mercredi 26 septembre 2007
Les Etats rejettent les naturalisations par les urnes définitives
Un refus de naturalisation doit être motivé, même en cas de votation populaire sur la demande d'un candidat au passeport suisse. Fort de cet avis, le Conseil des Etats a recommandé le rejet de l'initiative de l'UDC par 28 voix contre 7.
La Chambre des cantons a jugé que le contre-projet indirect qu'elle a élaboré est plus à même de clarifier la procédure tout en respectant l'Etat de droit. Celui-ci autorise l'octroi de la nationalité suisse par le peuple à la condition que les refus soient motivés et puissent faire l'objet d'un recours. Le texte des démocrates du centre, baptisé "pour des naturalisations démocratiques", demande pour sa part que les décisions soient définitives.
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Moins d’Etat, c’est moins de sécurité
«Immigration et sécurité», pour Pierre-Yves Maillard, ces thèmes sont au centre des préoccupations du Parti socialiste.
- L’UDC aborde un certain nombre de thèmes préoccupants que l’ensemble du sérail politique, la gauche inclus, n’a pas voulu aborder.
- Il y a pourtant une volonté… Nous avons toujours dit que la question de l’immigration toute seule n’avait pas de sens. Il fallait l’intégrer dans la question économique. Peut-être que nous n’avons pas bien su expliquer. En réalité, stigmatiser les étrangers ne résout pas les problèmes. On a pu voir dimanche soir à la TV française que des Suisses étaient impliqués dans un réseau de prostitution juvénile en République dominicaine. Face à cette situation comment devraient se comporter les autorités dominicaines? Faire une campagne d’affiche massive pour expliquer qu’il faut expulser les Suisses et leurs familles au moindre délit. Ou diligenter une enquête ciblée sur le réseau de prostitution et le démanteler. En l’occurrence, en Suisse, on a systématiquement la première réponse. On voit que la prostitution se développe, le trafic de drogue explose, le trafic de cocaïne explose. Que fait le ministre de la sécurité et de la justice à qui on a confié la tâche de lutter contre le crime organisé? Il soutient une campagne d’affichage et une énième révision de la Constitution ou de la loi sur l’asile et sur les étrangers. Alors qu’on l’a déjà révisé 4 ou 5 fois et que cela n’a strictement aucun effet sur le terrain. Les problèmes existent: on les voit, et il ne faut surtout pas les minimiser. Agissons. Mais arrêtons de faire comme si les 1,7 million d’étrangers qui vivent dans ce pays, ceux qui travaillent dans la fouille dans nos chantiers en pleine ville de Lausanne, ceux qui travaillent dans les sous-sols du CHUV, ceux qui nettoient les toilettes des EMS et s’occupent de nos personnes âgées, arrêtons de faire comme si c’était ceux-là qui étaient responsables de l’incurie de nos autorités à résoudre des problèmes réels. (...)
- Si la sécurité est un problème central, pourquoi le PS ne s’en empare-t-il pas? Il pourrait briguer ce département au Conseil fédéral?
- Pour le PS, les questions sociales et la question du service public sont prioritaires. Elles ont d’ailleurs un impact sur la question de la sécurité. Et on a surtout l’impression, ces quatre années, que nos conseillers fédéraux ont dû avoir une politique défensive. Dans la question du service public, M. Leuenberger a surtout évité qu’il y ait une action agressive, néolibérale, menée par l’UDC. Et la politique étrangère, c’est important. C’est aussi l’image de la Suisse dans le monde. Dans le débat public, le PS doit commencer à avoir une position rationnelle. Ruth Metzler, pour la sécurité, avait une approche équilibrée. Elle ne confondait pas les étrangers et les criminels. On avait une ministre qui disait les étrangers nés ici et qui ne posent pas de problème ont le droit à une naturalisation facilitée. En même temps, elle développait un ministère public pour pouvoir lutter contre le crime organisé. Ensuite, vous avez l’inverse! La mise en cause de la naturalisation facilitée, la critique des étrangers, avec dans le fond, un discours qui dit pour mieux lutter contre le crime, il faut éviter de naturaliser. C’est le message de l’UDC. Or si on veut lutter contre la criminalité des étrangers, il faut lutter contre le crime. Pour cela, il faut des moyens policiers, d’investigation, de poursuite pénale et de sanction. Et les étrangers qui ne sont pas des criminels, il faut les intégrer. (...)