mercredi 24 août 2005
Renvoi des Ethiopiens, accord de réadmission ?
Le Gouvernement éthiopien accordera désormais des laissez-passer qui permettront le retour dans leur pays des requérants d'asile éthiopiens déboutés et donc devenus indésirables sur territoire helvétique.
C'est un revirement complet de sa politique et c'est le résultat concret de négociations entre Berne et Addis Abeba, menées dans la plus grande discrétion.
Selon le résultat d'une enquête de Laurent Bonnard (journaliste à La Première), une douzaine d'Ethiopiens vont recevoir les documents de voyage que l'Ethiopie leur refusait jusqu'à maintenant.
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Denis Barrelet soutient la politique de Blocher
Conformément à ses positions passées, Denis Barrelet dans 24heures est l'un des commentateurs les plus élogieux à l'égard de la politique d'asile pratiquée par Blocher. Dans son commentaire, il profite de critiquer le mouvement de la société civile vaudoise et la majorité des députés du Grand Conseil ...
Lire son commentaire:
Ce qui empoisonne le dossier de l’asile depuis que la Suisse s’est donné une loi en la matière, c’est le refus de larges milieux d’admettre qu’il puisse y avoir, parmi les personnes qui frappent à notre porte, des comportements abusifs. Ces milieux considèrent la situation économique des requérants en question très peu enviable le plus souvent, et ils n’écoutent plus que leur cœur. Peu leur chaut qu’il y ait une loi définissant clairement que seuls auront droit à l’asile les personnes persécutées dans leur pays et menacées dans leur corps. Cette loi, ils lui font des pieds de nez. Ils se réjouissent si, en détruisant leurs papiers, les requérants créent d’immenses problèmes lorsqu’il s’agit d’exécuter les décisions prises. Ils feront tout, tireront toutes les ficelles pour que le séjour en Suisse se prolonge, espérant créer un fait accompli. L’exception vaudoise, c’est cela, pour l’essentiel, avec l’actif concours d’un ancien conseiller d’Etat. D’aucuns s’en enorgueillissent.
A chaque renforcement de la loi sur l’asile, depuis vingt ans, ces milieux culpabilisent le législateur en annonçant la fin de la tradition humanitaire de la Suisse. Il n’en est rien, bien sûr. Cette fois à nouveau, on doit constater que les renforcements introduits en avril 2004 ont eu des effets positifs. Les demandes manifestement non fondées — elles seules font l’objet de décisions de non-entrée en matière — sont moins nombreuses, et les départs plus rapides.
Il s’agit de continuer dans cette voie, de manière à la fois déterminée et réfléchie, pour que les requérants déboutés au terme d’une procédure ordinaire soient eux aussi incités à partir vite et que soient supprimées les primes accordées aujourd’hui aux plus malins et aux plus récalcitrants. Une loi est là pour être respectée. Ou alors qu’on la modifie. Qu’on dise que la Suisse veut accueillir tous les malheureux de la terre.
Lire son commentaire:
Ce qui empoisonne le dossier de l’asile depuis que la Suisse s’est donné une loi en la matière, c’est le refus de larges milieux d’admettre qu’il puisse y avoir, parmi les personnes qui frappent à notre porte, des comportements abusifs. Ces milieux considèrent la situation économique des requérants en question très peu enviable le plus souvent, et ils n’écoutent plus que leur cœur. Peu leur chaut qu’il y ait une loi définissant clairement que seuls auront droit à l’asile les personnes persécutées dans leur pays et menacées dans leur corps. Cette loi, ils lui font des pieds de nez. Ils se réjouissent si, en détruisant leurs papiers, les requérants créent d’immenses problèmes lorsqu’il s’agit d’exécuter les décisions prises. Ils feront tout, tireront toutes les ficelles pour que le séjour en Suisse se prolonge, espérant créer un fait accompli. L’exception vaudoise, c’est cela, pour l’essentiel, avec l’actif concours d’un ancien conseiller d’Etat. D’aucuns s’en enorgueillissent.
A chaque renforcement de la loi sur l’asile, depuis vingt ans, ces milieux culpabilisent le législateur en annonçant la fin de la tradition humanitaire de la Suisse. Il n’en est rien, bien sûr. Cette fois à nouveau, on doit constater que les renforcements introduits en avril 2004 ont eu des effets positifs. Les demandes manifestement non fondées — elles seules font l’objet de décisions de non-entrée en matière — sont moins nombreuses, et les départs plus rapides.
Il s’agit de continuer dans cette voie, de manière à la fois déterminée et réfléchie, pour que les requérants déboutés au terme d’une procédure ordinaire soient eux aussi incités à partir vite et que soient supprimées les primes accordées aujourd’hui aux plus malins et aux plus récalcitrants. Une loi est là pour être respectée. Ou alors qu’on la modifie. Qu’on dise que la Suisse veut accueillir tous les malheureux de la terre.
Réactions de Jurg Schertenleib
Le Courrier et La Liberté donnent la parole un responsable de l'OSAR pour commenter la conférence de presse de Christof Blocher.
M. Blocher tire un bilan très positif un an après le durcissement des mesures à l'égard des requérants frappés d'une décision de non-entrée en matière. Qu'en pensez vous?
Il fait un bilan qui lui est trop favorable. Il ne tient pas compte d'un grand nombre de problèmes, en particulier des difficultés qu'il y a dans certains cantons d'obtenir l'aide d'urgence. La dimension personnelle et humaine de certaines situations entraînées par cette politique est totalement passée sous silence.
Le chef du DFJP se réjouit tout de même d'une baisse massive des demandes d'asile...
Il faut se demander si c'est bien cette politique qui est à l'origine de cette baisse. On constate que les demandes ont diminué dans l'ensemble de l'Europe. La situation s'est de plus considérablement améliorée en Bosnie et au Kosovo, les deux régions de crise qui concernent particulièrement la Suisse.
Lorsqu'on avait discuté la suppression de l'aide sociale, les défenseurs des requérants ont prédit une criminalisation galopante. Apparemment la progression des infractions se révèle moins dramatique que prévu.
Heureusement que c'est moins grave que prévu. Mais cela reste un fait que beaucoup de requérant déboutés disparaissent dans la clandestinité: personne ne peut dire ce qu'ils font. A mon avis, il est encore trop tôt pour être certain que l'effet de ce phénomène sur les statistiques criminelles restera marginal.
M. Blocher tire un bilan très positif un an après le durcissement des mesures à l'égard des requérants frappés d'une décision de non-entrée en matière. Qu'en pensez vous?
Il fait un bilan qui lui est trop favorable. Il ne tient pas compte d'un grand nombre de problèmes, en particulier des difficultés qu'il y a dans certains cantons d'obtenir l'aide d'urgence. La dimension personnelle et humaine de certaines situations entraînées par cette politique est totalement passée sous silence.
Le chef du DFJP se réjouit tout de même d'une baisse massive des demandes d'asile...
Il faut se demander si c'est bien cette politique qui est à l'origine de cette baisse. On constate que les demandes ont diminué dans l'ensemble de l'Europe. La situation s'est de plus considérablement améliorée en Bosnie et au Kosovo, les deux régions de crise qui concernent particulièrement la Suisse.
Lorsqu'on avait discuté la suppression de l'aide sociale, les défenseurs des requérants ont prédit une criminalisation galopante. Apparemment la progression des infractions se révèle moins dramatique que prévu.
Heureusement que c'est moins grave que prévu. Mais cela reste un fait que beaucoup de requérant déboutés disparaissent dans la clandestinité: personne ne peut dire ce qu'ils font. A mon avis, il est encore trop tôt pour être certain que l'effet de ce phénomène sur les statistiques criminelles restera marginal.
Chronologie des migrations en Suisse
Issu du même article de la Tribune de Genève, voici une intéressante chronologie des migrations étrangères dans notre pays depuis le début de l'industrialisation:
Seconde moitié du XIXe siècle: l'industrialisation progressive transforme la Suisse en pays d'immigration.
Les premiers migrants viennent essentiellement des pays frontaliers (Allemagne, France Autriche).
1890: pour la première fois, le nombre d'immigrants surpasse le nombre d'émigrants.
1900-1914: le nombre d'étrangers ne cesse d'augmenter. C'est la prédiode du boum de l'horlogerie et du textile. Les immigrants viennent des pays limitrophes, mais aussi de Pologne.
1910: le pourcentage des étrangers avoisine les 15%. Ils se concentrent essentiellement dans les villes. Genève compte alors 42% d'étrangers.
Première Guerre mondiale: nombre d'étrangers rentrent chez eux en raison de la crise.
Entre-deux-guerres: La Suisse introduit un visa d'entrée. Contrôle de plus en plus strict des étrangers.
1934: La Loi sur le séjour et l'établissement des étrangers est promulguée. Les trois catégories de permis y figurent: saisonnier, annuel et d'établissement.
1940: En raison des limitations, la Suisse ne compte qu'un peu plus de 5% de population étrangère.
1948: Un accord est conclu entre la Suisse et l'Italie, marquant le début d'une immigration massive. Des permis saisonniers sont ensuite octroyés aux Espagnols (dès 1961).
1963-1973: Des tentatives de plafonnement du nombre d'étrangers émergent. Premières initiatives populaires xénophobes. Système de contingentement mis en place.
1975: la crise pétrolière frappe durement les emplois occupés par les étrangers.
1985-1992: nouvelle vague d'immigration portugaise et yougoslave.
Dès 1990: accroissement de l'immigration d'origine éloignée (Asie, Afrique, Amérique).
Dès 2000: la population étrangère est de 1 million 600 000, soit quelque 20% des Suisses.
Seconde moitié du XIXe siècle: l'industrialisation progressive transforme la Suisse en pays d'immigration.
Les premiers migrants viennent essentiellement des pays frontaliers (Allemagne, France Autriche).
1890: pour la première fois, le nombre d'immigrants surpasse le nombre d'émigrants.
1900-1914: le nombre d'étrangers ne cesse d'augmenter. C'est la prédiode du boum de l'horlogerie et du textile. Les immigrants viennent des pays limitrophes, mais aussi de Pologne.
1910: le pourcentage des étrangers avoisine les 15%. Ils se concentrent essentiellement dans les villes. Genève compte alors 42% d'étrangers.
Première Guerre mondiale: nombre d'étrangers rentrent chez eux en raison de la crise.
Entre-deux-guerres: La Suisse introduit un visa d'entrée. Contrôle de plus en plus strict des étrangers.
1934: La Loi sur le séjour et l'établissement des étrangers est promulguée. Les trois catégories de permis y figurent: saisonnier, annuel et d'établissement.
1940: En raison des limitations, la Suisse ne compte qu'un peu plus de 5% de population étrangère.
1948: Un accord est conclu entre la Suisse et l'Italie, marquant le début d'une immigration massive. Des permis saisonniers sont ensuite octroyés aux Espagnols (dès 1961).
1963-1973: Des tentatives de plafonnement du nombre d'étrangers émergent. Premières initiatives populaires xénophobes. Système de contingentement mis en place.
1975: la crise pétrolière frappe durement les emplois occupés par les étrangers.
1985-1992: nouvelle vague d'immigration portugaise et yougoslave.
Dès 1990: accroissement de l'immigration d'origine éloignée (Asie, Afrique, Amérique).
Dès 2000: la population étrangère est de 1 million 600 000, soit quelque 20% des Suisses.
La Suisse, terre de migration
La Tribune de Genève donne la parole à Philippe Wanner, directeur du Forum pour l'étude des migrations en Suisse dans un très intéressant article de fond.
Laissons la plume à Chantal Savioz:
Interview
Non, la Suisse, pas plus que ses pays voisins, ne doit se préparer à un flux massif de travailleurs tchèques, lettons ou polonais. Et la votation sur la libre circulation des personnes, le 25 septembre prochain, ne changera rien à l'affaire. Quant aux craintes symbolisées par le désormais célèbre «plombier polonais», elles relèvent «du pur fantasme», si l'on en croit le démographe Philippe Wanner, directeur du Forum suisse pour l'étude des migrations et de la population.
Le spécialiste se base sur les tout récents chiffres fournis par les associations européennes, démontrant que ni les Polonais, ni les Hongrois, ni les Lettons ou autres Chypriotes ne se sont précipités hors de leurs pays, depuis mai 2004, date à laquelle l'UE leur a ouvert les portes. «Selon certaines projections, l'immigration des nouveaux membres de l'UE en direction des anciens membres était estimée à 3% de la population. Nous savons aujourd'hui qu'en une année, elle est demeurée nettement inférieure à 1%.»
Si l'on en croit le scientifique Philippe Wanner, la prospérité économique bien davantage que toutes autres considérations politiques motive un projet migratoire. Ce qui signifie que la main-d'œuvre des pays de l'Est intéressée par la Suisse, s'y trouve probablement déjà. Et l'issue de la votation au soir du 25 septembre n'aura que peu d'incidences sur la question.
Le concept de «libre circulation» est aujourd'hui sur toutes les lèvres. S'il devait être accepté cet accord changerait-il quelque chose dans l'immigration de notre pays?
En terme de démographie, non. Selon des simulations de l'Office fédéral de la statistique ou de fondation comme Avenir Suisse, la libre circulation pourrait faire augmenter la population étrangère (1,5 million environ) d'un millier de personnes par an. Guère plus.
Ce chiffre devra sans doute être revu à la baisse. De toutes récentes données montrent qu'il n'y a quasiment pas eu de déplacements des gens de l'Est vers les pays de l'Ouest en 2004, au moment de l'élargissement de l'UE. La conjoncture actuelle ne permet guère d'assurer au plombier polonais un meilleur niveau de vie en France que dans son pays. Le profil d'un migrant entreprenant est identique à celui d'un entrepreneur dynamique dont une économie émergente a besoin. Il a donc souvent avantage à demeurer dans son pays.
Si les populations migrent si peu, pourquoi l'Union européenne insiste-t-elle tant sur l'ouverture des frontières, la libre circulation?
La prospérité économique est liée à la diminution des frontières. En terme économique, la frontière a un coût. Son passage implique des droits douaniers, d'impositions, etc. Dans une même entité, il y a plus d'opportunités de croissance que s'il existe une multitude de blocages régionaux. Voyez, les délocalisations d'entreprises.
Par ailleurs, des pays comme l'Italie et l'Espagne n'assurent plus aujourd'hui le renouvellement des populations. Si elle veut être forte, l'Europe vieillissante a tout avantage à assimiler les pays de l'Est. Sans eux, elle ne peut tout simplement pas se faire.
Vous établissez un lien étroit entre prospérité économique et immigration. Ces paramètres sont-ils indissociables?
Ils sont en effet liés. En 1910, période de prospérité dans notre pays avec le développement de l'horlogerie ou du textile, le taux d'étrangers avoisine les 15%. Au moment de la crise en 1930, il chute brutalement à 8%. Idem après la Deuxième Guerre mondiale. A partir des années 60, alors que le taux de croissance avoisine les 5%, la population suisse côtoie 17,2% d'étrangers. Puis la crise pétrolière va provoquer une nouvelle cassure. En 1980, le pourcentage d'étrangers n'était que de 14,8.
Aujourd'hui, la Suisse compte plus de 20% d'étrangers. Est-ce à dire qu'elle se trouve dans une phase de grande prospérité économique?
L'économie ne va pas si mal. Cela dit, si le taux d'étrangers dans ce pays est actuellement l'un des plus importants en Europe (après le Luxembourg), c'est en raison de sa position centrale en Europe, de ses nombreuses organisations internationales, et essentiellement à une politique de naturalisation très conservatrice.
La population a très récemment rejeté la nouvelle loi sur les naturalisations, prévoyant l'octroi systématique de la nationalité à la troisième génération. Le peuple a refusé. La Suisse vit encore sous le régime du droit du sang, par opposition au droit du sol.
Les conflits politiques influencent-ils eux aussi les flux migratoires?
Extrêmement peu. Entre les Hongrois en 1956, les Tchèques en 68, les boat people vietnamiens en 80 et les Ex-Yougoslaves en 90, on ne parle que de quelques dizaines de milliers de personnes.
Aujourd'hui encore en Suisse, moins de 50 000 personnes relèvent du domaine de l'asile. Ce qui représente un étranger sur 30 en Suisse. Une proportion quasi marginale. Le paradoxe veut que le sujet inspire nombre de campagnes politiques, et fait donc énormément parler de lui.
Crise économique et xénophobie
Les mouvements migratoires en direction de la Suisse sont dictés par l'état de son économie. Une crise, brusque ou relative, provoque quasi automatiquement une crispation sur les frontières et tarit le flux migratoire.
Autrement dit, le nombre d'étrangers baisse. Le fléchissement économique du début des années 90 a ainsi stabilisé le nombre d'étrangers dans notre pays aux alentours de 20%. A l'instar des autres pays européens, la Suisse a connu simultanément une remontée de l'extrême droite, particulièrement virulente à l'égard des migrants. Cette période, selon le docteur en démographie Philippe Wanner, est loin d'être isolée.
Ainsi autour du krach boursier de 1930, les étrangers quittent la Suisse (voir infographie) . A la même époque paraissent aux quatre coins du pays des écrits et documents xénophobes. Les étrangers, Italiens en tête, reviendront en force après la Deuxième Guerre mondiale.
Ce sont les trente glorieuses, moment où tous les secteurs de l'économie embauchent à tour de bras. La crise pétrolière des années 70 freine brutalement cette progression. Même rejetée par le peuple, l'initiative Schwarzenbach va dicter aux autorités une politique nettement plus restrictive en matière d'immigration.
Intégration insuffisante
Selon Philippe Wanner, les crispations actuelles ou lors des précédentes crises, sont dues, pour l'essentiel, à un défaut d'intégration. «Le permis saisonnier octroyé aux Italiens dans les années 60 ne favorisait en aucun cas l'intégration.
Etaient recrutés des célibataires qui demeuraient trop peu de temps (deux ans au maximum) pour pouvoir s'exprimer dans la langue du pays», souligne encore le directeur du Forum suisse pour l'étude des migrations et de la population.
L'intégration, dont la réussite repose sur l'équilibre entre l'apport d'une population étrangère et son adaptation aux règles locales, demeure encore une lointaine perspective d'avenir en Suisse. «Celle-ci s'avère problématique dans notre pays, car durant plus de 150 ans, elle est demeurée dans le giron des communes. Ce n'est que depuis 2001 qu'il existe une loi fédérale sur l'intégration», rappelle le spécialiste, tout en soulignant qu'à l'échelle de la Confédération, les moyens disponibles sont encore trop faibles.
Blocher s'autofélicite, les commentaires de la presse
C'est ainsi que Valérie de Grafenried titre son article dans le Temps pour qualifier les louanges que s'attribue Blocher pour sa politique à l'égard des requérants.
Extraits de ses commentaires:
Christoph Blocher affichait mardi une mine de gladiateur sûr de sa victoire. Venu présenter le dernier bilan de la suppression de l'aide sociale aux requérants d'asile frappés d'une décision de non- entrée en matière (NEM), il a souligné que les objectifs de la mesure étaient atteints, s'est dit satisfait de la baisse des demandes d'asile et des économies qu'elle engendre, mais ne s'est pas vraiment attardé sur ses points négatifs. Parmi ceux-ci, les frais élevés des cantons liés à la couverture de l'aide d'urgence. Plusieurs d'entre eux, Zurich en tête, se plaignent de trop devoir mettre la main au porte-monnaie...
Christoph Blocher force trop sur le rose pour dépeindre les effets de la suppression de l'aide sociale aux requérants déboutés d'office. Quand le ministre UDC souligne avec fierté que 12 000 personnes en moins relevaient de l'asile en 2004, il occulte une chose: le principe des vases communicants. Car parmi les personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) qui «sortent» des chiffres de l'asile, beaucoup viennent gonfler le nombre des sans-papiers.
Surtout, il doit se rendre à l'évidence que les dépenses en matière d'aide d'urgence pèsent toujours plus sur les cantons. La facture dans ce domaine s'est accrue de 267% entre le quatrième trimestre 2004 et fin mars 2005. Et le déficit des cantons atteint désormais 1,5 million de francs. Zurich engloutit à lui seul 38% des dépenses totales de l'aide d'urgence.
Certes, on ne peut reprocher à Christoph Blocher de suivre une certaine logique: pour lui, les NEM doivent quitter la Suisse rapidement et les cantons n'ont qu'à se montrer plus dissuasifs s'ils veulent recevoir moins de demandes. Le problème est que cette aide d'urgence est garantie par la Constitution et, n'en déplaise au ministre, le Tribunal fédéral a récemment confirmé l'obligation de soutenir les requérants déboutés d'office dans le besoin. Voilà donc Christoph Blocher contraint d'annoncer, à contrecœur, une possible hausse de l'indemnisation de la Confédération, actuellement de 600 francs par NEM.
Le pansement proposé risque toutefois de ne soulager les cantons que pendant une courte durée. Si le parlement accepte d'étendre la suppression de l'aide sociale à tous les requérants déboutés, de nouvelles personnes viendront quémander une aide d'urgence, certaines pendant de longues semaines. Et les cantons qui refusent de rendre la vie plus dure aux NEM seront à nouveau pénalisés.
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Christoph Blocher affichait mardi une mine de gladiateur sûr de sa victoire. Venu présenter le dernier bilan de la suppression de l'aide sociale aux requérants d'asile frappés d'une décision de non- entrée en matière (NEM), il a souligné que les objectifs de la mesure étaient atteints, s'est dit satisfait de la baisse des demandes d'asile et des économies qu'elle engendre, mais ne s'est pas vraiment attardé sur ses points négatifs. Parmi ceux-ci, les frais élevés des cantons liés à la couverture de l'aide d'urgence. Plusieurs d'entre eux, Zurich en tête, se plaignent de trop devoir mettre la main au porte-monnaie...
Christoph Blocher force trop sur le rose pour dépeindre les effets de la suppression de l'aide sociale aux requérants déboutés d'office. Quand le ministre UDC souligne avec fierté que 12 000 personnes en moins relevaient de l'asile en 2004, il occulte une chose: le principe des vases communicants. Car parmi les personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) qui «sortent» des chiffres de l'asile, beaucoup viennent gonfler le nombre des sans-papiers.
Surtout, il doit se rendre à l'évidence que les dépenses en matière d'aide d'urgence pèsent toujours plus sur les cantons. La facture dans ce domaine s'est accrue de 267% entre le quatrième trimestre 2004 et fin mars 2005. Et le déficit des cantons atteint désormais 1,5 million de francs. Zurich engloutit à lui seul 38% des dépenses totales de l'aide d'urgence.
Certes, on ne peut reprocher à Christoph Blocher de suivre une certaine logique: pour lui, les NEM doivent quitter la Suisse rapidement et les cantons n'ont qu'à se montrer plus dissuasifs s'ils veulent recevoir moins de demandes. Le problème est que cette aide d'urgence est garantie par la Constitution et, n'en déplaise au ministre, le Tribunal fédéral a récemment confirmé l'obligation de soutenir les requérants déboutés d'office dans le besoin. Voilà donc Christoph Blocher contraint d'annoncer, à contrecœur, une possible hausse de l'indemnisation de la Confédération, actuellement de 600 francs par NEM.
Le pansement proposé risque toutefois de ne soulager les cantons que pendant une courte durée. Si le parlement accepte d'étendre la suppression de l'aide sociale à tous les requérants déboutés, de nouvelles personnes viendront quémander une aide d'urgence, certaines pendant de longues semaines. Et les cantons qui refusent de rendre la vie plus dure aux NEM seront à nouveau pénalisés.
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