vendredi 3 juin 2011

Immigration : Tunisien de Paris croise Tunisien de la révolution

Ali vit et travaille en France, Hamza a quitté la Tunisie post-Ben Ali car il a « besoin de vivre ». Ils vivent l'immigration différemment.

Au téléphone, Hamza, 28 ans, ne s'appesantit pas : quelques banalités de circonstance, et des réponses évasives aux questions de son grand frère, resté en Tunisie. Car s'il lui disait la vérité sur sa nouvelle vie parisienne, il lui demanderait sans doute de rentrer. Alors il ment, omettant à dessein de dire que depuis deux mois, il ne dort presque plus et ne mange que très peu. Malgré tout, il n'envisage pas de repartir.

Ali, 34 ans, est quant à lui « de l'autre côté » : dans son petit appartement de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, ce Français d'origine tunisienne a hébergé deux de ses cousins, arrivés en avril de Kasserine, via Lampedusa. Quelques jours seulement, et à contrecœur :

« J'étais devant le fait accompli. Un matin, en allant au boulot, ils me disent qu'ils sont à Paris. Impossible de refuser de les accueillir, même si je ne pouvais pas les assumer. »

La suite de cet article de Ramses Kefi sur Rue89

Zürich: une requérante d'asile trouvée morte dans sa cellule

Tragique fin de route pour une requérante d'asile nigériane déboutée. La jeune femme de 30 ans a été retrouvée morte vendredi matin dans une cellule de la caserne de police de Zurich.

Une requérante d’asile nigériane déboutée âgée de 30 ans a été retrouvée morte vendredi matin dans une cellule de la caserne de police de Zurich.

Un surveillant qui lui apportait son petit déjeuner a donné l’alerte peu après 06.30 heures. Les tentatives de réanimation effectuées immédiatement ont été vaines, ainsi que le recours à une équipe médicale, a précisé la police cantonale zurichoise. Les premiers éléments de l’enquête ne relèvent pas d’indices laissant supposer l’intervention d’un tiers.

Le comportement étrange de la jeune femme à l’aéroport de Zurich avait attiré l’attention sur elle. Il est apparu qu’elle séjournait de manière illégale en Suisse et qu’elle faisait l’objet d’un mandat d’amener à fin de renvoi de l’office lucernois des migrations. Placée en détention mercredi dernier, elle aurait dû être déplacée vendredi en Suisse centrale.

AP

Tunisie : acheminement d'eau pour la population et les réfugiés dans le sud

L'afflux massif de populations en provenance de Libye exerce une importante pression sur les ressources en eau dans la région frontalière du sud-est de la Tunisie.

Cette pression s'ajoute à l'augmentation des besoins en eau pendant la saison sèche qui commence. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) apporte son soutien à la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) pour renforcer l'approvisionnement en eau potable dans les régions particulièrement touchées de Ben Guerdane et de Remada.

« Le CICR, en collaboration avec la SONEDE, est en train de construire une conduite d'eau d'une longueur de 5,3 kilomètres pour relier des puits, déjà existants, au réservoir principal de Ben Guerdane », explique Geert de Vries, l'ingénieur du CICR responsable du projet. « Ce nouveau système, qui sera opérationnel début juillet 2011, permettra notamment d'augmenter considérablement le volume d'eau fourni aux camps de transit dans cette région frontalière. » Une seconde conduite de plus de 10 kilomètres, équipée d'un système de désinfection automatique, sera construite pour améliorer l'approvisionnement en eau dans la région de Remada. Celle-ci sera opérationnelle en novembre 2011.

Selon les autorités tunisiennes, plus de 60 000 réfugiés libyens sont arrivés récemment dans le sud de la Tunisie, fuyant les combats et la pénurie dans la région montagneuse de Djebel Nafoussa. Leurs besoins en eau, ainsi que ceux des familles chez qui ils sont hébergés en majorité, seront également soulagés par la mise en fonction de ces conduites d'eau. Des secteurs élevés et éloignés seront couverts au même titre que les plaines. Le coût global de cette opération s'élève à 1 250 000 dinars tunisiens (soit 635 000 euros).

Communiqué de presse du CICR

Mort de 200 migrants: une non-assistance à réfugiés en danger

Ils fuyaient la Libye pour rejoindre l'Italie, jeudi. Leur embarcation surchargée a chaviré sous le poids des passagers. Pierre Henry, directeur général de l'ONG France terre d'asile, rappelle que l'Europe et la France ont un devoir de protection des populations civiles.

Nous sommes face à une véritable urgence humanitaire, comme à chaque fois que nous sommes en situation de guerre.

La majorité de l'opinion publique européenne n'en mesure pas les conséquences, notamment parce qu'elle n'est pas éclairée par les médias, qui ne regardent pas au bon endroit.

Nous ne voyons aucune image de guerre. Aucune image des conséquences des bombardements. Seule l’opposition libyenne circulant à bord de pick-up est filmée. Comme d'habitude, nous verrons tout le reste après. Ces choses-là font partie de la gestion stratégique de la guerre.

L'opinion publique européenne a donc globalement l'impression que ce conflit ne lui appartient pas, qu'il se déroule hors-sol. Or les conséquences sont surtout les 800.000 déplacés, dont 400.000 en Tunisie, et les centaines – voire les milliers – de morts. Le Haut commissariat aux réfugiés faisait état il y a déjà trois semaines de 1.200 personnes mortes en Méditerranée.

Tout cela se déroule dans le silence et l'indifférence les plus totales.

Rappelons pourtant que la France et l’Europe ont un devoir de protection des populations civiles. Ce concept ne s’arrête pas aux portes de Benghazi. Il doit s'appliquer à tous ceux qui tentent de quitter le chaos d'un pays en guerre.

Au Sud de la Tunisie se trouve un camp de réfugiés, le camp de Choucha. Chaque jour, la vie s'y complique et devient plus dure, les tensions aboutissent parfois à des morts. Parmi les individus qui s'y trouvent, on compte des Erythréens ou des Nigérians, qui n'ont plus le droit de retourner dans leur pays. Alors ils repassent la frontière et tentent de fuir par la mer depuis la Libye. C'est un retour à la case départ.

L'Europe refuse de partager la charge de l’accueil de personnes qui fuient la guerre, alors que sa responsabilité est entière. Il y a 13 ans, lors de la guerre des Balkans, l'Europe a accueilli plus de 100.000 réfugiés. Cette fois-ci c'est la même chose : nous sommes engagés, donc responsables.

Or pour l'instant, nous assistons surtout à une non-assistance à réfugiés en danger.

Pierre Henry, directeur général de France Terre d'Asile, dans le Nouvel Observateur

La Grande-Bretagne accorde l'amnistie à 160.000 demandeurs d'asile

160.000 demandeurs d'asile ainsi que des personnes à leur charge ont été autorisés à rester au Royaume-Uni, dans le cadre d'une opération destinée à rattraper les retards accumulés en la matière depuis nombre d'années, indique jeudi un rapport parlementaire.

L'Agence britannique chargée du contrôle de l'immigration a ainsi assoupli les règles en vigueur dans ce domaine, réduisant la période de séjour requise pour autoriser à des demandeurs d'asile de rester au Royaume-Uni, ajoute la même source citée par les médias britanniques. Aussi, l'Agence a-t-elle accordé son amnistie à des personnes ayant séjourné dans le pays entre six et huit ans, au lieu des dix à douze ans qui étaient fixés au début de l'opération.

La révision des règles en vigueur a pour objectif de "faciliter le travail des fonctionnaires de l'Agence d'immigration qui font face à des dossiers en suspens estimés à près de 450.000", indique un rapport de la commission des affaires internes à la Chambre des communes. Moins d'un sur dix cas en retard ont été expulsé du pays, alors que les responsables sont incapables de retrouver un sur six - soit environ 74.500 cas de demandeurs d'asile dont le sort est inconnu.

"Bien que des progrès aient été accomplis, il est clair que l'Agence chargée du contrôle de l'immigration n'est pas encore adaptée à la situation", a déclaré le président de la commission, Keith Vaz. Il a ajouté que la confiance du public dans le système d'immigration est gravement compromise. Pour sa part, le ministre de l'Immigration, Damian Green, a nié que l'agence ait accordé une amnistie, affirmant qu'il s'agit d'une mesure visant à régulariser la situation de personnes ayant séjourné pendant une longue période au Royaume-Uni.

"Le système d'asile dont nous avons hérité est chaotique. Certains dossiers remontent à plus d'une décennie et l'Agence chargée du contrôle de l'immigration a toujours été claire qu'il n'y aurait d'autre alternative que d'accorder l'autorisation de rester au Royaume-Uni à ces personnes qui y sont restées longtemps". "Mais il n'y a pas d'amnistie", a-t-il souligné.

AuFait, portail d'information marocain

Plus de 200 clandestins portés disparus au large de la Tunisie

migrants secours italieMigrants fuyant la Libye, leur embarcation a fait naufrage. Près de 600 autres ont pu être secourus.

Entre 200 et 270 migrants fuyant la Libye ont disparu ce jeudi au large des côtes tunisiennes et près de 600 autres ont pu être secourus, alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Italie à bord d'une embarcation qui a fait naufrage, ont annoncé jeudi les autorités tunisiennes. La garde maritime et l'armée tunisiennes étaient engagées depuis mercredi dans des opérations de secours pour ramener à terre ces réfugiés africains et asiatiques, qui tentaient de rejoindre l'île italienne de Lampedusa à bord d'un chalutier. L'embarcation était tombé en panne mardi à 20 miles (36 km) des îles tunisiennes de Kerkennah (sud), mais de mauvaises conditions météo ont retardé les secours. Le bateau de pêche surchargé a finalement chaviré sous le poids des passagers après des bousculades pour tenter de monter à bord des petits bateaux de sauvetage dépêchés par les autorités, selon l'agence officielle TAP.

Parmi les 570 personnes évacuées, sept blessés et eux femmes enceintes ont été emmenés à l'hôpital de Sfax (sud). Deux migrants sont décédés et leur corps a été transféré au service de médecine légale de la ville. Quant aux autres rescapés, près de 200 ont été transférés dans la nuit de mercredi à jeudi vers le camp de réfugiés de Choucha (sud), situé à proximité de la la frontière tuniso-libyenne, à plus de 300 kilomètres de Sfax. Ils doivent être rejoints par les autres migrants ayant réchappé au naufrage. Depuis la chute à la mi-janvier du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et l'insurrection en Libye, l'Italie est confrontée à un afflux exceptionnel d'immigrants.

Bateaux surchargés

Des milliers de clandestins tunisiens, à la recherche d'un travail en Europe, et de réfugiés fuyant la guerre en Libye, affluent ces derniers mois sur la petite île de Lampedusa, située à mi-chemin entre la Sicile et la Tunisie. Selon la protection civile italienne, quelque 40.000 migrants dont environ 20.000 immigrés tunisiens sont arrivés depuis le début de l'année sur les côtes italiennes. Mais les naufrages de bateaux emportant ces clandestins, souvent surchargés, se produisent régulièrement ces derniers mois.

Le 6 avril, au moins 150 réfugiés somaliens et érythréens avaient trouvé la mort dans le naufrage de leur embarcation en provenance de Libye. Mercredi, les forces armées maltaises ont secouru une embarcation avec 76 réfugiés fuyant la ville libyenne de Misrata, assiégée par les forces du colonel Mouammar Kadhafi. Selon un bilan de l'ONU annoncé mardi, au moins 1.200 personnes ayant tenté de fuir par bateau les violences en Libye sont mortes ou portées disparues.

Au total, l'ONU estime que 893.000 personnes ont fui la Libye depuis le début de la révolte populaire contre le régime Kadhafi, en février dernier.

AFP relayée par Libération

L'expulsion d'Eman al Ebeidi par le Qatar est contraire au droit international

La décision du gouvernement du Qatar de renvoyer en Libye Eman al Obeidi, qui a accusé publiquement de viol des militaires libyens, constitue une violation du droit international, a déclaré Amnesty International vendredi 3 juin.

Eman al Obeidi a été envoyée par les autorités du Qatar jeudi 2 juin à Benghazi, fief de l'opposition au colonel Mouammar Kadhafi dans l'est de la Libye. « Il est honteux qu'Eman al Obeidi ait de nouveau été envoyée quelque part contre son gré, a déclaré Amnesty International. Cette femme a été reconnue comme réfugiée et son renvoi constitue une violation grave par le Qatar des obligations qui sont celles de ce pays aux termes du droit international. »

Le 26 mars, cette diplômée en droit avait été conduite de force hors d'un hôtel à Tripoli et arrêtée par les forces de sécurité après avoir affirmé à des journalistes étrangers avoir été violée par des soldats libyens fidèles au colonel Mouammar Kadhafi. Après plusieurs périodes de détention, Eman al Obeidi aurait été aidée par des militaires libyens insurgés à franchir la frontière vers la Tunisie. De là, elle aurait réussi à se rendre jusqu'au Qatar.

Eman al Obeidi a été reconnue comme réfugiée par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui a considéré que cette femme courait un risque réel de persécution en Libye.  « Rien ne saurait justifier la décision des autorités du Qatar : elles ont compromis la sécurité de cette femme sans tenir compte du danger auquel elle est de toute évidence confrontée », a ajouté Amnesty International.  « Après avoir pris aussi courageusement la parole contre les hommes de Mouammar Kadhafi, il sera impossible pour Eman al Obeidi de conserver l'anonymat, a estimé Amnesty International. Les autorités du Qatar n'ont tenu aucun compte de la nécessité évidente pour cette femme de bénéficier d'une protection internationale. »

Il incombe désormais au Conseil national de transition qui siège à Benghazi d'assurer la sécurité de cette femme, et Amnesty International se félicite de ce que le Conseil a annoncé qu'Eman al Obeidi était libre de quitter la Libye. L'organisation prie instamment le Conseil de ne pas empêcher son départ. Aux termes du droit international, les pays d'asile, qu'ils aient ou non signé la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés, ne sont pas autorisés à renvoyer des réfugiés dans leur pays d'origine où ils risquent d'être persécutés.

Amnesty International


Pour en savoir plus :

L'interminable calvaire d'Iman al-Obeidi

iman el obeidiViolée par des miliciens de Kadhafi, la jeune Libyenne a été expulsée du Qatar.

La nouvelle est troublante. Après avoir trouvé refuge, le mois passé, au Qatar, Iman al-Obeidi vient d'en être expulsée sans raison apparente. Cette Libyenne, violée par des miliciens de Kadhafi, a été «renvoyée par un avion militaire qatarien» , selon Vincent Cochetel, du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (UNHCR). Elle se trouverait aujourd'hui dans un hôtel de Benghazi, dans l'Est libyen, contrôlé par les rebelles. «Renvoyer de force un réfugié qui a survécu à un viol constitue non seulement une violation des lois internationales mais c'est aussi un acte cruel qui pourrait mener à d'autres traumatismes» , s'insurge Bill Frelick, de Human Rights Watch. D'après l'ONG, les officiers qatariens ont arrêté al-Obeidi dans la nuit du 1 er  juin, puis l'ont fait monter de force à bord d'un vol pour Benghazi, dont elle est originaire, avec ses parents.

L'affaire Iman al-Obeidi remonte au 26 mars. Ce jour-là, la jeune Libyenne fait irruption dans un hôtel de Tripoli où se trouvent de nombreux médias étrangers dont Le Figaro. Son visage est griffé jusqu'au sang, ses jambes sont parcourues de cicatrices. La voix grelottante, elle raconte avoir été victime d'abus sexuels. Mais les hommes du régime, présents dans l'hôtel, l'empêchent de poursuivre son récit. Ils l'accusent d'être «ivre», s'attaquent aux reporters et l'embarquent. La presse monte au créneau. L'histoire d'al-Obeidi se propage, au point d'embarrasser le régime libyen. Assignée à résidence, la jeune femme finira par obtenir l'autorisation de raconter son histoire à CNN. Mais à Tripoli, sa vie reste un cauchemar. Surveillée de près, elle n'est pas libre de ses mouvements.

Début mai, elle finit par s'évader du pays via la frontière tunisienne. Après un bref séjour à l'ambassade de France, la jeune femme est exfiltrée au Qatar, où elle retrouve ses parents. Que s'est-il passé pour que Doha la déporte ? Le mystère est entier. Les États-Unis se disent «très inquiets pour sa sécurité». Washington entend l'aider à «trouver un asile lui convenant» .

Delphine Minoui dans le Figaro

Chiasso ne veut plus de ses requérants d'asile

Chiasso veut être débarrassée de son centre d'enregistrement des demandeurs d'asile. Dans une lettre adressée à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, la municipalité tessinoise invoque des problèmes croissants avec des requérants ivres et désoeuvrés.

chiasso requérants

Dans cette missive publiée mercredi, le maire Moreno Colombo (PLR) se réfère à un entretien informel du 25 janvier dernier avec Simonetta Sommaruga.

Un employé agressé

Depuis lors, la situation autour du centre d'enregistrement et de procédure (CEP) s'est encore détériorée et l'agression d'un employé communal dans le parc de la ville par des requérants présumés est la goutte qui a fait déborder le vase. La Confédération est priée de déplacer son CEP ailleurs en Suisse.

Moreno Colombo souligne qu'il n'est prescrit nulle part que les demandeurs d'asile venant du sud soient hébergés dans la première localité après la frontière. "Nous attendons une réponse rapide et concrète du Département fédéral de justice et police", a indiqué à l'ATS Roberta Pantani Tettamanti (Lega), membre de l'exécutif. "En janvier, Simonetta Sommaruga nous a assurés de son soutien".

Cinq centres d'enregistrement

Selon Roberta Pantani Tettamanti, bagarres et vols sont désormais à l'ordre du jour. Elle l'attribue au nombre croissant de requérants tunisiens qui passent leurs journées à boire de la bière en groupes dans le parc.

L'élue montre un enthousiasme mitigé pour le projet-pilote de l'Office fédéral des migrations qui sera lancé le 8 juin dans le but de réduire la consommation d'alcool des requérants. A partir de cette date, ils ne toucheront plus 3 francs par jour, mais la même somme sous forme de bons pour des denrées alimentaires. Selon Roberta Pantani Tettamanti, cela pourrait provoquer une hausse des vols.

Au total, la Confédération dispose de quatre centres semblables à celui de Chiasso: un à Kreuzlingen (TG), un autre à Vallorbe (VD) et un dernier Bâle. Un cinquième doit ouvrir dans un mois, le 1er juillet, à Altstätten (SG).

Radio Suisse Romande et ATS

Fuyant la Libye, des Africains pris au piège des flots et du feu

270 Africains fuyant la Libye ont disparu hier en Méditerranée. Et dans les camps, en Tunisie, le climat est explosif.

9Nouveau drame hier en Méditerranée. Quelque 270 migrants partis de Libye ont disparu au large des côtes tunisiennes, alors que près de 600 autres ont pu être secourus. Un naufrage qui devrait aggraver le bilan des 1200 personnes fuyant la Libye ayant déjà péri en tentant la périlleuse traversée vers l’Europe, selon les chiffres donnés mardi par les Nations Unies.

Au total, le conflit armé libyen a déjà poussé près de 900 000 personnes à fuir le pays depuis le début des hostilités, toujours selon la même source. Phénomène inquiétant, relevait encore l’ONU, nombre d’Africains ayant rejoint la Tunisie ou l’Egypte tentent maintenant de revenir en Libye pour monter sur des embarcations de fortune à destination de l’Europe.

A terre, des milliers d’Africains ayant trouvé refuge en Tunisie, juste de l’autre côté de la frontière libyenne, se retrouvent dans une situation précaire, dans l’impossibilité d’être rapatriés. Sous les tentes, tensions et conflits rythment leur quotidien. Le HCR a ainsi sonné l’alarme ces derniers jours et a lancé «un appel d’urgence aux donateurs et aux pays de réinstallation pour intensifier l’assistance au bénéfice de milliers de réfugiés» pris au piège dans des affrontements survenus dans le camp de Choucha, en Tunisie.

Selon l’organisation Médecins sans frontières (MSF), des centaines de milliers de réfugiés ont transité par ce camp proche de la frontière libyenne, mais la situation est particulièrement difficile pour quelque 4000 personnes, en majorité originaires de pays d’Afrique subsaharienne, qui ne peuvent être rapatriées dans leurs pays en raison des troubles qui y règnent. «Nombre d’entre eux sont originaires de Somalie, d’Erythrée ou du Soudan, explique Aurélie Lachant, porte-parole de MSF Suisse. Beaucoup ont déjà souffert de traumatismes avant leur arrivée en Libye et pendant leur fuite de ce pays. Ils ne peuvent cependant rentrer chez eux et sont bloqués pour une durée indéterminée dans ce camp, dans des conditions de vie difficiles.»

Les tensions sont en outre exacerbées entre les groupes de différentes nationalités. Il y a une dizaine de jours, quatre réfugiés sont décédés dans un incendie d’origine encore inconnue. Des affrontements ont éclaté suite au sinistre et près de deux tiers du camp ont été détruits. Le lendemain, les réfugiés ont organisé une manifestation et ont coupé une route. Des événements qui ont provoqué la colère des populations locales ainsi que de nouveaux affrontements qui ont fait au moins deux morts. «Le calme est un peu revenu depuis, affirme Aurélie Lachant. Mais la situation n’en reste pas moins difficile.»

Et Choucha n’est pas le seul endroit où les tensions sont vives. Pour relâcher la pression au sud-est de la Tunisie, le Qatar a financé un nouveau camp de réfugiés dans le stade de la ville de Tataouine, qui a été équipé pour l’occasion d’un hôpital de campagne. Selon les responsables de l’infrastructure, une centaine de familles y sont déjà accueillies .

24 Heures

Chiasso ne veut plus de requérants d'asile

La cité tessinoise exige de Berne la fermeture de son centre d’enregistrement des demandes d’asile.

Chiasso veut être débarrassée de son centre d’enregistrement des demandeurs d’asile. Dans une lettre adressée mercredi à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, la Municipalité tessinoise invoque des problèmes croissants avec des requérants désœuvrés.

Dans cette missive, le maire Moreno Colombo (PLR) se réfère à un entretien informel du 25 janvier dernier avec la conseillère fédérale Sommaruga. Depuis lors, la situation s’est encore détériorée et l’agression d’un employé communal dans le parc de la ville par des requérants présumés est la goutte qui a fait déborder le vase.

La Confédération est priée de déplacer son centre d’enregistrement ailleurs en Suisse. «Nous attendons une réponse rapide et concrète du Département fédéral de justice et police», a indiqué Roberta Pantani Tettamanti (Lega), membre de l’exécutif. Selon elle, bagarres et vols s’expliqueraient par le nombre croissant de requérants tunisiens qui passent leurs journées à boire de la bière en groupes dans le parc.

L’élue de la Lega montre un enthousiasme mitigé pour le projet pilote de l’Office fédéral des migrations pour réduire la consommation d’alcool des requérants. Dès le 8 juin, ces derniers ne toucheront plus 3 francs par jour, mais la même somme sous forme de bons pour des denrées alimentaires. Selon Roberta Pantani Tettamanti, cela pourrait provoquer une hausse des vols.

24 Heures