samedi 24 février 2007

Indispensables kosovars

Lire l'éditorial d'Alain Jeannet dans l'hebdo
Les faits divers sont souvent un formidable thermomètre social. Mais, parfois, ils brouillent la compréhension, renforcent les préjugés et poussent aux généralisations abusives. C’est le cas de la rixe de Monthey et du viol collectif de Seebach. Comme le montre le chef de la Sûreté neuchâteloise Olivier Guéniat dans un livre à paraître en mai, les jeunes originaires des Balkans ne commettent en effet pas plus de délits que les Suisses ou les autres étrangers. Et le criminologue d’ajouter: «L’exclusion que prônent les populistes fait mouche sur un plan électoraliste, mais c’est un leurre sur un plan opérationnel. L’UDC poursuit là un projet de non-société.»

Le hic, c’est que la communauté balkanique en Suisse comme d’ailleurs nos relations avec l’ex-Yougoslavie, et en particulier le Kosovo, restent mal connues. Il nous manque la mémoire des faits historiques. On oublie de rappeler que les entreprises helvétiques sont allées chercher dans cette région les saisonniers qu’elles ne trouvaient plus en Italie ou en Espagne, dès le milieu des années 60. On perçoit mal le rayonnement et les richesses de leurs cultures. Et l’on semble ignorer que les 230 000 ressortissants albanophones veulent, dans leur majorité, s’intégrer chez nous. C’est une réalité: ils sont là pour rester. (Lire l’enquête pilotée par Daniel Audétat.)

Le Kosovo, 27e canton suisse? Cette question, posée en couverture de notre magazine peut paraître saugrenue. Elle s’explique par l’importance de la communauté albanophone en Suisse, par les liens tissés de longue date avec l’aire balkanique, mais aussi par l’engagement de la Suisse sur place. Cheffe du Bureau de liaison suisse à Pristina, Yvana Enzler résume: «Notre politique extérieure au Kosovo, c’est de la politique intérieure.» Micheline Calmy-Rey ne dit pas autre chose quand elle affirme: «Nous travaillons à préserver notre prospérité en agissant au Kosovo.» (Lire le reportage d’Yves Steiner dans notre prochaine édition.)

La Suisse investit beaucoup de moyens dans la région pour améliorer une situation calamiteuse. Elle pourrait sans doute faire plus encore. Ce qui ne doit pas, dans le même temps, nous empêcher d’améliorer l’inté gration des Kosovars établis en Suisse. Nous avons tout à y gagner. Parions que, dans dix ou vingt ans, les poussées de xénophobie dont souffrent les jeunes originaires des Bal-kans nous sembleront incompréhensibles. En Europe, en Russie, outre-Atlantique et même dans une bonne partie de l’Asie, le vieillissement de la population aura enfin été identifié comme un risque majeur et l’on déploiera toutes les astuces pour attirer chez soi le plus grand nombre de migrants possible. Les sociétés les plus fortes et les plus riches? Celles qui auront su s’armer pour la bataille de l’intégration et de la démographie.

De réfugié politique à star du foot

Lire l'article du Journal du Jura en ligne - Votre source pour des nouvelles
Après Vardanyan, un autre ancien joueur du FC Aarau débarque à la Gurzelen: David Opango. Le demi défensif burundais âgé de 28 ans? C'est 10 ans d'expérience au plus haut niveau en Suisse!
FREDERIC LOVIS

Les dirigeants du FCB auront-ils la main aussi heureuse en enrôlant Opango qu'en ayant mis sous contrat Vardanyan? Seul l'avenir le dira. Toujours est-il qu'en posant le grappin sur un footballeur de cette envergure, ils apportent une nouvelle preuve de leurs ambitions.
Le parcours réalisé jusqu'à présent en championnat, la manière dont l'entraîneur professionnel Dieter Münstermann manie la baguette et, désormais, l'arrivée de l'expérimenté milieu de terrain poussent à l'optimisme. D'autant qu'un second renfort de choix devrait être annoncé avant la reprise du championnat, le 10 mars à Zofingue.
«Avec David et en comptant l'intégration du junior Kastriot Sheholli dans le contingent de la 1re équipe, j'ai 19 joueurs pour entamer le 2e tour, dénombre Münstermann. Il m'en manque un pour être complet. Mais nous n'engagerons pas n'importe qui! Je reste en contact avec plusieurs joueurs de Super et de Challenge League ne possédant pas de contrat.»
Vous en conviendrez: tout porte à croire que le champion de Suisse 1947 pourra revivre, en juin, les finales de promotion. Histoire d'essayer de retrouver, pour la 3e année de suite, une catégorie de jeu plus en adéquation avec le passé glorieux du club et le potentiel que peut dégager la 10e plus grande ville de Suisse en terme de population.
David Opango n'a pas posé son baluchon à la Gurzelen par hasard. Il n'entrait plus dans les plans du nouveau duo d'entraîneurs du FC Aarau, Komornicki-Zahner. L'ambition affichée par le club de 1re ligue et le fait de connaître Vardanyan et Münstermann (assistant d'Andy Egli durant une saison et demie à... Aarau) ont poussé le milieu de terrain à accepter le challenge.
Ses qualités de footballeur? «Physiquement, il est endurant et rapide, énumère Münstermann. Techniquement, c'est un excellent récupérateur, qui possède un sens acéré de la relance. Tactiquement, il peut s'appuyer sur l'expérience et l'intelligence de jeu accumulée durant 10 ans en Super League (n.d.l.r: au FC Zurich de 1997 à 2002, puis à Aarau de 2002 à ce jour).»
Et ce n'est pas tout. «En tant qu'être humain, il a une certaine classe et un gros vécu derrière lui. Si je l'ai choisi, c'est aussi parce que je suis certain qu'il saura s'intégrer dans le groupe.» On ne peut que faire confiance au technicien bernois, qui a déjà déniché plusieurs footballeurs d'excellent niveau depuis son arrivée dans le Seeland.
Reste qu'Arturo Albanese ne veut pas s'enflammer trop vite. «Il n'y a que le vérité du terrain qui compte», souligne le directeur technique. «David n'a joué que deux ou trois matches en Super League cette saison. Il lui faudra un peu de temps pour retrouver le niveau de la compétition», renchérit Münstermann.
Financièrement? «C'est une excellente affaire, indique Albanese. Aarau prendra à sa charge la plus grande partie de son salaire jusqu'en juin, nous le reste. Grâce à cet arrangement, il ne nous coûtera pas plus qu'un joueur comme Heiniger ou Kehrli.» /FL

De réfugié politique à star du foot
David Opango a débarqué en Suisse un jour de mai 1996, alors qu'il transitait par Cointrin avec le FC Fantastique Bujumbara. Il devait disputer avec son club un match de Coupe d'Afrique à Alger. Il ne verra jamais le Maghreb. En compagnie de trois autres joueurs, il se cachait dans des toilettes de l'aéroport genevois et demandait l'asile politique dans la foulée. Il était placé dans un centre pour réfugiés à Berne (il jouera six mois pour le compte de Bümpliz 78), puis atterrissait à Moutier avec un de ses compagnons de fugue, Eriksson Nahimana. «C'est grâce à Me Degoumois, consul du Burundi qui séjourne en Prévôté, que nous les avions fait venir», se remémore Claude Lusa, président du FCM. Ils ne brilleront pas longtemps à Chalière. Sur les conseils de son ami Shabani Nonda, attaquant du FCZ, Opango était engagé à l'été 1997 par Raimondo Ponte. Le début d'une belle carrière, marquée par la poisse et par plusieurs graves blessures. Notamment une fracture du tibia et péroné, contractée en 1999 lors d'un match contre Neuchâtel Xamax. Ce coup du sort l'empêchait sans doute de jouer plus haut, lui qui fut, à l'époque, contacté par l'AC Milan, Udinese et Munich 1860 après avoir brillé face au Celtic Glasgow en Coupe d'Europe

Jura: l'UDC ne veut pas de maires étrangers

Lire la dépêche de l'ATS Bluewin Infos - Jura:
L'UDC jurassienne ne veut pas que les étrangers puissent accéder à toutes les fonctions communales. Réunie en assemblée à Courrendlin (JU), elle a décidé de soutenir le référendum qui sera lancé par un comité de citoyens.