Sous le titre "Après les vacances, il est douteux que les têtes se seront refroidies", Denis Barrelet dans 24 Heures nous livre ses réflexions sur l'enjeu des votations du 24 septembre.
Denis Barrelet
Correspondant parlementaire
Si on a le coeur à la bonne place, il y a des choses qu’on ne dit pas. Même si c’est la vérité. On ne dit pas que la plus grande partie des personnes arrivées en Suisse en demandant l’asile cherche en réalité un emploi les tirant de la pauvreté. On ne dit pas qu’elles feront tout pour prolonger leur séjour, et que le meilleur moyen d’y arriver pour elles est de se présenter en Suisse sans papiers, sans souvenir de leur passé ni de leur origine.
On admet que les dealers et autres vrais criminels doivent vite quitter le pays. Mais pour le reste, il n’y a que des gens persécutés qui appellent la compassion, et une loi inique, votée par un Parlement sans scrupule.
Sous la bannière de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, un comité de droite s’est récemment présenté devant le public, cachant précisément une bonne partie de la réalité. Quand, parmi les plus audacieux critiques de la loi soumise au peuple le 24 septembre, on trouve l’ex-conseiller d’Etat Claude Ruey, grand inventeur de l’«exception vaudoise» à l’époque, on s’étonne. Tout ce qui a été pratiqué pour mettre en place cette «exception» - en favorisant la lenteur des décisions et de leur exécution - est redit d’une autre manière. Selon Claude Ruey, les citoyens convaincus par la révision sont les victimes du «plus grand mensonge».
Dès l’instant où on dit la réalité, l’argumentation devient différente. On découvre que rapidité ne signifie pas arbitraire et injustice, mais bonne application des principes fixés pour l’asile. La révision écarte ceux qui veulent faire durer leur séjour en Suisse alors qu’ils ne sont pas persécutés. Jusqu’ici ils obtenaient une prime au séjour prolongé s’ils prétendaient ne pas avoir de papiers. Enlever cette prime, favoriser ceux qui présentent des papiers qu’ils possèdent en réalité, ou qu’ils sont capables de se procurer rapidement, c’est un progrès normal. Etonnant de voir avec quelle rapidité un demandeur d’asile débouté retrouve la mémoire lorsqu’il souhaite épouser une Suissesse ou un Suisse, par exemple.
Remplacer l’assistance sociale par l’aide d’urgence est une mesure nécessaire si on veut que le séjour ne se prolonge pas à l’infini. Dire que l’on jette les gens à la rue et qu’on fabrique des sans-papiers n’est pas vrai. On peut le voir depuis avril 2004, quand la mesure a été introduite pour les demandeurs déboutés au terme de la procédure ordinaire. Plus de logement choisi, plus d’argent remis, c’est le signal: la Suisse n’a plus d’attrait pour ces personnes. Les départs deviennent soudain rapides.
La rapidité, c’est le maître mot d’un système correctement appliqué et qui crée la confiance dans le public. Une entrée en matière refusée à ceux qui n’ont pas de papiers serait inadmissible si la règle était absolue. Or elle ne l’est pas. Mais elle vise une part très importante de ceux qui jusqu’ici pouvaient profiter d’une loi lacunaire. Dans leur émoi, les milieux de gauche refusent aussi la loi sur les étrangers. Est-il inadmissible de pousser les ressortissants étrangers à faire venir leurs enfants en Suisse plus jeunes, pour faciliter leur intégration et leur recherche d’emploi, alors qu’on sait leurs difficultés lorsqu’ils découvrent la Suisse tard? Est-il inadmissible d’en finir avec les employeurs sans foi ni loi et de les punir sévèrement désormais lorsqu’ils embauchent des sans-papiers? Drôle de gauche. Voilà tout le débat de la reprise, après les vacances. On le souhaite réaliste.
Denis Barrelet
On admet que les dealers et autres vrais criminels doivent vite quitter le pays. Mais pour le reste, il n’y a que des gens persécutés qui appellent la compassion, et une loi inique, votée par un Parlement sans scrupule.
Sous la bannière de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, un comité de droite s’est récemment présenté devant le public, cachant précisément une bonne partie de la réalité. Quand, parmi les plus audacieux critiques de la loi soumise au peuple le 24 septembre, on trouve l’ex-conseiller d’Etat Claude Ruey, grand inventeur de l’«exception vaudoise» à l’époque, on s’étonne. Tout ce qui a été pratiqué pour mettre en place cette «exception» - en favorisant la lenteur des décisions et de leur exécution - est redit d’une autre manière. Selon Claude Ruey, les citoyens convaincus par la révision sont les victimes du «plus grand mensonge».
Dès l’instant où on dit la réalité, l’argumentation devient différente. On découvre que rapidité ne signifie pas arbitraire et injustice, mais bonne application des principes fixés pour l’asile. La révision écarte ceux qui veulent faire durer leur séjour en Suisse alors qu’ils ne sont pas persécutés. Jusqu’ici ils obtenaient une prime au séjour prolongé s’ils prétendaient ne pas avoir de papiers. Enlever cette prime, favoriser ceux qui présentent des papiers qu’ils possèdent en réalité, ou qu’ils sont capables de se procurer rapidement, c’est un progrès normal. Etonnant de voir avec quelle rapidité un demandeur d’asile débouté retrouve la mémoire lorsqu’il souhaite épouser une Suissesse ou un Suisse, par exemple.
Remplacer l’assistance sociale par l’aide d’urgence est une mesure nécessaire si on veut que le séjour ne se prolonge pas à l’infini. Dire que l’on jette les gens à la rue et qu’on fabrique des sans-papiers n’est pas vrai. On peut le voir depuis avril 2004, quand la mesure a été introduite pour les demandeurs déboutés au terme de la procédure ordinaire. Plus de logement choisi, plus d’argent remis, c’est le signal: la Suisse n’a plus d’attrait pour ces personnes. Les départs deviennent soudain rapides.
La rapidité, c’est le maître mot d’un système correctement appliqué et qui crée la confiance dans le public. Une entrée en matière refusée à ceux qui n’ont pas de papiers serait inadmissible si la règle était absolue. Or elle ne l’est pas. Mais elle vise une part très importante de ceux qui jusqu’ici pouvaient profiter d’une loi lacunaire. Dans leur émoi, les milieux de gauche refusent aussi la loi sur les étrangers. Est-il inadmissible de pousser les ressortissants étrangers à faire venir leurs enfants en Suisse plus jeunes, pour faciliter leur intégration et leur recherche d’emploi, alors qu’on sait leurs difficultés lorsqu’ils découvrent la Suisse tard? Est-il inadmissible d’en finir avec les employeurs sans foi ni loi et de les punir sévèrement désormais lorsqu’ils embauchent des sans-papiers? Drôle de gauche. Voilà tout le débat de la reprise, après les vacances. On le souhaite réaliste.