mardi 28 novembre 2006

Courrier des lecteurs de 24heures

L’UDC tombe le masque
En s’attaquant à la loi antiracisme, l’UDC se dévoile, montrant sa face la plus hideuse. Le signal est clair: le racisme est un barbarisme qui ouvre la porte aux débordements les plus choquants. L’extermination des juifs par les nazis, le génocide au Rwanda ne sont que deux exemples dans une liste interminable d’atrocités. En grande majorité, ceux qui soutiennent ce parti ne sont pas racistes. A eux d’ouvrir les yeux et de désavouer le noyau dur de cette formation politique. Pour les autres partis, il n’est plus question de tergiverser: il faut renoncer à toute alliance avec l’UDC

Philippe Junod,
Romanel


Souvenons-nous de nos valeurs
A propos de l’article intitulé «L’UDC se cherche des alliés pour torpiller la norme antiraciste» (24 heures du 17 novembre 2006):
S’il fallait encore une initiative démagogique pour montrer le vrai visage de l’UDC (ou tout au moins de sa composante dominante zurichoise), la dernière en date le dévoile à l’évidence. Tous les parents élèvent leurs enfants dans le respect de limites qui résultent de notre culture, voire de notre croyance, et qui permettent la vie communautaire, familiale et sociale, dans la paix et le respect de l’autre.
Il en est de même à une plus grande échelle pour la cohabitation entre êtres humains de provenance, de croyance et de culture différentes. La norme antiraciste y veille précisément et fixe les limites au-delà desquelles le respect de l’autre dans son identité et son intégrité serait compromis et avec lui, puisque dépourvue de ces limites indispensables, cette liberté d’expression que l’UDC, tout à coup, prétend défendre.
Il serait temps que tout le monde comprenne dans quelles eaux troubles de triste mémoire ce parti puise ses idées, sinon son comportement politique. Il serait temps également que les partis de la droite traditionnelle se souviennent de leurs valeurs de base, qu’ils affirment et défendent leur vraie identité, au lieu de courir après un concurrent qui les dépasse sur leur droite avec le succès facile inhérent à tout populisme
Hans Gutscher,
Préverenges


Utile contre l’UDC?
Dans la nature il existe une barrière d’espèce qui détermine que l’accouplement ne peut se faire que dans une même espèce. Les merles entre eux, par exemple.
Certains cas sont moins nets, mais l’issue est presque toujours stérile, comme c’est le cas du mulet. Chez l’homme, il n’y a qu’une espèce, nous sommes tous interféconds. Il n’y a donc qu’une race. Donc, une loi qui condamne le racisme est un non-sens.
L’UDC veut supprimer la norme antiraciste du Code pénal suisse. Cependant cet article se justifie lorsque l’intelligence est absente.
L’UDC fait campagne contre lui pour pouvoir se permettre de devenir et de rester raciste et de décréter ensuite que dans toute l’espèce humaine il y a des genres plus «méritants» que d’autres. Des Africains paresseux, par exemple et à l’opposé, justement les membres de l’UDC qui seraient évidemment la crème du lait.
Ainsi, on pourrait recommencer à définir des catégories d’hommes et de sous-hommes, exploiter ceux-ci sans vergogne, voire les exterminer sans états d’âme. Tout cela a déjà été réalisé et c’est précisément contre cela que lutte la norme antiraciste. Toutefois, je suis d’accord avec eux: supprimons cette norme pour pouvoir enfin dire sans risques ce que nous pensons des penseurs et ténors de l’UDC…
Maurice Badoux,
Monthey

La politique d'intégration des migrants à Bâle Ville

Lire absolument le dossier de Swissinfo, interview de Thomas Kessler délégué à l'intégration
Avec des affaires comme celles du viol de Zurich, la Suisse est en train de se réveiller brutalement de décennies d'inaction en matière d'intégration.

C'est la conviction de Thomas Kessler, délégué à l'intégration de Bâle-Ville. Selon lui, il faut agir vite pour combler les graves lacunes accumulées.

L'expérience de Bâle-Ville, pionnier en matière d'intégration, permet de démonter les mécanismes d'intégration et de non-intégration.

Lien vers le bureau de l'intégration à Bâle

Des sandwiches pour toute aide d’urgence, c’est contraire au principe de la dignité humaine

Lire ce courrier des lecteurs d'Anne Torracinta dans la Tribune de Genève:
«Quiconque est dans une situation de détresse et n'est pas en mesure de subvenir à son entretien a le droit d'être aidé et assisté et de recevoir les moyens indispensables pour mener une existence conforme à la dignité humaine». Ainsi est formulé l'article 12 de la Constitution fédérale qui fonde le droit de chacun à une aide en situation de détresse.

C'est sur la base de cet article que le Grand Conseil devra prochainement adopter un projet de loi concernant les personnes dont la demande d'asile a fait l'objet d'une décision de non-entrée en matière (NEM)...

Editorial de 24heures


Voici l'éditorial de Laurent Busslinger sur le projet de centre pour les requérants difficiles:
Puisqu'on n'arrive pas à venir à bout de ceux qui trafiquent la drogue, éloignons tous les requérants d'asile.» Voilà ce qu'ont décidé dimanche la majorité des votants de Bex. Cela s'appelle jeter le bébé avec l'eau du bain. C'est une solution simpliste, qui oublie que tous les problèmes de drogue du bourg ne viennent pas du centre Fareas. Et que ceux qui sont hébergés dans le centre ne sont pas tous – et de loin – des trafiquants.

Et pourtant, il est difficile d'en vouloir aux citoyens qui ont prôné, puis ratifié dans l'urne, cette solution. Depuis combien de temps s'entendent-ils dire que la dégradation bien réelle du climat local n'est due qu'à une minorité? Et depuis combien de temps constatent-ils que rien ne vient à bout de cette minorité? Depuis assez longtemps, en tout cas, pour ne plus vouloir faire dans la nuance.

C'est en ayant cela à l'esprit qu'il faut écouter Jean-Claude Mermoud. «Enfermons les requérants délinquants dans un camp…» Débarrassé de sa terminologie précautionneuse faite de «centre spécial», et d'«assignation à résidence», voilà bien ce qu'il souhaite. Et cela fait mal aux oreilles. Sauf dans les souvenirs scouts, le camp est sur ce continent de sinistre mémoire. Surtout lorsqu'il est proposé par un parti nationaliste comme l'UDC, et qu'il cible des populations définies.

Et pourtant, là encore, il est difficile de balayer la réflexion sans autre. Au-delà de toutes ses difficultés, sans doute ses impossibilités légales d'application, cette proposition désagréable dit quelque chose de simple. C'est qu'il faut agir si l'on veut éviter les amalgames. Pour garder du sens à l'asile, qui est l'accueil de gens fragiles et pourchassés; pour garder du sens à l'ouverture aux autres, fussent-ils très différents de couleur de peau ou de religion, il faut isoler la minorité qui utilise ces honorables dispositions comme paravent à sa délinquance. Pour que l'asile ne soit pas une crispation sans fin, il faut écarter ceux qui y sèment le trouble.

Un camp pour isoler les requérants difficiles


Lire l'article de 24heures ci-dessous et la dépêche de l'ATS
Après le vote de Bex, Jean-Claude Mermoud dévoile son projet: l’«assignation à territoire» des requérants délinquants, dans un centre à l’écart de la population. Reste à trouver le lieu prêt à les accueillir.
Les Bellerins ne veulent plus du centre Fareas ouvert chez eux en 1982. Par 53,43% des voix, ils ont exigé dimanche le rachat par la commune de ce bâtiment. Techniquement, les choses pourraient traîner, mais politiquement, il est impossible d'ignorer cette volonté. Entretien avec Jean-Claude Mermoud, conseiller d'Etat en charge de l'asile.

Votre parti, l'UDC, a lancé et gagné ce référendum. Que lui dites-vous?

J'ai déjà dit que c'est une victoire locale, qui n'influence pas forcément la décision du canton. Mais ce résultat sera l'un des facteurs les plus importants de ma réflexion. J'espère que l'UDC comprendra qu'il faut un peu de temps. La solution de facilité consistant à fermer le centre n'est pas envisageable sans autre.
Mais cette fermeture est-elle possible aujourd'hui?
Pas aujourd'hui. Un déplacement de population nous prendrait des semaines. Ce serait faisable, mais des raisons financières et politiques s'y opposent. L'amortissement du centre n'est pas fini. Et que se passerait-il avec les personnes déplacées? Pourquoi d'autres communes les accepteraient mieux que Bex?
N'est-il pas urgent de rééquilibrer la répartition des requérants d'asile dans le canton?
Absolument. La Loi sur l'aide aux requérants d'asile, la LARA, est enfin entrée en vigueur. On peut aller vers les communes, on va le faire. A part ça, obtenir d'elles des centres collectifs restera très dur. Or, les centres collectifs sont nécessaires. L'encadrement et la distribution des prestations y sont plus rationnels que dans des appartements.
La LARA reste très peu contraignante. Elle dit: «Les communes de plus de 2000 habitants doivent collaborer à la recherche de possibilités d'hébergement.» Ne peut-on être plus exigeant?
Ce serait à coup sûr plus facile pour le chef du Département et pour la Fareas. Le canton de Berne impose l'accueil à ses communes. Ce n'est pas ce qui a été choisi ici, Le Grand Conseil n'a pas suivi les amendements en ce sens. Mais si on n'arrive pas à trouver de solution, cette alternative n'est pas exclue. Si après Bex, ce sont Crissier, Leysin ou Sainte-Croix qui refusent des centres, il faudra une clé de répartition plus dure.
Le total des requérants diminue. Va-t-il aussi diminuer à Bex?
Non. Soit on ferme le centre, soit on le maintient avec plus de cent personnes. Sinon, on ne peut plus assurer une surveillance continue, un contrôle des entrées, etc. Mais la meilleure piste serait d'y mettre des familles. Ce qui apaiserait bien les tensions.
Ne faut-il pas miser sur des centres plus petits, comme celui de Vevey?
C'est une éventualité. Mais le problème, ce ne sont pas cent requérants ensemble, mais les vingt parmi eux qui posent de gros problèmes. Il faudrait un centre d'accueil spécial pour ces requérants difficiles. Ce serait la meilleure solution et l'idéal serait que ce centre soit à l'écart de la population. Si une commune m'en propose un, je discute demain avec elle.
Vous voulez bien dire regrouper ces requérants dans une sorte de camp?
C'est la seule solution. Avec une assignation à territoire, puisqu'on n'a pas forcément le droit de les empêcher de sortir. Mais la législation permet en revanche une telle assignation. Et puis, une surveillance nettement plus forte de ce centre-là serait envisageable. Mais encore une fois, il faut le trouver. Personne ne nous l'a proposé.
Le programme du centre droite insiste, lui, sur l'aide au retour. Que proposez-vous de faire?
On voudrait mieux convaincre ces gens qu'ils doivent partir, et si possible pas entre deux gendarmes. Nous ne sommes pas aidés par les intégristes de l'asile, qui essaient toujours de faire croire aux concernés qu'ils pourront rester. Le meilleur avenir pour ces familles est dans leur pays. Il faut que les esprits se modifient, ce qui permettrait de mieux utiliser l'argent consacré aux mesures de contrainte.
«Il faut plus de fusions de communes»

L. BU.