Lire la suite dans 24heures
lundi 15 septembre 2008
A Vevey, le sort peu enviable des requérants d’asile déboutés
Lire la suite dans 24heures
la Forteresse, ou le drame des requérants d'asile
Avec une juste distance, le cinéaste Fernand Melgar expose la vie quotidienne des migrants dans le centre d'accueil de Vallorbe. Son film sort mercredi. Perspective.
PAR GERARD DELALOYE dans Largeur.com
Affluence record ces jours-ci pour voir «La Forteresse», le documentaire que Fernand Melgar vient de consacrer à la difficile question de l'accueil réservé par la Confédération aux requérants d'asile.
A tendre l'oreille pour saisir des bribes de conversation en attendant de passer à la caisse du cinéma, on sent que les gens sont vraiment attirés par le sujet du film. Dans l'atmosphère plane l'espoir de mieux comprendre les controverses engendrées par la politique suivie envers les requérants. Par sa présence, le spectateur accomplit un acte citoyen, sérieux, engagé. Il ne sera pas déçu.
Le film de Melgar est très fort, exemplaire dans sa volonté de témoigner d'une situation, de livrer un matériau brut à la réflexion du spectateur, de ne pas l'influencer par un commentaire interprétatif. Une belle tentative de quête d'un regard objectif, même si chacun sait (et le réalisateur en premier) que dans un documentaire ou tout autre essai, l'objectivité n'existe pas.
La politique migratoire de l'UE au banc des accusés à Madrid
Compte rendu - La politique migratoire de l'UE au banc des accusés à Madrid
La "directive de la honte" a été la cible principale du 3e Forum social mondial des migrations (FSMM) qui s'est conclu, dimanche 14 septembre à Madrid, par une manifestation "pour un monde sans murs", rassemblant près de 5 000 personnes dans le centre de la capitale espagnole.
La directive récemment adoptée par l'Union européenne (UE) sur le retour des étrangers en situation irrégulière allonge à dix-huit mois la durée possible de rétention et interdit aux expulsés de revenir en Europe avant cinq ans. Elle constitue "une escalade dans la criminalisation des migrants", a estimé le rapporteur spécial des Nations unies pour les droits des migrants, le Mexicain Jorge Bustamante, en ouverture des trois jours de débats qui ont réuni plus de 2 000 délégués de 90 pays, à Rivas Vaciamadrid, dans la banlieue madrilène.
Aux yeux des participants à ces rencontres, qui sont une émanation du Forum social mondial lancé en 2001 à Porto Alegre (Brésil), la norme dite "retour" est un mur, au même titre que celui que les Etats-Unis érigent physiquement à la frontière mexicaine.
"Faire des immigrants les boucs émissaires de la crise économique est typique d'une mentalité raciste qui les considère indésirables mais nécessaires et qui préfère qu'ils soient vulnérables pour mieux les exploiter", a proclamé le Brésilien Luiz Baseggio, porte-parole du comité international du FSMM.
Exhortant l'Europe à "retrouver sa vocation à travailler à une intégration mondiale", la motion finale du Forum réclame le retrait de la directive, ainsi que la ratification par les pays européens de la Convention de l'ONU sur les droits des migrants. Ce texte a été adopté en 1990, mais aucun Etat de l'UE ne l'a encore signé. Parmi les revendications de la "déclaration de Rivas" figure aussi "la mise en place d'un mandat ou d'un instrument spécial au sein de l'ONU pour remplir les vides existants dans la protection des migrants".
L'Espagne, naguère citée en exemple pour sa politique libérale en matière d'immigration, a été particulièrement critiquée pour avoir avalisé la directive retour et adhéré au dispositif de surveillance des frontières Frontex. Mais aussi à cause de la volonté récemment exprimée par le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero de réduire le contingent des contrats de travail dans les pays d'origine en raison de la crise économique.
Selon les responsables du Forum, la crise actuelle n'est pas l'unique responsable des restrictions des politiques migratoires des pays riches. "La directive retour n'est pas une mesure circonstancielle, s'est exclamé l'évêque brésilien Demetrio Valentini. Cette initiative révèle que nous sommes face à une crise de civilisation qui affecte l'humanité tout entière." Pour le sociologue belge François Houtart, de l'université catholique de Louvain, 150 à 200 millions d'êtres humains seront déplacés lors des quatre prochaines décennies à cause des dérèglements climatiques et environnementaux.
Belgique : Fin de la détention des familles immigrées illégales
Fin de la détention des familles immigrées illégales
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/413332/2008/09/12/Fin-de-la-detention-des-familles-immigrees-illegales.dhtmlLa Régie des bâtiments va mettre sept logements (cinq en Wallonie, deux en Flandre) à disposition. Cela permettra d'accueillir en moyenne 120 familles par an, selon la ministre de la Politique d'immigration et d'asile Annemie Turtelboom. A l'heure actuelle, neuf familles sont enfermées au centre de Merksplas.
Les familles hébergées dans ces logements seront étroitement encadrées par des coaches qui "devront conclure un contrat de confiance avec ces personnes" et préparer humainement les illégaux au retour chez eux, précise encore la ministre. Deux coaches francophones et deux coaches néerlandophones ont été engagés. Ils dépendent de l'Office des étrangers, dont ils pourront bénéficier des services utiles.
Les familles ne recevront pas d'argent liquide, mais ils bénéficieront de repas chauds et de soins de santé. Le système proposé s'inspire des expériences australienne et suédoise. (belga/7sur7)
Pas d'enfants dans les centres fermés: réaction mitigée des ONG
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/413922/2008/09/12/Pas-d-enfants-dans-les-centres-fermes-reaction-mitigee-des-ONG.dhtmlL'annonce, par la ministre de la Politique d'immigration et d'Asile, de la fin de détention des familles en attente d'expulsion dans des centres fermés, à partir du mois d'octobre, a donné lieu à une réaction mitigée des ONG qui assurent la visite de ces familles.
Dans un communiqué commun, diffusé par la CIRÉ (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers), ces ONG se demandent si la mesure annoncée concernera bien toutes les familles détenues. Les organisations signataires du communiqué se réjouissent d'une décision en conformité avec les engagements de l'accord de gouvernement et qui met fin à une pratique "contraire à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant et indigne d'un État respectueux des droits de l'Homme".
Elles attirent cependant l'attention sur des zones d'ombres qui nécessitent des explications de la part de la ministre. Celle-ci précise qu' « à partir d'octobre les familles illégales en attente d'expulsion ne seront plus enfermées dans les centres de Merksplas ou au 127 bis ». Et le communiqué de constater que la grande majorité des familles détenues à l'heure actuelle ne correspond pas à ce profil. On trouve dans les centres fermés une forte proportion de familles qui a demandé l'asile et qui attend un transfert vers un autre pays de l'Union européenne. On les appelle les "cas Dublin", du nom du règlement qui vise à déterminer l'Etat responsable de l'examen d'une demande d'asile dans l'Union européenne.
La ministre ne mentionne pas non plus le centre de transit 127 où sont détenues les familles qui ont demandé l'asile à leur arrivée à l'aéroport. Ces familles restent enfermées parfois deux mois. Si ces familles devaient continuer à être détenues en centre fermé, l'annonce de la ministre ne serait qu'un leurre, poursuit le communiqué. Par ailleurs, la possibilité d'enfermer des enfants n'est pas totalement écartée lorsque les familles ne collaborent pas et les signataires du communiqué rappellent que toute décision qui concerne un enfant se doit de respecter son « intérêt supérieur ».
Selon le communiqué diffusé par Cédric Vallet (CIRÉ), coordinateur du réseau des visiteurs des ONG en centres fermés, un changement de la loi pourrait être une bonne piste, soit en interdisant strictement la détention des familles avec enfants, soit en limitant drastiquement la durée de cette détention. "Le changement de lieu de résidence et le fait que le coach soit un représentant de l'Office des étrangers suscitera inévitablement de la méfiance. Nous espérons que ces modalités d'application pourront encore être discutées", poursuit le communiqué.
Les signataires s'interrogent par ailleurs sur l'intention de la ministre de procéder à une première évaluation de cette mesure d'ici deux mois alors que la circulaire précisant les critères de régularisation se fait toujours attendre. Des familles qui pourraient être régularisées risquent dès lors d'être expulsées. "Si l'Etat ne définit pas de règles claires concernant l'obtention d'un titre de séjour, il est plus que probable que les familles avec enfants (mais aussi les isolés) privilégient l'attente d'une régularisation plutôt que la collaboration avec l'Office des étrangers pour organiser leur retour", conclut le communiqué.
Le texte de ce communiqué est signé par les organisations suivantes: CIRÉ (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers), UNICEF Belgique, BvKZP (Beweging voor Kinderen Zonder Papieren), APD (Aide aux Personnes Déplacées), CODE (Coordination des Organisations pour les Droits de l'Enfant), SDJ (Service Droits des Jeunes), JRS (Jesuit Refugee Service).
Fin de la détention des familles illégales: le PS et cdH se réjouissent
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/413775/2008/09/12/Fin-de-la-d-tention-des-familles-ill-gales-le-PS-et-cdH-se-r-jouissent.dhtmlLe PS et le cdH se sont réjouis vendredi de la fin de détention des familles illégales en attente d'expulsion dans des centres fermés. A partir d'octobre, parents et enfants seront hébergés dans d'anciens logements d'ex-gendarmes. La mesure a été annoncée vendredi par la ministre de la Politique d'immigration et d'asile, Annemie Turtelboom, à La Libre Belgique.
Le PS, qui veut maintenant inscrire le principe de non enfermement dans la loi, dit se "réjouir que le MR et l'Open VLD acceptent enfin ce qu'il réclame depuis longtemps". Il y voit une "avancée sensible dans le combat pour une politique d'asile plus juste et plus humaine".
Pour le président du PS, Elio Di Rupo, tout enfant, quel que soit l'endroit où il est né, a des droits qui doivent être respectés. "Il est inhumain d'enfermer des enfants pour la seule raison que leurs parents se trouvent en séjour illégal dans notre pays", dit-il.
Le cdH, qui souligne que "la détention d'enfants en centre fermé était insoutenable", se dit "particulièrement heureux qu'un de ses principaux combats semble connaître aujourd'hui une issue favorable". Le cdH dit qu'il "espère que cette annonce de décision importante est le signal d'une nouvelle volonté de tous les partenaires du gouvernement de respecter dans sa globalité l'accord de gouvernement concernant le droit d'asile et notamment l'adoption de critères clairs et objectifs de régularisation". (belga/7sur7)
Turtelboom répond aux critiques
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/414326/2008/09/12/Turtelboom-repond-aux-critiques.dhtmlLa ministre de l'Asile et de la Migration a réfuté certaines des critiques formulées par des ONG au sujet de sa décision de ne plus enfermer des familles dans des centres fermés. "Ces critiques sont factuellement injustes", a répondu son porte-parole.
Ces associations affirmaient ainsi que la décision ne concernait pas les familles qui attendent une décision sur leur demande d'asile, ni les familles qui doivent attendre un renvoi dans le premier pays européen où ils sont arrivés (les "cas Dublin").
La mesure est bien d'application pour les familles qui doivent être renvoyées dans un pays européen, a précisé le porte-parole de Mme Turtelboom. La critique selon laquelle la mesure n'est pas d'application pour la procédure d'asile normale n'est pas plus justifiée, ajoute-t-il.
Première du film La Forteresse
«Forteressemania» au cinéma d’Orbe
Du jamais vu à Orbe! La diffusion du film La Forteresse de Fernand Melgar a réuni 148 personnes, samedi, dans la grande salle du cinéma Urba, dont la capacité est de 117 places: des spectateurs étaient assis sur les marches. Pour chacune des deux projections du film qui a obtenu le Léopard d’or à Locarno, le cinéma a refusé du monde. Le record réalisé par Ratatouille, l’été passé, avec 117 spectateurs en une séance, est tombé.
Pour rendre hommage à la population locale, le réalisateur lausannois Fernand Melgar a tenu à présenter en avant-première le film tourné pendant deux mois – de décembre 2007 à février 2008 – au Centre d’enregistrement et de procédure de Vallorbe (CEP). Mais Vallorbe ne disposant pas de salle de cinéma, c’est dans la cité des deux poissons que la projection a eu lieu.
Face aux partisans et détracteurs de la loi sur l’asile, le réalisateur lausannois estime que son travail consiste à trouver «un équilibre entre objectivité et subjectivité». Selon lui, même si son film peut être qualifié d’engagé, il n’en est pas pour autant militant.
Le conseiller d’Etat Philippe Leuba pense de son côté que La forteresse mettra mal à l’aise les extrémistes de tous bords de la politique de l’asile. «Les jusqu’au-boutistes qui sont pris dans leur absolutisme et leur dogmatisme ne peuvent pas entendre le message de ce film», résume-t-il.
Le film a fait réagir le public. Céline, employée au CEP: «Les requérants viennent souvent me remercier alors que moi je me sens inutile et impuissante face à leur détresse.» A l’évidence, le film documentaire de Fernand Melgar va relancer le débat sur le sort de ces gens dont «on ne sait pas d’où ils viennent et qui ne savent pas où ils vont». A. P. N.
La Forteresse sera diffusé dans les salles romandes dès mercredi.
Eveline Widmer-Schlumpf critique son prédécesseur
D.S. Miéville dans le Temps
Les erreurs de Christoph Blocher dans la préparation de l'entrée de la Suisse dans l'espace Schengen, motivées par sa volonté de faire des économies à tout prix, vont finir par coûter cher à la collectivité. S'il n'est pas d'usage qu'un conseiller fédéral critique son prédécesseur, Eveline Widmer-Schlumpf fait une entorse à cette règle, tout en prévenant qu'elle ne va pas dresser un catalogue des reproches que l'on pourrait adresser à Christoph Blocher - ce qui donne à penser qu'il y aurait matière à le faire. Elle fait une exception pour Schengen, et pour le dossier de l'asile, dans la mesure où les erreurs du passé entraînent aujourd'hui des difficultés pour son département.
Fin des demandes d'asile dans les ambassades Suisses ?
Traiter des demandes d'asile coûte trop cher aux ambassades suisses. Elles ne devraient donc plus les recevoir, indique la ministre de Justice et Police Eveline Widmer-Schlumpf à la presse dominicale alémanique
Lire aussi dans Le Matin