Berne exige le licenciement de l’Ivoirien. Plus de 1700 personnes ont signé une pétition contre l’expulsion.
«Il était actif et assistait la collectivité. Il va devenir un assisté.» Dépité, fatigué mais pas résigné, le docteur à la retraite Paul Schneider continue de s’activer contre l’expulsion du requérant d’asile Kader Dosso. Cet Ivoirien de 33 ans, micromécanicien dans une entreprise de Sainte-Croix et pompier volontaire dans ce village où il réside, est l’objet d’une décision de renvoi de l’Office fédéral des migrations. Récemment débouté par le Tribunal administratif fédéral dans son recours, Kader Dosso voit l’étau se resserrer autour de lui.
L’employeur de Kader a reçu une lettre de Berne l’enjoignant de licencier l’Ivoirien au plus tard le 15 décembre. A cette même date, il doit aller au Service de la population à Lausanne pour rendre son permis N. Cette étape franchie, à tout moment, les gendarmes peuvent débarquer chez lui et l’amener dans un centre de rétention. En attendant son expulsion.
Seulement voilà: la Côte d’Ivoire est au bord de l’implosion. A l’issue du scrutin présidentiel, le pays se retrouve avec… deux chefs d’Etat. Dans une ambiance où les clivages entre le Nord musulman et le sud chrétien sont exacerbés. La guerre civile rode…
Malgré ce sombre décor, le docteur Paul Schneider, tête de pont de ceux qui s’opposent au renvoi de ce micromécanicien bien intégré à Sainte-Croix, a une lueur d’espoir. Lancée il y a dix jours, la pétition contre l’expulsion de Kader a recueilli 1771 signatures. «Cela prouve, se réjouit Paul Schneider, que notre action est l’expression de l’opinion de la communauté de Sainte-Croix et va au-delà. Parmi, les signataires et sympathisants, il y a des conseillers aux Etats et du National, le chanteur Michel Bühler et bien d’autres personnalités».
Et Kader Dosso dans tout ça? Une promotion attend le pompier volontaire, qui va passer, dès le 1er janvier, du détachement d’appui à celui du premier secours. Mais à cette date-là…
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