samedi 18 mars 2006

Les clandestins vaudois cherchent des défenseurs

Lire cette brève analyse dans 24heures
Après l’annonce du Conseil d’Etat de poursuivre les renvois systématiques, les partis politiques de gauche sont restés silencieux.

En déclarant jeudi vouloir «tarir la source» du travail au noir, les conseillers d’Etat Jacqueline Mau­rer et Jean-Claude Mermoud ont été clairs: les patrons indélicats seront sévèrement punis et aucune régularisation collective des clandestins n’est envisageable. Certes, comme le reconnaissait la ministre de l’Economie, «il n’y a pas grand-chose de nouveau sous le soleil». Les milieux politi­ques de gauche sont toutefois res­tés pour le moins silencieux. Seul à réagir, le Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers a réaf­firmé hier sa volonté d’une régu­larisation collective des quelque 12 000 à 15 000 sans-papiers du canton.
Lâchés par la gauche, les clan­destins? Au Parti socialiste vau­dois, on qualifie l’annonce faite par les ministres radicaux et UDC de «pure opération électoraliste». Un avis qui fait écho chez les Verts et les popistes. Pas de désintérêt pour la cause des sans-papiers, mais la nécessité d’affiner une stratégie commune, assure-t-on. Cesla Amarelle, vice-présidente du PSV: «Le Conseil d’Etat multi­plie les effets d’annonce. Dans le cas de renvois forcés, nous nous prononcerons au cas par cas.» Si les violons doivent encore s’accorder, tous sont unanimes sur un point: le Conseil d’Etat veut avant tout faire figure de bon élève à Berne, où il négocie actuel­lement le dossier des «523» re­quérants déboutés.

Walter Kälin, diplomate des droits de l'homme


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Comment freiner le trafic d'êtres humains


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J'ai découvert en Suisse un racisme profond�


Lire l'interview de Doudou Diene dans le Courrier
Le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme, Doudou Diène, livre ses premières conclusions après sa visite en Suisse, en janvier dernier.

C'est une première: la Suisse a eu l'honneur de recevoir, début janvier, la visite du rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme, Doudou Diène. Un honneur auquel tout le monde n'a pas été sensible: réagissant à la visite, un porte-parole de l'UDC avait ainsi défrayé la chronique en estimant que la Suisse n'avait pas de leçon à recevoir d'un Sénégalais... Il faut dire que ses constats, qui seront présentés sous forme provisoire la semaine prochaine devant la Commission des droits de l'homme avant de faire l'objet d'un rapport plus volumineux, sont plutôt sévères pour la Suisse. Rencontre avec un homme qui ne mâche pas ses mots.

Pourquoi avoir choisi la Suisse pour votre première visite européenne?
-Ma première destination européenne devait être l'Italie, mais ma visite a été repoussée en raison de la campagne électorale. Après une dizaine de visites sur les autres continents, je me devais de m'intéresser à l'Europe: de nombreuses allégations y font état d'une nette recrudescence du racisme.
Quant à la Suisse, mon intérêt a été plus particulièrement éveillé par les nombreuses votations qui s'y sont tenues sur la question des étrangers. Votre démocratie directe est en soi une bonne chose, mais le fait que ce sujet revienne aussi régulièrement en votation ne doit pas vous interdire de vous interroger. D'autant que certaines plates-formes xénophobes occupent largement ce terrain. J'ai ainsi été particulièrement frappé, lors de la campagne sur la naturalisation facilitée en 2004, par ces affiches où l'on voyait des mains brunes et crochues chercher à s'emparer de passeports suisses.


Votre visite est-elle venue confirmer vos craintes?
-Oui. Je dirais que le racisme est profond en Suisse. C'est un phénomène quotidien et structurel. La Suisse est pourtant un pays qui a su se construire sur la diversité culturelle, qui l'a réussie. Mais elle peine visiblement à faire face à une nouvelle diversité extra-européenne. Les autorités reconnaissent d'ailleurs le problème, même si elles le relativisent. C'est le cas du conseiller Pascal Couchepin, que j'ai rencontré.
J'ai aussi rencontré son collègue Blocher. Lui nie tout problème. Une des causes profondes du racisme, c'est sa banalisation. Ce qui m'inquiète dans votre pays, c'est une tendance à voir les idées provenant de la droite la plus extrémiste reprises par la droite traditionnelle. La Suisse me paraît aussi manquer de l'arsenal législatif propre à lutter contre les discriminations.
Ceci étant, j'ai aussi noté des tendances positives. De nombreuses initiatives existent au plan local ou cantonal pour combattre le racisme. La Suisse s'est aussi donné des bons outils, comme la Commission fédérale contre le racisme ou le Service fédéral contre le racisme. C'est le signe d'une volonté politique, même si ces organes sont très pauvres en moyens.


La Suisse votera en septembre sur la loi sur l'asile et celle sur les étrangers. Les opposants à cette dernière parlent de racisme d'Etat...
-Je ne parlerais pas quant à moi d'une loi ouvertement raciste. Mais elle a une forte connotation raciste. Ces deux lois sont l'illustration d'une tendance lourde en Suisse comme en Europe: les réthoriques xénophobes trouvent toujours plus facilement une légitimité démocratique, et s'infiltrent jusque dans les législations. C'est une dynamique à laquelle il faut prendre garde si l'on ne veut pas que la situation empire. Mais ces référendums montrent aussi qu'il existe un résistance, des voix qui s'opposent à une telle tendance.

Léger recul des incidents racistes en Suisse en 2005

Lire la dépêche de l'ATS
En 2005, 93 agressions ou autres incidents à caractère raciste ont été dénombrés en Suisse. C'est la première fois depuis 1998 que ce chiffre descend au-dessous de 100, révèle la chronologie annuelle établie par le journaliste lucernois Hans Stutz.

Cinq heures avec une brigade anti-stupéfiants

Lire un article dans le Journal du Jura en ligne

Nouvelle chute spectaculaire des demandes d asile dans les pays industrialisés


Lire la dépêche de l'agence Xinhua reprise par armees.com
Lire l'article de Swissinfo repris par Voxdei

Lire le communiqué du HCR