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Christoph Blocher veut créer un "apprentissage pour réfugié", avec pour objectif de diminuer le nombre de personnes dépendantes de l'aide sociale. Le réfugié serait formé selon "l'utilité" qu'il aurait pour l'économie.
"La formation durerait entre six mois et un an, et permettrait d'accéder à un métier simple et adapté au réfugié concerné", explique le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un entretien au "Matin dimanche" et à l'hebdomadaire dominical "SonntagsBlick".
Cette formation serait "offerte" par l'Etat, "mais en collaboration avec l'économie". "Cela reviendrait moins cher que d'avoir quelqu'un qui dépend de l'aide sociale", constate M. Blocher.
Et de citer un exemple: "Prenez un réfugié venant d'Ukraine. Admettons qu'il ait travaillé là-bas dans la construction. Il faut lui apprendre notre langue - ses rudiments au moins - ainsi qu'un savoir-faire, peut-être seulement celui d'un manoeuvre", explique le conseiller fédéral.
Un intellectuel pourrait, au début, "travailler là où on aurait besoin de lui, comme traducteur, pourquoi pas. Mais si on en n'a pas l'utilité, il faudrait alors le former dans un autre domaine. Dans l'hôtellerie par exemple", propose M. Blocher.
Dans le même temps, le DFJP prépare un programme "qui permettra d'économiser 200 millions par an" dans le domaine de l'asile, affirme Christoph Blocher. Il s'agit de "réduire la taille des structures trop grandes sans baisser le niveau des prestations", précise-t-il.
Ces économies sont à mettre en relation avec la diminution attendue des demandes d'asile qui devraient atteindre le chiffre de 10 000, a indiqué Livio Zanolari, porte-parole du DFJP. L'année dernière, 14 000 demandes d'asile avaient été déposées alors qu'au premier semestre 2005, 4672 personnes ont déposé une requête en Suisse.
Ces déclarations interviennent après le durcissement de la loi sur l'asile entériné par les Chambres fédérales, sur proposition de Christoph Blocher.