samedi 17 septembre 2005
Sortie du numéro de septembre de Vivre Ensemble
Le bulletin de liaison pour la défense du droit d'asile a sorti son numéro 104.
En exergue dans ses 24 pages, l'edito "jusqu'où iront-t-ils ?"
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Les socialistes et les verts gardent la main
A part les bisbilles et les susceptibilités des conseillers d'Etat socialistes, la conférence de presse que nous rapporte Grégoire Nappey dans 24heures a aussi été consacrée à un point de situation sur l'action politique des verts et des roses vaudois.
»Dans la lutte pour la défense des «523» requérants d’asile dé-boutés, le Parti socialiste vaudois, accompagné des Verts, veut montrer qu’il garde la main. Alors que plusieurs députés parrainent des familles menacées de renvoi forcé, différentes in-terventions politiques et juridiques ont pour ambition de trouver la voie vers une résolution de la crise «dans le respect des êtres humains concernés».
A l’heure où l’on attend la réponse du Conseil d’Etat à la motion Melly, à l’heure où arrestations puis libérations de requérants se succèdent à un rythme presque régulier (en-core une libération à Frambois hier), chacun des acteurs de la crise des «523» déboutés s’efforce de montrer qu’il est toujours au front. Ainsi en allait-il hier des socialistes, accompa-gnés d’un écologiste, et en présence de quelques familles. Parrainages de familles, prise de position de Terre des hommes, arguments sur l’application des mesures de contrainte, droit des enfants, interventions auprès de différents milieux: les champs de bataille sont nombreux.
La socialiste Michèle Gay Vallotton accompagne dans ses démarches une famille du Kosovo et une autre rescapée de Srebrenica: «Il faut se rendre compte de la pression psychologique que subissent ces gens, et des conséquences dans leur quotidien de l’incertitude permanente sur leur sort.» Le Vert Philippe Martinet sait que le père de la famille Husic, dont il s’occupe, peut être arrêté d’un jour à l’autre. Avec d’autres élus parrains, il tentera de sensibiliser des collègues de droite mardi au Grand Conseil: «Il faut multiplier les démarches: j’ai par exemple écrit à propos des Husic au commandant de la police canto-nale et au syndicat policier.» Autre aspect: les droits des enfants inscrits dans une convention internationale sont-ils respectés? Au nom de Terre des hommes, Muriel Langenberger souligne que selon la Constitution fédérale, la Confédération comme les cantons sont tenus de respecter le droit international. Sur ce point, toute la question est de savoir si les mesures de contrainte appliquées aux pères peuvent être juridiquement considérées comme une vraie maltraitance dans ce qu’elles ont comme conséquences traumatisantes pour les enfants.
«Les cantons ont le choix»
Plus largement, le député socialiste Roger Saugy dresse la liste des treize «Vaudois» issus des «523» qui ont été arrêtés puis détenus au centre de Frambois (GE) depuis mars. «Sur treize personnes, seules cinq ont finalement été expulsées. Ces cas montrent que les expulsions ne s’avèrent possibles que lorsque les intéressés cèdent.» Par ailleurs, l’élu cite une récente évaluation des mesures de contrainte à l’échelle fédé-rale, faite dans le cadre du contrôle parlementaire de l’ad-ministration: «On y apprend que la législation laisse aux can-tons la liberté d’appliquer ou non la détention puis le renvoi forcé: Vaud a donc bien le choix! On y lit aussi que pour les autorités cantonales, la détention en vue du refoulement est une mesure onéreuse: pour-quoi donc se l’imposer?»
»Dans la lutte pour la défense des «523» requérants d’asile dé-boutés, le Parti socialiste vaudois, accompagné des Verts, veut montrer qu’il garde la main. Alors que plusieurs députés parrainent des familles menacées de renvoi forcé, différentes in-terventions politiques et juridiques ont pour ambition de trouver la voie vers une résolution de la crise «dans le respect des êtres humains concernés».
A l’heure où l’on attend la réponse du Conseil d’Etat à la motion Melly, à l’heure où arrestations puis libérations de requérants se succèdent à un rythme presque régulier (en-core une libération à Frambois hier), chacun des acteurs de la crise des «523» déboutés s’efforce de montrer qu’il est toujours au front. Ainsi en allait-il hier des socialistes, accompa-gnés d’un écologiste, et en présence de quelques familles. Parrainages de familles, prise de position de Terre des hommes, arguments sur l’application des mesures de contrainte, droit des enfants, interventions auprès de différents milieux: les champs de bataille sont nombreux.
La socialiste Michèle Gay Vallotton accompagne dans ses démarches une famille du Kosovo et une autre rescapée de Srebrenica: «Il faut se rendre compte de la pression psychologique que subissent ces gens, et des conséquences dans leur quotidien de l’incertitude permanente sur leur sort.» Le Vert Philippe Martinet sait que le père de la famille Husic, dont il s’occupe, peut être arrêté d’un jour à l’autre. Avec d’autres élus parrains, il tentera de sensibiliser des collègues de droite mardi au Grand Conseil: «Il faut multiplier les démarches: j’ai par exemple écrit à propos des Husic au commandant de la police canto-nale et au syndicat policier.» Autre aspect: les droits des enfants inscrits dans une convention internationale sont-ils respectés? Au nom de Terre des hommes, Muriel Langenberger souligne que selon la Constitution fédérale, la Confédération comme les cantons sont tenus de respecter le droit international. Sur ce point, toute la question est de savoir si les mesures de contrainte appliquées aux pères peuvent être juridiquement considérées comme une vraie maltraitance dans ce qu’elles ont comme conséquences traumatisantes pour les enfants.
«Les cantons ont le choix»
Plus largement, le député socialiste Roger Saugy dresse la liste des treize «Vaudois» issus des «523» qui ont été arrêtés puis détenus au centre de Frambois (GE) depuis mars. «Sur treize personnes, seules cinq ont finalement été expulsées. Ces cas montrent que les expulsions ne s’avèrent possibles que lorsque les intéressés cèdent.» Par ailleurs, l’élu cite une récente évaluation des mesures de contrainte à l’échelle fédé-rale, faite dans le cadre du contrôle parlementaire de l’ad-ministration: «On y apprend que la législation laisse aux can-tons la liberté d’appliquer ou non la détention puis le renvoi forcé: Vaud a donc bien le choix! On y lit aussi que pour les autorités cantonales, la détention en vue du refoulement est une mesure onéreuse: pour-quoi donc se l’imposer?»
Les socialistes font chambre à part
Le parti à la rose n'a pas supporté que la manifestation de samedi brocarde ses ministres. Il quitte «momentanément» la Coordination asile.
Lire l'article de Jerôme Cachin dans La Liberté et Le Courrier
Extraits:
Samedi dernier à Lausanne, une manifestation (réunissant 2000 personnes selon la Coordination asile, 800 selon la police) connaissait un point d'orgue en forme de parodie: des militants représentants les sept conseillers d'Etat, étaient arrêtés et mis en détention en vue de leur expulsion, à l'image des déboutés soumis aux mesures de contrainte. Les deux socialistes et le vert étaient donc dans le lot. A entendre la déclaration que la présidente du Parti socialiste vaudois Josiane Aubert a lue hier en préambule de la conférence de presse, la mascarade n'est pas du goût des roses: «Une parodie de très mauvais goût, et contre-productive pour la cause que chacun devrait défendre dans cette affaire.» Parlant d'une «poignée de personnes fort peu démocrates», qui «ont pris en otage» les manifestants, d'un «groupuscule», la présidente du PSV vise quelques militants qui ont préparé cette action, sur mandat d'une assemblée générale de la Coordination asile tenue le 25 août
Ci-dessous la version des événements selon Grégoire Nappey de 24heures:
Lorsqu’une même cause — en l’occurrence le sort des «523» — mobilise des milieux et des sensibilités très différents les uns des autres, difficile de maintenir l’harmonie entre militants. On savait depuis des mois que les rapports entre la Coordination Asile Vaud (en fait celle de Lausanne) d’une part, les milieux politiques (socialistes en tête) et les Eglises d’autre part étaient tendus, voire houleux. Hier en conférence de presse, on en a eu confirmation pour la première fois officiellement. La présidente du Parti socialiste vaudois Josiane Aubert a en effet déclaré que sa formation allait momentanément prendre ses distances avec une partie des activistes de la Coordination. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la représentation très caricaturale du Conseil d’Etat — ministres de gauche compris — qui a été faite samedi 10 août à Lausanne dans le cadre d’une manifestation de défense des migrants. «La collaboration avec les sections locales de la Coordination est excellente, estime Josiane Aubert, mais à Lausanne il y a des figures plus remuantes pour qui l’objectif de défense des requérants n’est pas le seul but.» Ambiance, ambiance. A l’envie des uns de ruer dans les brancards, répond le souci des autres de se fixer des limites «et de ne pas faire n’importe quoi», dit-on en coulisses. Ces tensions ne sont pas nouvelles. Depuis des mois en réalité, alors qu’au grand jour on fait front commun, chacun des canaux des pro-asile essaie de tirer la couverture à soi. Ce qui s’illustre, comme hier par exemple, par des conférences de presse où une tendance n’invite pas toutes les autres à venir s’exprimer; ce qui en général engendre peu après la réplique sous la même forme de ceux qui n’étaient pas les bienvenus. Pour l’instant en tout cas, par la bouche d’Yves Sancey, la Coordination affichait hier un laconique «no comment». En revanche, le popiste Josef Zisyadis est plus bavard: «La prise de position socialiste est inadéquate. Dans une telle manifestation, il est normal d’être corrosif. Le PS aimerait avoir tous les militants à sa botte. Or, il faut respecter l’autonomie du mouvement.»
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