Le Courrier et La Liberté mettent en exergue l'appel de 160 médecins (244 à fin juin) afin que les autorités prennent en considération les pathologies des requérants déboutés.
Le texte complet de cet appel est disponible sur Internet
Les médecins s'inquiètent de la santé et du sort de ces requérants de longue date. «Soigner ne signifie pas seulement s'occuper de traiter les maladies, mais aussi se préoccuper des conditions de vie de tous nos frères humains», écrivent-ils. Certains médecins avaient déjà interpellé les autorités politiques, mais ils ne l'avaient pas encore fait publiquement. La suspension du moratoire sur les renvois les a fait réagir.
Le docteur Yvette Barbier
Les médecins estiment en outre que les autorités ne tiennent pas toujours suffisamment compte des dossiers médicaux des requérants déboutés. «Je n'étais pas une militante des mouvements pour l'asile, mais j'ai décidé d'aller dans les refuges pour soigner les gens qui y vivent. J'y ai découvert des situations médicales graves, des cas psychiatriques lourds», raconte Yvette Barbier, une des instigatrices de l'appel. «La situation d'incertitude et la précarité existentielle provoquent chez des personnes déjà vulnérables une pathologie psychiatrique majeure sous-estimée et sous-évaluée», explique le Dr Marco Vannotti, psychiatre à la Policlinique médicale de Lausanne et enseignant aux Universités de Lausanne et Neuchâtel. «La plupart des requérants que je vois sont profondément malades, et dans le corps et dans l'âme. Ce ne sont pas des tricheurs, ni des opportunistes», ajoute le psychiatre. «Le fait de les renvoyer, ou de menacer de les renvoyer, aggrave leur pathologie».
«Est-ce que l'autorité compétente tient compte de la maladie psychiatrique? Est-ce qu'il y a une culture qui permet de considérer la maladie psychiatrique dans toute son ampleur?», s'interroge le psychiatre qui rappelle que l'OMS vient de dénoncer la sous-estimation du problème dans les pays du tiers-monde.
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