Libye - Quelque 160 migrants éthiopiens en situation irrégulière, qui étaient bloqués en Libye sans argent ni documents de voyage, bénéficient d'un programme de l'OIM d'aide au retour volontaire et à la réintégration.
Mardi, les 160 migrants sont montés à bord d'un charter dans la ville de Sebbha, au sud de la Libye, pour un vol de cinq heures vers Addis Abeba. A leur arrivée, ils ont été accueillis par le personnel de l'OIM et ont immédiatement reçu un soutien humanitaire, dont notamment une aide financière de 400 euros par personne pour permettre aux rapatriés de démarrer des activités génératrice de revenus.
« Comme tant d'autres, ces migrants bloqués se sont rendu compte qu'il n'avait pas d'avenir en Libye. Ils ont alors voulu rentrer chez eux mais ne pouvaient pas car ils n'avaient ni argent, ni papiers », explique Laurence Hart, chef de mission de l'OIM à Tripoli. « L'Ethiopie n'a pas de représentation diplomatique en Libye. L'OIM a donc aidé à organiser plusieurs visites consulaires, qui ont permis de fournir des papiers aux 160 migrants bloqués. »
Certains des migrants aidés par l'OIM ont confié qu'ils étaient arrivés en Libye après de périlleux voyages à travers le désert. Beaucoup ont déclaré qu'ils étaient en Libye depuis des années et qu'ils tentaient de subsister sans papiers ou d'économiser pour un autre dangereux périple en bateau en direction de l'Europe.
« De nombreux migrants ont déclaré se sentir honteux de rentrer chez eux sans rien, après avoir dépensé des milliers de dollars pour les réseaux de passeurs », explique Laurence Hart. « L'aide à la réintégration fournie par l'OIM les aide à surmonter leur échec et leur donne l'espoir d'avoir un avenir chez eux. »
Le programme de l'OIM d'aide au retour volontaire et à la réintégration est financé par l'Italie, le Royaume-Uni et la Commission européenne. Il est mené à bien en coopération avec les autorités libyennes et éthiopiennes.
Le programme, créé en juillet 2006 a aidé jusqu'ici plus de 3 800 migrants originaires d'Afrique et d'Asie, bloqués et souvent démunis, à retourner chez eux dans la dignité.
En raison de sa position géographique et ses frontières terrestres et maritimes quelque peu poreuses, la Libye est à la fois un pays de destination et un pays de transit pour les migrants en situation irrégulière. Ils sont attirés par la demande de travail non qualifié et par l'économie plus ou moins forte. Ils seraient ainsi plus d'un million dans ce cas.
Lu sur le site de l’OIM, Organisation internationale pour les migrations