jeudi 15 juin 2006

Non à la loi sur l’asile. Oui à la dignité humaine et à l’État de droit

Lire le communiqué des Eglises

Loi sur les étrangers, insatisfaisante pour les protestants

Lire le communiqué de la FEPS
La Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) approuve les dispositions que prévoit la nouvelle loi sur les étrangers à propos de l’intégration des migrants, qui serait désormais inscrite au niveau légal. Elle émet des réserves sur certains points et en rejette franchement d’autres, dans lesquels elle voit une atteinte à la dignité humaine.
Extrait:
La FEPS rejette totalement le texte de loi sur deux points : premièrement l’absence de dispositions pour le règlement des cas d’extrême gravité pour les sans-papiers et deuxièmement les mesures de contrainte prévues, qui constituent une atteinte à la dignité humaine. Elle estime en outre que la liberté d’appréciation laissée aux autorités cantonales peut conduire à des inégalités de traitement inadmissibles.

Loi sur l'asile et les étrangers: Appel des Eglises de Genève

Lire le communiqué de catholink
Dans le cadre des manifestations nationales et internationales en faveur des réfugiés (17 juin : journée nationale ; 18 juin : journée des Églises ; 20 juin : journée mondiale), l'Eglise protestante de Genève, l'Eglise catholique romaine et l'Eglise catholique chrétienne prennent position sur la votation du 24 septembre 2006 concernant la révision de la loi sur l'asile et sur la nouvelle loi sur les étrangers.

Loi sur l'asile: mobilisation religieuse

Lire de dossier sur la Première
La Fédération des Eglises protestantes de la Suisse (FEPS), la Conférence des évêques suisses (CES) et la Fédération suisse des communautés israélites (SIG) se sont unies jeudi pour rejeter le durcissement de la loi sur l'asile.

Forte hausse des demandes d'asile en mai

Lire la dépêche d'AP sur Edicom -
Lire la dépêche de l'ATS
En mai, 933 demandes d'asile ont été déposées en Suisse, soit 276 de plus qu'en avril. Ce nombre est également supérieur à celui de mai 2005, durant lequel 830 requêtes avaient été enregistrées.

Le rapport annuel 2005 du SAJE est disponible en ligne



Téléchargez et consultez ce rapport en format pdf

Droit à l'asile pour les étrangers victimes de persécutions non étatiques


Lire la dépêche de l'ATS
Lire le dossier très complet de Swissinfo
La commission de recours en matière d'asile (CRA) désavoue la pratique de l'ODM qui ne respectait pas les conventions de Genève.
Ecoutez la séquence de Forum
Lire le communiqué de l'OSAR
Extrait:
Bien qu’il ne s’agisse que d’une question d’interprétation ne nécessitant pas de modification du texte de la loi sur l’asile, le Conseiller fédéral Blocher nourrissait l’intention de poursuivre jusqu’à l’entrée en vigueur de la révision une pratique désormais clairement contraire aux exigences du droit international. De la sorte, de nombreuses personnes persécutées auraient continué à être exclues de l’asile. La décision de la CRA porte donc un coup d’arrêt à une joute peu reluisante menée aux dépens de personnes exilées. Les jugements de la CRA ont valeur contraignante pour l’Office fédéral des migrations (ODM). Par cette décision, la Commission de recours se montre à la hauteur de sa mission de dernière instance judiciaire en matière d’asile et apporte une correction à sa propre jurisprudence.

Chrétiens et israélites mènent campagne contre la loi sur l'asile

Lire la dépêche de l'agence AP sur Edicom

Les Eglises, les évêques et les communautés israélites mènent campagne contre la nouvelle loi sur l'asile, figurant au menu des votations fédérales du 24 septembre. Dans une prise de position commune, ils ont dénoncé jeudi une loi qui «entrave l'accès à la procédure d'asile» et «méprise la dignité humaine».

Fait divers: un requérant dealer écope de 2 ans

Lire dans 24 heures:
Requérant d’asile, un dealer de 20 ans a écoulé près de 300 grammes de cocaïne à Esta­vayer- le-Lac (FR) entre 2002 et 2005. Lors de ses premières ventes, en octobre 2002, le jeune Guinéen venait d’arriver en suisse. Il avait un peu plus de 16 ans. Balancé par ses anciens clients, il a écopé, hier, de 24 mois d’emprisonnement. Le substitut du procureur en récla­mait 28. Le statut de requérant de l’accusé a fait monter la moutarde au nez du juge. «Comment comprenez-vous, s’est insurgé le magistrat, qu’on vous accueille, on vous loge, on vous nourrisse et que vous, vous semiez la mort!» «Je ne savais pas», balbutie l’accusé qui va presque tout contester, nier, mi­nimiser. Il réfute son rôle de dealer, affirmant qu’il ne faisait que l’intermédiaire, achetant la coke pour le compte de tiers, pour les dépanner. Il nie aussi les quantités, reconnaissant pé­niblement avoir fourgué 74 grammes, en tout, à ses clients. Eux l’ont dénoncé pour près de 300 g. Après sa détention de 24 mois, B. sera expulsé du terri­toire suisse. Sa requête d’asile a été refusée.

Coups de couteaux à Bex, épilogue judiciaire

Lire la brève nouvelle locale de Sandra Weber dans 24 heures:
Un Syrien avait infligé un coup de couteau à un autre requérant au centre Fareas de Bex au printemps 2005.
On ne sait toujours pas quel était le motif de l’altercation verbale qui a échauffé deux requérants d’asile au pub Central à Bex, le 22 mars 2005. Ce qui est sûr, c’est que le Syrien Rachid* a fini par infliger un coup de couteau au Palestinien Karim* un peu plus tard, au centre Fareas de Bex. Depuis lors, le visage de ce der­nier est marqué par une balafre s’étendant de l’oreille au menton. Le Tribunal correctionnel de l’arrondissement de l’Est vau­dois, à Vevey, devait juger les deux hommes hier. En cours d’audience, Rachid a toutefois re­tiré la plainte qu’il avait déposée à l’encontre de Karim. L’auteur du coup de couteau était quant à lui renvoyé devant le Tribunal pour tentative de meurtre, subsi­diairement lésions corporelles graves. L’audience s’est déroulée en l’absence de la victime, en raison de troubles psychologi­ques dont elle souffrait à l’appro­che du procès.
«Je voulais le faire reculer»
Une fois rentrés au centre Fa­reas, les deux protagonistes se battent à mains nues dans la cuisine, puis sont séparés par d’autres requérants. Rachid est emmené dans sa chambre. Il re­tourne à la cuisine chercher ses affaires. «J’ai entendu Karim m’insulter depuis le 2e étage. J’ai pris ce qui m’est tombé sous la main, et je suis monté. J’avais des ustensiles de cuisine. Je ne me suis même pas rendu compte que c’était un couteau, s’est dé­fendu l’accusé. Et je l’ai utilisé dans le but de faire reculer Ka­rim. C’est vrai, je l’ai blessé. J’ai perdu la tête, je suis navré.» Se­lon la version de la défense, la victime aurait eu une attitude très agressive, se jetant carré­ment sur l’accusé qui le menaçait avec son couteau.
Le Tribunal a libéré Rachid de l’accusation de tentative de meurtre et l’a condamné à 18 mois de prison assortis d’un sur­sis de 3 ans pour lésions corpo­relles graves. La substitut du pro­cureur Anne-Catherine Page avait requis la même peine, mais avec un sursis de deux ans. Les juges ont en effet estimé que «l’attaque intentionnelle» de Ra­chid au moyen d’un couteau ne relevait pas d’une intention d’ho­micide, mais comportait toute­fois un risque de lésions corpo­relles graves.

Carton rouge pour ces lois blochérienne

Lire l'opinion de Jean-Michel Dolivo en page 2 de 24heures:
Hakan, Blerim, Ricardo et les autres…
La Suisse, c’est nous… une équipe nationale de foot, la «Nati», métissée, avec Yakin, Dzemaili, Cabanas, Zu­berbühler, Vogel, Senderos et les autres! La Suisse, c’est nous… toutes celles et tous ceux qui vivons et travaillons dans ce pays, indépendamment de nos origines, de notre passe­port ou de notre statut de sé­jour. Samedi 17 juin, à l’occa­sion de la Journée des réfugiés, nous serons nombreux, dans les rues de Berne, à appeler à dire non le 24 septembre 2006, «non à l’exclusion et à l’arbi­traire, 2 fois non aux lois contre l’asile et les étrangers!». Carton rouge pour ces lois blochérien­nes!
Quelques 175’000 signatures ont été déposées début avril à la Chancellerie fédérale contre la nouvelle Loi contre les étran­gers (LEtr) et la révision de la Loi sur l’asile (LAsi). La résis­tance à la politique bloché­rienne s’est élargie, elle peut gagner! Les mobilisations con­tre les initiatives Schwarzen­bach, les luttes contre le statut de saisonnier, les manifesta­tions contre le démantèlement du droit d’asile, la défense de la loi contre le racisme, les actions de solidarité avec les personnes victimes de discriminations, celles menées pour la régulari­sation des ex-saisonniers d’ex­ Yougoslavie, le mouvement des sans-papiers ou celui autour des «523» dans le canton de Vaud, tous ces mouvements ci­toyens ont réussi à mettre un frein aux politiques xénopho­bes. La tradition humanitaire de la Suisse est un mot vide de sens, comme nous l’a rappelé la publication du Rapport Bergier qui a mis en lumière la compli­cité avec le régime d’Hitler d’une partie des cercles domi­nants helvétiques.
La LEtr comme la révision de la LAsi portent à l’extrême les discriminations et la criminali­sation des personnes migran­tes. Elles constituent de vérita­bles lois d’exception qui ex­cluent socialement et parachè­vent un déni d’asile. Mais les lois actuellement en vigueur sont déjà iniques. Toutes les personnes étrangères, vivant et travaillant en Suisse, ont fait l’expérience de l’arbitraire et du mépris de l’administration comme de la police des étran­gers. Elles peuvent témoigner des tracasseries et discrimina­tions quotidiennes dont elles sont l’objet.
Le droit des étrangers comme le droit d’asile sont une sorte de laboratoire pour légiti­mer la remise en cause des droits sociaux pour tous les dé­favorisés.
L’obsession de la «lutte contre les abus» conduit à mener une chasse aux pau­vres dans tous les domaines: après avoir stigmatisé les «faux réfugiés», on s’attaque déjà aux «faux invalides», aux «faux chômeurs», aux «faux mala­des » ou aux «faux bénéficiaires de l’aide sociale»!
La politique migratoire est un terrain d’exercice privilégié pour tester des nouveaux outils de contrôle, de surveillance, de fichage et de répression. Mesu­res de contrainte, surveillance de l’arrivée aux aéroports, col­lecte de données biométriques à des fins d’identification, per­fectionnement des systèmes de collecte et de communication de données personnelles, Big Brother étend sournoisement son emprise.
La précarisa­tion du statut de nombreuses personnes sala­riées étrangères rend encore plus difficile l’action collective pour défendre les conditions de travail. Ainsi le refus d’entrée en matière sur la régularisation des sans-papiers constitue non seulement un déni de réalité, mais favorise aussi le dumping salarial. Privés de droit au sé­jour, ces travailleurs sans statut légal sont systématiquement sous-payés et dans l’impossibi­lité concrète de se défendre.
Toutes et tous ensemble, di­sons 2 fois non pour défendre un projet de société fondé sur la solidarité, l’hospitalité et le respect des droits individuels et collectifs de chacune et cha­cun!

Blocher tire les oreilles aux médias catholiques et protestants

Christoph Blocher a peur des églises qui vont s'opposer aux nouvelles lois sur l'asile et les étrangers...
Le conseiller fédéral UDC Christoph Blocher a reçu les médias protestants et catholiques de Suisse pour les convaincre de ne pas soutenir le référendum lancé contre la révision de la loi sur l'asile. Les explications de Nathalie Baud.
Ecoutez la séquence de la Première
Lire l'article de l'agence APIC paru dans Le COurrier

Norvège, grève de la faim de 120 requérants Afghans

Journal du Jura en ligne
Cent vingt réfugiés afghans font la grève de la faim à Oslo pour protester contre leur expulsion de Norvège. Un médecin a averti mercredi que la vie de certains, qui observent leur mouvement depuis plusieurs semaines, pouvait être en danger.

«Jusqu'à présent, nous avons traité 46 des grévistes de la faim. Tous les organes de leur corps ont besoin de nutrition. Après trois semaines, les réserves s'épuisent. En général, les reins lâchent en premier, mais le cerveau peut aussi être endommagé», a expliqué à l'AFP Endre Sandvik, chef du centre médical d'urgences d'Oslo. Le 26 mai, vingt réfugiés afghans avaient entamé une grève de la faim. Ils ont depuis été rejoints par d'autres et sont désormais au nombre de 120. Ils avaient cessé de s'alimenter immédiatement après l'expiration d'un programme de rapatriement mis en place par les autorités norvégiennes, proposant entre 5000 et 15 000 couronnes (entre 639 et 1917 euros) aux Afghans qui acceptaient de retourner dans leur pays sur une base volontaire. Seuls quelques-uns des membres de la communauté afghane, qui compte environ 6000 membres dans ce pays scandinave, ont accepté cette offre avant qu'elle n'expire. Environ 2000 Afghans dont la demande d'asile a été refusée vont ainsi être expulsés de force du pays scandinave. La police a indiqué qu'elle allait commencer les expulsions dans deux semaines.

Les CSC et l'Eglise réformée de Neuchâtel contre les nouvelles lois

Journal du Jura en ligne

Extrait du Journal du Jura:
A l'occasion de cette session synodale, les délégués ont approuvé les comptes et rapport du Centre social protestant (CSP). Au chapitre des informations, le comité du CSP a rappelé les enjeux des votations fédérales prévues le 24 septembre prochain. Les CSP de Suisse romande ont décidé de s'opposer aux modifications proposées à propos des lois sur l'asile et sur les étrangers. Pour les CSP, il est par exemple impossible d'exiger des requérants qui se présentent à nos frontières de fournir des papiers dans les 48 heures. Les mesures de restriction de l'aide sociale pour les cas de non-entrée en matière risquent également de poser des problèmes humanitaires majeurs. Voilà pourquoi les CSP appellent à rejeter ces deux objets. Le conseiller synodal Raymond Bassin a souligné que l'exécutif de l'Eglise cantonale partage les analyses du CSP et des œuvres d'entraide.

Unité pour l'hospitalité

Lire l'article de Gauche Hebdo