Tout s'est déroulé dans la plus grande discrétion. Le 20 mars dernier, le comité directeur du Parti socialiste vaudois (PSV) décidait d'ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre du syndic de Bex, Michel Flückiger. Craignant que cette affaire n'entache l'image du parti en pleine campagne électorale, les roses ont tout fait pour l'étouffer. Deux semaines encore avant le lancement de la procédure, la présidente du PSV, Josiane Aubert, déclarait que Michel Flückiger n'était «pas en porte-àfaux avec les objectifs du parti» (notre édition du 7 mars). Depuis plusieurs années, le syndic de Bex multipliait les déclarations à relents xénophobes. Face aux médias ou lors d'assemblées publiques, il évoquait des «arrivages» de requérants d'asile et employait des métaphores animalières à leur égard. En octobre 2005, Michel Flückiger écrivait même dans le journal local les «Echos Bellerins», que «la municipalité ne peut pas éliminer à elle seule les parasites qui ont été placés au Centre d'hébergement de Bex, et notamment le marché de la drogue qui conta-
mine le pays». Alerté par l'écrivain et journaliste Innocent Naki, membre du Parti socialiste suisse, le PSV se décidait finalement à agir. En mars dernier, c'est à l'unanimité que le comité directeur a ouvert une procédure disciplinaire.
Le différend a finalement pu être réglé à l'amiable. Entendu le 19 avril par le comité directeur du parti, Michel Flückiger a dit regretter la teneur de ses propos. Il s'est aussi engagé à ce que de tels dérapages ne se reproduisent plus. Contacté hier par téléphone, le syndic de Bex affirme qu'il a dès le début exprimé des regrets. «Mais m'excuser, c'était exclu, ajoute-t-il. Je ne vois pas pourquoi je m'excuserais.» Alors qu'au début du mois de mars, la vice-présidente du PSV Cesla Amarelle disait attendre des excuses, le comité directeur s'est finalement contenté de regrets. Samedi dernier, il a décidé à l'unanimité de clore la procédure disciplinaire. En soi, l'ouverture d'une telle procédure est loin d'être anodine, tant elle est rare au PSV. Selon plusieurs militants socialistes de longue date, le
dernier précédent remontait... au milieu des années 1990. L'affaire en question n'est d'ailleurs pas sans présenter des similitudes avec le cas de Michel Flückiger, même si, chez les roses, on s'empresse de souligner qu'elle était «nettement plus grave». Le syndic d'Aigle, Robert Rittener, était alors exclu du PSV pour ses déclarations xénophobes. Mais la décision du parti avait été facilitée par un autre incident: Robert Rittener s'était présenté au Conseil d'Etat contre l'avis de sa section. Son exclusion n'en provoquait pas moins un durable traumatisme chez les socialistes de la région.
La présidente du PSV, Josiane Aubert, se réjouit de l'issue qui a pu être trouvée à l'affaire du syndic de Bex. Tout en se défendant d'excuser les propos de Michel Flückiger, elle estime que «le gouvernement a contribué à péjorer la situation à Bex, en ne fournissant pas les moyens nécessaires pour faire face à la modification de la population» hébergée au centre de requérants d'asile.
mercredi 2 mai 2007
L'islam dans la ligne de mire des xénophobes et des racistes
Journal du Jura en ligne
Les organisations contre le racisme ont répertorié l'an dernier en Suisse 87 événements, où dominent les attaques visant l'islam. Pour les discriminations, les Noirs ne sont pas en reste.
De Berne, François Nussbaum
L'Association des minorités de Suisse et la Fondation contre le racisme et l'antisémitisme ont recensé 87 «événements à caractère raciste» en Suisse l'an dernier. Un chiffre à peu près constant ces dernières années. Mais, selon Hans Stutz, auteur de cette chronologie annuelle, si les mécanismes demeurent (haine, exclusion), les représentations de «l'ennemi» changent.
Depuis une quinzaine d'années, dit-il, presque partout en Europe, «les musulmans sont entrés dans la ligne de mire des xénophobes et des racistes». Les discriminations qu'ils subissent - embauche, formation, logement - sont indépendantes de l'origine ethnique et de l'attitude religieuse, constate l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes.
Hans Stutz désigne clairement ceux qui, selon lui, ont lancé des campagnes racistes: les représentants UDC dans les parlements cantonaux et les comités constitués contre la construction de minarets. «Ces campagnes prétendent que l'islam veut dominer le monde et que les minarets sont le symbole de cet esprit de conquête territoriale», dénonce-t-il.
L'an dernier, précise-t-il, «le racisme à l'égard des musulmans est même devenu un thème central du discours des milieux nationalistes et conservateurs comme l'UDC et l'Asin (Action pour une Suisse indépendante et neutre)». Il cite notamment le conseiller national (UDC/ZH) Ulrich Schlüer, éditeur de la revue «Schweizerzeit» et de livres antimusulmans.
Ces milieux ont d'ailleurs formé le Groupe Egerkingen, du nom de la commune soleuroise où ils sont réunis pour coordonner l'opposition aux projets de minarets à Wangen et Langenthal. Il en est résulté le lancement d'une initiative populaire contre de telles constructions dans toute la Suisse: la récolte de signatures a démarré hier (voir notre édition du 25 avril).
Hans Stutz note que le débat a pris une autre tournure lorsqu'on a appris que l'association culturelle turque d'Olten, qui exploite la mosquée de Wangen, arborait le drapeau des Loups Gris (extrémistes de droite turcs). Ulrich Schlüer, lui, réfute l'accusation de racisme: selon lui, les minarets sont une provocation politique et dépassent la liberté de croyance. Par ailleurs, le recensement des événements à caractère raciste fait apparaître de nombreuses discriminations à l'égard des Noirs, «en particulier de la part de la police» (vérification d'identité, fouilles). Il s'agit aussi de refus d'entrer dans des bars ou des boîtes, sous des prétextes divers. En revanche, les choses semblent s'être calmées concernant l'antisémitisme.
Les organisations contre le racisme ont répertorié l'an dernier en Suisse 87 événements, où dominent les attaques visant l'islam. Pour les discriminations, les Noirs ne sont pas en reste.
De Berne, François Nussbaum
L'Association des minorités de Suisse et la Fondation contre le racisme et l'antisémitisme ont recensé 87 «événements à caractère raciste» en Suisse l'an dernier. Un chiffre à peu près constant ces dernières années. Mais, selon Hans Stutz, auteur de cette chronologie annuelle, si les mécanismes demeurent (haine, exclusion), les représentations de «l'ennemi» changent.
Depuis une quinzaine d'années, dit-il, presque partout en Europe, «les musulmans sont entrés dans la ligne de mire des xénophobes et des racistes». Les discriminations qu'ils subissent - embauche, formation, logement - sont indépendantes de l'origine ethnique et de l'attitude religieuse, constate l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes.
Hans Stutz désigne clairement ceux qui, selon lui, ont lancé des campagnes racistes: les représentants UDC dans les parlements cantonaux et les comités constitués contre la construction de minarets. «Ces campagnes prétendent que l'islam veut dominer le monde et que les minarets sont le symbole de cet esprit de conquête territoriale», dénonce-t-il.
L'an dernier, précise-t-il, «le racisme à l'égard des musulmans est même devenu un thème central du discours des milieux nationalistes et conservateurs comme l'UDC et l'Asin (Action pour une Suisse indépendante et neutre)». Il cite notamment le conseiller national (UDC/ZH) Ulrich Schlüer, éditeur de la revue «Schweizerzeit» et de livres antimusulmans.
Ces milieux ont d'ailleurs formé le Groupe Egerkingen, du nom de la commune soleuroise où ils sont réunis pour coordonner l'opposition aux projets de minarets à Wangen et Langenthal. Il en est résulté le lancement d'une initiative populaire contre de telles constructions dans toute la Suisse: la récolte de signatures a démarré hier (voir notre édition du 25 avril).
Hans Stutz note que le débat a pris une autre tournure lorsqu'on a appris que l'association culturelle turque d'Olten, qui exploite la mosquée de Wangen, arborait le drapeau des Loups Gris (extrémistes de droite turcs). Ulrich Schlüer, lui, réfute l'accusation de racisme: selon lui, les minarets sont une provocation politique et dépassent la liberté de croyance. Par ailleurs, le recensement des événements à caractère raciste fait apparaître de nombreuses discriminations à l'égard des Noirs, «en particulier de la part de la police» (vérification d'identité, fouilles). Il s'agit aussi de refus d'entrer dans des bars ou des boîtes, sous des prétextes divers. En revanche, les choses semblent s'être calmées concernant l'antisémitisme.
Paysans et étrangers = meilleure intégration
Lire l'excellent article de Christian Pidoux dans agrihebdo
L'agriculture comme facteur d'intégration des immigrés à l'exemple du Groupe Suisses-étrangers de Moudon.
Ce samedi 21 avril à Moudon, a eu lieu la fête des enfants organisée depuis 2001 par le Groupe Suisses-étrangers. Le thème de cette année était la ferme et les paysans. A Moudon, les étrangers représentent 40% de la population. L'intégration est bonne, les problèmes de cohabition ont quasiment le statut d'exception confirmant la règle...
L'agriculture comme facteur d'intégration des immigrés à l'exemple du Groupe Suisses-étrangers de Moudon.
Ce samedi 21 avril à Moudon, a eu lieu la fête des enfants organisée depuis 2001 par le Groupe Suisses-étrangers. Le thème de cette année était la ferme et les paysans. A Moudon, les étrangers représentent 40% de la population. L'intégration est bonne, les problèmes de cohabition ont quasiment le statut d'exception confirmant la règle...
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La troublante actualité de la Suisse «Belle Epoque»
Lire l'éclairage d'Olivier Meuwly dans Le Temps - Eclairages
Olivier Meuwly, historien et commentateur politique, retrouve une fascinante ressemblance entre les thèmes politiques d'aujourd'hui et ceux qui hantaient la fin du XIXe siècle.
Olivier Meuwly, historien et commentateur politique, retrouve une fascinante ressemblance entre les thèmes politiques d'aujourd'hui et ceux qui hantaient la fin du XIXe siècle.
Des consulats suisses procèdent au relevé d'empreintes de demandeurs de visas
Lire l'article de Valérie de Graffenried dans Le Temps - Suisse
Dans une vingtaine de représentations, dont la liste est secrètement gardée, les demandeurs de visas sur lesquels plane un doute doivent donner leurs empreintes digitales. Pour qu'ils ne s'évaporent pas dans la nature.
Dans une vingtaine de représentations, dont la liste est secrètement gardée, les demandeurs de visas sur lesquels plane un doute doivent donner leurs empreintes digitales. Pour qu'ils ne s'évaporent pas dans la nature.
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