mercredi 21 juin 2006

Bex. Tension entre la FAREAS et les autorités

Lire l'article d'Estelle Bressoud dans 24heures.
Les autorités viennent de geler le programme d’occupation prévu à la mi-juin suite à ce qu’elles estiment être «de la provocation».
«C’
est une mesure de rétorsion en­vers la Fareas. Si elle ne joue pas le jeu, pourquoi devrions-nous le faire?», consi­dère un Michel Flückiger cour­roucé.
La mesure en question: suspen­dre la mise sur pied du pro­gramme de travaux d’utilité publi­que pour requérants d’asile prévu à la mi-juin, le deuxième du genre à Bex – qui a fait des émules aux Diablerets, à Moudon et à Lau­sanne. Un tour de vis décidé par le syndic et ses collègues munici­paux suite à ce qu’ils estiment être «de la provocation».
L’incident remonte au 20 mai, jour de la parution dans 24heu­res d’un article révélant la dispari­tion d’un «dangereux psychopa­the » au moment de son transfert de la prison préventive au centre bellerin. L’individu, un deman­deur d’asile africain de 32 ans, devait y subir un traitement psy­chiatrique ambulatoire, après avoir agressé un veilleur, à Sainte­ Croix. «Personne ne nous dit quoi que ce soit. D’ailleurs on ignore où il se trouve aujourd’hui», s’irrite Michel Flückiger, froissé d’avoir appris la nouvelle dans la presse. Et surtout, fâché avec la politique d’hébergement de la fondation. «Nous avons demandé à ce qu’elle évite de placer des délinquants à Bex. Il semble qu’elle ne respecte pas trop ses engagements.» Par cette rupture de collabora­tion, les autorités entendent aussi exprimer leur mécontentement face à un lieu de résidence «troué comme un fromage». «On a senti une amélioration l’année dernière. Mais avec la nouvelle forme d’ex­ploitation du centre, il n’y a pres­que plus de surveillance. Tout le monde peut entrer et sortir», dé­plore le syndic, qui observe une nouvelle poussée des tensions avec les habitants.
Et d’ajouter, quelque peu dé­semparé: «Nous sommes situés à l’extrémité du canton. Peu de gens nous prennent au sérieux.»
Fareas ouverte au dialogue
Contactée, la Fareas fait savoir que le dialogue n’est pas rompu. «Ces programmes sont faits pour rapprocher les requérants et la population. Nous espérons que ce­lui- ci soit simplement différé», in­dique Emmanuelle Marendaz Colle, attachée de presse de la fondation. D’autant, enchaîne-t­elle, que cette action est sans lien avec le cas du pensionnaire évo­qué. Et que de toute manière, il n’est pas possible de s’opposer à une décision de justice ni de divul­guer des informations sur le passé judiciaire des requérants.
A noter que le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud a pris posi­tion dans le dossier, notifiant à la commune de Bex sa volonté de la voir se raviser

La loi sur l'asile soutenue à reculons

Les partis bourgeois font face à des divisions internes.
Pratiquement pas un jour ne passe sans que la gauche, les Eglises ou quelque ONG ne pu­blient une nouvelle prise de posi­tion contre le durcissement des lois sur l’asile et sur les étran­gers. La manifestation nationale de samedi dernier à Berne a montré un camp référendaire en front uni dans la campagne pour les votations du 24 septembre. En revanche, le camp adverse ne s’est toujours pas jeté dans la bataille.
Depuis le dépôt des référen­dums, début avril, on a peu en­tendu les ténors des partis bour­geois, qui ont fait passer les lois au Parlement. Christoph Blocher lui-même se fait assez discret. Le conseiller fédéral a annulé un débat prévu avec l’évêque de Coire Amédée Grab, et a finale­ment refusé – après avoir dans un premier temps accepté – des face-à-face dans les médias avec l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, présidente du double comité référendaire. Offi­ciellement, le tribun zurichois affirme qu’un conseiller fédéral n’a pas à s’immiscer dans une campagne de votations. Peut­être pressent-il aussi qu’être trop clairement marquées du label blochérien pourrait desservir ces deux lois?
Pas de comité interpartis
D’autre part, alors que certai­nes voix illustres, ainsi que cer­taines sections cantonales, font sécession au sein des partis radi­cal, libéral et démocrate-chré­tien, les membres de ces forma­tions refusent les débats «fratri­cides » dans les médias. «Nous allons surtout faire campagne à l’interne», admet Reto Nause, se­crétaire général du PDC. «Beau­coup de sections cantonales n’ont pas encore pris position. Pour l’instant, seules les sections genevoises et vaudoises sont op­posées aux lois.» Pour Léonard Bender, vice­président du Parti radical suisse, les rares avis divergents n’y chan­gent rien: «Une campagne n’est pas une course où tout le monde doit partir au même moment», note-t-il. Les radicaux démarre­ront donc la leur début juillet, seuls. En effet, il n’y aura pas de comité interpartis à droite. Pas question pour les radicaux de faire campagne commune avec l’UDC. Les deux partis soutien­nent les révisions, mais pas pour les mêmes raisons.
De son côté, l’UDC attend seu­lement pour se lancer que son matériel de campagne soit prêt. Notamment la «traduction» de son argumentaire pour les «welsches». «Nous n’avons pas le même discours qu’en Suisse alémanique», explique le vice­président Yvan Perrin. De toute façon, le parti agrarien n’a pas trop de soucis à se faire: aucun référendum sur l’asile n’est ja­mais sorti vainqueur des urnes.
Enfin, tant les démocrates­chrétiens que les radicaux avouent avoir peu d’argent à dis­position pour cette campagne. Ils réservent leurs moyens pour l’initiative COSA (Bénéfices de la Banque nationale pour l’AVS), un sujet apparemment plus impor­tant à leurs yeux.

L'UDC ne veut pas que l'AJADA ne fasse de propagande en vue des votations sur l'asile

Lire la brève de Radio Fréquence Jura (Suisse)
L'AJADA est l'association qui s'occupe de l'accueil des reuérants d'asile dans le Jura.

Clandestins: l’urgence

Lire l'article de Jena Philippe Chauzy dans l'Hebdo