vendredi 25 novembre 2011

Guatemala: Tecun Uman, antichambre du cauchemar mexicain pour les clandestins

Au moment où le crépuscule vient obscurcir les artères poussiéreuses du village guatémaltèque de Tecun Uman, Javier Castillo, un Salvadorien de 17 ans, se prépare discrètement à passer la frontière mexicaine pour poursuivre son périlleux voyage vers l'eldorado américain.

tecun uman

"Plusieurs membres de ma famille se trouvent aux Etats-Unis, ils m'ont aidé à financer le voyage. Maintenant, vu comme les choses se présentent, ça risque ne ne pas être évident d'y arriver", admet Javier, lucide quant aux multiples périls qui le guettent. Sur la rive du large fleuve Suchiate, qui marque la frontière entre les deux pays, les contrebandiers locaux facturent 10 quetzals (environ un euro) la traversée sur des barques de fortune faites de pneumatiques et de troncs d'arbre. Les "capitaines" consentent souvent à surcharger leurs embarcations pour limiter les voyages et augmenter leur bénéfice, s'exposant à un chavirage et au comité d'accueil de douaniers mexicains peu scrupuleux mais gourmands sur le rivage d'en face, à Ciudad Hidalgo.

Mais cette traversée n'est qu'un avant-goût des dangers à venir pour les quelque 140.000 clandestins qui tentent chaque année de gagner la frontière mexico-américaine, selon les estimations des autorités de Mexico. Parmi ces aventuriers, un sur sept tombe aux mains du crime organisé, affirme la Commission nationale mexicaine des droits de l'Homme. Au début, les cartels mexicains se contentaient de dépouiller les clandestins, mais plus récemment, les "narcos" ont trouvé le moyen d'obtenir des rançons de milliers de dollars auprès des familles des clandestins résidant aux Etats-Unis, ou à transformer leurs proies en "mules" pour convoyer de la drogue. D'autres encore moins chanceux sont vendus comme esclaves, les femmes étant en général forcées à se prostituer les hommes à travailler dans les champs. Il peut aussi arriver que certaines organisations, comme le cartel des "Zetas" aillent jusqu'à exécuter ceux qui refusent de rejoindre leurs rangs.

Si Javier ne tombe pas dans leurs mailles, ce seront probablement des propriétaires terriens sans scrupules ou des policiers corrompus qui se chargeront de les détrousser avant - au mieux - de les livrer aux autorités qui les expulseront. Aussi, avant d'entamer ce long périple à travers le Mexique, nombre d'entre eux reprennent leur souffle à Tecun Uman, un village chaud et humide d'apparence tranquille, qui porte le nom d'un héros national maya tué par les Espagnols au XVIe siècle.

Mais cette bourgade du nord-ouest du Guatemala recèle aussi de nombreuses menaces, car ces migrants sont mal vus par la population et se voient déjà exposés au crime organisé mexicain, dont les ramifications s'étendent dans toute l'Amérique centrale. "Tecun Uman est un petit village mais aussi un enfer. Ici les sans-papiers souffrent d'humiliations, sont attaqués, maltraités, frappés...", affirme à l'AFP le père Ademar Barilli, qui dirige un refuge pour clandestins ayant déjà abrité, depuis 1994, plusieurs dizaines de milliers d'entre eux, principalement des Salvadoriens et Honduriens.

Les "droits humains fondamentaux sont bafoués comme jamais et aucun responsable ne prend cette situation au sérieux. Une grand permissivité règne, c'est lamentable!", affirme le père Barilli, qui a déjà reçu plusieurs menaces d'organisations qui exploitent les clandestins. Son refuge représente une forme de havre de paix pour Edmundo Lopez, un Hondurien qui tente l'aventure pour la troisième fois... à l'âge de 65 ans. Pour lui, c'est "la nécessité (qui l')oblige à s'aventurer à tenter d'atteindre les Etats-Unis", faute de perspectives dans son pays frappé par la pauvreté et le chômage. "Les risques existent partout, et je ne crains pas qu'il m'arrive quoi que ce soit de grave au Mexique", assure celui qui vient du pays au taux d'homicide le plus élevé au monde. Cette nuit, Javier et Edmundo tenteront l'aventure ensemble, loin de l'oasis du père Barilli.

AFP

Nouvelle structure d'accueil pour demandeurs d'asile en Valais

Une structure d'accueil pour requérants d'asile sera ouverte dès jeudi en Valais à Vernamiège en remplacement de celle des Collons. La commune du Mont-Noble, dont fait partie Vernamiège, est déçue d'avoir été mise devant le fait accompli et cela dans un délai très court.

Le centre de Vernamiège accueillera environ 60 personnes (principalement des familles) qui auront préalablement été hébergées dans un foyer de premier accueil. "Une école est prévue sur place pour les enfants mais ils ne seront pas intégrés au centre scolaire de Nax", a précisé le président de la commune du Mont-Noble.

"Le bâtiment qui servira de centre d'accueil pour requérants est utilisé en qualité de colonie. On devra donc contacter tous les groupes qui ont réservé pour la saison de ski", a-t-il ajouté.

Moins qu'en 2009

Le nombre de candidats à l'asile attribués par la Confédération ne cesse d'augmenter, a indiqué l'Etat du Valais. A mi-novembre, leur nombre s'élevait en Valais à 1684, contre 1540 pour la même période de 2010, soit une hausse de 9%. Ces chiffres restent toutefois inférieurs à ceux des années 2008 (1768) et 2009 (1706).

Le Département valaisan de la sécurité, des affaires sociales et de l'intégration recherche un autre lieu d'accueil pour les célibataires. La Confédération attribue au Valais 3,9% des requérants d'asile qui sortent des centres fédéraux d'enregistrement et de procédure.

ATS

Auschwitz: le cliché douteux d'un prof vaudois suscite la polémique

Un enseignant vaudois publie sur son mur Facebook un cliché où il pose tout sourire devant l’entrée de l’ancien camp de concentration, en brandissant un paquet de «nasi goreng».

bernard junod

Tout le monde ne partage pas le même humour. Et certaines blagues desservent parfois leur auteur. Bernard Junod, professeur dans le canton de Vaud, a jugé amusant de se faire photographier devant le tragiquement célèbre «Arbeit macht  frei» d’Auschwitz, un paquet de «nasi goreng» à la main, ont révélé hier les sites du Matin.ch et du Temps.ch.

Le jeune homme, également politicien au sein du Mouvement Citoyens Vaudois, a effectué son «gag», alors qu’il participait mercredi à une visite de formation organisée chaque année par la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD). La découverte d’Auschwitz se faisait en compagnie de 120 enseignants et 60 élèves,

Pointé du doigt par la CICAD, Bernard Junod a présenté ses excuses hier, notamment via son mur Facebook. Et en cas de nécessité, il affirme être prêt à prendre la plume pour demander pardon.

Mais le trentenaire devra aussi se justifier auprès du directeur général de l’Enseignement obligatoire vaudois, Alain Bouquet, qui affirme vouloir ouvrir une procédure contre lui. Celui-ci risque, dans le pire des cas, le licenciement.

L’enseignant, explique dans le Matin.ch qu’il s’agissait «d’une grosse déconnade» et qu’il «n’y avait aucune volonté de profaner quoi que ce soit.» Il justifie l’innocence de son geste, en affirmant avoir une grand-mère juive et en insistant sur le fait qu’il n’a rien contre le peuple juif. Reste que le peu subtil jeu de mot sauce «nasi goreng» peut laisser pour certains un goût amer.

24 Heures