L'article de Aline Andrey dans 24heures sur une affaire dont le SAJE se serait bien passé :
Un Congolais a été condamné pour usure et tentative d’usure à 5 mois de prison avec sursis.
Le Tribunal d’arrondissement de Lausanne a condamné un Congolais tenant un bureau d’aide juridique dans la capitale vaudoise, du nom de Planète réfugiée, à «cinq mois d’emprisonnement avec sursis pendant trois ans pour usure, tentative d’usure et contravention à la loi sur la représentation des parties ». C’était le 16 février dernier. L’affaire a été instruite dès 2003.
Le Service d’aide juridique aux éxilé-e-s (SAJE) à Lausanne avait dénoncé son ancien collaborateur bénévole et l’avait immédiatement licencié en apprenant qu’il proposait ses services moyennant des sommes importantes. Les témoins sont, depuis, rentrés dans leur pays d’origine, pour la plupart au Kosovo. Restent des témoignages écrits: «Il demandait 8000 francs. Il disait que c’était pour obtenir un permis F. Nous sommes tombés d’accord sur la somme de 2000 francs à payer le lendemain, et le reste après.» L’homme, lui-même réfugié statutaire, s’était, en outre, décrété avocat lors d’une procédure pénale à l’encontre d’un requérant d’asile d’où sa «contravention à la loi sur la représentation des parties».
Suite au jugement, le condamné n’a pas fait recours. Aujourd’hui, son office à Lausanne est fermé, mais des personnes seraient encore en procédure pour tenter de récupérer leur argent. Il ne serait toutefois pas le seul à sévir dans ce domaine. Plusieurs individus sont soupçonnés par les milieux de l’asile, à Lausanne et à Vallorbe, de promettre l’obtention d’un permis contre des coûts de procédure qui se chiffrent en milliers de francs. A titre comparatif, le SAJE demande entre 80 et 200 francs pour un recours.
«Il est arrivé que ces personnes viennent chercher leurs clients au bas des escaliers du SAJE, explique sa directrice Chantal Varrin. Il est vrai que nous devons être clairs avec les requérants qui viennent nous demander de faire un recours. Nous refusons si nous estimons qu’il est voué à l’échec. Celui qui arrive derrière peut profiter de la faiblesse du requérant. Celui-ci, fragilisé, risque ainsi d’être victime d’abus. Le recours est, en effet, une procédure administrative, qui permet à n’importe qui d’être mandataire.»