Les premiers requérants ont été accueillis dans le centre du balcon du Jura en janvier 1998. La structure fête ce week-end le 10e anniversaire d’une présence généralement bien acceptée par la population. FRÉDÉRIC RAVUSSIN dans 24 Heures.
ÉCHANGE Pour ses 10 ans, le centre de Sainte-Croix ouvre ses portes au public, comme il l’avait fait au printemps 2007 pour inaugurer son nouveau vestiaire. MICHEL DUPERREX
Hiver 1997-1998: le conflit ethnique fait rage au Kosovo et jette sur la route de l’exil de nombreuses personnes. Devant cet afflux de migrants, le canton de Vaud doit ouvrir plusieurs centres d’hébergement collectif et porter leur nombre à 18. A Sainte-Croix, l’Etat trouve chaussure à son pied dans une ancienne infirmerie des usines Paillard.
«Les premières arrivées dans ce centre de premier accueil ont été enregistrées le 15 janvier 1998», souligne Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication de l’EVAM (Etablissement vaudois accueil aux migrants). Aujourd’hui, et depuis la réorganisation de l’ex-Fareas en 2006, le site est devenu un passage obligé pour tous les requérants affectés au canton de Vaud. Après avoir transité dans un des centres d’enregistrement de la Confédération (60 jours maximum), ils arrivent à Sainte-Croix pour se familiariser avec la vie en Suisse, ses us et coutume, et suivre des cours de français.
Situation différente
La situation y est très différente de celle rencontrée dans les centres d’enregistrements comme celui de Vallorbe. A Sainte-Croix, les migrants ont des chambres et pas des dortoirs et ils sont occupés à différentes tâches. C’est une des raisons qui font que les relations avec la population se passent mieux que sur les bords de l’Orbe. «Ils sont aussi au début de leur séjour en Suisse. Leur comportement peut changer plus tard, quand ils n’ont plus rien à perdre», souligne Emmanuelle Marendaz Colle.
Bénévoles engagés
Elle relève en outre que le réseau de bénévoles – qui jette un pont entre requérants et population – est particulièrement actif du côté du balcon du Jura. Mais la chargée de communication ne veut toutefois pas entendre parler d’exception pour le site de Sainte-Croix, qui peut accueillir jusqu’à 125 personnes: «La situation a changé dans le canton. A Bex, un match de foot entre population et requérants a par exemple apaisé les tensions