vendredi 7 octobre 2005
Durcissement de la politique d'asile en contradiction avec le message de l'Evangile ?
Cette question a été posée sur le site de questions/réponses des Eglises réformées romandes.
Lire la réponse de Maurice Gardiol sur le site Questiondieu.com
Quand Rambo défend son blockhaus
Camille Krafft, journaliste à 24heures a été marquée par la dûreté du dispositif de sécurité mis en place à l'entrée du centre FAREAS de la rue du Simplon, à Lausanne.
On imagine un foyer d’accueil, qui abriterait des âmes angoissées par un renvoi programmé. Et l’on tombe sur un blockhaus, gardé par d’intraitables molosses. Au centre Fareas de la rue du Simplon, à Lausanne, on ne plaisante pas avec la circulation des personnes. «Les visites sont interdites», lâche l’agente de sécurité à l’entrée.
Et peu importe que le monsieur chez qui l’on se rend ait les cuisses maigres comme des poignets, après un mois sans man-ger. «Voyez, il a réussi à descendre», confirme Rambo*, responsable de la sécurité, en voyant sortir sur le perron la silhouette émaciée. Mais notre gréviste de la faim peine à respirer, et nous souhaitons monter dans sa chambre. Pour les agents, pas question. Jointe par téléphone, Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication pour la Fareas, nous donne finalement l’autorisation d’entrer. Les portes du bunker s’ouvrent, à contrecoeur. Gagné? Que nenni.
Encore faut-il contrôler nos identités. Et là, patatras! Non seulement le second visiteur n’a pas ses papiers, mais il ne fait qu’assister à l’interview en tant que membre d’une association bouddhiste. Quel culot. «Vous n’avez pas joué cartes sur table. Je ne peux pas vous faire confiance», reproche le responsable de sécurité sur un ton militaro-solennel. Comme toute trahison mérite punition, le visiteur en question est refoulé: seule la journaliste pourra monter.
Interpellé, Rambo se ravise, accorde quinze minutes d’entretien, puis concède trois quarts d’heure en faisant les gros yeux. Les visiteurs comprennent qu’ils n’ont qu’à bien se tenir. Un mot d’ordre dans les centres Fareas? Non, selon Emmanuelle Marendaz Colle: «Ce centre accueille des requérants frappés de non-entrée en matière, dont les conditions de séjour sont un peu plus restrictives. C’est un lieu sensible, car situé derrière la gare. Nous voulons éviter les allées et venues inutiles, le trafic de drogue et le squat. Les visites ne sont donc pas autorisées. Le responsable de la sécurité, qui n’est pas sur place en général, a peut-être fait un peu d’excès de zèle. Ce n’est pas dans la politique de la Fareas d’empêcher la presse et les associations de faire leur tra-vail.»
On imagine un foyer d’accueil, qui abriterait des âmes angoissées par un renvoi programmé. Et l’on tombe sur un blockhaus, gardé par d’intraitables molosses. Au centre Fareas de la rue du Simplon, à Lausanne, on ne plaisante pas avec la circulation des personnes. «Les visites sont interdites», lâche l’agente de sécurité à l’entrée.
Et peu importe que le monsieur chez qui l’on se rend ait les cuisses maigres comme des poignets, après un mois sans man-ger. «Voyez, il a réussi à descendre», confirme Rambo*, responsable de la sécurité, en voyant sortir sur le perron la silhouette émaciée. Mais notre gréviste de la faim peine à respirer, et nous souhaitons monter dans sa chambre. Pour les agents, pas question. Jointe par téléphone, Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication pour la Fareas, nous donne finalement l’autorisation d’entrer. Les portes du bunker s’ouvrent, à contrecoeur. Gagné? Que nenni.
Encore faut-il contrôler nos identités. Et là, patatras! Non seulement le second visiteur n’a pas ses papiers, mais il ne fait qu’assister à l’interview en tant que membre d’une association bouddhiste. Quel culot. «Vous n’avez pas joué cartes sur table. Je ne peux pas vous faire confiance», reproche le responsable de sécurité sur un ton militaro-solennel. Comme toute trahison mérite punition, le visiteur en question est refoulé: seule la journaliste pourra monter.
Interpellé, Rambo se ravise, accorde quinze minutes d’entretien, puis concède trois quarts d’heure en faisant les gros yeux. Les visiteurs comprennent qu’ils n’ont qu’à bien se tenir. Un mot d’ordre dans les centres Fareas? Non, selon Emmanuelle Marendaz Colle: «Ce centre accueille des requérants frappés de non-entrée en matière, dont les conditions de séjour sont un peu plus restrictives. C’est un lieu sensible, car situé derrière la gare. Nous voulons éviter les allées et venues inutiles, le trafic de drogue et le squat. Les visites ne sont donc pas autorisées. Le responsable de la sécurité, qui n’est pas sur place en général, a peut-être fait un peu d’excès de zèle. Ce n’est pas dans la politique de la Fareas d’empêcher la presse et les associations de faire leur tra-vail.»
NEM : grève de la faim à Lausanne
Camille Kraft a pu accéder à un requérant Tibétain apatride frappé d'un NEM et qui est au bout du rouleau...
«Je ne veux pas pense que c’est qu’on un suicide »Il garde une main appuyée sur sa hanche gauche, comme pour soulager ce corps qui le brûle de l’intérieur. Tenzin Palden Tongsheyakte a mal, mais ne ressent plus la faim. Assis dans sa chambre du centre Fareas, à la rue du Simplon, le jeune homme de 35 ans murmure son histoire d’un souffle court. Com-ment il a arrêté de manger il y a un mois, parce qu’il ne veut pas «retourner là-bas». «Je n’ai pas de pays. Il faut m’aider», répète obstinément ce Tibétain, né en exil en Inde.
En Suisse depuis 2003, le requérant d’asile a été frappé d’une décision de non-entrée en matière (NEM) par les autorités fédérales. En avril, il a déposé une demande de réexamen auprès de l’Office fédéral des migrations. Depuis lors, Tenzin attend. Mais le temps est long, trop long. Alors le jeune immigré a cessé de s’alimenter. «Cet été, il n’a pas supporté qu’on écrive sur son permis «en attente de renvoi»», explique Alain Plat-tet, secrétaire de l’association bouddhiste Ewam, qui tente de venir en aide au Tibétain. A bout de forces, ce dernier a été conduit à l’Hôpital psychiatrique de Cery, d’où il est ressorti il y a quelques jours, toujours aussi déterminé à continuer sa grève de la faim.
Si Tenzin ne veut pas retourner dans le sud de l’Inde, c’est parce qu’il n’a rien à lui là-bas. «J’ai attendu des années pour avoir un champ. Et lorsque j’ai enfin pu semer, on m’a tout volé», lâche le jeune homme en fixant ses mains d’un air hagard. «Il y a beaucoup de non-dits sur la situation des exilés tibétains en Inde. Non seulement ils sont très pauvres, mais ils n’ont aucun droit. L’impossibilité de se procurer des médicaments de base a par exemple coûté la vie à une partie de sa famille», assure Alain Plattet.
Paradoxe. Tenzin risque d’être renvoyé, mais pourrait bien ne pas être accepté par l’Inde, dont il n’a pas acquis la nationalité. Il n’a d’ailleurs aucun passeport. L’attente, avec pour uniques ressources l’aide d’urgence, menace de durer. Alors, le jeune immigré oscille, entre l’envie de se battre pour aider sa famille, et la tentation de tout laisser aller.
Dans la petite chambre aux volets fermés, une photo du dalaï-lama et un exemplaire du Nouveau Testament. Boudd-histe de naissance et protestant de coeur, Tenzin cherche une réponse à son tourment. «C’est la foi qui m’aide à résister. Si je meurs, je ne veux pas que les gens pensent que c’est un suicide. C’est Dieu qui décide.
On s'acharrne sur ces requérants
Yann Pauchard dans Le Matin est allé interviewé Serge Melly, le député radical autour de la motion qui demande l'arrêt des mesures de contraintes à l'égard des 523.
Serge Melly persiste et signe. Malgré les virulentes critiques de son parti, le député radical continue de se battre pour sa motion en faveur des fameux «523» requérants vaudois. Son texte, accepté en juillet par le Grand Conseil, exige la suspension des renvois forcés. Promise pour septembre, la réponse du Conseil d'Etat se fait cependant attendre. Elle est même repoussée après les vacances d'octobre. Pendant ce temps, les arrestations se poursuivent. Alors, l'agriculteur, syndic de Crassier, s'insurge.
Jean-Claude Mermoud n'a toujours pas répondu à votre motion...
Je suis déçu. Non pas pour moi, mais pour ces requérants. C'est une période douloureuse, entre espoir et convocation au Service de la population, voire détention au centre de Frambois. D'un autre côté, ce retard démontre que ma motion est pertinente et qu'elle ne peut pas être écartée d'un revers de la main.
Cette lenteur n'est-elle pas due à la difficulté juridique de votre motion qui demande au canton de désobéir à Berne?
Peut-être. Mais Jean-Claude Mermoud a déclaré qu'il pourrait demander à Berne de faire une exception pour les femmes kosovares isolées. Alors pourquoi n'est-ce pas possible pour les autres? Ils ne sont plus que 270. Je crois qu'on s'acharne sur ces gens pour faire un exemple.
Que voulez-vous dire au Conseil d'Etat?
Qu'il réponde positivement à ma motion. Au-delà du débat juridique, mon texte a le mérite de proposer une solution, pas seulement pour les requérants, mais aussi pour le canton. Nous nous ridiculisons dans cette affaire, qui nous a déjà coûté trop de temps et d'argent.
En cas d'échec, n'aurez-vous pas fait que de donner de faux espoirs?
C'est possible. Mais, de toute façon, ces gens ne rentreront pas de leur plein gré. Même les départs dits «volontaires» n'ont été signés que de guerre lasse.
Comment vivez-vous les attaques du président de votre parti, Claude-André Fardel?
Ces critiques ne me font ni chaud ni froid. Notre président pense que le parti doit être uni pour être fort. Moi, je crois que le génie radical tient au fait que chacun peut exprimer son opinion.
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