samedi 18 août 2007

Encore des moutons

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AFFICHE DE L’UDC
Une initiative bienvenue
J’ai déjà parcouru quelques milliers de kilomètres dans les Balkans. Dans certaines régions le chômage touche 40% de la population et si vous n’avez pas de travail vous ne pouvez pas contracter une assurance maladie. D’autre part il n’y a pas d’assurance chômage et si vous êtes sans travail, vous devez vous débrouiller pour survivre. Si vous êtes écolier et que vous habitez loin d’une école, le coût du bus sera à la charge des parents.
Des habitants des Balkans, d’autres régions d’Europe ou d’Afrique ont eu la chance de pouvoir s’installer dans notre pays et bénéficier de notre hospitalité. En Suisse c’est confortable, tous les logements bénéficient de l’eau chaude et les WC ne sont pas dans une cabane au fond de la cour!
On vit mieux sans travailler et en étant à l’aide sociale dans notre pays qu’en travaillant dans les Balkans pour un salaire de 250 fr. à 300 fr. suisses par mois ou en Afrique pour encore moins. Alors soutenons sans réserve l’initiative de l’UDC et renvoyons sans états d’âme les délinquants qui trahissent notre hospitalité.
François Brélaz,
Cheseaux-sur-Lausanne

Je ne veux pas d’une Suisse égoïste et peureuse
Parmi les coprésidents de l’initiative du 1er août, j’ai choisi d’écrire au président UDC International en Afrique du Sud pour lui demander s’il avait l’intention d’exporter l’apartheid dont les Sud-Africains sont en train de se débarrasser. Pourtant, nous avons de fait déjà une ségrégation ici, pour trouver un logement ou du travail… Pourquoi y ajouter une ségrégation juridique inscrite dans la loi?
La fortune qu’a coûtée cette initiative aurait été mieux employée à former des éducateurs médiateurs pour encadrer et intégrer les étrangers! L’expérience très positive de «Capitaine Gitan» (pour encadrer les gens du voyage) pourrait se répéter pour les groupes à problèmes.
Ou bien, on aurait pu creuser un puits dans chaque village du Sahel… ainsi les Africains auraient bien moins envie de quitter leur pays.
Ou encore, on pourrait envoyer les responsables de l’ODM s’informer en Birmanie ou en Guinée-Conakry, afin qu’ils ne refusent pas la vérité racontée par des requérants d’asile en réelle détresse.
J’aime mon pays et ses habitants, d’où qu’ils viennent, et je me battrai pour que la Suisse ne devienne pas égoïste et peureuse. Car, pour beaucoup, cette initiative a terni notre fête nationale.
Juliette Goy,
Lutry

Moutons rouges ou noirs?
Dans le langage populaire l’expression «mouton noir» existe depuis belle lurette. Vouloir donner une connotation raciste à cette expression dénote une inculture ou une mauvaise fois crasse. Ces critiques venant de la part de partis et de personnes hostiles à tout ce que fait l’UDC, je penche pour la deuxième alternative. Les jeunes socialistes appelant à boycotter cette initiative en font partie, mais je doute que beaucoup de moutons rouges suivent!
Voilà pour la forme. En ce qui concerne le fond de cette initiative, il faut prendre en considération la réalité des chiffres et ce n’est pas du populisme. Dans nos prisons, plus du 75% de la population carcérale est étrangère. Il y a un nombre significatif de récidivistes. Pourquoi garderait-on ici des individus criminels à grands frais dans nos geôles 5 étoiles et qui s’empresseront de recommencer à leur sortie? Ce sont des visiteurs, dont plusieurs d’ailleurs n’ont pas été invités, qui ne sont pas capables de respecter le pays d’accueil. Donc pas de pitié, nous devons les renvoyer chez eux quelles que soient les conditions qui les attendent à leur retour.
Ignorer ces faits et ne pas réagir c’est faire preuve d’un manque de réalisme et d’un angélisme coupables qui ne feront qu’aggraver une situation déjà assez dégradée. Signer cette initiative ne relève pas du racisme, mais d’une saine prise de conscience que notre pays a le droit d’essayer de rester une terre où il fait bon vivre. Nous contribuerons ainsi à protéger nos enfants, notre population tout entière, suisse et étrangère, qui se comporte bien.
Henri Briod,
Yverdon-les-Bains

Opinions de lecteurs parues dans le quotidien 24 Heures

Témoignage

«J'ai été roué de coups de bottes par huit néonazis»

Victime de l'agression perpétrée par huit jeunes néonazis le 8 août dernier près de la gare Cornavin, Emmanuel Kigabo, un Burundais de 23 ans, peine à s'en remettre

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Emmanuel Kigabo, 23 ans, est encore sous le choc

«Il était environ 1h du matin lorsque je quittais les stands des Fêtes de Genève avec mes deux amis, se souvient Emmanuel, portier et serveur dans un hôtel. Nous allions à la gare pour chercher un taxi pour rentrer chez nous. A la hauteur de la rue de Lausanne, trois jeunes, avec le crâne rasé, se sont alors dirigés vers nous en nous traitant de «sales nègres»!» Enervé, Emmanuel leur répond un «qu'est-ce que vous voulez?» qui est mal tombé: après quelques bousculades, une bagarre a éclaté au milieu de la route. «C'est alors que j'ai vu arriver cinq autres personnes qui avaient le même look qu'eux et j'ai compris qu'on était mal, poursuit-il. Ils nous ont tous poussés à terre et nous ont roués de coup avec leurs lourdes bottes en nous criant «Rentrez chez vous!» Emmanuel estime que l'agression a duré une bonne vingtaine de minutes avant que des militaires en congé ne viennent leur porter secours. «On a eu la chance de notre vie, dit-il. S'ils n'étaient pas arrivés, les agresseurs auraient sans doute sorti les couteaux qu'ils avaient sur eux.»

Lorsque les militaires se sont approchés, le groupe d'extrémistes de droite a alors pris la fuite. «On les a poursuivis jusqu'aux Bains des Pâquis et la police est arrivée pour les arrêter», conclut Emmanuel, qui a immédiatement porté plainte. La juge en charge de l'affaire refuse de se prononcer pour l'heure. Mais la police a trouvé chez certains de ces huit jeunes des objets à caractère néonazis et des photos d'Hitler.

C'est Emmanuel qui a subi le plus de blessures, avec une ouverture à l'arrière du crâne et un oeil enfoncé.

«Je suis encore sous le choc et n'aime plus trop sortir de chez moi, confie-t-il enfin. Ça fait 5 ans je vis à Genève et je n'avais encore jamais été victime de racisme, même verbal.»

Un article de Sophie Balbo paru dans le Matin