mardi 25 juillet 2006

Sarkozy veut "refermer la parenthèse" des sans-papiers

A lire dans 24 Heures

FRANCE 6000 sans-papiers pourraient être régularisés d’ici à la fin de l’été. Trop selon l’extrême droite, trop peu selon la gauche. Nicolas Sarkozy a prévenu qu’il entendait «refermer la paren­thèse » des régularisations des fa­milles d’enfants scolarisés sans papiers «à la fin de l’été».Lors d’une conférence de presse hier, destinée à faire le point de la mise en application de la circulaire du 13 juin, Nicolas Sarkozy a «souhaité que l’essen­tiel des dossiers soit examiné avant la rentrée», car «cette circu­laire s’arrêtera à la fin de l’été et nous reviendrons alors dans la procédure normale», c’est-à-dire dans le cadre de la nouvelle loi sur l’immigration. D’ici là, le mi­nistre table sur 20 000 demandes, qui devraient aboutir à 6000 ré­gularisations.

Critères cumulatifs
Ces chiffres ne satisfont per­sonne. Pour Richard Moyon, ani­mateur du Réseau éducation sans frontières, le taux de 30% de régu­larisations annoncé est «propre­ment inadmissible». «On est loin du compte, ça ne résoudra rien», a également estimé Jean-Paul Nu­nez, responsable de la Cimade dans le Languedoc-Roussillon.Nicolas Sarkozy a confirmé que les critères exigés par la circulaire (présence en France depuis au moins deux ans et avant les 13 ans de l’enfant, scolarisation des en­fants depuis au moins la rentrée 2005, être en mesure de prouver que les enfants n’ont plus de lien avec le pays dont ils ont la natio­nalité, que les parents contri­buent à l’éducation des enfants et manifester une «réelle volonté d’intégration») étaient bien «cu­mulatifs ». Toutefois, le ministre de l’Inté­rieur a souligné que la rentrée n’était «évidemment pas une date couperet» puisque les régularisa­tions continueront à être possibles ensuite, dans le cadre de la nou­velle loi sur l’immigration. Ainsi, une «Commission nationale de l’admission exceptionnelle au sé­jour » pourra décider des régulari­sations soit pour des «motifs hu­manitaires » soit en fonction de «la capacité d’intégration par le tra­vail » dans les secteurs où la France connaît des pénuries de main­d’oeuvre.«On voit que le chiffre ne cesse de monter. Encore un effort, et toutes les familles seront régulari­sées », a également ironisé le prési­dent du Front national Jean-Marie Le Pen. «Cela doit être raisonnable ce qu’on fait, puisqu’on est critiqué à la fois par l’extrême droite et par l’extrême gauche», a rétorqué Ni­colas Sarkozy. Et puis «je ne vois pas les manifestations de masse» contre les expulsions, a-t-il ajouté. «Quand nous raccompagnons quelqu’un, c’est tout juste les 30 habituels qui manifestent», a-t-il affirmé en se prévalant du soutien des Français. AP