L'organisation internationale Human Rights Watch a dénoncé le recours à la torture et les mauvais traitement contre les migrants illégaux en Ukraine, tout en critiquant le laxisme de l'Union européenne sur la question, dans un rapport publié aujourd'hui.
"En Ukraine, beaucoup de migrants sont soumis à un traitement inhumain (par) les garde-frontière et de la police", accuse ce rapport basé sur les interviews de 161 clandestins, réfugiés et chercheurs d'asile, selon un communiqué de HRW. "Certains migrants ont raconté comment des fonctionnaires les ont torturés, y compris avec des électrochocs", d'autres ont dit avoir été "battus ou privés de nourriture", déclare l'ONG, mettant en cause "l'incapacité ou l'absence de volonté" de Kiev de contrer ce problème.
Frontalier de l'UE, ce pays sert de point de passage important pour les migrants d'origine africaine et asiatique en route vers l'Europe. De nombreux clandestins sont ainsi interpelés à la frontière entre l'Ukraine et ses voisins européens. Un accord de réadmission en vigueur entre Kiev et Bruxelles permet également aux membres de l'UE de renvoyer des migrants appréhendés sur leur territoire vers cette ex-république soviétique.
"Des Etats de l'UE renvoient ces personnes en Ukraine où elles sont confrontées aux abus", s'alarme HRW. L'ONG a appelé Bruxelles à "suspendre" l'accord de réadmission avec Kiev jusqu'à ce que la situation s'améliore. Ce document "ne libère pas les Etats membres de l'UE de leurs obligations (...) de fournir l'accès à l'asile et de ne pas renvoyer les gens là où ils sont confrontés à la torture ou aux mauvais traitement", souligne HRW.
AFP et le Figaro