lundi 13 juillet 2009

Les sans-papiers expulsés de la Bourse de travail racontent

Les sans-papiers expulsés de la Bourse de travail racontent

http://www.liberation.fr/societe/1101553-sans-papiers-ils-racontent:i-1


Depuis leur expulsion de la Bourse du travail à Paris par la CGT, le 24 juin, ils ont installé leur campement sur le trottoir, déterminés à obtenir leur régularisation. Vendredi, la préfecture s'est engagée à examiner 300 dossiers sur les 1.300 en attente. Ils ont voté dans la foulée la levée du mouvement, et devraient quitter les lieux dans les prochains jours. La plupart ont un appartement, travaillent - au noir ou avec des faux papiers - et payent des impôts. Tous racontent leur galère depuis leur arrivée.

Recueilli par Cordélia Bonal et Marie Piquemal. Photos de Vincent Nguyen

L'asile en Israel

Pour s'informer sur la situation des réfugiés en Israel voici trois références:
La première est une analyse très soft efectuée par le bureau des affaires humanitaires des Nations Unies, le second est un article (en anglais) très dur du Guardian et le troisième un article du haaretz intitulé Israël donne asile au fascisme ? sur le nouveau projet de loi qui a été présenté à la Knesset et qui propose un arsenal de lois xénophobes sans égal dans le monde afin de garantir l'impossibilité pour les "infiltrés" de s'installer dans le pays.
Le haaretz parle d'une loi monstrueuse, raciste et fasciste
Il propose l'expulsion automatique par l'armée, des peines de 7 ans et 20 ans pour les personnes qui aideraient les réfugiés
En première lecture il a été accepté par 59 voix contre une !


ISRAËL: Réfugiés, demandeurs d’asile et protection – analyse


Photo: Shabtai Gold/IRIN
Un enfant demandeur d’asile originaire du sud Soudan attend pour consulter un médecin volontaire en Israël (photo d’archive)
TEL AVIV, 3 juillet 2009 (IRIN) - Le 2 juillet, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a passé le relais au ministère israélien de l’Intérieur concernant le processus de détermination du statut des réfugiés (RSD).

En Israël, les quelque 15 000 demandeurs d'asile, pour la plupart africains, exercent une pression importante sur les mesures réglementaires, sécuritaires et sociales, d’après le ministère de l’Intérieur et l’UNHCR.

Israël, pourtant signataire de la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, ne dispose d’aucune loi régissant le statut des réfugiés.

Des réglementations peuvent toutefois autoriser les demandeurs d’asile à travailler, et octroyer à ces derniers une protection temporaire et un droit de non-refoulement (engagement à ne pas contraindre les réfugiés à regagner leur pays d’origine).

Selon les autorités chargées de l’immigration et des organisations non gouvernementales (ONG), quelque 200 à 300 demandeurs d’asile gagnent les terres israéliennes tous les mois, essentiellement par la route, en provenance de l’Egypte.

Le bureau local de l’UNHCR fait état de 14 766 demandeurs d’asile en Israël, tandis que le Refugee Rights Forum (RRF – qui rassemble huit ONG œuvrant activement pour la promotion des droits des réfugiés et des demandeurs d’asile en Israël) évoque un nombre supérieur à 17 000.

Cette différence peut en partie s’expliquer par le fait que l’UNHCR ne comptabilise pas les demandeurs d’asile qui ne sont plus en contact avec l’agence, d’après William Tall, délégué de l’UNHCR en Israël.

Préalablement au passage de relais au ministère de l’Intérieur, le 2 juillet, l’UNHCR a contribué à la formation de 25 agents d’immigration, qui entreront en fonction au mois de juillet.


Photo: Shabtai Gold/IRIN
Grillage de la frontière israélo-égyptienne. Près de là, des demandeurs d’asile africains gagnent l’Israël pratiquement toutes les nuits, à la recherche d’un asile (photo d'archives)
Statut

Selon Mickey Bavly, délégué honoraire de l’UNHCR (interrogé en juillet 2007), le statut des demandeurs d’asile était habituellement réexaminé comme suit : « Nous interrogeons les demandeurs d’asile et formulons des recommandations au gouvernement, à un organe spécifique dirigé par un juriste indépendant et composé des ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice. Le comité formule ensuite ses propres recommandations sur la base du dossier que nous lui avons transmis. »

M. Tall, de l’UNHCR, a déclaré : « Nous devons saluer les mesures favorables adoptées par le gouvernement israélien s’agissant de la question des demandeurs d’asile. La frontière « ouverte » permettant aux demandeurs d’asile de gagner le territoire israélien, et le fait que le gouvernement israélien permette à ces derniers de rester, sont en effet des mesures positives qui méritent d’être soulignées. »

Yaccov Ganot, qui dirige les autorités chargées de l’immigration, a cependant déclaré aux médias locaux que son objectif était de limiter le nombre d’« infiltrés » en renforçant les restrictions en matière de résidence et en généralisant le recours à la détention.

Israël a octroyé le statut de réfugié à quelque 170 personnes. D’après l’UNHCR, seuls 70 d’entre eux vivent aujourd’hui en Israël ; les autres ont gagné d’autres pays. Certaines nationalités, telles que les nationalités libérienne, ivoirienne ou congolaise, bénéficient d’une « protection de groupe » assurée par l’UNHCR. En outre, 452 personnes ayant fui le Darfour, au Soudan, bénéficient d’un permis de résidence temporaire en Israël, ce qui n’est pas le cas de plus de 1 000 autres ressortissants du Darfour.


Photo: Tamar Dressler/IRIN
Une garde israélienne fournit des explications à de nouveaux arrivants dans un camp de demandeurs d’asile (photo d'archives)
Une traversée dangereuse

Presque tous les demandeurs d’asile arrivent d’Egypte la nuit. La frontière sud de l’Israël, de plus de 230 km de long, est particulièrement perméable ; les deux Etats ne sont séparés que par un grillage bas.

Moyennant plusieurs centaines de dollars, les demandeurs d’asile se font conduire à la frontière par des guides bédouins, où ils risquent d’être abattus par les garde-frontières égyptiens.

Au cours de ces dernières années, des centaines de demandeurs d’asile ont été blessés et arrêtés alors qu’ils tentaient de traverser la frontière, et plusieurs d’entre eux ont été déportés dans leur pays d’origine, d’après l’UNHCR et des ONG au Caire.

D’autres ont été tués par balle. En novembre 2008, Human Rights Watch (HRW) a attribué 33 décès de demandeurs d’asile aux soldats égyptiens.

Les personnes chargées des entretiens au sein de l’ONG Hotline for Migrant Workers (Moked) ont déclaré à IRIN : « Nous avons mené des milliers d’entretiens, et plusieurs centaines de personnes ont mentionné avoir été prises pour cible et avoir vu au minimum une personne de leur groupe être touchée et disparaître ».

Un demandeur d’asile érythréen a été tué par une unité de la patrouille frontalière des forces de défense israéliennes (IDF) en mai 2009.


Photo: Tamar Dressler/IRIN
Des demandeurs d’asile tentent de se réchauffer en se réfugiant sous le soleil, entre les tentes qui composent la prison de Ktziot, dans le sud d’Israël (photo d’archive)
Une fois en Israël…

Une fois en Israël, les demandeurs d’asile sont confrontés à des conditions difficiles. Cependant, ils reçoivent une assistance de l’UNHCR et d’ONG locales, notamment Moked, Assaf, African Refugee Development Centre (ARDC) et Physicians for Human Rights (PHR).

Les ONG leur prodiguent des soins médicaux et leur procurent un abri, des vêtements et une assistance juridique. Les enfants de plus de cinq ans bénéficient d’une éducation gratuite jusqu’à l’âge de 16 ans.

D’après les ONG et les demandeurs d’asile, l’éducation et les opportunités professionnelles sont insuffisantes en dehors de Tel Aviv. Sigal Rosen, de Moked, a indiqué qu’un grand nombre de permis de travail étaient assortis de restrictions.

Selon Nathalie Rubin, directrice de l’Assaf, les demandeurs d’asile manifestent une détresse importante, qui provoque dépression, alcoolisme, violence ainsi que d’autres comportements destructeurs. Trois cas de suicide et une tentative de suicide ont été rapportés au cours de ces derniers mois.

Quelque 2 000 demandeurs d’asile sont maintenus en détention, principalement dans la prison de Ktziot, située dans le sud du pays. D’après l’UNHCR, nombre d’entre eux sont des contrevenants des politiques relatives aux visas – des demandeurs d’asile ayant été arrêtés dans des zones dans lesquelles ils n’étaient pas autorisés à pénétrer, ou dont les visas avaient expiré.

Rapatriements directs

M. Tall a dit que l’UNHCR n’approuvait pas la politique des rapatriements directs (« hot returns ») mise en œuvre récemment par les IDF.

Celle-ci suppose le refoulement immédiat des demandeurs d’asile sitôt après leur traversée de la frontière, sans que ces derniers puissent bénéficier du RSD, et au mépris de la Convention de 1951.


article du Guardian


No state for refugees

Israel, which berates other nations for historically failing to help Jewish refugees, is cracking down on asylum seekers

Israel – the "state of the refugees" whose culture has been shaped, for better and worse, by migration – is now turning on the migrants and refugees who seek a safe haven within its borders.

The Knesset decided to resume work on a bill, tellingly titled the Infiltrators Law (pdf), which aims to reorganise Israel's confused and haphazard dealings with the refugees from Darfur, South Sudan, Congo and Eritrea who manage to reach its Egyptian border. It brands all those who cross this border other than through designated terminals as "infiltrators", and instructs soldiers who find them to quickly determine if they can be handed back immediately to the Egyptian troops.

In the case of asylum seekers (who cannot be summarily returned), the bill proceeds to set forth their punishments, since "we believe that anyone crossing illegally into a country does so with ill intent". Anyone who is a citizen of an enemy state or territory (such as Sudan and Gaza) can be sentenced to seven years in prison; anyone carrying a weapon, which "includes knives" (ever tried walking across 120 miles of desert without a knife?), or anyone accompanying a person carrying a weapon (such as a family guided by an armed smuggler), can get up to 20 years. The bill passed its first reading in March last year and the latest decision means it can pass the rest of Israel's legislative process within weeks.

Bur the draft law goes further. The 17,000 asylum seekers who did manage to enter Israel in the last nine years are supported by a network of selfless Israelis. From theWorkers Hotline that tries to provide them with jobs, through Assaf, which provides them with legal aid and caters to their basic needs, all the way to inspired individuals who assist the refugees on the ground, there is work here reminiscent of the slave-trade era's Underground Railroad. And there is a corresponding memento in clause five of the bill:

He who assists one who transgresses against this law, by easing the act of infiltration or by easing the infiltrator's illegal stay in the state, shall be punished exactly as the perpetrator of the actual offence.

Neither the draft nor its accompanying notes elaborate as to what "assistance" means. The vague and generic phrasing of this clause makes it possible to prosecute the NGOs and volunteers that assist refugees, employers who engage them and volunteer physicians who treat them. In fact, anyone offering a parched refugee a drink of water or a ride can get up to 20 years.

The draft also expands the authority of police, granting new arrest powers to regular soldiers "if they have reasonable grounds to suspect a person had recently infiltrated Israel", and granting soldiers and police the powers "to enter at any reasonable time to any locality, excepting living quarters, if they suspect a person defined as infiltrator is to be found within said locality, and carry out inspections".

In other words, any policeman or soldier could enter, without a warrant, almost any place, if they believed that an "infiltrator" is to be found there. The exclusion of living quarters still leaves schools, clinics, hospitals, and, importantly, NGO offices, vulnerable to such searches, and another clause notes the searchers may use "reasonable force against persons or property" if resisted.

All this meticulous abuse is reserved for men, women and children who barely escaped genocide, civil war or forced recruitment. Even reaching the Israeli border is no mean feat; Egyptian authorities routinely return whoever they capture to their countries of origin, where most of them disappear, while others are detained indefinitely in obscure jails and prison camps. Those who try to traverse the Sinai desert peninsula to get to Israel are frequently murdered by Egyptian troops, often in plain sight of IDF soldiers, as they make the final desperate dash across the unfenced border.

In contrast to scaremongering Israeli rhetoric (Ehud Olmert, tragically misunderstood in the west as a moderate, warned of "a human tsunami washing Israel" if more asylum seekers were not returned to Egypt), most refugees tend to stay in the country nearest to their own. Only 17,000, some 1,000 of them children, are in Israel today. In international law, those 17,000 are asylum seekers, whose status is yet to be determined, but as far as Israel is concerned, they are "infiltrators", and their asylum requests rarely get examined at all. Of those 17,000, only 12 cases have been reviewed in the last two years, and all 12 have been denied. The rest are in prison (some 1,500 in the infamous First Intifada prison-camp of Ketziot), or on short-term visas that ban them from living and working in the centre of the country, pushing them out to the already struggling peripheries of the Negev and the Galilee. Some have not been able to secure even those minimal permissions, and work and live in Israel illegally, risking deportation and imprisonment. In the last few years, several hundred have been returned to Egypt, and have not been heard from since.

The latest legislative feat of Israel, which never misses an opportunity to remind western countries of how they failed to take in Jewish refugees from Nazi Germany, is repugnant. But this bill is only one of a series of measures Israel is taking against its non-Jewish residents.

In August, Israel plans to force a mass exodus of most of the 250,000 migrant workers, and to replace them with fresh labour. Israel is operating by the twin codes of pragmatic xenophobia and practical double standards. Foreigners are allowed to work at the lowest end of the market, but not to strike roots, raise families and integrate; the Jewish refugees of 70 years ago are a great stick to beat the west with, but heaven forbid we show compassion to present-day, non-Jewish refugees, lest our precious demographic balance is disrupted.

Les sans-papiers cessent leur occupation contre une promesse

LIBERATION.FR


Les sans-papiers cessent leur occupation contre une promesse

Alors que la préfecture s’engage à examiner 300 dossiers, les expulsés de la Bourse du travail, qui campent en plein Paris, ont voté la levée du mouvement

Par KARL LASKE

C’est un nouveau «Saint-Bernard» pour les sans-papiers. Discret, honteux. Une réplique de l’évacuation en 1996, de l’église du XVIIIe arrondissement de Paris, par les CRS. Après leur expulsion de la Bourse du travail par le service d’ordre de la CGT le 24 juin, les membres de la Coordination des sans-papiers 75 (CSP 75) ont fini par voter, vendredi, la levée du campement de plusieurs centaines de personnes, installé boulevard du Temple, près de la place de la République. De guerre lasse. Leur départ est prévu pour cet après-midi.

Plainte. La préfecture leur a donné la garantie que 300 dossiers seront examinés d’ici deux mois (sur les 1 174 dossiers restants), à condition qu’ils quittent le boulevard. Les «pour» se sont mis à la droite de leur porte-parole Sissoko Anzoumane, et les «contre» à sa gauche. Une majorité a décidé de mettre un terme à l’action engagée il y a quatorze mois. Les délégués de la CSP 75 préparent néanmoins le dépôt d’une plainte contre leurs agresseurs.

En décidant, le 2 mai 2008, d’occuper la Bourse du travail, la CSP 75 voulait défendre sa place dans les négociations de régularisation conduites à la préfecture exclusivement par la CGT et Droits Devant ! Si l’occupation prenait à rebrousse-poil le monde syndical, «la libération de la Bourse» selon l’expression de la CGT, tétanise, depuis quinze jours le mouvement associatif, les personnalités et les responsables politiques de gauche. Pour le Réseau éducation sans frontières (RESF), l’expulsion est «une bombe propre à faire exploser le mouvement des sans-papiers et celui de leurs soutiens». Les sans-papiers, de leur côté, déplorent qu’aucune association ne se soit «présentée au camp» depuis l’évacuation.

Les messages de condamnation ont été rares. Le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) a jugé cette «violence inadmissible». RESF a préféré parler «d’erreurs» de part et d’autre. «On désavoue la méthode d’expulsion, mais on n’a pas soutenu l’occupation», souligne aussi Jean-Baptiste Eyrault, de Droit au logement (DAL). Quelques syndicats CGT se sont fait entendre, notamment la CGT Saint-Gobain d’Aubervilliers qui a dénoncé sans réserve «l’évacuation réalisée par un groupe de miliciens armés qui se prétendent nos camarades». La branche nationale du Livre CGT (Filpac) demande, elle, que «la responsabilité du ou des organisateurs de cette scandaleuse opération soit établie».

En face, l’Union départementale CGT de Paris (UD-CGT) à l’origine de l’expulsion des sans-papiers a reçu des soutiens. «Je ne connais pas d’expulsion qui ait été menée à coups de bouquets de fleurs, a expliqué dans un texte l’anthropologue Emmanuel Terray, au nom du collectif Ucij (Uni(e)s contre une immigration jetable), en s’en prenant aux «associations qui ont délibérément laissé les occupants de la Bourse en tête à tête avec la CGT» . Après des discussions en son sein, la Ligue des droits de l’homme n’a pas pris position sur l’expulsion, et elle a même refusé de se rendre à deux réunions de «médiation» organisées par RESF. Attac, le PCF et Lutte ouvrière se sont aussi retirés de ces discussions, le 1er juillet, parce que les membres de la CSP 75 ne voulaient pas «se réconcilier» avec la CGT-Paris.

Depuis l’action de son commando, la CGT Paris joue la discrétion. Refusant de répondre aux questions de la presse. Pourtant, elle avait ouvertement revendiqué cette opération d’expulsion le jour même. «Le mouvement syndical parisien a décidé de sortir ces femmes et ces hommes (sans-papiers) de cette impasse, et ce sans faire appel aux forces de l’ordre», avait justifié Patrick Picard, secrétaire de la CGT parisienne.

«Incompréhensible». C’est en réalité le seul service d’ordre de la CGT, dont les responsables nationaux ont été reconnus sur place, qui a été mobilisé. Armés et masqués (voir la petite photo ci-contre). «Ils ont pris le risque d’un violent affrontement avec de vrais dangers, s’indigne un syndicaliste. C’est incompréhensible.» Une dizaine de personnes ont été conduites à l’hôpital, blessées légèrement ou commotionnées. Contrôlés en quittant le bâtiment, les agresseurs ont été immédiatement relâchés. «La police qui laisse repartir tranquillement un groupe cagoulé et masqué, avec des barres, c’est quand même exceptionnel aussi», dit un militant.

Si l’ensemble des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, Unsa, Solidaires) membres de la commission administrative de la Bourse s’étaient plaints, en février, de l’occupation «totalement contre-productive» des sans-papiers, aucun mandat n’avait été donné à la CGT pour agir, et aucune plainte ou demande d’expulsion n’avaient été déposées. «On a dit qu’on ne soutiendrait aucune action d’expulsion, précise Didier Fontaine, du syndicat Solidaires Paris. A aucun moment, la CGT ne nous a informés de ce qu’elle allait faire.» Les locaux sont d’ailleurs la propriété de la Ville de Paris, et non pas de la CGT. «L’occupation n’entravait pas le fonctionnement de la Bourse», pondère un permanent.»

Tout en cherchant une solution de compromis, Jacques Boutault, le maire (Verts) du IIe arrondissement s’indigne de l’expulsion. «C’est quoi la Bourse du travail, c’est une rente de situation immobilière, ou c’est un lieu d’action et de revendication ? déclare-t-il. Pour une fois qu’il s’y passait quelque chose d’un peu créatif. En février, j’avais dit à Patrick Picard que la solution violente serait la pire des choses. Mais finalement il a mis sa menace à exécution.»

Philippe LEUBA intransigeant sur l'expulsion des délinquants


Meurtre de Clarens: un des meurtriers, mineurs, a été expulsé

Lausanne - Un des meurtriers de Clarens, dans le canton de Vaud, mineur au moment des faits, a été expulsé vers le Kosovo le 7 juillet. L'Office fédéral des migrations a prononcé à son égard une interdiction indéterminée d'entrée sur le territoire suisse.

Escorté jusqu'à l'aéroport de Kloten à Zurich, le jeune homme a été placé dans un avion pour Pristina, explique le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba. S'il devait revenir en Suisse, il s'expose à une détention administrative et à des sanctions pénales.

"Je suis en faveur d'une justice qui ne laisse aucun sentiment d'impunité aux délinquants", poursuit le chef du Département de l'intérieur. En 2008, le canton de Vaud a procédé pour des motifs pénaux aux expulsions de 164 personnes au bénéfice d'un permis C ou B et de 76 renvois de requérants, a souligné le ministre.

D'autres personnes sont en passe de subir le même sort dans le canton, relève M. Leuba. Quatorze individus jouissant d'une admission provisoise réunissent les critères pour une expulsion. A ce jour, trois cas ont été écartés, trois sont en examen auprès du canton. Huit dossiers ont été transmis à l'ODM.

Le jeune homme avait en compagnie de deux complices torturé et porté des coups de couteau mortels sur un rentier de 62 ans. Ils avaient ensuite mis le feu à son appartement de Clarens.

Le jeune a été condamné à un placement en établissement fermé jusqu'à ses 22 ans, la mesure maximale prévue par le droit des mineurs. Il en est sorti en juin dernier avant d'être emprisonné à Frambois en vue de son expulsion.