samedi 26 août 2006

"Mon ami étranger" douze paroles de Fribourgeois

Lire dans le Temps la présentation d'un livre de témoignages sur les relations entre Fribourgeois et migrants
Ce livre met en scène des personnalités fribourgeoises qui témoignent de leur expérience au quotidien avec des migrants. Objectif: montrer que la coexistence est possible.

Sondage SSR

Selon les résultats de l'enquête commandée à l'institut gfs.bern et publiée par la SSR, si la votation avait lieu aujourd'hui, les Suisses accepteraient la révision de la loi sur l'asile par 54%. Parmi les personnes interrogées, 27% se sont prononcées contre et 19% étaient encore indécises.

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La part des indécis reste assez élevée, avec respectivement 19% pour l'asile et 18% pour les étrangers. Les Romands se démarquent en étant seulement 45% à soutenir la loi, contre 62 % pour les Suisses Italiens et 57 % pour les Alémaniques.
La révision de la loi est moins soutenue en Suisse romande


















Selon les résultats de l’enquête commandée à l’institut gfs.bern et publiée par la SSR hier, si la votation avait lieu aujourd’hui, les Suisses accepteraient la révision de la loi sur l’asile par 54%. Parmi les personnes interrogées, 27% se sont prononcées contre et 19% étaient encore indécises.Les résultats sont encore plus clairs concernant la nouvelle loi sur les étrangers: 59% de «oui», 23% de «non» et 18% d’indécis. La participation ne dépasserait pas les 36%, ce que gfs explique par le fait que le public ne s’est pas encore fait une opinion définitive. La Suisse romande est la seule région où le durcissement de la législation sur l’asile ne disposerait pas d’un soutien dépassant la majorité absolue: la révision ne l’emporterait que par 45% contre 29% d’avis contraire. La Suisse italienne - 62% de «oui» et 25% de «non» - et la Suisse alémanique - 57% de «oui» et 27% de «non» - se rangeraient davantage derrière le projet. (ATS)

Abus en matière ... de slogan



Dans la rubrique "Réflexions" du 24 Heures, la parole est donnée à M. Philippe Baud, qui analyse un slogan souvent entendu au cours de cette campagne et qui "l'agace tout particulièrement, tant il est perfide": Aider les vrais réfugiés!

L’INVITÉ
Philippe Baud, prêtre

Analyses tendancieu­ses, statistiques biai­sées, phrases perver­ses ne manquent pas dans un débat aussi tendu que celui qui concerne les lois sur l’asile et les étrangers. Parmi les slo­gans racoleurs, il en est un, trempé de bonne conscience, qui m’agace tout particulière­ment, tant il est perfide: Aider les vrais réfugiés! S’ilyena de vrais, c’est donc qu’il y en a de faux, et à moi qui ne suis pas du nombre – et n’en serai jamais – revient le droit d’en juger. Le tournant est pris en douceur, mais la vitesse une fois acquise, on peut se de­mander ce qu’il adviendrait d’un Etat où l’on s’entraîne­rait à distinguer les vrais ci­toyens des faux, les vrais Vau­dois des autres, les vrais chré­tiens, les vrais journalistes, les vrais travailleurs, les vrais ar­tistes, les vrais mâles, bref, les vrais tout-ce-que-vous-vou­drez, puisque vous vous tenez en dehors – cela va de soi – pour en décider. Tous les murs de séparation ne sont pas de béton, les plus décidés étant ceux de l’esprit. Confir­mation nous en est donnée par ces belles âmes emportées d’indignation victorienne « contre ceux qui abusent de notre tradition humanitaire ». Parlons-en!
Les religions ne sont donc pas seules à connaître des dérives apocalyptiques et sec­taires. Ceux qui pensent avoir de bonnes solutions pour le «développement durable» de l’humanitaire y succombent aussi bien, quand ils se lais­sent entraîner à définir un axe – du bien et du mal, fatale­ment – permettant de séparer l’humanité en deux groupes distincts: d’un côté les vrais, les purs, incarnant l’homme de demain, de l’autre les mas­ses corrompues et mensongè­res du vieil Adam.
Or la tradition chrétienne (puisque c’est elle, par la bande des sentiments et sans la nommer, que l’on convoque au débat) s’est toujours refu­sée à ce distinguo rédhibi­toire. Les paraboles du royaume de Dieu enseignent clairement que la séparation des brebis et des boucs ne saurait être prononcée tant que l’histoire déroule son cours, renvoyant donc chacun à rechercher en soi-même la part du vrai et du faux, du bon et du mauvais. Et comme il s’avère fort difficile de faire le tri en son propre jardin plus que dans le pré du voisin, avertissement est donné que l’on pourrait arracher le bon grain en prétendant ôter l’ivraie. Dans la Bible, le dis­cernement est considéré comme un don du Saint-Es­prit!
On admet, dans une dyna­mique du provisoire, que les meilleures volontés politiques ne peuvent avancer qu’au pas de choix toujours discutables et par conséquent discutés. Toute règle, même la plus gé­néreuse, connaît ses trans­gressions. Les gens de pouvoir sont exposés les premiers aux tentations: manipulation, corruption, dé­lits d’initiés. D’où l’honnê­teté et la rigu­eur requises. Reste que la tradition chré­tienne ne peut faire sienne une vision manichéenne de l’histoire, où la problémati­que se résumerait dans un conflit entre les forces du bien et du mal, dont elle serait mandatée à définir les frontiè­res. Il semble admis par tous que les Croisades n’aient pas été l’expression la plus trans­parente du message chrétien. Celui-ci souligne, au con­traire, que nous sommes les descendants d’«un araméen errant», tous «étrangers et voyageurs sur la terre». Dans la foulée, oserais-je dis­tinguer les vrais préjugés des faux?