La secrétaire d'Etat à la Ville dit vouloir "la régularisation des travailleurs qui sont là depuis longtemps et au cas par cas". 14 salariés ont obtenu des papiers dans les Hauts-de-Seine.
Fadela Amara, la secrétaire d'Etat à la Ville, a déclaré mardi 6 mai qu'elle était en faveur d'une "régularisation au cas par cas des salariés sans-papiers" installés "depuis longtemps" affirmant s'inscrire "exactement" dans la ligne de Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.
Interrogée par la presse en marge d'un déplacement effectué auprès d'une association d'Aulnay-sous-Bois s'occupant du placement de jeunes en difficultés d'insertion, Fadela Amara a déclaré: "Il faut faire exactement ce que fait Brice Hortefeux régulariser au cas par cas" car "cela correspond réellement à un besoin".
"Depuis toujours, je suis pour la régularisation des travailleurs qui sont là depuis longtemps et au cas par cas", a-t-elle ajouté en refusant une logique de régularisation massive. "Longtemps, c'est à dire 5 ans", a-t-elle précisé alors que de nouvelles régularisations sont intervenues dans les Hauts-de-Seine.
14 nouvelles régularisations
La préfecture a délivré mardi après-midi quatorze nouveaux récépissés de demandes de cartes de séjour à des salariés sans-papiers, qui étaient pourtant repartis sans ce document la veille ou le matin même, a-t-on appris de sources concordantes.
Ces 14 régularisations portent à 17 le nombre de salariés régularisés dans les Hauts-de-Seine depuis le début du mouvement.
Lundi, douze salariés sans-papiers, dont sept du Café de la Jatte à Neuilly-sur-Seine et cinq d'US Passion Traiteur à Colombes, avaient été reçus par la préfecture et s'étaient vu seulement accorder une nouvelle autorisation de circuler et de travailler sur le territoire national jusqu'au 13 mai.
Finalement, neuf d'entre eux ont reçu mardi après-midi un récépissé, document préalable à la confection d'un titre de séjour, a-t-on appris de la CGT et de la préfecture des Hauts-de-Seine. Les trois restants devraient être convoqués dans les jours à venir.
Cinq autres salariés d'US Passion Traiteur, repartis mardi matin avec une nouvelle autorisation de circuler et de travailler, ont été rappelés pour se voir délivrer un récépissé dans l'après-midi.
"Ils étaient en train de rentrer en bus quand leur patron, qui avait été appelé par la préfecture, leur a dit d'y retourner. Tout cela est assez étrange", a commenté Véronique Valentin, membre de l'union départementale CGT des Hauts-de-Seine.
Embarras du gouvernement
"Ces régularisations interviennent alors que la préfecture, entre hier (lundi) et ce matin, n'avait délivré qu'une autorisation provisoire de séjour aux 14. Cette volte-face soudaine retranscrit le gros embarras du gouvernement autour de ce mouvement, partagé qu'il est entre les gages à donner à une frange de son électorat et sa grande inquiétude de voir s'amplifier les grèves, s'il ne fait pas état de sa volonté de régulariser largement", estime dans un communiqué l'association Droits devant!!.
"Ces premières régularisations, aussi positives soient-elles, doivent être l'avant-garde de celles des travailleur(e)s sans-papiers en grève et, plus largement, de la régularisation globale de tou(te)s les travailleur(e)s sans-papiers", selon l'association, qui soutient avec la CGT le mouvement depuis trois semaines.
Lundi, la préfecture avait expliqué qu'un "petit bug informatique" avait empêché de traiter les dossiers et que les salariés seraient à nouveau reçus les 13 et 14 mai.
Au total, la CGT et Droits devant ont "parrainé" un peu moins de 1.000 demandes de régularisations déposées dans cinq préfectures d'Ile-de-France (Paris, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) depuis le 15 avril, avec le soutien de certains patrons des entreprises concernées.