Trente-quatre actes antisémites ont été recensés en 2010 en Suisse alémanique et au Tessin, indique un rapport. Il s'agit d'une hausse de 25% en comparaison des deux années précédentes. Cette augmentation pourrait toutefois s'expliquer par la notoriété accrue du service d'enregistrement de ce type d'incidents.
Les 34 cas se répartissent en 16 actes "sérieux" et 18 actes "préoccupants et indicateurs", précise le rapport conjoint présenté dimanche par la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et la Fondation contre le racisme et l'antisémitisme (GRA). Il s'agit la plupart du temps de déclarations écrites (lettres, articles, graffitis et contributions dans des médias électroniques).
Au niveau mondial et en Suisse romande, ces chiffres ont diminué en 2010. Dans les cantons romands, la récolte des données incombe à la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD). Celle-ci avait recensé 104 incidents de nature antisémite en 2010, en grande partie sur Internet, soit 50 de moins qu'un an auparavant.
Le nombre de cas sur Internet est plus réduit en Suisse alémanique et au Tessin par rapport à la Suisse romande. Ceci s'explique néanmoins par le fait que la FSCI et le GRA "n'ont jamais procédé à des recherches actives sur Internet" et se sont contentées "de prendre note des cas qui leur ont été annoncés", souligne le rapport. Sur les 34 incidents enregistrés, seuls cinq l'ont été sur la toile.
Lien avec les évènements au Proche-Orient
Le rapport constate que les incidents à caractère antisémite coïncident souvent avec des regains de tension au Proche-Orient. Douze incidents ont ainsi été relevés en lien avec l'intervention de l'armée israélienne contre la "flottille de Gaza" en mai 2010.
La critique envers Israël n'entre cependant pas en considération dans le rapport, précisent ses auteurs. Les déclarations de nature antisémite faites dans le cadre du conflit proche-oriental y a par contre été consignées.
"L'antisémitisme d'extrême-droite (...) reste toujours largement répandu, de la même manière que les allusions se référant à la Shoah", concluent la FSCI et le GRA. Ils estiment que ces comportements se rajoutent au "climat de polarisation politique croissante de partis et de citoyens", dont certains "n'hésitent plus à prôner une discrimination de minorités".