mardi 18 avril 2006

Il faisait payer le prix fort à des requérants d’asile

L'article de Aline Andrey dans 24heures sur une affaire dont le SAJE se serait bien passé :

Un Congolais a été condamné pour usure et tentative d’usure à 5 mois de prison avec sursis.

Le Tribunal d’arrondissement de Lausanne a condamné un Con­golais tenant un bureau d’aide juridique dans la capitale vau­doise, du nom de Planète réfu­giée, à «cinq mois d’emprison­nement avec sursis pendant trois ans pour usure, tentative d’usure et contravention à la loi sur la représentation des par­ties ». C’était le 16 février dernier. L’affaire a été instruite dès 2003.

Le Service d’aide juridique aux éxilé-e-s (SAJE) à Lausanne avait dénoncé son ancien colla­borateur bénévole et l’avait im­médiatement licencié en appre­nant qu’il proposait ses services moyennant des sommes impor­tantes. Les témoins sont, de­puis, rentrés dans leur pays d’origine, pour la plupart au Kosovo. Restent des témoigna­ges écrits: «Il demandait 8000 francs. Il disait que c’était pour obtenir un permis F. Nous sommes tombés d’accord sur la somme de 2000 francs à payer le lendemain, et le reste après.» L’homme, lui-même réfugié statutaire, s’était, en outre, dé­crété avocat lors d’une procé­dure pénale à l’encontre d’un requérant d’asile d’où sa «con­travention à la loi sur la repré­sentation des parties».

Suite au jugement, le con­damné n’a pas fait recours. Aujourd’hui, son office à Lau­sanne est fermé, mais des per­sonnes seraient encore en pro­cédure pour tenter de récupérer leur argent. Il ne serait toute­fois pas le seul à sévir dans ce domaine. Plusieurs individus sont soupçonnés par les milieux de l’asile, à Lausanne et à Val­lorbe, de promettre l’obtention d’un permis contre des coûts de procédure qui se chiffrent en milliers de francs. A titre com­paratif, le SAJE demande entre 80 et 200 francs pour un re­cours.

«Il est arrivé que ces person­nes viennent chercher leurs clients au bas des escaliers du SAJE, explique sa directrice Chantal Varrin. Il est vrai que nous devons être clairs avec les requérants qui viennent nous demander de faire un recours. Nous refusons si nous estimons qu’il est voué à l’échec. Celui qui arrive derrière peut profiter de la faiblesse du requérant. Celui-­ci, fragilisé, risque ainsi d’être victime d’abus. Le recours est, en effet, une procédure admi­nistrative, qui permet à n’im­porte qui d’être mandataire.»