mardi 18 octobre 2011

C’est l’histoire d’un bouc

Le récent kidnapping de Zottel a fait réagir un de nos lecteurs.

image d'archiveQue le bouc, mascotte de l'UDC, et son congénère aient réellement été kidnappés, ou que ce soit une manœuvre de ce parti pour faire parler de lui avant les élections, n'est finalement que de la petite bière. Mais dans un article consacré à ce sujet dans un quotidien gratuit, on apprend de la bouche d'une spécialiste des animaux que: "ce brusque changement de lieu de vie peut traumatiser les deux boucs, car cela provoque beaucoup de stress pour les animaux et peut, plus tard, causer des dégâts dans leur vie".
Soit... Mais je propose aux lecteurs un petit exercice: dire cette phrase à haute voix en remplaçant "ce brusque changement de lieu de vie" par "la politique de l'UDC", "les deux boucs" par "les immigrés", et "les animaux" par "les êtres humains". Ainsi, on aura enfin l'impression de se poser une vraie et importante question.
Mais il est vrai que pour l'UDC, les chèvres d'origine suisse ont plus de valeur, et méritent plus d'égards, que les personnes d'origine étrangère...

 

Philippe Thonney, Lausanne

Asile: allégement demandé pour l’aide d’urgence

Amnesty International, Solidarités sans frontières, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés et l’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers remettront aujourd’hui à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga une pétition munie de plus de 20 000 signatures, indiquent ces organisations dans un communiqué.

Leur objectif est de réclamer un allégement du régime minimal de l’aide d’urgence auquel sont soumis les requérants d’asile déboutés ou frappés d’une décision de non-entrée en matière. Les auteurs de la pétition dénoncent un régime à leurs yeux trop restrictif, appliqué «de manière chicanière» par les autorités et poussant au surplus les intéressés vers l’illégalité. Depuis 2008, les requérants d’asile déboutés ne peuvent plus bénéficier de l’assistance sociale et sont soumis au régime de l’aide d’urgence.

Brève du Temps

«Qui a peur de l’homme noir?» Un jeu raciste?

Le débat fait rage en Valais. Des parents dénoncent le fait que leur fils métis s’est vu proposer ce jeu en cours de gym.

Faut-il bannir de notre vocabulaire la question «Qui a peur de l’homme noir?» De prime abord, ce jeu de poursuite, qui se pratique dans les cours de gymnastique et sous les préaux d’école, est tout ce qu’il y a de plus sympathique. Mais le nom que certains lui donnent suscite le débat en Valais. A Monthey, les parents de quatre enfants métis sont partis en guerre contre ce qu’ils qualifient de «racisme pur et simple».

L’histoire débute en mai 2010. Hedi Putallaz découvre alors une affichette sous le préau de l’école de son fils. Dans cette liste énumérant les jeux qui peuvent être pratiqués figure «Qui a peur de l’homme noir» Le sang de cet homme, marié à une Afro-Américaine, ne fait qu’un tour. Derrière ce terme, explique-t-il en substance, il y a l’idée que la personne de couleur fait peur et ne doit pas attraper les autres participants.

Le Valaisan prend contact avec la direction de l’établissement et obtient le retrait puis le changement du message. Tout aurait pu s’arrêter là si, le mois dernier, un professeur de gymnastique n’avait pas une nouvelle fois proposé au fils Putallaz de jouer à «l’homme noir».

Pour Hedi et son épouse, Aleiah, c’en est trop! Ils reprennent contact avec l’école. Puis avec le Service de l’enseignement valaisan. Leur exigence: «Une directive officielle du Canton doit dire que cette appellation est changée.» Car, précisent-ils, le terme reste utilisé dans d’autres écoles du canton. Leur credo: «Le Valais ne doit pas être considéré comme le Mississippi de la Suisse!»

«Anodin»

Selon Jean-François Lovey, chef du Service valaisan de l’enseignement, on en est bien loin: «Honnêtement, ce jeu me paraît anodin. La démarche de ces parents montre l’extrême correction de notre société devenue lisse. Elle pourrait même s’avérer contre-productive en suscitant le mépris.» S’il doit encore étudier le dossier, Jean-François Lovey se dit «peu ébranlé» par cette affaire. Sa conclusion: «Si, à l’échelle du canton, nous décidions d’appeler ce jeu «Qui a peur du loup?» nous nous mettrions aussi des gens à dos.»

Anecdotique? Absolument pas, rétorquent Hedi et Aleiah Putallaz, en regrettant le «déni» de certains. Certes, les enfants ne connaissent pas forcément l’histoire, et notamment l’esclavagisme, mais les adultes si. «Jouer à «l’homme noir , c’est comme retourner à ce passé hideux qu’ont vécu mes ancêtres», estime Aleiah Putallaz. «Si ce jeu s’appelait «Avez-vous peur de l’homme juif» ou « de l’homosexuel , comment réagiriez-vous?» renchérit son époux.

Un avis partagé par la Commission fédérale contre le racisme: la Constitution, rappelle-t-elle, interdit toute discrimination du fait, notamment, de la race. «Stigmatiser les personnes de couleur en tant que «bougres imbéciles» fait référence au temps du colonialisme; c’est inapproprié et dommageable aux personnes de peau noire ou foncée, précise sa présidente, Doris Angst. Une attitude que l’on peut par conséquent qualifier aujourd’hui de raciste.»

«Un combat juste»

De son côté, l’école primaire de Monthey fait baisser la pression. Pour son directeur, Hubert Grenon, ce jeu fait plutôt référence à l’homme en noir. Il ne faut donc pas y voir de discrimination. L’an dernier, après la première intervention du couple Putallaz, une directive orale est passée auprès des enseignants, leur suggérant l’appellation «Le loup dans la bergerie» . Peut-être cette consigne n’a-t-elle pas été entendue par tous? admet le directeur, en précisant que le professeur qui a récemment proposé ce jeu au fils Putallaz était un animateur extérieur. Quoi qu’il en soit, le directeur enverra un e-mail à tous les enseignants.

Hedi et Aleiah Putallaz, eux, attendent pour voir. Et maintiennent leur exigence: que le Canton intervienne. A défaut, menacent-ils, ils déposeront plainte. «Notre combat est juste. Dans un Etat de droit, personne ne peut dire que nous avons tort», conclut le père de famille. S’il le faut, assure-t-il, il ira jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.

Caroline Zuercher dans la Tribune de Genève

Les jeunes nationalistes au front

« Nous sommes plus qu'inquiets ». Stéphane Gomez, président de la Ligue des Droits de l'Homme du Rhône ne cache pas sa colère depuis la création samedi d'un nouveau mouvement baptisé « Jeunesses nationalistes ».

Epaulé par la Licra et SOS Racisme, il vient d'écrire au préfet de région pour lui demander de dissoudre cette structure fondée par Alexandre Gabriac, ancien élu FN exclu par Marine Le Pen après la diffusion d'une photo le montrant en train de faire le salut nazi. « Il n'y a qu'à regarder leur charte ouvertement raciste ; elle stipule que les Français sont uniquement les personnes issues de souche européenne. Sans parler de leur emblème : un aigle évoquant celui des anciens mouvements nazis et fascistes ». Montré du doigt, Alexandre Gabriac assume ses idées et peste contre la « dédiabolisation du FN voulue par Marine Le Pen ». « Le Front n'est plus le Front, il y a beaucoup de gens orphelins qui ne se retrouvent plus dans ce parti. Nous voulons défendre la nation sans compromission», revendique le jeune homme.

20minutes.fr