lundi 7 décembre 2009

Initiative antiminarets: réaction originale

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L’initiative antiminarets a inspiré ce dessin au jeune Max Anhorn, 12 ans, de Renens

Liban: les sans-papiers palestiniens, des réfugiés fantômes

"Je vis d'aumône et, quand je peux, je me faufile hors du camp pour gagner 10 dollars. Je ne désire qu'une chose: de la pitié pour mes enfants". Comme des milliers d'autres Palestiniens dépourvus du statut de "réfugié", Saïd n'a aucune existence légale au Liban.
La situation de ces sans-papiers, dont héritent leurs enfants et petits-enfants, doit être à l'ordre du jour de la visite lundi du président palestinien Mahmoud Abbas au Liban.

"Je vis d'aumône et, quand je peux, je me faufile hors du camp pour gagner 10 dollars. Je ne désire qu'une chose: de la pitié pour mes enfants". Comme des milliers d'autres Palestiniens dépourvus du statut de "réfugié", Saïd n'a aucune existence légale au Liban. Photo Joseph Eid

 

Entre 3.000 et 5.000 d'entre eux vivent dans ce pays, selon des estimations.
Sans statut officiel ni pièces d'identité, ils savent que s'aventurer hors du camp de réfugiés est dangereux. Ceux qui se font prendre risquent la prison. Ils n'ont en outre pas le droit de travailler et aucun accès aux services de santé ou à l'éducation.
"Ces gens sont tout ce qu'il y a de plus vivants mais ils ne sont pas reconnus comme tels", estime Souheil El-Natour, un analyste palestinien basé à Beyrouth.
Le Liban reconnaît seulement comme "réfugiés" les Palestiniens, et leurs descendants, arrivés sur son territoire à la suite de la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Bien que l'ONU chiffre à 400.000 le nombre de réfugiés palestiniens dans ce pays, certains avancent un chiffre plus proche de 250.000 à 270.000, l'ONU n'ayant pas effacé de ses listes ceux partis à l'étranger.
La majorité des sans-papiers sont, eux, arrivés au Liban dans les années 1970, après les événements de "Septembre Noir", lorsque la Jordanie a expulsé l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et ses milliers de combattants.
Mireille Chiha, du Conseil danois des réfugiés basé à Beyrouth, dénonce des conditions de vie "très difficiles".
"Ils n'ont pas de liberté de mouvement, ne peuvent acheter de voiture ou de moto et ne bénéficient pas des services de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens", ajoute-t-elle. "Même à l'intérieur des camps, on les considère comme des étrangers".
Leur sort a commencé à être examiné à la fin de la guerre civile (1975-90) et lorsque nombre d'entre eux ont commencé à avoir des enfants et petits-enfants.
Ali Mahmoud Ahmed Abou Ali est arrivé à Beyrouth en 1973. Comme lui, ses enfants n'ont aucune existence légale.
"J'arrive à la fin de ma vie et je m'inquiète pour mes enfants", raconte cet homme de 62 ans qui vit dans le camp de Bourj el-Chemali, situé à Tyr (sud).
Jamileh Mohammed Salloum, une Libanaise de 40 ans, s'est mariée à un sans-papiers sans réaliser ce qu'elle allait endurer, elle et ses trois enfants. Une Libanaise n'est en effet pas autorisée à transmettre sa nationalité à ses enfants.
"Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais imaginé que mes enfants n'auraient aucun droit", confie-t-elle.
Des ONG et des experts soulignent le besoin urgent de se pencher sur le dossier, mettant notamment en garde contre les risques de récupération des groupes extrémistes.
"Il existe un aspect politique et sécuritaire dans tout ça", estime Jaber Abou Hawach, de l'Organisation palestinienne des droits de l'Homme, basée à Beyrouth. "La pression à laquelle ils sont soumis pour survivre peut les pousser à se tourner vers le terrorisme".
Malgré ces avertissements, les gouvernements successifs ont fait la sourde oreille.
Les autorités ont bien commencé en 2008 à remettre des papiers à ces Palestiniens, mais le processus a été interrompu en raison de fraudes.

AFP

Des requérants d'asile attaquent des policiers suisses

Vingt-sept requérants d'asile ramenés de force en avion au Nigeria ont refusé de descendre de l'appareil à Lagos. Il s'en sont pris si violemment aux policiers suisses - pourtant deux fois plus nombreux - qui les accompagnaient, que ceux-ci ont quitté l'avion.

Les faits se sont produits mi-novembre. Attachés par des menottes en tissus, les requérants étaient accompagnés de 61 policiers.

Après un vol sans histoire, l'appareil s'est posé à Lagos. Ses occupants voulant à tout prix éviter d'être remis aux autorités nigérianes, ils s'en sont pris aux agents suisses dès que leurs menottes leur ont été ôtées.

Les policiers ont fini par s'enfuir avec l'équipage. Des forces de sécurité nigérianes ont ensuite pris l'avion d'assaut et maîtrisé leurs compatriotes.

ats

«Les musulmans doivent s’exprimer davantage dans le débat public


Stéphane Lathion. (Daniel Winteregg)

Stéphane Lathion. (Daniel Winteregg)

Spécialiste de l’islam en Europe, Stéphane Lathion appelle les musulmans à prendre davantage la parole pour dire que leur façon de vivre leur foi en Suisse n’a rien à voir avec l’intégrisme

Membre fondateur du Groupe de recherche sur l’islam en Suisse (GRIS) rattaché à l’Observatoire des religions de l’Université de Lausanne, Stéphane Lathion a consacré une thèse d’histoire à la question de l’islam en Europe (Les musulmans engagés et l’élaboration d’un nouveau discours). Après avoir été maître-assistant à l’Université de Fribourg à la Chaire de science des religions, il partage actuellement son temps entre le GRIS et une activité d’enseignant professionnel à Genève. Agé de 43 ans, il a commencé par diriger ses recherches vers les Yanomamis, peuple indigène d’Amérique du Sud, avant de s’intéresser, à son retour en Suisse, à l’islam. Ou, plus exactement, aux musulmans: «Je m’intéresse plus à ceux-ci qu’à l’islam.»

Le Temps: Après le scrutin du dimanche 29 novembre sur les minarets, vous avez dit que les craintes des Suisses à l’égard de l’islam étaient légitimes. En quoi le sont-elles réellement?

Stéphane Lathion: Elles sont compréhensibles en ce sens que ce que les Suisses entendent de l’islam depuis 2001, ici comme dans le reste de l’Europe, est rarement positif. En venant se superposer à cet arrière-fonds, la manifestation visible de certains aspects de l’islam a suscité des craintes dont il faut comprendre et reconnaître les causes si l’on veut dépasser les crispations émotionnelles.

– Sur quoi portent donc majoritairement ces craintes?

Le problème essentiel, c’est la visibilité de l’islam – le foulard, les minarets voire les carrés dans les cimetières –, et la perception que l’on a de cette visibilité. Celle-ci diffère totalement selon que l’on se situe au sein des communautés musulmanes ou dans le reste de la population. Il ne faut pas craindre de placer les musulmans devant ces différences de perception. Faire passer la méconnaissance et le désintérêt pour du respect se paie après coup. Prenez le minaret de Wangen (SO), construit par une communauté derrière laquelle on trouvait les Loups gris, un mouvement turc d’extrême droite. Les autorités auraient pu écouter un peu les réserves des riverains et prendre en compte cet élément pour, éventuellement, refuser l’autorisation.

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Marine Le Pen ne veut pas de minarets en France


NOUVELOBS.COM | 07.12.2009 | 10:25

La vice-présidente du Front national estime que les minarets sont un "débordement visuel sur la sphère public".

Marine Le Pen (Sipa)

Marine Le Pen (Sipa)

Je pense qu'il ne faut pas qu'il y ait deminarets" en France, a déclaré, dimanche 6 décembre, la vice-présidente du Front national Marine Le Pen, estimant qu'il s'agit d'un "débordement visuel sur la sphère public".
"Il faut arrêter l'ensemble de l'avancée des signes ostensibles qui est ressentie comme une provocation et qui crée un malaise profond chez les Français", a martelé Marine Le Pen, invité de l'émission "Dimanche politique" sur itélé.
Selon la numéro deux du FN, le référendum en Suisse pour l'interdiction des minarets a "portée continentale": "l'ensemble des peuples européens auraient voté de la même manière", a-t-elle estimé.


Pas contre les mosquées


Marine Le Pen ne s'est en revanche pas prononcée contre la construction demosquées. "Il peut y avoir des mosquées (...) qui soient modestes, financées avec l'argent des fidèles à l'exclusion de tout financement public (...) et il ne faut pas qu'il y ait de financement de la part d'Etats étrangers", a-t-elle déclaré.
Interrogée sur le débat sur l'identité nationale, la députée européenne a dénoncé "un Tiananmen politique". "On libère la parole et puis, quand la parole vous dépasse, quand on n'arrive pas à la gérer, à l'encadrer, on remet immédiatement le couvert", a-t-elle déploré, affirmant qu'"instruction a été donnée de manière systématique de maintenant étouffer le débat".
A ses yeux, "être français c'est appartenir à une lignée, c'est avoir une histoire commune, c'est avoir également des valeurs, des rites, des codes, un mode de vie à la française". Toutefois, "ceci n'empêche pas quelqu'un de devenir français, mais encore faut-il qu'il puisse et qu'il veuille s'assimiler".

Contre la burqa


Marine Le Pen s'est enfin prononcée pour l'interdiction de la burqa, "par la loi ou par décret". "Je crois que c'est un problème quasiment de sécurité publique, au-delà d'un problème de valeurs", a-t-elle souligné. "En France, on ne se balade pas masqué". En revanche, l'interdiction "n'est pas nécessaire pour le voile islamique dans la rue".

Un vote qui incite à ouvrir un vrai débat de fond

Beaucoup en ont marre des amalgames et de la désinformation. Ils veulent casser les stéréotypes et dépasser cette idée de choc de civilisations.
Publié le : 05.12.2009 | 12h36
Choqué, outré, étonné et déçu. Tels sont les mots colportés qui expriment le ressenti d'un nombre considérable de suisses après le résultat de la votation du dimanche sur l'interdiction de construction des minarets. Cette interdiction a fait descendre mercredi dernier un large public dans les rues des grandes villes de Suisse-romande. A Lausanne et Genève surtout, mais aussi à Neuchâtel et à Sion. Le nombre total était environ 9000.
A Lausanne seule, le nombre des manifestants était entre 4500 à 5000. Place Saint-Françoise, vers 17h30, le cortège illuminé s'est ébranlé en se dirigeant vers la mosquée de Lausanne. Ils ont marché du parvis de la cathédrale à la mosquée. « De la cathédrale à la mosquée ! », tel était en effet l'appel adressé par le Mouvement de Lutte Contre le Racisme (MLCR).
Des jeunes et des moins jeunes de toutes les origines et religions était au rendez-vous. Ils scandaient divers slogans : ‘Non aux discriminations', ‘halte au racisme', ‘solidaire avec les musulmans', et ‘pour une Suisse solidaire'. «Nous avons marché de la cathédrale à la mosquée.

C'était pour marquer l'égalité des religions. Sur une grande banderole il y avait écrit "Démocratie hermétique : vote ‘démocraciste'», précise Aurélien qui était parmi les manifestants. Il était accompagné de ses amis Preeti, Vanessa et Yassine. Tous des étudiants de l'université de Lausanne. Ils ont pointé du doigt, à l'instar des autres manifestants suisses, cette votation jugée discriminatoire.
Une décision qui met en doute le mythe de la Suisse démocratique, libre, neutre et accueillante aux persécutés. « Ce vote est comme une onde de choc », souligne-t-il. « Un vote de repli et de peur. Les gens ici, ne connaissent pas l'islam. Par contre, ils ont peur des intégristes, de la ‘burqua', et des terroristes …, bref, de tous les clichés véhiculés par les médias occidentaux sur l'Islam. Des problèmes que la Suisse n'a jamais connus et qu'elle ne connaîtra pas».

Cependant, la plupart condamne ceux qui ont initié ce vote. Selon les dires des manifestants, les instigateurs ont créé de toutes pièces ce faux débat. Pour sa part, Vanessa soutient que : « Le parti de l'Union Démocratique du Centre a diabolisé l'image de l'Islam pour les Suisses.
Ils ont essayé de faire passer l'islamisme extrémiste comme étant la norme. Ils ont effrayé les gens à travers des histoires singulières qui ne représentent pas du tout la réalité ». Et d'ajouter : «Les médias suisses portent aussi une certaine part de responsabilité dans cette propagande, puisqu'ils ont relayé ces informations pourtant mensongères et dangereuses ».

Après, il y a eu l'affaire ‘Kadafi', et les Suisses qui ont été récemment condamnés en Libye, qui ont encore donné une mauvaise image des musulmans en Suisse. Et a contribué à convaincre les suisses que les musulmans étaient des gens à qui on ne peut se fier. « Autant d'arguments du genre : "l'Islam n'est pas compatible avec la démocratie. Regardez dans les pays musulmans il n'y a pas de démocratie" et "les chrétiens sont maltraités en terre d'Islam pourquoi nous devons les accepter" », ajoute-t-elle.
Un surplus d'informations, du matraquage médiatique pour pousser les suisses à voter pour l'interdiction de la construction future de minarets. Tout ce qu'il faut pour créer un amalgame.
« J'ai été très choquée par le résultat des votations. Pendant toute la soirée du dimanche, je n'arrivais pas à y croire ! Je pense que cette initiative va à l'encontre des droits de l'homme.

Ce qui est le plus sournois, c'est qu'elle utilise les minarets comme un prétexte pour stigmatiser l'islam et la population musulmane dans son ensemble. Pourtant, en Suisse, il n'y a aucun problème avec la population musulmane ».
Selon son témoignage, l'Union Démocratique du Centre utilise les minarets pour discriminer et stigmatiser l'Islam. Mon seul espoir maintenant est que la Cour Européenne des droits de l'homme la juge contraire aux droits de l'homme et refuse son application.(encadré)
Son amie Preeti a déploré la manipulation des Suisses par certains médias. «Des médias qui font l'apologie des membres d'extrême droite. Ces derniers faussent les chiffres et désinforment l'opinion publique. Ils disent du n'importe quoi», reproche-t-elle. Elle poursuit que : «Les gens ici sont déjà effrayés à cause de la crise, le taux de chômage et les problèmes de logement. Ils se laissent faire. Ils racontaient que si on tolère la construction des minarets, on aurait des cellules de terrorisme ».

Avant de conclure par : «Nous ignorons les vrais enjeux. Mais ce vote est contre les droits de l'homme». Par ailleurs, une simple lecture de l'affiche montre la mauvaise foi des instigateurs. Une femme en burqa sombre au regard menaçant et des minarets aux allures de missiles qui transpercent le drapeau suisse.
Comme si les minarets vont envahir toute la Suisse, et qui dit, minarets, dit l'Islam, et ce dernier va régner et dominer le pays.
Nathalie pense que ce résultat est en fait insignifiant pour les suisses.

«C'est vraiment une sorte de propagande de la fraction droite des politiciens. Pour moi c'est vraiment incompréhensible car il y a d'autres problèmes bien plus graves ici en Suisse que ces minarets». Finalement, ajoute-t-elle, ce n'est qu'environ 1,5 million de personnes, sur les 5 millions qui avaient la possibilité de voter, qui ont voté pour l'initiative interdisant la construction des minarets, alors qu'il y a environ 7,7 millions de personnes vivant en Suisse. Donc, le résultat ne traduit pas l'avis de tout le pays».

Le même avis partagé par Philipe. «J'étais choqué par le résultat qui ne traduit en aucun cas la volonté des suisses». « Après tout », dit-il, «il faut se rappeler que c'est un vote démocratique qui a permit à Hitler d'être élu. Et en toute légalité en faite, donc, ça fait peur».
Ce docteur en informatique ne cache point son amertume à l'égard de ce vote ‘flagrant exemple de désinformation'. «Le vote a suscité l'indignation d'un nombre considérable des suisses». Il assure qu'il n'a jamais vu de ‘burqua' ni à Lausanne, ni d'ailleurs à genève.

Seulement un voile et des foulards qui laissent voir le visage de la personne. Pour sa part, Yassine est profondément vexé, les initiateurs ont présenté les minarets comme une vraie menace. Avec une exagération dangereuse et sans fondement,
ils ont alimenté sans raison les peurs et les craintes des Suisses.
Aurélien soutient aussi que ce vote est un scandale. Mais il peut être une «chance», Afin qu'une vraie discussion de société s'installe... et permette de refuser tous les extrémismes, religieux comme politiques. «Il faut aller au devant et faire un vrai débat sur les différents «problèmes» de cohabitation qui peuvent surgir».

Provocation, stigmatisation et émotion ne sont pas les moyens pour un débat démocratique. Un débat doit être grand ouvert pour dissiper le flou autour de l'Islam et les musulmans en Suisse ou ailleurs. Ainsi, le débat et le dialogue vont permettre de réduire la distance et la méconnaissance autour d'une religion de paix, atténuer les peurs réciproques de part et d'autre et détruire les idées reçues, les clichés et les stéréotypes.
Ce qui va aboutir à une prise en compte que ni les peurs ni les frustrations ne peuvent condamner à jamais l'harmonie et la cohésion sociales jusque là réussie en Suisse. Le pays de Calvin et Guillaume Teil a toujours servit de modèle de respect et de solidarité avec les êtres humains.

Enfin, il faut tirer la sonnette d'alarme et bloquer ceux qui veulent transformer l'existence paisible et bien intégrée des musulmans en Suisse en un problème d'identité, d'intégration et sécurité nationale.
Nous nous demandons s'ils ont bien mesuré leurs comportements irresponsables et leurs arguments banals. Si la réponse est affirmative.
Il est opportun de savoir à qui profite cette désignation d'un soi-disant ennemi commun ?
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Les ouléma dénoncent le vote

L'interdiction d'édifier des minarets en Suisse a été dénoncée, lundi dernier, par notre Conseil supérieur des sages. Les ouléma considèrent que c'est une forme d'extrémisme, et d'exclusion à l'égard de l'Islam et des musulmans.
Ce vote est contraire aux droits universels de l'Homme selon le conseil. Le Conseil a exprimé son étonnement de cette position contradictoire avec l'image de la Suisse. Le Conseil a, par ailleurs, souhaité que les sages de la confédération Hélvétique entament un recours en annulation du résultat du vote. Enfin, un débat profond et bien soutenu est utile. Il faut prévoir également les voies de recours auprès du tribunal fédéral, et en cas d'épuisement des voies de recours internes, c'est la Cour de Strasbourg qui doit être sollicitée.

Minarets: tollé dans la presse arabe


Les réactions varient. Certains médias réclament des sanctions contre la Suisse, alors que d’autres en appellent à la raison et proposent une réflexion autocritique. Extraits tirés de différents journaux et plateformes d’informations arabes.


«Honte», «holocauste», «islamophobie», «humiliation»… Ce sont les termes qui reviennent dans les médias arabes depuis l’onde de choc du 29 novembre. La plupart des chroniqueurs s’interrogent, d’une part sur ce qui a pu pousser les Suisses à voter contre la construction de minarets et, d’autre part, sur les conséquences de ce vote qui fait de la Suisse un pays montré du doigt par la communauté internationale.

Ainsi, le quotidien quatari «Al-Raya» s’étonne du suffrage de citoyens d’un pays connu pour sa liberté d’opinion et ses principes démocratiques.

Le quotidien tunisien «Al-Sabah» constate: «La stigmatisation de l’islam en Occident n’est plus une question de simple provocation médiatique, elle menace désormais réellement la minorité musulmane».

Pour sa part, le journal «Al-Quods-Al-Arabi» (édité à Londres) fait observer: «Si la Suisse, connue pour sa neutralité, son niveau de vie et d’enseignement très élevé, sombre dans l’islamophobie, alors on ne peut plus blâmer certains pays européens lorsqu’ils se montrent frileux, car étouffés par le chômage et la crise financière».


Pourquoi nous détestent-ils?

«Pourquoi nous détestent-ils et que cache l’interdiction des minarets?», se demande «Al Dastour». Pour le quotidien jordanien, le vote des Suisses reflète la montée en puissance de l’extrême droite européenne. Il estime, par ailleurs, que c’est là le résultat d’une campagne menée contre l’islam par les instances politiques et les médias occidentaux, après le 11 septembre 2001.

Au Koweit, le quotidien «Al-Watan» affirme que tout cela témoigne «d’une régression des mentalités européennes, d’un retour au Moyen Age et d’un désir d’élimination d’autrui».
Pour le chroniqueur du journal égyptien «Al-Ahram», tout ce qui se dit sur «l’islam rampant et l’application de la charia relève du fantasme».

Les propos du journal algérien «Al-Shourouq» ne sont guère plus flatteurs. Sous le titre «Quatre minarets ébranlent la Suisse et l’arrachent à sa neutralité», il fait porter la responsabilité du vote à la Confédération qui a autorisé l’initiative anti-minarets. Et de relever la responsabilité des musulmans de Suisse «qui n’ont pas su se rassembler sous une même bannière pour faire entendre leur voix et se sont ainsi laissés défigurer».


Pourquoi sommes-nous en colère?

Certains organes de presse appellent au boycott de la Suisse, voire à des sanctions. Comme le site palestinien «Dounia Al-Watan», qui exhorte encore les arabes riches à retirer leurs avoirs.

Le journal égyptien «Al-Dastour» compare, lui, islamophobie et antisémitisme et montre comment la haine des juifs s’est infiltrée progressivement dans l’Allemagne nazie, débouchant sur l’Holocauste.

De même, «Alam Al-Akhbar», un site turc d’expression arabe, invite les musulmans à placer leur argent en Turquie avec ce titre: «La Turquie aux musulmans: nos banques en lieu et place des banques suisses».

Même écho du côté du journal lybien «Al-Shams» qui propose aux musulmans de retirer leurs avoirs des banques suisses et de boycotter commercialement et touristiquement ce pays.

A Londres, «Al-Shark-Al-Awsat» fait le lien entre l’interdiction des minarets et les otages suisses retenus en Lybie.


Appel au dialogue

Moins sévère, le site Internet «Ilaf», qui a son siège à Londres, en se demandant si le vote suisse n’est pas finalement lié à la mauvaise image qu’offrent à l’Occident les musulmans dans leurs propres pays.

Autre écho, celui du journal émirati «Al-Itihad» qui demande de ne pas «insulter» un pays démocratique et souverain, libre d’adopter les mesures qui lui paraissent nécessaires. Et d’ajouter: «Peut-on en vouloir à la Suisse parce qu’elle a peur pour sa chrétienté?»

Au Maroc, le quotidien «Al-Alam» demande à l’opinion suisse si le vote du 29 novembre ne remet pas en cause le dialogue entre les religions. Et c’est précisément sur le dialogue qu’insiste, de son côté, le journal koweitien «Al-Watan», lequel propose des conférences pour lutter contre l’islamophobie.

L’appel au dialogue se fait entendre également sur «Islam on line», un site modéré qui reconnaît l’existence d’une grave crise entre l’Occident et les musulmans. Le problème, c’est «l’absence d’une voix raisonnable (…). Il incombe aux Arabes et aux musulmans de prendre leurs responsabilités pour s’épargner les problèmes et protéger leurs croyances et leurs coutumes».

Minarets: la Suisse a rendu "le plus grand service à Al-Qaïda" estime Kadhafi


TRIPOLI — En interdisant la construction de minarets, la Suisse a rendu "le plus grand service à Al-Qaïda" en lui donnant un "argument" pour s'attaquer à l'Europe, a estimé le numéro un libyen Mouammar Kadhafi dans un discours publié dimanche.

"Ils prétendent qu'ils +combattent Al-Qaïda et le terrorisme+ alors qu'ils viennent de (leur) offrir le plus grand service", a déclaré le colonel Kadhafi cité par l'agence officielle Jana.

Les Suisses ont voté le 29 novembre à une large majorité de 57,5% l'interdiction des minarets.

Par ce référendum, la Suisse a fourni un "très fort argument" à Al-Qaïda pour s'attaquer à l'Europe, a estimé M. Kadhafi en marge d'une cérémonie à la Faculté des Sciences religieuse de Zliten (160 km à l'est de la capitale libyenne) ou cours de laquelle il s'est vu décerner samedi un "doctorat honorifique en culture et appel islamiques".

Selon lui, "les militants d'Al-Qaïda disent maintenant: +nous vous avons prévenu qu'ils sont nos ennemis (...) Regardez qu'est ce qu'ils font en Europe. Venez vous joindre à Al-Qaïda et proclamez le jihad contre l'Europe+".

Pour Kadhafi, dont le pays avait déjà dénoncé "un référendum raciste", l'interdiction des minarets en Suisse a donné aussi un argument aux pays musulmans pour interdire les constructions des églises.

Qualifiant la Suisse de "mafia du monde" et d'"entité fabriquée", le colonel Kadhafi a indiqué qu'il y avait "un appel pour le boycott" de la confédération helvétique par le monde musulman, sans autres précisions.

"Nous continuons à leur (les Suisses) dire: vous devez penser à vos intérêts. Vous avez besoin de pétrole, de gaz, de ports, de mer, d'énergie solaire, d'investissements".

"Méfiez-vous avant de perdre ces acquis et ne dépassez pas vos limites", a-t-il prévenu.

Les relations entre la Suisse et la Libye sont tendues depuis l'arrestation musclée d'Hannibal, un fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, le 15 juillet 2008 à Genève.

Le 1er décembre, deux hommes d'affaires suisses retenus depuis juillet 2008 en Libye ont été condamnés à 16 mois de prison ferme pour "séjour irrégulier".

Deux plaintes déposées contre le "oui" à l'initiative


le 06 décembre 2009, 11h08
LeMatin.ch & les agences

68 commentaires

Il part du principe que la question des minarets sera également soumise tôt ou tard au TF dans le cas concret d'une demande de permis de construire. Il est possible qu'une partie s'adresse au TF comme dernière instance sur le plan national, précise M. Meyer dans le journal dominical alémanique.

Le banquier genevois Ivan Pictet ne craint pas d'appels au boycot

"La votation est une gifle inutile envers un milliard de personnes et contredit notre tradition d'ouverture", a dit le partenaire de la banque Pictet & Cie dans une interview parue dans la "NZZ am Sonntag". Le banquier juge toutefois rassurant que Genève, avec son importante population étrangère et les milliers de touristes arabes qui viennent chaque année, ait refusé l'initiative.

L'émoi qu'a provoqué la votation demeure cependant exagéré: "En Suisse, les relations avec l'étranger suscitent toujours une réaction disproportionnée". Ainsi, la polémique autour des fonds juifs en déshérence était principalement une affaire entre le Congrès juif mondial aux Etats-Unis et la Suisse, considère le président de Genève place financière.

L'associé de la plus grande banque privée d'Europe s'oppose par ailleurs aux propositions du président de'Association suisse des banquiers, Patrick Odier. Ce dernier ne veut plus tolérer d'argent non déclaré sur des comptes bancaires suisses.

Pour Ivan Pictet, "il est impensable, du moins tant que je serai là, de faire signer à nos clients un texte stipulant qu'ils ont bien déclaré leur argent au fisc". Selon lui, cette proposition demeure totalement irréaliste.

Minarets : l'Iran demande des comptes à la Suisse


NOUVELOBS.COM | 06.12.2009 | 12:26

A la suite de la polémique provoquée par le référendum suisse du 29 novembre interdisant la construction de nouveaux minarets, le ministre des Affaires étrangères iranien s'est entretenu avec son homologue suisse.

Minaret à Olten, dans le nord-ouest de la Suisse (AFP)

Minaret à Olten, dans le nord-ouest de la Suisse (AFP)

Le ministère helvétique des Affaires étrangères, a confirmé samedi 5 décembre que des entretiens avaient eu lieu entre les autorités suisses et iraniennes. Des informations selon lesquelles l'Iran aurait convoquél'ambassadrice de Suisse avaient en effet été diffusées.
La ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey s'est entretenue avec son homologue iranien Manouchehr Mottaki, en présence de la représentante de la diplomatie helvétique à Téhéran. La Suisse a alors tenté d'expliquer le fonctionnement de la démocratie directe à ses interlocuteurs.

Les musulmans pourront continuer à prier librement


Dans un communiqué, le DFAE a fait valoir le caractère démocratique de la décision, et qu'elle serait "à ce titre respectée". Il a été également précisé que cette interdiction ne concerne que la construction de nouveaux minarets, et qu'elle n'empêcherait pas les musulmans de continuer de prier librement dans les mosquées suisses. Le ministère n'a cependant pas pris position sur les déclarations de certains médias, selon lesquelles Manouchehr Mottaki auraitvivement critiqué le scrutin, et exhorté la Suisse à ne pas mettre en oeuvre la décision.

Des requérants d'asile attaquent des policiers suisses


Vingt-sept requérants d'asile ramenés de force en avion au Nigeria ont refusé de descendre de l'appareil à Lagos. Il s'en sont pris si violemment aux policiers suisses - pourtant deux fois plus nombreux - qui les accompagnaient, que ceux-ci ont quitté l'avion.

Les faits se sont produits mi-novembre. Attachés par des menottes en tissus, les requérants étaient accompagnés de 61 policiers.

Après un vol sans histoire, l'appareil s'est posé à Lagos. Ses occupants voulant à tout prix éviter d'être remis aux autorités nigérianes, ils s'en sont pris aux agents suisses dès que leurs menottes leur ont été ôtées.

Les policiers ont fini par s'enfuir avec l'équipage. Des forces de sécurité nigérianes ont ensuite pris l'avion d'assaut et maîtrisé leurs compatriotes.