Puis d'autres sont morts. Beaucoup. "Alors, la communauté est venue me trouver, on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose." En quelques mois, le village s'était vidé de ses jeunes gens. "Il n'y avait même plus assez de jeunes pour organiser un match de foot !", s'exclame Yayi Bayam.

La suite de cet article dans le Courrier International

mardi 21 août 2007

La face cachée de l’Europe

Migrations, intégration et xénophobie - Avec des vols de rapatriement de plus en plus nombreux et des additifs aux lois sur l’immigration de plus en plus répressifs, l’Europe installe le doute et le malaise même chez ceux aux yeux desquels elle était la vertu personnifiée. L’intégration y reste un vain mot et l’exclusion une réalité permanente pour les minorités allogènes qui ont eu la naïveté de croire que ce continent était ouvert à tous les souffles du monde.



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exclusion

En effet, à travers un paternalisme bon enfant et de fracassantes déclarations d’intention, l’Europe arrive à se persuader et à persuader le reste du monde qu’elle est la terre d’élection des droits de l’Homme, non pas en niant les violations concrètes et historiques de ces droits mais plutôt en mettant en avant des mécanismes d’auto-absolution qui laissent la place à l’auto-glorification. Au sein de l’Union européenne, tout un commissariat est consacré à l’aide au développement et l’assistance aux plus défavorisés prend des voies multiformes.

Ces argumentaires qui ne sont que superficiellement connectés à la réalité sont en fait conçus pour séduire et faire illusion car si l’Europe est un empire, c’est bien celui de l’illusion, mais une illusion érigée au rang d’évidence.

Fonds débloqués mais non dépensés, fonds autorisés mais non débloqués résultent, au sein de l’Union européenne, de tergiversations sur les modalités d’une aide aux pauvres qui en fait, est une forme de négation de ces pauvres sinon une aliénation de leur spécificité. Ce monde ambivalent constamment écartelé entre ses valeurs idéales et ses valeurs réelles a su façonner l’Européen type à l’image du Dr JEKYLL et de mister HYDE, une même personne qui présente d’un côté une face lisse qui proclame son humanisme et s’érige même en champion des droits de l’Homme, d’un autre côté une face hideuse qui dévalorise haineusement l’autre et viole systématiquement et impunément ses droits.

L’Europe a donc su mettre en place, avec le fascinant esprit de système qui le caractérise, un astucieux mécanisme de blanchiment d’idées grâce auquel elle éclaire les façades avec les valeurs humanistes tandis que restent dans l’ombre les valeurs réellement vécues qui servent de moteur et qui, elles, n’ont rien d’humanistes.

Bûchers de l’inquisition, sables exterminateurs contre les Indiens, traite et esclavage génocidaires des Noirs, colonisations meurtrières, fours crématoires Nazis... l’histoire et les penchants de l’Europe vont rarement dans le sens du respect de la personne humaine. C’est cette réalité historique qui encore aujourd’hui, établit la cohérence entre les déclarations d’intention et les valeurs réellement vécues.

Le racisme, l’exclusion et la xénophobie sont une caractéristique constante de l’Europe et l’impossible assimilation des minorités n’est que la manifestation visible des valeurs essentielles mais cachées de cette Europe championne des droits de l’Homme. La France par exemple, a beau dénoncer des partis d’extrême droite comme le Front National ; il n’en demeure pas moins que ces partis, racistes et xénophobes, font partie de l’ordre démocratique.

Si les valeurs qu’ils véhiculent ne sont pas celles des démocraties occidentales, pourquoi ne les proclame-t-on pas anticonstitutionnels et donc illégaux ? Il y a une grande hypocrisie à laisser fleurir sur son sol des partis fascisants et à les trouver subitement incompatibles avec l’ordre démocratique lorsque, très démocratiquement ces derniers gagnent des élections. C’est cette hypocrisie-là qui, en attendant pire, a déjà fait brûler des banlieues.

Par Wendpanga N sur lefaso.net

La Suisse et le Québec - l’immigration, un mal social ?

Un article paru sur centpapiers.com, dans lequel on met en parallèle les interrogations suisses et québecoises par rapport à l'immigration et où l'on se demande si ce qui est possible en Suisse, en matière de propagande, le serait également au Québec.

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lundi 20 août 2007

Pendant ce temps, les moutons s'organisent



Quelle Suisse voulons-nous ?

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L’UDC s’est ap­puyée sur les symboles helvéti­ques ruraux pour rappeler ses principaux engagements: refu­ser toute adhésion à l’UE, bais­ser les impôts et renvoyer les criminels étrangers.

Après que le millier de sym­pathisants présents a entonné l’hymne national, quelque 400 candidats aux élections fé­dérales ont signé un «contrat avec le peuple». Dans ce docu­ment sous forme de parchemin, qui rappelle sans équivoque le Pacte fédéral de 1291, ils pro­mettent de respecter ces trois principes.

Christoph Blocher s’est quant à lui référé à Guillaume Tell pour répéter que la Suisse, de­puis ses origines, forge son des­tin elle-même.
(ats)



Ueli Maurer a, quant à lui, tiré à boulets rouges sur la gauche et les étrangers: "Ce choix est le suivant: liberté ou socialisme, patrie ou mélange multiculturel, sécurité ou criminalité, prospérité ou appauvrissement, Occident ou islam, UDC ou rouge-vert", a tonné Ueli Maurer sur la scène du "Musical Theater" sous les acclamations des quelque 1000 personnes présentes.

L'homme fort de l´UDC en a profité pour dévoiler le nouveau film de propagande de son parti, qui appelle les électeurs à choisir entre une Suisse sure et prospère et une Suisse violente et victime d´abus.

La première partie de ce court-métrage montre, en noir et blanc, des villes taguées, des dealers et des drogués, des actes de violence et des viols perpétrés par des jeunes habillés comme des rappeurs. On y voit également des femmes voilées, des étrangers dans les rues avant de se conclure par un slogan "stop aux abus".

La seconde partie, en couleurs vives, montre une Suisse active et dynamique, blanche, sure et propre. Des femmes y marchent seules la nuit dans les rues. Des scènes montrant l´armée suisse, des paysans, une Landsgemeinde et des paysages ruraux complètent ce tableau d´une Suisse parfaite. La suite de cet article peut être lu sur le Matin Online

Face aux diatribes manichéennes des ténors du parti, Samuel Schmid a tenté d'atténuer le populisme ambiant par un discours plus nuancé: "Le conseiller fédéral Samuel Schmid fit ensuite un discours que les candidats écoutèrent poliment, à défaut de l'entendre, lors duquel il tenta d'expliquer que le Pacte de 1291 n'était pas une alliance d'exclusion mais plutôt une promesse d'assistance mutuelle dont on devrait s'inspirer." La suite de l'article dans le Temps


samedi 18 août 2007

Encore des moutons

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AFFICHE DE L’UDC
Une initiative bienvenue
J’ai déjà parcouru quelques milliers de kilomètres dans les Balkans. Dans certaines régions le chômage touche 40% de la population et si vous n’avez pas de travail vous ne pouvez pas contracter une assurance maladie. D’autre part il n’y a pas d’assurance chômage et si vous êtes sans travail, vous devez vous débrouiller pour survivre. Si vous êtes écolier et que vous habitez loin d’une école, le coût du bus sera à la charge des parents.
Des habitants des Balkans, d’autres régions d’Europe ou d’Afrique ont eu la chance de pouvoir s’installer dans notre pays et bénéficier de notre hospitalité. En Suisse c’est confortable, tous les logements bénéficient de l’eau chaude et les WC ne sont pas dans une cabane au fond de la cour!
On vit mieux sans travailler et en étant à l’aide sociale dans notre pays qu’en travaillant dans les Balkans pour un salaire de 250 fr. à 300 fr. suisses par mois ou en Afrique pour encore moins. Alors soutenons sans réserve l’initiative de l’UDC et renvoyons sans états d’âme les délinquants qui trahissent notre hospitalité.
François Brélaz,
Cheseaux-sur-Lausanne

Je ne veux pas d’une Suisse égoïste et peureuse
Parmi les coprésidents de l’initiative du 1er août, j’ai choisi d’écrire au président UDC International en Afrique du Sud pour lui demander s’il avait l’intention d’exporter l’apartheid dont les Sud-Africains sont en train de se débarrasser. Pourtant, nous avons de fait déjà une ségrégation ici, pour trouver un logement ou du travail… Pourquoi y ajouter une ségrégation juridique inscrite dans la loi?
La fortune qu’a coûtée cette initiative aurait été mieux employée à former des éducateurs médiateurs pour encadrer et intégrer les étrangers! L’expérience très positive de «Capitaine Gitan» (pour encadrer les gens du voyage) pourrait se répéter pour les groupes à problèmes.
Ou bien, on aurait pu creuser un puits dans chaque village du Sahel… ainsi les Africains auraient bien moins envie de quitter leur pays.
Ou encore, on pourrait envoyer les responsables de l’ODM s’informer en Birmanie ou en Guinée-Conakry, afin qu’ils ne refusent pas la vérité racontée par des requérants d’asile en réelle détresse.
J’aime mon pays et ses habitants, d’où qu’ils viennent, et je me battrai pour que la Suisse ne devienne pas égoïste et peureuse. Car, pour beaucoup, cette initiative a terni notre fête nationale.
Juliette Goy,
Lutry

Moutons rouges ou noirs?
Dans le langage populaire l’expression «mouton noir» existe depuis belle lurette. Vouloir donner une connotation raciste à cette expression dénote une inculture ou une mauvaise fois crasse. Ces critiques venant de la part de partis et de personnes hostiles à tout ce que fait l’UDC, je penche pour la deuxième alternative. Les jeunes socialistes appelant à boycotter cette initiative en font partie, mais je doute que beaucoup de moutons rouges suivent!
Voilà pour la forme. En ce qui concerne le fond de cette initiative, il faut prendre en considération la réalité des chiffres et ce n’est pas du populisme. Dans nos prisons, plus du 75% de la population carcérale est étrangère. Il y a un nombre significatif de récidivistes. Pourquoi garderait-on ici des individus criminels à grands frais dans nos geôles 5 étoiles et qui s’empresseront de recommencer à leur sortie? Ce sont des visiteurs, dont plusieurs d’ailleurs n’ont pas été invités, qui ne sont pas capables de respecter le pays d’accueil. Donc pas de pitié, nous devons les renvoyer chez eux quelles que soient les conditions qui les attendent à leur retour.
Ignorer ces faits et ne pas réagir c’est faire preuve d’un manque de réalisme et d’un angélisme coupables qui ne feront qu’aggraver une situation déjà assez dégradée. Signer cette initiative ne relève pas du racisme, mais d’une saine prise de conscience que notre pays a le droit d’essayer de rester une terre où il fait bon vivre. Nous contribuerons ainsi à protéger nos enfants, notre population tout entière, suisse et étrangère, qui se comporte bien.
Henri Briod,
Yverdon-les-Bains

Opinions de lecteurs parues dans le quotidien 24 Heures

Témoignage

«J'ai été roué de coups de bottes par huit néonazis»

Victime de l'agression perpétrée par huit jeunes néonazis le 8 août dernier près de la gare Cornavin, Emmanuel Kigabo, un Burundais de 23 ans, peine à s'en remettre

L'image “http://www.lematin.ch/var/plain/storage/images/contenus/editorial/articles/actu/suisse/j_ai_ete_roue_de_coups_de_bottes_par_huit_neonazis/5537447-1-eng-GB/j_ai_ete_roue_de_coups_de_bottes_par_huit_neonazis.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

Emmanuel Kigabo, 23 ans, est encore sous le choc

«Il était environ 1h du matin lorsque je quittais les stands des Fêtes de Genève avec mes deux amis, se souvient Emmanuel, portier et serveur dans un hôtel. Nous allions à la gare pour chercher un taxi pour rentrer chez nous. A la hauteur de la rue de Lausanne, trois jeunes, avec le crâne rasé, se sont alors dirigés vers nous en nous traitant de «sales nègres»!» Enervé, Emmanuel leur répond un «qu'est-ce que vous voulez?» qui est mal tombé: après quelques bousculades, une bagarre a éclaté au milieu de la route. «C'est alors que j'ai vu arriver cinq autres personnes qui avaient le même look qu'eux et j'ai compris qu'on était mal, poursuit-il. Ils nous ont tous poussés à terre et nous ont roués de coup avec leurs lourdes bottes en nous criant «Rentrez chez vous!» Emmanuel estime que l'agression a duré une bonne vingtaine de minutes avant que des militaires en congé ne viennent leur porter secours. «On a eu la chance de notre vie, dit-il. S'ils n'étaient pas arrivés, les agresseurs auraient sans doute sorti les couteaux qu'ils avaient sur eux.»

Lorsque les militaires se sont approchés, le groupe d'extrémistes de droite a alors pris la fuite. «On les a poursuivis jusqu'aux Bains des Pâquis et la police est arrivée pour les arrêter», conclut Emmanuel, qui a immédiatement porté plainte. La juge en charge de l'affaire refuse de se prononcer pour l'heure. Mais la police a trouvé chez certains de ces huit jeunes des objets à caractère néonazis et des photos d'Hitler.

C'est Emmanuel qui a subi le plus de blessures, avec une ouverture à l'arrière du crâne et un oeil enfoncé.

«Je suis encore sous le choc et n'aime plus trop sortir de chez moi, confie-t-il enfin. Ça fait 5 ans je vis à Genève et je n'avais encore jamais été victime de racisme, même verbal.»

Un article de Sophie Balbo paru dans le Matin

jeudi 16 août 2007

Adem Salihi: recours

Adem Salihi dépose aujourd’hui son recours devant le Tribunal administratif
Le sans-papiers kosovar fait appel de la décision du Conseil d’Etat de le renvoyer dans son pays. Il doit quitter le territoire suisse d’ici au 1er octobre.
Comme promis, Adem Salihi dé­posera aujourd’hui un recours au Tribunal administratif. Le sans-papiers kosovar fait ainsi appel de la décision du canton qui lui intime de quitter le terri­toire suisse d’ici au 1er octobre. Cette procédure devrait par con­tre avoir un effet suspensif, comme le disait Philippe Leuba à la fin du mois dernier ( 24 heures
du 25 juillet).



Adem Salihi, ancien employé communal de Bassins,
tente aujourd’hui un dernier recours pour pouvoir rester en Suisse.

GEORGES
MEYRAT


Première aide au retour
A cette époque, le nouveau conseiller d’Etat avait décidé de ne pas envoyer son dossier à Berne en vue d’une régularisa­tion. Le chef du Département de l’intérieur avait jugé que le cas de l’ancien employé communal de Bassins était indéfendable. Le magistrat venait de décou­vrir qu’il avait déjà touché, en 2000, une aide au retour de 2400 Deutsche Mark de la part de la Confédération. Or, quel­ques semaines plus tard, il avait repassé clandestinement la frontière helvétique.
Depuis cette révélation, Adem Salihi s’est dit prêt à rembourser les 2400 DM et a expliqué n’avoir jamais soupçonné que cet argent venait de la Suisse. Il croyait qu’il s’agissait d’une aide humanitaire pour réunir sa famille. Sa femme était alors dans un camp en Turquie et ses enfants en Macé­doine.
«Adem n’a pas trahi la Suisse! L’argument de l’aide au retour ne justifie pas la décision de ne pas réétudier son dossier», insiste Antoine Briachetti, un membre du comité de soutien du Kosovar, qui explique les raisons du re­cours. Les chances de réussite de l’appel semblent toutefois min­ces. Avant la découverte du ver­sement des 2400 DM, Philippe Leuba avait estimé que les avis de droit ne laissaient que très peu d’espoir à une régularisation du chouchou de Bassins.
RAPHAËL EBINGER dans le quotidien 24 Heures

mercredi 15 août 2007

Quel genre de moutons sommes nous ?

Quel genre de moutons sommes-nous ?!

Au cœur de la torpeur estivale, voilà que l’on entend déjà des rumeurs électorale.

Comme pour nous faire plus peur ? Comme pour nous faire plus mal !

On nous propose une logique de purification de l’enclos des moutons.

L’Evangile dit exactement le contraire.

« Si quelqu’un parmi vous possède cent moutons et qu’il perde l’un d’eux, ne va-t-il pas laisser les quatre vingt dix-neuf autres dans leur pâturage pour partir à la recherche de celui qui est perdu jusqu’à ce qu’il le retrouve ? Et quand il l’a retrouvé, il est tout joyeux : il le met sur ses épaules, rentre chez lui, puis appelle ses amis et ses voisins et leur dit : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé mon mouton, celui qui était perdu !’ » (Luc 15. 4-7).

Il arrive un moment, lorsque l’on est chrétien, où l’on ne peut plus se taire. Où l’on doit proclamer combien il est plus important de rassembler et de chercher la paix que de dessiner des moutons noirs et traiter les gens en boucs émissaires.

Car savez-vous pourquoi Jésus raconte cette petite parabole ? Parce que comme il fait bon accueil à des gens de mauvaise réputation - voleurs, traîtres, profiteurs et autres – leur parle et mange avec eux, il se trouve des bien-pensants pour dire qu’au lieu de se souiller ainsi il ferait mieux de laisser ces gens de côté. C’est à ces bien-pensants que Jésus donne une leçon sur l’art d’être berger, et de résoudre les problèmes plutôt que les chasser. Sûr, c’est bien plus exigeant et compliqué de dialoguer que de cataloguer, mais là-dessus Jésus ne transige pas et choisit toujours la première option. Il sait bien que la paix est à ce prix.

Alors quand vient notre tour, quel regard voulons-nous porter sur notre humanité – celle, déjà, qui peuple notre pays ?

Il arrive un moment, lorsque l’on est chrétien, où l’on ne peut plus se taire ; où l’on doit crier haut et fort que c’est trahison d’oser donner à cet enclos la forme d’une Croix.

mardi 14 août 2007

Nouvelle loi sur l'asile

Nouvelle loi sur l'asile: les premiers jugements suscitent la controverse
REFUGIES. Le Tribunal administratif fédéral a livré son interprétation des dispositions sur les requérants sans papiers, à son avis conformes au droit international. Si Berne juge sa pratique confortée par ces décisions, l'OSAR parle de rupture.


Un centre pour requérants d´asile à Bâle. Photo: Keystone

Très attendues, les premières décisions de principe du Tribunal administratif fédéral sur l'un des chapitres les plus contestés de la nouvelle loi sur l'asile - le sort des requérants d'asile ne présentant pas de papiers d'identité valables - sont tombées au début de ce mois. Ces jugements définissent plus précisément que ne le fait le texte légal à quelles conditions les autorités sont habilitées à ne pas entrer en matière lorsqu'un requérant ne fournit pas de titre d'identité en bonne et due forme dans les 48 heures. Ces arrêts, rendus par l'organe qui a remplacé depuis le début de l'année l'ancienne Commission de recours en matière d'asile, sont définitifs. Ils ne peuvent, en particulier, pas faire l'objet d'un ultime recours auprès du Tribunal fédéral siégeant à Lausanne.

Lire la suite de cet article dans le Temps, ainsi que les commentaires qui suivent: "Gare au simplisme des réactions" et "Le sort réservé aux requérants dépourvus de documents d'identité"


Les jeunes touristes célibataires ne sont pas bienvenus en Suisse

Obtenir un visa de courte durée quand on est jeune, célibataire et originaire de certains pays d’Afrique ou d’Orient semble mission impossible. Le risque d’immigration illégale est trop grand, selon l’administration.


L’ambassade suisse à Téhéran.
Pour bien des Iraniens, s’y rendre n’est déjà pas chose aisée.


Célibataires, passez votre che­min! Si vous êtes jeune, non marié et que vous venez de certains pays extra-européens, obtenir un visa pour la Suisse, même un simple visa de tou­riste, semble mission impossi­ble. Françoise et Serge Vaezi l’ont appris à leurs dépens. Ou plutôt à ceux de leurs nièces, que ce couple de retraités hel­véto- iranien, installé à Vernier (GE), souhaitait inviter pour l’été.
Les deux soeurs iraniennes de 23 et 27 ans ont fait toutes les démarches auprès de l’ambas­sade de Suisse à Téhéran. De leur côté, leurs parents gene­vois ont envoyé des copies de leurs propres cartes d’identité, un relevé de compte, etc. Il y a deux ans, une autre nièce ira­nienne avait obtenu un visa sans problème. Mais cette fois­ci, la demande a été rejetée.
Soupçons de faux papiers
Sur le formulaire standard de refus, la case «sortie de Suisse non garantie au terme du sé­jour » est cochée. Autrement dit, on craint que les deux soeurs, sous prétexte de visite familiale, en profitent pour im­migrer illégalement en Suisse. Le fait qu’elles sont jeunes et célibataires les rendrait particu­lièrement suspectes. C’est du moins ce qui a été répondu aux insistantes questions des Vaezi. «On présume qu’elles ont des intentions malhonnêtes, s’in­surge Françoise Vaezi. Si elles montrent une attestation prou­vant qu’elles ont du travail en Iran, et donc ne cherchent pas à émigrer, l’ambassade suisse soupçonne d’office que ces pa­piers sont faux. Quand j’en­tends ça, j’ai honte d’être Suisse!» Reste la possibilité de faire recours. Perspective peu allé­chante. «Elles devraient à nou­veau payer un billet d’avion pour retourner à l’ambassade suisse de Téhéran, à 1000 kilo­mètres de leur domicile, pour qu’au bout du compte on leur réponde probablement non une seconde fois?» Avec, cerise sur le gâteau, les frais de justice à payer… Ce cas n’est pas isolé, à en croire des arrêts du Tribunal administratif fédéral trouvés sur internet. De jeunes Maro­cains, qui voulaient rendre vi­site à leur famille en Suisse ou assister au mariage d’un parent, ont fait recours contre le refus d’un visa. La réponse: «Compte tenu de la situation person­nelle, professionnelle et fami­liale du requérant (jeune homme célibataire et sans em­ploi) et de la situation socio­économique prévalant dans son pays d’origine, la sortie de Suisse de l’intéressé au terme du séjour envisagé n’apparaît pas suffisamment assurée.»
Pays «à risque»
Selon le tribunal, l’expérience montre que, dans des cas analo­gues, «de nombreux étrangers» cherchent à s’établir en Suisse «par tous les moyens». Ajoutant que le pays ne peut pas ac­cueillir tous les étrangers qui désirent y venir, même pour des séjours de courte durée, les ju­ges recommandent aux hôtes suisses qui souhaiteraient voir leurs parents, de le faire… au Maroc!
A l’Office fédéral des migra­tions, le porte-parole Domini­que Boillat confirme qu’il existe des pays «à risque», notam­ment en Afrique et en Orient. Il assure pourtant qu’il n’y a pas de «liste noire». Seulement des directives spéciales, par exem­ple concernant les étudiants chinois. Mais rien sur l’Iran, où le taux de refus n’est que de 5%. Puis il ajoute: «C’est sûr, dès qu’on vient de certains pays, il y a un handicap pour obtenir un visa.»
ANTOINE GROSJEAN dans le quotidien 24 Heures

lundi 13 août 2007

Affiches de l'UDC, sans commentaires...




Voir sur YouTube ce très bon montage d'affiches UDC sur une musique de RATM (Rage Against The Machine)
Voir aussi ce post sur le site de Chavannes-sur-Moudon










Dans ses affiches, l'UDC se délecte d'une symbolique provocante.
Dans ses affiches,
l'UDC se délecte d'une symbolique provocante.
(swissinfo)




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A quand la chute de Christoph Blocher ?

La réponse de René Jost, président du Nomes Vaud, Saint-Saphorin (VD), parue dans le Temps:

Comparés aux dérapages du conseiller fédéral Blocher, les mensonges d'Elisabeth Kopp étaient de véritables bagatelles (LT du 28 juillet). Rien qu'à ce niveau-là, ceux de l'actuel ministre de la Justice n'ont rien à envier à ceux qui ont conduit à la démission de Mme Kopp. De manière générale, M.Blocher entretient un rapport très lâche avec la vérité et il ne s'est, par exemple, pas gêné de mentir au parlement au sujet du fait qu'il avait traité publiquement de criminels deux Albanais, malgré le fait qu'ils n'ont jamais été condamnés. Il a fallu visionner une vidéo pour le confondre avec son mensonge d'une gravité extrême.

En revanche, contrairement à Christoph Blocher, Elisabeth Kopp n'a jamais affaibli nos institutions ou attaqué la séparation des pouvoirs, nui au pays par des appels au non-respect du droit international, critiqué à l'étranger une loi suisse en déclarant qu'elle «nous fait mal au ventre», laissé le pays pendant une année sans procureur de la Confédération après l'avoir viré dans des conditions pas très claires, violé la séparation des pouvoirs en critiquant sans cesse des arrêts du Tribunal fédéral, affaibli ce dernier par des coupes drastiques dans le budget et la diminution du nombre des juges malgré l'incessante augmentation des affaires, traité publiquement de lavettes les citoyennes et citoyens qui ne partagent pas ses opinions, etc. Le 26 octobre 2006, Le Temps a publié sur son site web une liste de la trentaine de dérapages commis par Blocher depuis qu'il est au Conseil fédéral. Une fraction de toutes ces fautes graves aurait à coup sûr fait tomber chacun des autres membres du gouvernement.

Si les parlementaires qui sortiront des urnes le 21 octobre prochain entendent respecter le serment qu'ils devront prononcer au début de la première session de la prochaine législature, ils auront le devoir sacré d'élire quelqu'un d'autre à la place de Christoph Blocher. Il en ira de leur crédibilité.

Il est intéressant de mettre ce courrier de lecteur en parallèle avec un autre article du Temps, concernant Ueli Maurer, "le président qui en fait trop".

samedi 11 août 2007

Agression

Huit néonazis tabassent trois Africains au centre de Genève



Drapeaux garnis de croix gammées, portraits d’Adolf Hitler,
références au IIIe Reich: tels sont les objets retrouvés
l’appartement genevois des huit jeunes néonazis.

KEYSTONE

Les jeunes se sont acharnés sur un trio de ressortissants africains dans la nuit de mercredi à jeudi.
Il est un peu plus d’une heure du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi, à Genève. Un groupe d’extré­mistes de droite – quatre Suisses, trois Français et un Anglais, âgés de 18 à 27 ans – débarque sur la place de Cornavin. Ils rencontrent trois ressortissants africains et dé­cident de s’en prendre à eux. Les néonazis lancent des insultes ra­cistes
au groupe qui leur fait face. Ils en viennent aux mains et conti­nuent à frapper alors qu’une des victimes, blessée au visage, s’écroule sur le sol.
Par chance, six militaires alé­maniques s’interposent, parvien­nent à rattraper les néonazis qui ont pris la fuite et appellent la police. Les agents découvrent des photos à caractère néonazi dans leurs téléphones portables, et des armes blanches dans leurs poches. L’une des victimes, originaire du Burundi et âgée de 23 ans, est blessée au visage. Elle est soignée sur les lieux. Les deux autres s’en
sortent sans encombre physique. Les extrémistes, eux, ont été ar­rêtés et seront déférés devant un juge d’instruction.
Découvertes inquiétantes

En fouillant le domicile des agresseurs, la police enchaîne les découvertes inquiétantes. Por­traits d’Adolf Hitler, références au IIIe Reich, drapeaux garnis de croix gammées viennent complé­ter une impressionnante collec­tion de couteaux, matraques, bat­tes de base-ball et fusil à pompe factice. «Un tel cas d’agression raciste est rare à Genève, assure
Christophe Zawadski, porte-pa­role de la police. Ces huit jeunes ne font certainement pas partie d’un réseau. Il s’agit plutôt d’une bande d’amis de la même mou­vance. » Les tendances néonazies à Genève ne seraient donc pas comparables à celles existant en Suisse alémanique. «Il s’agit plu­tôt de groupuscules éparpillés dans le canton, il n’y a pas une réelle activité extrémiste», expli­que Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Coordination inter­communautaire contre l’antisémi­tisme et la diffamation (CICAD).
CHLOÉ DETHURENS, pour le quotidien 24 Heures