mercredi 7 mai 2008

France : Premières régularisations au cas par cas de sans-papiers grévistes


La secrétaire d'Etat à la Ville dit vouloir "la régularisation des travailleurs qui sont là depuis longtemps et au cas par cas". 14 salariés ont obtenu des papiers dans les Hauts-de-Seine.


Fadela Amara, la secrétaire d'Etat à la Ville, a déclaré mardi 6 mai qu'elle était en faveur d'une "régularisation au cas par cas des salariés sans-papiers" installés "depuis longtemps" affirmant s'inscrire "exactement" dans la ligne de Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.

Interrogée par la presse en marge d'un déplacement effectué auprès d'une association d'Aulnay-sous-Bois s'occupant du placement de jeunes en difficultés d'insertion, Fadela Amara a déclaré: "Il faut faire exactement ce que fait Brice Hortefeux régulariser au cas par cas" car "cela correspond réellement à un besoin".

"Depuis toujours, je suis pour la régularisation des travailleurs qui sont là depuis longtemps et au cas par cas", a-t-elle ajouté en refusant une logique de régularisation massive. "Longtemps, c'est à dire 5 ans", a-t-elle précisé alors que de nouvelles régularisations sont intervenues dans les Hauts-de-Seine.

14 nouvelles régularisations

La préfecture a délivré mardi après-midi quatorze nouveaux récépissés de demandes de cartes de séjour à des salariés sans-papiers, qui étaient pourtant repartis sans ce document la veille ou le matin même, a-t-on appris de sources concordantes.

Ces 14 régularisations portent à 17 le nombre de salariés régularisés dans les Hauts-de-Seine depuis le début du mouvement.

Lundi, douze salariés sans-papiers, dont sept du Café de la Jatte à Neuilly-sur-Seine et cinq d'US Passion Traiteur à Colombes, avaient été reçus par la préfecture et s'étaient vu seulement accorder une nouvelle autorisation de circuler et de travailler sur le territoire national jusqu'au 13 mai.

Finalement, neuf d'entre eux ont reçu mardi après-midi un récépissé, document préalable à la confection d'un titre de séjour, a-t-on appris de la CGT et de la préfecture des Hauts-de-Seine. Les trois restants devraient être convoqués dans les jours à venir.

Cinq autres salariés d'US Passion Traiteur, repartis mardi matin avec une nouvelle autorisation de circuler et de travailler, ont été rappelés pour se voir délivrer un récépissé dans l'après-midi.

"Ils étaient en train de rentrer en bus quand leur patron, qui avait été appelé par la préfecture, leur a dit d'y retourner. Tout cela est assez étrange", a commenté Véronique Valentin, membre de l'union départementale CGT des Hauts-de-Seine.

Embarras du gouvernement

"Ces régularisations interviennent alors que la préfecture, entre hier (lundi) et ce matin, n'avait délivré qu'une autorisation provisoire de séjour aux 14. Cette volte-face soudaine retranscrit le gros embarras du gouvernement autour de ce mouvement, partagé qu'il est entre les gages à donner à une frange de son électorat et sa grande inquiétude de voir s'amplifier les grèves, s'il ne fait pas état de sa volonté de régulariser largement", estime dans un communiqué l'association Droits devant!!.

"Ces premières régularisations, aussi positives soient-elles, doivent être l'avant-garde de celles des travailleur(e)s sans-papiers en grève et, plus largement, de la régularisation globale de tou(te)s les travailleur(e)s sans-papiers", selon l'association, qui soutient avec la CGT le mouvement depuis trois semaines.

Lundi, la préfecture avait expliqué qu'un "petit bug informatique" avait empêché de traiter les dossiers et que les salariés seraient à nouveau reçus les 13 et 14 mai.

Au total, la CGT et Droits devant ont "parrainé" un peu moins de 1.000 demandes de régularisations déposées dans cinq préfectures d'Ile-de-France (Paris, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) depuis le 15 avril, avec le soutien de certains patrons des entreprises concernées.

Suisse malgré elle

«On peut s'opposer à l'initiative sans mener une guerre unie contre l'UDC»

Questions à Martine Brunschwig Graf.

Lire l'interview réalisée par Valérie de Graffenried dans le Temps




Le PRD et les libéraux, réunis au sein d'un comité «Non aux naturalisations à l'aveugle», ont présenté mardi leurs arguments contre l'initiative de l'UDC sur les naturalisations. Deux autres comités la combattent: les Verts et le PS d'un côté, le PDC de l'autre. Et tant chez les radicaux que chez les démocrates-chrétiens, certains élus soutiennent le texte de l'UDC. Comment y voir clair dans ce foisonnement de comités? Martine Brunschwig Graf répond.



Le Temps: Trois comités distincts pour combattre l'initiative de l'UDC: cette dispersion des forces n'affaiblit-elle pas votre combat?

Martine Brunschwig Graf: Non! Il est légitime et important de vouloir s'adresser à nos électeurs avec nos moyens, des arguments qui nous sont propres. En agissant ainsi, nous ne perdons pas notre identité et ne faisons pas d'alliances contre-nature. Offrir un front massif, indéterminé ou tout à coup on s'entend comme larrons en foire pourrait être mal perçu par une partie de nos électeurs. Les citoyens n'aiment pas les messages aseptisés, les comités indistincts.

- Le PDC était dans un premier temps prêt à s'associer à la gauche, mais il a décidé de fonder son propre comité en voyant le PRD faire sécession...

- Je n'ai pas participé aux décisions. Encore une fois: il ne s'agit pas de faire front commun contre l'UDC mais de contrer un texte qui nous paraît ouvrir la porte à l'arbitraire et aux discriminations. Dresser toute la population contre l'UDC est une mauvaise stratégie. Il y a d'autres raisons de s'opposer à l'initiative que de mener une guerre unie contre l'UDC. Faire passer ce parti pour un martyr est une mauvaise tactique.

- Cette conférence de presse est-elle un acte unique de votre comité ou allez-vous véritablement vous engager dans cette campagne?

- Comme vous le savez, nous avons peu de moyens financiers à disposition pour cette votation. Mais nous ferons le nécessaire pour apparaître le plus possible dans les médias, via des opinions, des interviews et des débats.

- Et que dites-vous de vos «moutons noirs» qui soutiennent l'initiative de l'UDC?

- Vous pensez au comité lancé par Filippo Leutenegger (PRD/ZH)? Aucun libéral n'y est. Pour les autres, je ne peux que déplorer leur position. Mais c'est leur droit de fonder un tel comité: nous ne sommes pas des partis totalitaires. Contrairement à un autre parti, nous n'excluons pas des membres qui ont une opinion différente.

- Le premier sondage GfS signale que 48% des gens voteraient aujourd'hui en faveur du texte, 37% contre. Qu'allez-vous faire pour convaincre les quelque 15% d'indécis?

- La meilleure garantie d'avoir des naturalisations de qualité est d'avoir une bonne intégration en amont, avec des contrôles bien faits, ce que l'initiative de l'UDC ne garantit pas. Nous avons toujours milité pour une véritable loi-cadre sur l'intégration et nous continuerons à le faire. Il est également important de rappeler qu'environ 45000 naturalisations par année, c'est peut-être beaucoup, mais cela ne représente que 3% de la population étrangère de Suisse. Et ce taux est un des plus bas d'Europe.

- Qu'est-ce qui vous gêne le plus dans le texte de l'UDC: le retour aux naturalisations par les urnes ou l'interdiction de tout recours?

- L'interdiction des recours est un peu la «cerise sur le gâteau», si j'ose m'exprimer ainsi. Le problème principal avec cette initiative est le règne de l'arbitraire. C'est la porte ouverte aux discriminations et non aux naturalisations de qualité.

Un camp de réfugiés à Lausanne

HUMANITAIRE. MSF veut sensibiliser les Romands sur son travail auprès des populations en fuite.

Lire l'article de Caroline Stevan dans le Temps
Mercredi 7 mai 2008


Trois énormes 4x4 stationnent devant la gare de Lausanne. De la boue plein le ventre et un fanion Médecins sans frontières (MSF) ondulant sur le capot. La colonne se met en branle, direction le Flon. Les monstres se garent devant le fameux dancing du Mad. Images incongrues. C'est que l'ONG, connue pour sa maîtrise de la communication, a commencé mardi une opération de sensibilisation dans la capitale vaudoise. Sur 600m², un camp de réfugiés a été en partie reconstitué. Abris, latrines, pompe à eau, tentes de vaccination ou de soins donnent une idée du quotidien des personnes en fuite et des tâches qui incombent aux humanitaires qui les entourent.

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Eveline Widmer-Schlumpf évoque les contingents de réfugiés avec le HCR

ACCUEIL. La ministre a rencontré le haut-commissaire Antonio Guterres à Genève. Elle s'est montrée plus ouverte que son prédécesseur.

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Alors que Christoph Blocher n'a pas toujours entretenu de bonnes relations avec le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), Eveline Widmer-Schlumpf semble vouloir y remédier. La ministre a rencontré mardi le haut-commissaire Antonio Guterres à Genève et a ainsi répondu favorablement à son invitation.