Le ministre de l'Intérieur a jugé lundi que si son objectif de 30.000 reconduites d'étrangers en situation irrégulière était atteint en 2011, il s'agirait du "meilleur résultat historiquement enregistré" par la France.
Alors qu'en début d'année, l'objectif fixé pour 2011 par son prédécesseur Brice Hortefeux avait été fixé à 28.000 reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière, Claude Guéant a décidé de le remonter à 30.000. "Pour l'instant, il semble que nous puissions atteindre cet objectif", a-t-il déclaré lundi dans un entretien à l'AFP. "Si nous l'atteignons, ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement enregistré", a souligné le ministre de l'Intérieur. "A ce jour, sur les sept premiers mois de l'année, nous avons reconduit 17.500 étrangers en situation irrégulière, soit 4% de plus que l'année dernière", a indiqué le ministre. De plus, "grâce aux instruments nouveaux que donne la Loi immigration-intégration, avec notamment la prolongation de la durée de rétention administrative, nous pouvons être plus efficaces", a-t-il assuré.
Pour le ministre, la maîtrise des flux migratoires reste "une priorité, et ceci pour une "raison politique majeure : il s'agit d'une vision de la France de demain". La France "a une histoire, des racines, une culture, un corps de doctrine sociale, juridique, très profondément ancré dans l'opinion et les Français tiennent à tout cela", a-t-il avancé. Maîtriser les flux migratoires permettra "que ceux qui viennent puissent adopter cette civilisation française, être intégrés, sinon nous allons à une France de communautarisme, de juxtaposition de communautés, de cultures, de groupes chacun avec leur histoire et leur religion, ce n'est pas conforme à l'idée que nous nous faisons du pays uni", a-t-il encore affirmé.
Ramener de 200 000 à 180 000 le nombre d'entrées légales
L'"idée politique" est celle "d'un pays uni autour de valeurs fondamentales, intangibles : liberté individuelle, égalité entre hommes et femmes, laïcité, sur lesquelles il n'est pas question que nous cédions d'un pouce", a-t-il souligné. Il a également réitéré sa volonté de réduire de 200.000 à 180.000 le nombre d'entrées légales d'étrangers en France, qu'il s'agisse d'une immigration "du travail, d'études ou liée au regroupement familial". Concernant celle du travail, il n'y a "pas de besoin absolu (d'y) recourir pour les métiers du bâtiment ou de l'informatique", a-t-il jugé, ajoutant que "la priorité, c'est de proposer du travail aux personnes demandeuses d'emploi en France, qu'elles soient françaises ou étrangères". De même, les préfectures devront assurer un "suivi régulier des études et des examens passés" par les immigrants étudiants.
Quant au regroupement familial, il a "demandé aux préfets d'être beaucoup plus rigoureux dans l'évaluation des critères", tandis qu'un dispositif est mis en place pour lutter contre les fraudes en tout genre, fiscales et sociales, grâce aux nouvelles dispositions permettant les "échanges entre les services de police, administratifs, les caisses d'allocations familiales et celles de sécurité sociale".
TF1news