lundi 4 janvier 2010

Le voile ne sera pas interdit dans les écoles zurichoises


Le Grand Conseil zurichois a rejeté lundi par 104 voix contre 65 une motion de l'UDC exigeant l'interdiction du port du voile dans les écoles.

le 04 janvier 2010, 12h06
LeMatin.ch & les agences

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Le parti demandait aussi l'obligation de participer aux leçons de gymnastique pendant le ramadan.

De telles règles rendraient plus difficile l'intégration des enfants concernés, selon la majorité du parlement zurichois. Même la Turquie interdit le port du voile à l'école, a argumenté la députée UDC Barbara Steinemann.

Jura, terre d’asile pour deux Ouïgours

Après un Ouzbek à Genève, deux frères ouïgours pourraient être accueillis dans le Jura. Le gouvernement attend des informations. Photo Keystone/Shawn Thew Après Genève, le Jura pourrait accueillir des ex-détenus de Guantánamo. Deux apatrides ouïgours sont sur les rangs. Un article de Xavier Alonso, Berne, pour 24 Heures.

«Si la Confédération dit qu’ils peuvent être accueillis en Suisse, le Jura ne remettra pas en cause sa décision de principe.» Charles Juillard, ministre PDC en charge du Département de justice et police du canton du Jura – il préside d’ailleurs le Conseil d’Etat en 2010 – reste affirmatif, mais nuance. Oui, le canton du Jura pourrait accueillir deux détenus ouïgours de Guantánamo, mais il attend d’en savoir davantage.

Bahtiyar Mahnut (33 ans) et son frère Arkin (45 ans) – deux apatrides ouïgours (musulmans sunnites chinois originaires de la province du Xinjiang, aussi appelé Turkestan oriental) – sont détenus par les Etats-Unis depuis maintenant huit ans. Les deux frères refusent d’être séparés et l’un d’eux souffrirait de troubles psychologiques, deux éléments qui compliquent leur accueil.

«Sur le principe, nous restons ouverts», glisse Charles Juillard, qui doit rencontrer la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf «avant fin janvier pour pouvoir disposer de toutes les informations nécessaires». Car, pour le magistrat jurassien, il est important de savoir «si nous avons la capacité de les prendre en charge pour qu’ils se sentent bien chez nous». Une allusion aux troubles psychologiques de l’un des frères Mahnut, dont le ministre jurassien n’a appris l’existence que par la presse.

«L’affaire risque encore de durer», présage Charles Juillard, qui reste sur la position de principe – favorable – de son canton. Une décision communiquée de longue date au Département fédéral de justice et police, et que le Jura avait réactivé, lorsque la Grisonne avait mentionné, le 16 décembre, que seul Genève avait répondu favorablement à l’appel de la Berne fédérale.

Trois dossiers recevables

Suite à la décision du président américain Barack Obama, en janvier 2009, de fermer dans les meilleurs délais la prison de Guantánamo, une délégation suisse a examiné les dossiers de quatre détenus de cette prison «illégale», candidats à l’asile. Trois ont été jugés recevables. Le premier, un Ouzbek considéré comme «risque moyen», sera accueilli par Genève. Les deux frères Ouïgours – classés «risque faible» – pourraient donc trouver une terre d’accueil dans le Jura. Au-delà des pures questions de politique d’asile, la venue des deux Ouïgours sur territoire suisse pose la question des relations diplomatiques entre la Chine et la Suisse!

Pas de papiers, pas d’apprentissage

Ils sont enfants de clandestins venus travailler en Suisse. Malgré leur situation irrégulière, ils ont suivi la scolarité obligatoire. Mais au moment d’apprendre un métier, les portes se ferment. Un article signé Caroline Zuercher dans 24 Heures.

Carlos sans-papiers

© PIERRE ALBOUY | Carlos (prénom d’emprunt), 18 ans,Bolivien sans papiers depuis huit ans en Suisse: «Ils feraient mieux de nous virer tout de suite plutôt que de nous laisser aller à l’école et créer notre vie ici.» Après l’avoir engagé comme apprenti maçon, son patron a dû renoncer, vu sa situation irrégulière.

«C’est injuste.» Andrès ne sait pas trop que dire d’autre. Cet Equatorien de 16 ans est arrivé à Lausanne il y a dix ans et termine sa neuvième année d’école. Son problème: ses parents sont venus clandestinement en Suisse pour travailler et leurs démarches pour légaliser cette situation semblent mal emmanchées. Or, sans permis, le jeune homme ne pourra pas entreprendre l’apprentissage d’électricien dont il rêve.

En Suisse, 10 000 à 30 000 enfants n’auraient pas de statut légal. Ces mineurs vont à l’école, et certains poursuivent leur éducation au gymnase ou à l’école de culture générale. Mais pour la majorité d’entre eux, le couperet tombe à la fin de la scolarité obligatoire: ils ne peuvent pas effectuer de formation professionnelle.

Carlos*, 18 ans, connaît le même destin. Ce Bolivien, établi à Genève depuis huit ans, a terminé l’école l’été dernier. Avec le projet de devenir maçon, comme il en rêve depuis toujours. Après avoir déposé une demande de régularisation, il a trouvé en novembre une place d’apprentissage. Mais son patron n’a pu le garder, faute de permis valable. «J’étais dégoûté, s’exclame-t-il. Je n’aime pas trop l’école, je suis un peu hyperactif, il faut que je me dépense, alors je voulais travailler.»

«Sans diplôme, on n’a rien»
Ce qu’il fait maintenant? «J’aide ma mère, qui est femme de ménage, je reste à la maison, je sors avec mes amis… Et je fréquente l’AISP (Association à l’insertion socioprofessionnelle, qui accompagne les jeunes). On y suit des cours de français, de maths ou d’informatique. Et on peut aussi rédiger des lettres de motivation ou des CV.»

En fait, Carlos ne cherche plus de travail. Pour l’instant, il le sait, aucun patron ne voudra de lui. «Ils feraient mieux de nous virer tout de suite, plutôt que de nous laisser aller à l’école et créer notre vie ici», soupire-t-il. Avec sa casquette, ses baskets et sa veste matelassée, il ressemble à un ado comme les autres – de ceux qui aiment le foot, les consoles de jeux, les amis et une copine. Dans quinze ans, il se verrait bien contremaître. «S’il le faut, je travaillerai au noir. Mais moi, je veux faire un apprentissage. Sans diplôme, on n’a rien. Et je ne veux pas vivre la même vie que ma maman.»

Carlos parle en souriant. Ses yeux sont rieurs et lorsqu’on le lui fait remarquer, il se marre: «Ce n’est pas parce que je suis en attente que je dois faire la gueule.» Changement de ton. Alissia, elle, n’a pas envie de rigoler. Sa grande crainte, c’est de voir Andrès, son fils, traîner dans la rue, là «où il n’y a rien à apprendre». Cette femme de ménage, physiothérapeute de formation, mord ses lèvres. Ses yeux deviennent humides. «Tous les parents rêvent d’un meilleur avenir pour leurs enfants. Nous avons fait notre vie, et ils n’ont pas choisi d’y être mêlés. J’aurais aimé qu’ils puissent grandir en pleine sécurité, et réussir leurs études sans devoir se soucier du reste.»

C’est ce qui les a poussés, elle et son mari, à entreprendre des démarches pour obtenir un permis. Ils ont essuyé un premier refus de Berne et déposé un recours. «Si la réponse est négative, ce sera une véritable torture mentale, soupire Andrès. Je devrai quitter mes amis, me retrouver là-bas… J’aime la Suisse, sa propreté, sa tranquillité: moi aussi, je me sens comme ça.»

Ultime espoir
Après réflexion, Andrès tranche: il restera dans son pays d’adoption quoi qu’il arrive. «Mon fils ne sait ni lire ni écrire en espagnol, explique sa maman. Avant, je pouvais dire à mes enfants «On y va!» Mais maintenant, ce n’est plus possible…» Alors, Alissia garde un ultime espoir, celui que Berne finisse par accorder un permis à toute sa famille: «Nous faisons notre possible pour l’obtenir et rester ici en toute légalité. On se dit que, un jour, les autorités verront que nous nous sommes intégrés et que nous contribuons à l’économie suisse en payant nos cotisations.»

* Prénom fictif

Le Jura pourrait accueillir deux ex-détenus de Guantanamo

A l'image de Genève, le canton du Jura pourrait accueillir des ex-détenus de la prison de Guantanamo. Le gouvernement jurassien a entamé des discussions avec le Département fédéral de justice et police (DFJP) au sujet de deux frères ouïgours.

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Prison de Guantanamo (archives) Photo : Keystone

Au lendemain de l'annonce, le 16 décembre, que le canton de Genève accueillerait un ex-prisonnier originaire d'Ouzbékistan, le Jura avait rappelé par voie de communiqué qu'il était disposé à faire de même. Eveline Widmer-Schlumpf a alors contacté le ministre jurassien de la justice Charles Juillard, a indiqué ce dernier, revenant sur une information du "SonntagsBlick".

La cheffe du DFJP s'est réjouie de la disponibilité du canton et l'a invité à étudier le dossier des deux Ouïgours. "Nous devons à présent nous pencher sur la question de manière approfondie, comme l'a fait Genève", a précisé M. Julliard. Alors que le Jura avait initialement prévu d'accueillir un seul ex-détenu, il devrait "apparemment" désormais en accepter "deux ou pas du tout".

L'état de santé des deux frères devra également être pris en compte, a poursuivi M. Juillard. Mme Widmer-Schlumpf remettra les dossiers des deux ex-prisonniers au ministre jurassien lors d'une rencontre en janvier.

Le gouvernement du président américain Barack Obama a décidé le 22 janvier 2009 de fermer dans les meilleurs délais la prison de Guantanamo. Le 16 décembre, Genève était le seul canton suisse à avoir donné son "accord définitif" à l'accueil d'ex-détenus, a rappelé un porte-parole du DFJP.

ATS

Plusieurs centaines de travailleurs sans-papiers rassemblés près du ministère du Travai

LIBERATION.FR 30/12/2009 À 17H50

«Je travaille, je cotise, mais je n'ai aucun droit»


Ce mercredi, plusieurs centaines de travailleurs sans-papiers se sont rassemblés près du ministère du Travail. Après trois mois de grève et peu d'avancée du côté du gouvernement, ils réclament des critères précis pour la régularisation.


Par LUCIE LE HOUEZEC



Les travailleurs sans-papiers sont rassemblés à deux pas du ministère du Travail, ce mercredi. (Lucie le Houezec. Libération)


Il est 13h30 quand au métro Varenne, à deux pas du ministère du Travail, des travailleurs se rassemblent. Tous sans-papiers. Et s'ils sont mobilisés ce mercredi, c'est parce qu'ils demandent à être régularisés par leur travail, pour enfin pouvoir bénéficier de leurs droits.

Depuis le 12 octobre, ils sont plus de 5.000 à faire grève. «C'est pour eux un moyen de faire pression sur les patrons qui feront à leur tour pression sur le gouvernement», explique René Marc Jilet, 45 ans, syndiqué à la CGT Massy. Selon lui, «les patrons ont besoin de ces salariés sans-papiers car ils ne trouvent pas de salariés efficaces qui font ces boulots durs».

Tous sont rassemblés devant le ministère de Xavier Darcos car ils estiment que lui seul est capable de régler ce problème, le ministre de l'Immigration refusant de parler des sans-papiers qui travaillent au noir.

«On bosse ici, on reste ici !»

Tambours chinois et djembes africains se répondent, pour faire le plus de bruit possible. Ils dansent et entonnent quelques solgans «on bosse ici, on vit ici, on cotiste ici, on reste ici !». La CGT attendait 1.500 travailleurs à la station de métro, à 14h30, ils sont en effet plusieurs centaines. Les travailleurs s'organisent et créent un cordon de sécurité pour contenir les personnes présentes sur le trottoir.

Ali (*) vient de Tunisie, Djerba exactement. En 2001, il s'installe en France et travaille dans des domaines assez différents : restauration, bâtiment, alimentation générale... En 2003, il se marie avec une Française dont il divorce en 2006. «La Préfecture m'a mis des bâtons dans les roues, ils pensaient que c'est un mariage blanc.». Aujourd'hui, il est là pour enfin avoir des droits. «Je veux pouvoir participer à la société française. Il y a par exemple des gens en France qui ont des papiers et qui n'ont même pas de logement. J'aimerais pouvoir les aider», déclare-t-il.

«Pas le droit d'avoir des droits»

«On travaille, on n'a pas droit d'avoir des papiers? On n'a pas le droit d'avoir des droits?», coupe Ibrahima. Ce Guinéen vit en France depuis 2003. Avant la grève, il travaillait dans la restauration. Et parce qu'il a stoppé son emploi pour réclamer des droits, son patron a refusé de remplir les papiers de son dossier pour la procédure de régulation. Depuis le mois d'octobre, il vit grâce à l'aide financière d'amis avec qui il habite au foyer d'Evry.

Plus loin, Ba (*) déplore le manque d'écoute de Xavier Darcos :«Je travaille, je cotise, mais je n'ai aucun droit, le ministère ne veut rien faire». Lui est arrivé en France à 15 ans, seul. Il a suivi des cours du soir, jusqu'au CM2. Il a maintenant 22 ans, est sans-papiers et travaille lui aussi dans la restauration.

Antonin, 22 ans lui aussi, fait parti des quelques étudiants français présents au rassemblement. Depuis le début, ils suivent le mouvement et tentent de mobiliser davantage de monde dans les facs par le biais de réunions publiques. L'étudiant, en 5ème année d'histoire, s'insurge contre les actions du ministre de l'Immigration qui «dit vouloir régulariser 500 à 1.000 travailleurs sans-papiers. Ils sont pourtant 5.000 grévistes et leur action est simple : aucun dossier de régularisation déposé tant qu'il n'y a pas de circulaire claire avec des critères fixes.»

Et quand on demande aux travailleurs présents s'ils vont poursuivre la grève, la réponse est claire et unanime : «Oui, et jusqu'à ce qu'il y ait des changements !».

(*) Les prénoms ont été modifiés.

400 sans-papiers manifestent à Roissy


NOUVELOBS.COM | 02.01.2010 | 16:51

Rassemblés dans l'aéroport à l'appel de la coordination parisienne des sans-papiers, les manifestants demandent leur régularisation et réclament la libération de trois camarades maintenus en centres de rétention.


Environ 400 sans-papiers ont manifesté, samedi 2 janvier après-midi, à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, pour demander leur régularisation, sans toutefois causer de perturbation sur l'embarquement des passagers. Vers 14h, ces manifestants de différentes nationalités, rassemblés à l'appel de la coordination parisienne des sans-papiers, ont entamé la traversée à pied de l'aérogare 2 de la plate-forme aéroportuaire en distribuant des tracts aux voyageurs.

Ils scandaient des slogans comme "Nous sommes en danger, nous ne sommes pas dangereux" ou "Libérez nos camarades". Sur l'une de leurs banderoles, on pouvait lire: "Tous ensemble pour la régularisation de tous les sans-papiers."

Manifester pour éviter les expulsions

"Nous manifestons à l'aéroport de Roissy parce que l'un de nos camarades malien a été expulsé mercredi et qu'une autre, de nationalité congolaise, doit l'être demain dimanche", a expliqué à l'AFP, Anzoumane Sissoko, porte-parole de la coordination parisienne des sans-papiers. "Nous demandons également la libération de trois autres camarades, dont l'un est maintenu dans le centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) et les deux autres dans celui de Vincennes (Val-de-Marne)", a-t-il ajouté. 

(Nouvelobs.com avec AFP)