Réflexion sur l'exode irakien, de Catherine Morand, journaliste, dans les pages du Matin Dimanche, réflexion qui stimule la nôtre, quant à notre sens de l'accueil
C'est l'exode le plus important de puis la Seconde Guerre mondiale. Depuis les débuts de l'occupation de l'Irak par les troupes américaines en mars 2003, ce sont plus de 4 millions de personnes, soit un Irakien sur sept, qui ont été contraintes à un exil à l'intérieur du pays ou à l'étranger. Et chaque jour, quelque 2000 personnes continuent à passer la frontière pour chercher refuge en Jordanie ou en Syrie voisine, un pays qui a déjà accueilli à lui seul près d'un million et demi de réfugiés irakiens.
Depuis 2003, la population de Damas, la capitale syrienne, a plus que doublé. Dans certains quartiers, on n'entend plus que l'accent irakien. Les loyers ont grimpé parfois de près de 300%, les hôpitaux et les écoles sont pris d'assaut. Pour tenter de scolariser le maximum d'enfants irakiens, les classes comptent désormais jusqu'à 50 élèves, avec un roulement de deux groupes différents par demi-journée. Mais est-ce bien raisonnable que ce soient la Syrie et la Jordanie, qui, après avoir déjà absorbé l'exode des Palestiniens, aient de nouveau à supporter pratiquement seuls et sans aide extérieure le poids de plus de deux millions de réfugiés, alors que ces deux pays ne portent aucune responsabilités dans ce désastre ?
L'actrice américaine Angelina Jolie, qui était la semaine dernière sur la frontière entre l'Irak et la Syrie, a dû se sentir bien seule pour tenter d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ce flux continu d'hommes, de femmes et d'enfants traumatisés, souvent blessés, tentant d'échapper à la pire guerre actuellement en cours dans le monde. Ses collègues de Hollywood, George Clooney en tête, semblent en effet davantage préoccupés par le Darfour et la dénonciation du régime de Khartoum, soutenu par les Chinois, que par les conséquences d'une guerre atroce, dans laquelle les Etats-Unis et le Royaume-Uni portent une responsabilité écrasante.
Mais c'est là tout le paradoxe. Les Etats-Unis, depuis le début du conflit, occultent ou cherchent à minimiser leur responsabilité dans cet exode sans fin et, comme les autres pays occidentaux, hormis la Suède, se montrent très réticents à accueillir sur leur sol des réfugiés irakiens. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés a beau tempêter, répéter qu'il est inadmissible que ces généreux pays que sont la Syrie et la Jordanie portent seuls ce lourd fardeau et soient livrés à eux-mêmes pour gérer une crise si importantes, rien n'y fait: les pays européens et nord-américains restent sourds aux appels visant à apporter un appui financier aux pays qui ploient sous le poids de centaines de milliers de réfugiés irakiens.
Depuis 2003, la population de Damas, la capitale syrienne, a plus que doublé. Dans certains quartiers, on n'entend plus que l'accent irakien. Les loyers ont grimpé parfois de près de 300%, les hôpitaux et les écoles sont pris d'assaut. Pour tenter de scolariser le maximum d'enfants irakiens, les classes comptent désormais jusqu'à 50 élèves, avec un roulement de deux groupes différents par demi-journée. Mais est-ce bien raisonnable que ce soient la Syrie et la Jordanie, qui, après avoir déjà absorbé l'exode des Palestiniens, aient de nouveau à supporter pratiquement seuls et sans aide extérieure le poids de plus de deux millions de réfugiés, alors que ces deux pays ne portent aucune responsabilités dans ce désastre ?
L'actrice américaine Angelina Jolie, qui était la semaine dernière sur la frontière entre l'Irak et la Syrie, a dû se sentir bien seule pour tenter d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ce flux continu d'hommes, de femmes et d'enfants traumatisés, souvent blessés, tentant d'échapper à la pire guerre actuellement en cours dans le monde. Ses collègues de Hollywood, George Clooney en tête, semblent en effet davantage préoccupés par le Darfour et la dénonciation du régime de Khartoum, soutenu par les Chinois, que par les conséquences d'une guerre atroce, dans laquelle les Etats-Unis et le Royaume-Uni portent une responsabilité écrasante.
Mais c'est là tout le paradoxe. Les Etats-Unis, depuis le début du conflit, occultent ou cherchent à minimiser leur responsabilité dans cet exode sans fin et, comme les autres pays occidentaux, hormis la Suède, se montrent très réticents à accueillir sur leur sol des réfugiés irakiens. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés a beau tempêter, répéter qu'il est inadmissible que ces généreux pays que sont la Syrie et la Jordanie portent seuls ce lourd fardeau et soient livrés à eux-mêmes pour gérer une crise si importantes, rien n'y fait: les pays européens et nord-américains restent sourds aux appels visant à apporter un appui financier aux pays qui ploient sous le poids de centaines de milliers de réfugiés irakiens.