Les immigrés sont dans le collimateur de la nouvelle campagne de la Ligue du Nord. Interdictions et restrictions se multiplient. Un article de Dominique Dunglas, correspondant à Rome pour 24 Heures.
Agressif «Citoyens, émigrez! Vous vivrez mieux
en tant qu’immigrés dans un autre pays.»
Dans plusieurs villes du Nord, la politique de
l’immigration prend une tournure inquiétante.
Et le mouvement prend de l’ampleur.
MONTEGROTTO TERME, LE 3 DÉCEMBRE 2003
en tant qu’immigrés dans un autre pays.»
Dans plusieurs villes du Nord, la politique de
l’immigration prend une tournure inquiétante.
Et le mouvement prend de l’ampleur.
MONTEGROTTO TERME, LE 3 DÉCEMBRE 2003
Reprise par ses vieux démons xénophobes, la ligue du Nord a décidé de rendre la vie plus difficile aux immigrés installés en Italie. La campagne est partie de Massimo Bitonci, maire de Cittadella, ville située à une vingtaine de km de Vicence.
Par un décret, le premier citoyen élu sous les couleurs de la Ligue a en effet interdit la résidence dans sa commune aux extracommunautaires ne pouvant pas justifier un revenu d’au moins 5000 euros par an. Le seuil minimum passe à 10 000 euros puis à 15 000 euros selon que la famille a un ou deux enfants. Sur sa lancée, le maire a également interdit la résidence aux immigrés dont le casier judiciaire n’est pas vierge ainsi que le stationnement des Gitans. Enfin, il a créé une commission destinée à recevoir les dénonciations «de situations de danger social». Mis en examen pour cette dernière initiative, considérée comme un appel à la délation, Massimo Bitonci a été absous par la magistrature, qui a classé l’affaire.
Une brèche dans laquelle s’est engouffré Giuseppe Previdini, le maire léguiste de Caravaggio, non loin de Bergame. L’édile a interdit dans sa commune les mariages mixtes – un ou une Italienne avec un ou une extracommunautaire – si l’étranger n’est pas en possession d’un permis de séjour.
La ligue s’inspire de Blocher
Dans ce nord-est, qui a pourtant besoin de la main-d’oeuvre étrangère, les exemples de Cittadella et Caravaggio ont fait tâche d’huile. Quarante-trois maires de la Ligue du nord ont d’ores et déjà adopté les mêmes ordonnances communales «antimarginaux » et le mouvement ne cesse de s’étendre. Le parti autonomiste fondé par Umberto Bossi appelle à manifester avec Alliance Nationale dimanche à Milan sur le thème de la sécurité et contre l’immigration. Il espère qu’une centaine de maires auront adopté d’ici là les décrets contre les immigrés. Et pour appuyer ses initiatives, c’est de l’UDC de Christoph Blocher que la Ligue s’inspire.
La fameuse affiche des trois moutons blancs chassant un mouton noir est apparue sur les murs de toutes les villes du Nord. Mais cela est bien peu, en regard de la proposition du conseiller communal de Trévise, Giorgio Bettio. «Pour apprendre aux immigrés à bien se comporter, il faut utiliser les méthodes des nazis. Chaque fois qu’un habitant de Trévise subira un dommage de la part d’un extracommunautaire, je propose que 10 immigrés soient punis.» Mais à Trévise il ne faut s’étonner de rien. C’est là que le maire Giancarlo Gentilini, lui aussi élu de la Ligue, avait proposé de «déguiser les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’amuser ».
Par un décret, le premier citoyen élu sous les couleurs de la Ligue a en effet interdit la résidence dans sa commune aux extracommunautaires ne pouvant pas justifier un revenu d’au moins 5000 euros par an. Le seuil minimum passe à 10 000 euros puis à 15 000 euros selon que la famille a un ou deux enfants. Sur sa lancée, le maire a également interdit la résidence aux immigrés dont le casier judiciaire n’est pas vierge ainsi que le stationnement des Gitans. Enfin, il a créé une commission destinée à recevoir les dénonciations «de situations de danger social». Mis en examen pour cette dernière initiative, considérée comme un appel à la délation, Massimo Bitonci a été absous par la magistrature, qui a classé l’affaire.
Une brèche dans laquelle s’est engouffré Giuseppe Previdini, le maire léguiste de Caravaggio, non loin de Bergame. L’édile a interdit dans sa commune les mariages mixtes – un ou une Italienne avec un ou une extracommunautaire – si l’étranger n’est pas en possession d’un permis de séjour.
La ligue s’inspire de Blocher
Dans ce nord-est, qui a pourtant besoin de la main-d’oeuvre étrangère, les exemples de Cittadella et Caravaggio ont fait tâche d’huile. Quarante-trois maires de la Ligue du nord ont d’ores et déjà adopté les mêmes ordonnances communales «antimarginaux » et le mouvement ne cesse de s’étendre. Le parti autonomiste fondé par Umberto Bossi appelle à manifester avec Alliance Nationale dimanche à Milan sur le thème de la sécurité et contre l’immigration. Il espère qu’une centaine de maires auront adopté d’ici là les décrets contre les immigrés. Et pour appuyer ses initiatives, c’est de l’UDC de Christoph Blocher que la Ligue s’inspire.
L‘affiche est apparue sur les
murs des villes du nord de l’Italie.
murs des villes du nord de l’Italie.
La fameuse affiche des trois moutons blancs chassant un mouton noir est apparue sur les murs de toutes les villes du Nord. Mais cela est bien peu, en regard de la proposition du conseiller communal de Trévise, Giorgio Bettio. «Pour apprendre aux immigrés à bien se comporter, il faut utiliser les méthodes des nazis. Chaque fois qu’un habitant de Trévise subira un dommage de la part d’un extracommunautaire, je propose que 10 immigrés soient punis.» Mais à Trévise il ne faut s’étonner de rien. C’est là que le maire Giancarlo Gentilini, lui aussi élu de la Ligue, avait proposé de «déguiser les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’amuser ».