vendredi 12 août 2011

Une Somalienne et son bébé interpellés vendredi à Angers

Une Somalienne de 29 ans a été interpellée jeudi à l’espace accueil d’Angers. Elle a été placée au Centre de rétention de Rennes. Elle a été internée jeudi soir avec son bébé de six mois au centre de rétention de Rennes après avoir été interpellée dans l'après-midi, à l’Espace accueil d’Angers.

Menacée dans son pays, elle a fui Mogadiscio. Arrivée en France en décembre 2010, elle s'est présentée à la préfecture du Maine et Loire pour retirer un dossier de demande d'asile. Ses doigts étant mutilés, la préfecture a décidé de la placer en procédure prioritaire sans droit au séjour pendant l'examen de sa demande d'asile, considérant que l’impossibilité de l’identifier par une prise dempreinte était assimilable une fraude.

Sa demande d’asile lui a été rejetée le 20 mai 2011. Dans le même temps, il lui a été notifié le 3 août un arrêté préfectoral de reconduite à la frontiére pour la Somalie...

Ouest-France

La rue comme terre d'accueil des réfugiés afghans

AFP

Une Somalienne placée en centre de rétention avec son bébé de six mois

Une Somalienne a été internée jeudi soir avec son bébé de six mois au centre de rétention de Rennes après avoir été interpellée dans l'après-midi, à son domicile, à Angers, a-t-on appris vendredi 12 août auprès de RESF (Réseau éducation sans frontières) et du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples).

Ce placement en rétention fait suite à un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière en date du 3 août, consécutif à un rejet, en mai dernier, de sa demande d'asile politique, ont indiqué les deux associations dans un communiqué. Le juge des libertés et de la détention (JLD) a été saisi en urgence et l'audience se tiendra samedi matin à la cité judiciaire de Rennes.

Un texte récent prévoit un délai de cinq jours entre un placement en rétention et la présentation devant le JLD. Mais ce délai n'est pas suspensif et l'expulsion peut être effectuée avant la présentation devant le JLD.

Objectif: 30’000 reconduites

"Alors que les appels aux dons se multiplient pour tenter de faire face à la crise alimentaire en Somalie, le gouvernement français n'hésite pas à enfermer une mère et son bébé pour les renvoyer dans un pays ravagé par la guerre civile, où règne la famine, alors que sa demande d'asile n'a pas fini d'être examinée", déplorent les deux associations.

Arrivée en France fin 2010, la ressortissante somalienne a fait appel du refus du droit d'asile qui lui a été signifié en mai dernier. Mais cette procédure n'est pas suspensive à la mesure d'éloignement dans le cas d'une "procédure prioritaire", sous lequel cette demandeuse d'asile avait été placée pendant l'examen de sa demande.

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a jugé, en début de semaine, atteignable l'objectif "historique" de trente mille reconduites aux frontières en 2011, contre le précédent objectif de vingt-huit mille.

Le Monde et AFP

Requérants d’asile récalcitrants ligotés: justification de Simonetta Sommaruga

Les requérants d'asile récalcitrants pourront être à nouveau entravés entièrement. Simonetta Sommaruga justifie la pratique. Le contexte est sensible à cause de la mort d'un Nigérian en 2010, d'une scène de violence sur une passerelle le mois dernier et de l'inquiétude des policiers pour leur propre sécurité lors de renvois mouvementés.

TSRinfo

Sur les plages albanaises, hijabs et bikinis se côtoient et s'observent

Sur la plage de Spillé, au sud-ouest de Tirana, la jeune fille au bikini suggestif peut observer, quelques mètres plus loin, la mère de famille musulmane traditionnelle, couverte de son hijab, se risquer dans l’eau, au milieu de ses enfants.

choc des cultures

Reflet d’un pays en pleine mutation, partagé entre ses aspirations européennes et le poids des traditions, la plage de Spillé est la seule d’Albanie où les musulmans intégristes se retrouvent à proximité de ces jeunes filles si dénudées à leurs yeux. Deux mondes qui s’observent, étrangers l’un à l’autre. "Certains pensent que montrer ses fesses est un signe de civilisation et une manifestation de liberté. Et protéger son corps des regards une expression de sous-développement", s’indigne Selim, qui vient régulièrement en famille sur cette plage publique, située à moins d’une centaine de kilomètres de Tirana. "L’islam n’interdit pas à la femme de se baigner, mais à condition qu’elle se couvre de manière décente, pour se protéger des regards et plaire seulement à Dieu", renchérit Fatima, qui sort de l’eau, les plis de son hijab collant au corps. Selim et ses amis, généralement au nombre de quelques dizaines, ont tout fait pour s’isoler dans un coin à Spillé, une plage encore vierge, mais manquant d’infrastructures. L’endroit est même désigné comme "la plage des burkas" par les locaux.

Un "ghetto" pour les pieux

Mais rien n’y fait. A quatre cents mètres de là, on aperçoit toujours les "bikinis" et leurs audaces. "Dans l’islam, il est interdit, même pour les hommes, de contempler les autres femmes", déclare Ermir Gjinishi, un jeune professeur en théologie. La solution pour lui, c’est de "créer un ghetto" pour les musulmans pieux avec des "plages pour les croyantes, séparées des hommes". "Ceux qui ont de l’argent vont en Turquie ou ailleurs. Mais ici, il n’y aucune intimité ou infrastructure pour les croyantes", maugrée Hassan. Chez les "bikinis", il y a foule ce jour-là. Le maillot deux pièces, qui peut parfois être coquin, fait fureur en Albanie, un pays qui a connu de nombreux bouleversements depuis la chute du régime communiste, au début des années 90. Celui-ci lui avait imposé pendant des décennies un isolement total du reste du monde. Mais il n’est pas question d’enlever le soutien-gorge en Albanie. Comme l’explique à sa façon Ilir Mosko, un policier de Durres: "Même s’il n’y a pas de règles écrites à ce sujet, c’est interdit". Des touristes étrangères s’étaient risquées l’année dernière à franchir le pas sur une plage albanaise. La police y avait mis bon ordre, après avoir reçu des plaintes de familles. La majorité des Albanais sont musulmans, relevant de la mouvance des bektachis, réputés pour leur libéralisme. Les femmes peuvent être têtes nues et la consommation d’alcool est courante. L’islam intégriste y est limité.

Rien à cacher: ni à Dieu, ni au soleil

Chez les jeunes filles en maillot de bain deux pièces, on ne prête guère d’attention aux silhouettes noires qui s’aventurent dans les vagues. "Une femme en hijab ou en burka sortant de l’eau est aussi sexy qu’une autre en bikini", estime Ariana, une étudiante en psychologie venue à Spillé avec son copain. "Je n’ai rien à cacher, ni à Dieu, ni au soleil", ajoute cette jeune fille blonde, en rajustant la bretelle de son maillot. Si du côté des "hijabs", on se montre sévère pour les "bikinis", chez ces derniers, c’est l’indifférence qui domine. Ariana, comme beaucoup de ses amis, ne jette même plus de regards vers leurs pudiques voisins. "Hijab, burka, bikini, la pudeur est une question beaucoup trop personnelle, tranche Arta. L’important est que chacun soit libre de choisir et d’accepter l’autre sans complexe".

AFP et 24 Heures

La droite attaque la libre circulation des personnes

affiche immigration udc En vue des élections fédérales, la droite conservatrice (UDC) relance sa campagne contre les étrangers pour gagner des voix. Elle veut réintroduire des contingents et renégocier l’accord de libre circulation des personnes avec l’UE. Les critiques fusent.

Dans certains grands pays, comme les Etats-Unis, les succès électoraux dépendent surtout de trois facteurs: l’attractivité du candidat à la présidence, la politique économique et la guerre.
En Suisse, aucun de ces trois éléments n’est décisif pour les élections fédérales: la présidence est assumée par rotation entre les membres du gouvernement, l’économie jouit d’une trop bonne santé pour susciter de grands débats et on ne parle certainement pas de guerre au pays de la neutralité.
Depuis une dizaine d’années, le thème qui s’est révélé le plus payant d’un point de vue électoral est celui des étrangers. Des étrangers accusés d’augmenter la criminalité, de profiter du système social, d’abuser du droit d’asile. Des campagnes basées sur ces peurs ont contribué en large partie aux succès du parti de la droite conservatrice (Union démocratique du centre, UDC), qui a doublé son électorat depuis 1995, devenant ainsi la première force politique du pays.
Alors que l’effet Fukushima, qui avait focalisé l’attention sur la politique énergétique au cours des derniers mois, s’est atténué, le parti de la droite conservatrice continue la course avec son cheval de bataille favori, en multipliant les conférences de presse, les annonces et les affiches.  La dernière en date, placardée dans tout le pays, montre des silhouettes noires qui traversent la frontière et piétinent le sol suisse avec des chaussures noires.

Contingents annuels

La campagne tourne autour de l’initiative populaire «Contre l’immigration massive d’étrangers et de requérants d’asile», lancée à fin juillet par l’UDC. Le texte vise à réduire d’afflux d’étrangers par le biais de l’introduction de plafonds et de contingents annuels fixés «en fonction des intérêts de l’économie et dans le respect du principe de la préférence aux Suisses».
Si, par le passé, l’UDC visait surtout certaines franges des étrangers, comme les auteurs de crimes, cette fois, l’initiative tire ratisse plus large: immigrés en provenance de l’UE ou d’autres pays, frontaliers et requérants d’asile.
«Nous ne sommes aujourd’hui plus en mesure de gérer l’immigration massive provoquée par la libre circulation des personnes avec l’UE, par l’ouverture des frontières avec l’adhésion au traité de Schengen et par les négligences dans le domaine de l’asile, estime de député UDC Hans Fehr. La surpopulation de la Suisse a désormais atteint ses limites: les Suisses perdent leur emploi, les institutions sociales sont surchargées, la criminalité augmente, les routes sont saturées, les trains bondés et des loyers plus chers.»
L’initiative a suscité les critiques de la part des autres principaux partis politiques. En premier lieu parce qu’elle attaque directement les accords bilatéraux avec l’UE, considérés comme la clef de voute non seulement des relations avec l’extérieur, mais aussi de la politique économique nationale.
En effet, si elle était acceptée, l’initiative impliquerait la renégociation et l’adaptation de l’accord sur la libre circulation des personnes signé entre la Suisse et l’UE.

Déclaration de guerre

«Cette initiative est une déclaration de guerre à la libre circulation des personnes. La réintroduction de contingents et le principe de la préférence aux Suisses contreviennent aux accords bilatéraux et ne pourront jamais être acceptés par l’UE. Il est indécent de vouloir faire campagne avec de telles déclarations de guerre», affirme le député libéral-radical (droite) Ruedi Noser.
«Absurde, répond Hans Fehr. Nos adversaires commencent à trembler, avant même que Bruxelles ne bouge le petit doigt. La Suisse doit au contraire bomber le torse dans les négociations avec l’UE. En fin de compte, nous sommes un partenaire commercial exceptionnel: nos importations en provenance de l’UE dépassent les exportations de 20 milliards de francs. Nous construisons des transversales ferroviaires à 30 milliards pour le trafic européen et nous reversons aux pays de l’UE les impôts prélevés sur les capitaux que ses citoyens ont déposé en Suisse.»
«L’UDC se berce d’illusions, rétorque pour sa part le député socialiste Hans-Jürg Fehr. La libre circulation des personnes n’est pas négociable par Bruxelles du moment qu’elle représente l’un des piliers de son marché intérieur. Si nous voulons être intégrés dans ce grand marché, nous devons aussi en accepter les règles, dans l’intérêt de notre économie.»

Conséquences néfastes

Selon les opposants, les propositions de l’UDC auraient des conséquences catastrophiques au niveau économique et social. «Cette initiative risque de ramener la Suisse à l’époque des contingents, lorsque beaucoup d’entreprises avaient des difficultés à trouver de la main d’œuvre qualifiée. A cette époque, notre économie stagnait, alors qu’elle a commencé à croître avec davantage de vigueur depuis l’introduction de la libre circulation des personnes, ce qui a permis de créer de nouveaux emplois», affirme Ruedi Noser.
«Encore une fois, c’est absurde, déclare Hans Fehr. Avec notre proposition, nous pourrons continuer à prendre ceux dont nous avons besoin, mais en revanche exclure les autres. Mais il y a manifestement des managers qui aimeraient pouvoir choisir parmi 500 millions de travailleurs pour faire baisser les salaires. Cette vision est rejetée par Hans-Jürg Fehr: «En réalité, avec l’introduction de contingents, l’UDC veut seulement supprimer les mesures d’accompagnement destinées à combattre le dumping salarial et introduites conjointement à la libre circulation des personnes», rétorque le député socialiste.
Les opposants à l’initiative se disent confiants: les accords bilatéraux et la libre circulation des personnes avec l’UE ont été soutenus par une solide majorité des Suisses au cours de trois votations fédérales.
«La nouvelle proposition de l’UDC sera à nouveau bloquée dans les urnes», prédit Hans-Jürg Fehr. Mais en attendant, la droite conservatrice vise surtout à vaincre lors des prochaines élections fédérales avec sa nouvelle campagne anti-étrangers.

Armando Mombelli, swissinfo.ch, traduction de l’italien: Olivier Pauchard

De plus en plus d'expulsions de sans-papiers

Un peu plus de 4.800 migrants ont quitté le territoire belge entre le 1er janvier et le 30 juin 2011, un chiffre qui prouve que la politique belge en matière d'immigration est efficace, indique vendredi dans La Dernière Heure le secrétaire d'Etat à l'asile et à l'immigration, Melchior Wathelet.

Ces chiffres représentent 1.834 rapatriements, forcés et non forcés, 1.445 refoulements à la frontière (la grande majorité à Brussels Airport) et 1.556 retours volontaires. Si ces chiffres se confirment au deuxième semestre, cela représentera une progression de près de 10% par rapport à 2010, une progression que le secrétaire d'Etat explique "par les actions menées dans les Balkans". Des efforts importants devront toutefois encore être faits, entre autres, au Kosovo, en Algérie ou en Tchétchénie.

Agence belga

Orbe ouvre un abri PC pour des requérants d’asile

Après ceux de Coteau-Fleuri, Gland et Le Mont-sur-Lausanne, l’abri d’Orbe est le quatrième à ouvrir depuis le début de l’année.

La commune d’Orbe mettra à disposition un abri de protection civile qui hébergera cinquante requérants d’asile à compter du 17 octobre. Cette décision a été prise à la demande du Département de l’intérieur du canton de Vaud et de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) pour faire face à un afflux important de demandeurs d’asile.

Les structures d’hébergement ordinaires, foyers et appartements, étant saturés, l’EVAM a déjà dû ouvrir plusieurs abris pour remédier à cette situation, à commencer par celui de Nyon en 2009. L’abri de protection civile d’Orbe sera ainsi le quatrième ouvert en 2011, après ceux de Coteau-Fleuri, Gland et Le Mont-sur-Lausanne.

«Nous avons choisi ces lieux dans une volonté de répartition des demandeurs d’asile la plus équitable possible sur tout le territoire afin d’éviter les points de crispation», souligne Philippe Leuba, conseiller d’Etat et chef du Département de l’intérieur. «C’est également pour cette raison que nous favorisons les petites structures.»

Pour Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication pour l’EVAM, les abris sont loin d’être l’idéal. «Ils coûtent cher et n’offrent pas de bonnes conditions d’hébergement. Nous cherchons des solutions durables et aimerions aboutir à des projets de construction en dur et hors sol pour accueillir convenablement les demandeurs d’asile.»

L’ouverture de l’abri de protection civile d’Orbe, situé au Puisoir, à proximité des salles omnisports, n’est donc pas une initiative de la commune. «Que nous soyons d’accord ou non, cet abri aurait été ouvert, commente Pierre Mercier, municipal responsable du Département police, sécurité sociale et jeunesse. Nous avons préféré collaborer avec le canton et faire preuve de solidarité.» En vertu de l’article 29 de la loi sur l’aide aux requérants d’asile et à certaines catégories d’étrangers (LARA), «les communes de plus de 2000 habitants doivent collaborer avec l’établissement à la recherche de possibilités d’hébergement sur leur territoire».

Séance d’information

Aucun ordre de réquisition n’a été nécessaire. «Notre principale condition était que ces personnes soient occupées durant la journée, précise Pierre Mercier. Il est important que la population locale ne se sente pas envahie. On ne veut pas que cela se passe comme à Vallorbe!» Orbe est une petite commune de près de 6000 habitants. Une cinquantaine de demandeurs d’asile, principalement des familles, résident déjà dans des appartements de la localité, mais leur présence serait très discrète, à en croire Pierre Mercier. Ceux qui seront abrités dans l’abri de protection civile auront des statuts différents. Des personnes à l’aide d’urgence côtoieront des requérants encore en procédure.

Les horaires d’ouverture de l’abri seront définis prochainement. Mais l’arrivée de nouveaux demandeurs d’asile, des hommes célibataires pour la plupart, pourrait ne pas plaire à tout le monde. Une séance d’information publique à la population sera organisée en septembre.

Camille Hude dans le Temps