samedi 13 août 2011

Ganzkörper-Fesselung soll wieder erlaubt werden

Bundesrätin Sommaruga äusserte sich heute zum ersten Mal öffentlich dazu, dass auf Ausschaffungsflügen wieder Menschen gefesselt werden könnten, wenn sie sich gegen die Ausschaffung wehren.

10vor10 vom 12.08.2011

10vor10

Italie : des centaines de migrants débarquent sur l'île de Lampedusa

Une embarcation transportant 320 migrants, dont 35 femmes et 11 mineurs, est arrivée samedi sur l'île de Lampedusa, a indiqué l'agence italienne Ansa. Les migrants, dont l'origine n'a pas été précisée, ont été pris en charge par les agents des douanes.

Des milliers de personnes fuyant la Libye, pour la plupart des travailleurs immigrés venant d'Afrique ou des réfugiés des conflits de la région, sont arrivées au cours des derniers mois à Lampedusa, une petite île à mi-chemin entre les côtes africaines et la Sicile. Des centaines d'entre elles sont mortes noyées : en avril, 250 migrants avaient trouvé la mort lors d'un naufrage au large de l'île. Lundi, 25 migrants apparemment morts par asphyxie ont été retrouvés dans la salle des machines d'un bateau lui aussi en provenance de Libye.

Au moins 1 500 migrants partis de Libye sur des embarcations de fortune ont disparu pendant la traversée de la Méditerranée, depuis le début des combats en Libye à la mi-mars, a estimé début août la porte-parole du HCR en Italie, Laura Boldrini.

AFP et le Point

De Tripoli à Calais: des Libyens racontent leur exil

"Je souhaite vivre en France en paix", explique Hassan, un Libyen de 25 ans qui a fui son pays en guerre et trouvé refuge à Calais, comme plusieurs de ses compatriotes, dans l'espoir de se reconstruire.

Après avoir pensé rallier l'Angleterre, il s'est ravisé sur les conseils de l'antenne calaisienne du HCR (agence des nations unies pour les réfugiés) et a entamé des démarches pour demander l'asile en France. Ce jeune homme chétif à la peau d'ébène explique calmement avoir fui la Libye après avoir été enrôlé de force dans l'armée. "Je suis contre la guerre, contre tuer des innocents", explique-t-il. Lorsque la compagnie pétrolière britannique qui l'employait comme ingénieur a été attaquée par "des jeunes ou des rebelles libyens", il a dû ramener un des véhicules de l'entreprise à Tripoli. Il a alors été contrôlé par l'armée, "présente partout", puis enrôlé contre son gré.

Quelques semaines plus tard, il a profité d'une permission pour déserter et embarquer clandestinement pour les côtes italiennes, d'où il a rejoint Rome, puis Marseille, Lyon et enfin Lille, en train. "Si j'avais refusé de rejoindre l'armée, je serais sous terre. On ne peut pas dire: +non, je n'irai pas dans l'armée de Kadhafi, c'est impossible+", explique-t-il. "Je n'aurais jamais imaginé quitter mon pays un jour. Je déteste Kadhafi, mais comme tout le monde, je m'étais un peu habitué à la situation".

Hébergé depuis quelques semaines dans un foyer à Lens, il regarde, dubitatif, une pelleteuse éventrer les vestiges de l'usine désaffectée qui a été son premier refuge à Calais. Ce squatt baptisé "African house" par les dizaines de migrants de passage sera bientôt un quartier d'habitations. En raison du manque de places en hébergement d'urgence, de nombreux migrants sont contrairement à Hassan sans domicile fixe et subissent "une pression policière importante avec des contrôles répétés de leur identité", selon Mathilde Tiberghien, du HCR.

"J'ai vécu toute ma vie illégalement, la police me suit partout, j'espère trouver une solution", explique d'ailleurs Idriss, 30 ans, qui a également fui la Libye, mais avant la guerre, en raison de son opposition au régime. Comme Hassan, il a déposé une demande d'asile. Il se souvient d'une manifestation, à Londres, où il vivait encore il y a quelques mois. "Nous avons essayé d'écraser l'ambassade libyenne, mais nous avons été repoussés par les policiers britanniques. Au vu de la répression, on ne pouvait pas agir dans la demi-mesure", s'excuse-t-il presque. Il est alors contrôlé, et, sans papiers, renvoyé vers la France. Il souhaitait retourner chez lui, ne serait-ce que pour avoir des nouvelles de sa famille, dont il ne savait même pas si elle avait survécu, mais les autorités britanniques ont refusé de le renvoyer en Libye: "trop dangereux". Pour lui, "la guerre de l'Otan est insuffisante: tant qu'il n'y aura pas d'opération à terre, ça ne pourra pas marcher".

En attendant que la situation se stabilise, il a décidé de se reconstruire en France, où il se verrait bien reprendre ses études de journalisme. Hassan, lui, espère apprendre le français et obtenir le statut de réfugié, pour faire venir sa femme, restée au pays.

Nicolas Guibert pour l’AFP

Asile: Simonetta Sommaruga calme les esprits en répondant aux critiques

La cheffe du Départment de justice et police Simonetta Sommaruga a tenu vendredi à clarifier la situation en répondant devant la presse aux critiques concernant la politique d'asile.

Alors que les critiques se multiplient concernant la politique d’asile, Simonetta Sommaruga veut calmer les esprits. Selon elle, une grande confusion règne sur les projets en cours. La ministre de justice et police a tenu vendredi à clarifier la situation devant la presse.  La conseillère fédérale s’est dite surprise des réactions des partis, fâchés de ne pas avoir été consultés sur le message complémentaire que ses services doivent remettre à la commission des affaires juridiques des institutions politiques d’ici fin septembre. Selon elle, il y a confusion entre ces mesures et celles à plus long terme qui seront présentées d’ici fin 2012.

Court terme
Le rapport complémentaire, commandé par la commission, porte sur quatre innovations pouvant être mises en oeuvre rapidement: introduction d’une phase préparatoire avant la procédure d’asile proprement dite, examen médical dans les centres d’enregistrement et de procédure, améliorations ponctuelles de la protection juridique et collaboration avec le Tribunal administratif fédéral pour simplifier les procédures.  Vu le peu temps à disposition, le Département fédéral de justice et police a renoncé à une procédure de consultation. Les partis étaient en outre présents en commission, selon la ministre qui à l’avenir tiendra compte de leur souhait d’être entendu.

Long terme
Le second paquet de mesures, également souhaité par la commission, implique une restructuration du domaine de l’asile, qui doit être étudié en profondeur et sera soumis à consultation. Il vise à accélérer les procédures tout en renforçant le sécurité du droit.  A l’avenir, les requérants devraient être hébergés dans des centres de procédures fédéraux, qui suivraient les requérants durant toute la période de première instance. Les capacités d’hébergement de la Confédération devrait être quadruplés.  Dans 80% des cas, la procédure devrait être bouclée en 120 jours au lieu de délais s’étirant en moyenne à 1400 jours. Pour les 20% restants, le dossier devrait être clos après un an. Le traitement des recours devrait lui aussi être accéléré.

Travail avec les cantons
Il faudra travailler avec les cantons pour mettre en place ces centres et la clé de répartition des requérants devrait être rediscutée. Simonetta Sommaruga est aussi revenue sur les efforts à plus court terme pour trouver des places supplémentaires, en collaboration avec les cantons et le Département de la défense.  L’affaire n’est pas simple. Il faut régler les cas des sites hors zone à bâtir ou non conformes à certaines prescription hygiéniques ou de sécurité. Les lieux doivent être accessibles l’hiver. S’il s’agit d’abris sous-terrains, il faut prévoir une structure «à l’air libre». Il faut enfin convaincre la population de la région concernée.

Le Matin

La réponse tiède de l’ODM aux policiers

Dans sa lettre, le patron de l’Office fédéral des migrations admet des couacs au niveau de l’information. Mais il renvoie surtout la balle aux cantons, en rappelant que l’exécution des renvois est de leur ressort.

Sévèrement critiqué par la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP), qui l’accuse de ne pas écouter ses doléances et d’avoir menti à propos du déroulement d’un «vol spécial», l’Office fédéral des migrations (ODM) répond. Dans sa lettre envoyée le 10 août, son patron, Alard du Bois-Reymond, admet à demi-mot des couacs au niveau de l’information. Mais il renvoie surtout la responsabilité aux cantons.

Le 7 juillet, des images de 10vor10 montraient deux policiers frappant des requérants déboutés lors de l’embarquement d’un «vol spécial». Quelques heures plus tôt, l’ODM signalait que le vol à destination du Nigeria s’était déroulé sans incident. Un communiqué resté en travers de la gorge des policiers, qui disent craindre pour leur sécurité. Deux Nigérians n’avaient ce jour-là pas pu être renvoyés parce qu’ils s’étaient rebellés. Dans sa lettre, le patron de l’ODM explique que le vol et la remise des requérants aux autorités nigérianes se sont bien passés et qu’il avait été convenu que la police cantonale zurichoise informe à propos de l’embarquement, en cas de demandes. Mais, «avec le recul, il est clair qu’il aurait été mieux d’évoquer aussi les événements survenus lors de l’embarquement dans le communiqué», finit-il par admettre.

«Scandaleux»

Les policiers mentionnaient aussi un autre vol vers le Nigeria. Celui du 17 novembre 2009, «qui avait abouti à un fiasco sur le plan de l’organisation et de la sécurité». Se sentant menacés, ils revendiquent des «mesures coercitives appropriées à la situation», dont l’usage de menottes métalliques. «Il est scandaleux que certaines personnes se permettent de commettre des destructions dans l’avion et prennent la liberté de cracher au visage des forces de l’ordre, de les insulter et de les agresser physiquement, en vue d’échapper à une expulsion exécutoire vers leur pays d’origine», écrivaient-ils.

A la SonntagsZeitung, l’ODM précisait que les requérants expulsés seraient à nouveau attachés plus fermement. Mais dans sa missive, Alard du Bois-Reymond botte le problème en touche. Il rappelle que l’exécution des renvois incombe aux cantons . Et que c’est donc à eux que les policiers doivent en premier lieu adresser leurs doléances. Voilà qui annonce de nouvelles tensions. Contactée, la FSFP ne souhaite pas réagir. «Nous réglerons cela entre nous», nous répond-on.

Valérie de Graffenried dans le Temps

Simonetta Sommaruga a l’impression d’être incomprise

La ministre de Justice et police, sous le feu des critiques pour sa gestion de l’asile, assure ne pas vouloir se passer de l’avis des partis politiques.

Les conseillers fédéraux, lorsqu’ils ont un message à faire passer, choisissent parfois de rencontrer les journalistes à l’occasion de rendez-vous informels. Ainsi de l’ex-ministre libéral-radical Pascal Couchepin, qui organisait des discussions privées à la Maison de Watteville. A l’inverse, Micheline Calmy-Rey rencontre périodiquement les médias dans un cadre formel, à l’occasion de ses fameux clubs diplomatiques.

Simonetta Sommaruga, elle, a choisi une forme un peu hybride, vendredi, pour s’adresser à la presse. La conseillère fédérale socialiste, sous le feu des critiques pour sa gestion de l’asile, a invité les journalistes à une discussion informelle, mais dont les éléments peuvent être divulgués. Que retenir de cette offensive? Que la Bernoise a, semble-t-il, l’impression que sa politique est incomprise.

Les partis politiques, furieux, reprochent à Simonetta Sommaruga d’agir sans les consulter. Cette dernière envisage, rappelons-le, de renforcer la surveillance des données circulant sur Internet par voie d’ordonnance. Autrement dit, sans que le parlement ait son mot à dire. Elle a aussi lancé une «procédure d’audition» à propos de sa volonté d’accélérer les procédures d’asile de 1400 à 120 jours, sans juger utile d’entendre les partis. Loin d’elle, a assuré Simonetta Sommaruga, l’idée de vouloir se passer de l’avis des partis avant d’agir. Ces derniers étaient tous représentés, selon elle, lors des discussions sur ces objets en commission parlementaire. Et la proposition de raccourcir les procédures d’asile, s’est justifiée la ministre, est le fruit d’un rapport précisément réclamé par les élus.

L’exemple hollandais

En matière d’asile, Simonetta Sommaruga a rappelé que la Hollande, qui expédie rapidement les procédures, retient l’attention de la Suisse. La conseillère fédérale a fait part de son intention de s’y rendre. Surtout, Simonetta Sommaruga tenait visiblement à préciser que les procédures accélérées sont, à ses yeux, compatibles avec la protection juridique.

De même, a souligné la conseillère fédérale, appliquer une politique d’asile crédible implique parfois d’agir contre la volonté des personnes concernées. Au sujet des mesures de contraintes et des vols spéciaux, la ministre a relevé les deux philosophies qui s’opposent. Ainsi, le fait d’entraver la liberté de mouvement des personnes que l’on renvoie permet d’alléger le dispositif policier. A l’inverse, entraver le moins possible implique un renforcement du nombre de policiers. Les décisions de renvoi, a reconnu la socialiste, sont très dures à vivre pour les requérants concernés. La police, a-t-elle ajouté, effectue quant à elle un travail éprouvant. Simonetta Sommaruga, qui n’a pas vu le film Vol spécial de Fernand Melgar, a l’intention de rencontrer prochainement le réalisateur.

Enfin, la cheffe de Justice et police a évoqué les renvois dans le cadre de la Convention de Dublin. L’Italie, vers laquelle 1015 renvois ont été effectués depuis le début de l’année, est plus conciliante avec la Suisse, a-t-elle dit, qu’elle ne l’est avec d’autres Etats.

Valentine Zubler dans le Temps

La migration et le franc éclipsent l’énergie

L’effet Fukushima ne se fait plus ressentir. La situation économique commence à inquiéter les Suisses. Le PLR et le PDC relèvent la tête.

L’effet Fukushima? De l’histoire ancienne, si l’on en croit le dernier baromètre électoral réalisé entre le 25 juillet et le 6 août par l’institut gfs.bern pour le compte de la SSR. Les questions migratoires constituent la principale préoccupation des 2005 personnes interrogées, détrônant ainsi les problèmes environnementaux et climatiques. Elles sont citées comme le problème le plus urgent par 26% des personnes questionnées alors que 17% les placent au second rang de leurs soucis. L’environnement est cité en premier par 16% des sondés et comme deuxième préoccupation par 13%.

Quant à la situation économique, qui n’inquiétait quasiment personne lors des précédentes prises de température, elle occupe désormais le troisième rang des thèmes qui intéressent les Suisses: 7% considèrent que c’est désormais le thème politique majeur alors que 6% la classent en deuxième position (lire ci-dessous). «Et je pense que les questions économiques tournant autour du franc se profilent comme nouveau thème électoral», pronostique Claude Longchamp, directeur de l’institut gfs.bern. Un autre enjeu pourrait encore venir brouiller les cartes: le retrait d’une conseillère fédérale, par exemple. La tuerie d’Oslo et le débat sur l’extrémisme qui l’accompagne n’ont en revanche eu aucune incidence sur la campagne.

L’éclipse de la thématique environnementale au profit des questions migratoires et économiques se reflète dans les perspectives électorales des partis. Alors que la catastrophe de Fukushima avait augmenté la cote des Verts, les faisant passer de 8,5% des intentions de vote en octobre 2010 à 10,9% en avril, ils stagnent désormais à 10,1%.

Claude Longchamp observe une tendance similaire pour l’UDC. Lors des premiers sondages, ce parti était encore largement porté par les résidus de la campagne de novembre sur l’expulsion des criminels étrangers. L’UDC avait tutoyé les 30% en début d’année (29,9% en avril). Mais elle n’a tiré aucun profit du débat énergétique et, si elle fait de gros efforts pour maintenir la migration comme thème numéro un (notamment par une initiative populaire sur la libre circulation des personnes), l’UDC s’inscrit en recul par rapport aux précédents sondages et à 2007. Ses perspectives électorales se situent désormais à 27,4%, soit 1,5 point de moins qu’il y a quatre ans.

«On assiste en revanche à un recentrage, mais sur quatre partis et pas seulement sur deux», commente Claude Longchamp. Portés par l’attrait de la nouveauté, les deux derniers arrivés sur la scène politique, les Verts libéraux (VL) et le Parti bourgeois-démocratique (PBD), confirment les prévisions précédentes. Les premiers obtiennent 4,6% des intentions de vote et les seconds 2,9%. Pour leur part, le Parti libéral-radical (PLR) et le PDC relèvent la tête. Après être descendu à 15% en juin, le PLR remonte à 16,1%, ce qui reste cependant très en deçà de son objectif officiel (20%) et de sa part électorale de 2007 (17,7%). Quant au PDC, il remonte de 12,7% en avril à 15% alors qu’il se situait à 14,5% en 2007.

Comment expliquer cette évolution? Le PLR semble profiter du changement des priorités thématiques. «Après Fukushima, il a reculé dans les sondages car il n’a pas pu se positionner clairement sur la politique énergétique», rappelle Claude Longchamp. «Le PLR profite aujourd’hui des préoccupations économiques, car c’est un de ses domaines de compétence», complète sa collaboratrice, Martina Imfeld.

Les explications sont plus complexes pour le PDC. Alors que le PLR obtient la meilleure note (29%) pour ses compétences économiques, le PDC n’est jugé le plus apte pour aucun des thèmes majeurs du moment. Sa note moyenne (4%) se situe très loin derrière celle du PS (20,8%), de l’UDC (18,1%) et du PLR (12,1%).

Comment expliquer que sa cote remonte malgré tout dans les sondages? Claude Longchamp avance deux hypothèses. Premièrement, le PDC profite d’un transfert d’électeurs déçus du virage à gauche opéré par le PS. Deuxièmement, il est perçu comme le parti qui forge les majorités. «Il ne parvient pas à se profiler sur des thèmes majeurs. Il reste le parti de la famille, mais ce thème n’est pas central aujourd’hui. En revanche, comme l’a relevé son chef de campagne, Gerhard Pfister, sur un blog, le fait de ne pas avoir de positions claires lui permet de mieux négocier avec les autres.»

L’institut de sondage s’est risqué à une extrapolation sur les chances de progression ou risques de recul de chaque parti aux élections du 23 octobre. Il affirme ainsi «à 99%» que les VL gagneront du terrain, se dit sûr à «90%» que le PLR perdra des voix et «à 85%» que l’UDC reculera également, la probabilité de voir le PS perdre quelques plumes étant de 78%. La progression du PDC paraît pouvoir se confirmer, «mais elle se situe dans la marge d’erreur», prévient Claude Longchamp.

Cela dit, gfs.bern observe une nouvelle tendance: le sentiment de l’impuissance des partis à agir croît; 32,2% des personnes sondées n’attribuent à aucun parti particulier la compétence de résoudre les problèmes les plus urgents. «Cela se traduit par un tassement de la mobilisation électorale», craint Claude Longchamp, qui s’inquiète surtout du faible taux de participation des jeunes: l’estimation est de 23% chez les 18-39 ans, contre 57% chez les 40-64 ans et 66% au-dessus.

Bernard Wuthrich dans le Temps

Sommaruga veut calmer les esprits

Actuellement, les procédures d'asile durent 413 jours en moyenne, voire 756 en cas de recours. keystone

Simonetta Sommaruga estime avoir été mal comprise. Selon elle, une grande confusion règne sur les projets en cours. Elle clarifie la situation, mais ne renie pas sa politique.

La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) Simonetta Sommaruga est soumise à la critique depuis plusieurs semaines. Sa politique d'asile inquiète la gauche tandis que la droite lui reproche de se contenter d'un effet d'annonce et attend des mesures concrètes pour accélérer les procédures et décharger les cantons. Par ailleurs, les partis ne comprennent pas pourquoi ils n'ont pas été consultés sur un rapport complémentaire réclamé par la commission des institutions politiques du Conseil des Etats. La conseillère fédérale s'est expliquée hier devant la presse. Conclusion: il y aurait une confusion entre les mesures à court et à long terme. Par ailleurs, le DFJP a renoncé à une consultation par gain de temps, mais Simonetta Sommaruga assure qu'on ne l'y reprendra plus.

Actuellement, les procédures d'asile durent 413 jours en moyenne, voire 756 en cas de recours. C'est trop long pour les vrais réfugiés et cela rend plus difficile le renvoi des personnes déboutées, note la socialiste bernoise. La révision de la loi sur l'asile doit permettre de répondre à ce problème, mais la commission a décidé de scinder le projet en deux pour créer les bases légales permettant de traiter le plus grand nombre de cas possibles dans des centres fédéraux.

Deux projets à l'étude

Résultat: le DFJP travaille actuellement sur deux projets. Des mesures à court terme seront soumises au Parlement d'ici à la fin septembre. Il s'agit notamment d'introduire une phase préparatoire d'au maximum trois semaines avant la procédure proprement dite. Elle permettra de procéder aux clarifications préliminaires. C'est dans cette phase que Berne pourrait déposer une demande de renvoi dans le pays de premier asile, conformément aux accords de Dublin.

Les requérants d'asile seront aussi tenus de faire valoir immédiatement toute atteinte à leur santé. Des examens médicaux seront menés dans les centres d'enregistrement.

A plus long terme, l'objectif est de restructurer le domaine de l'asile en créant des centres fédéraux qui mèneront rapidement à terme les procédures de première instance, ce qui permettra de décharger les cantons. Dans 80% des cas, la procédure devrait être bouclée en 120 jours. Le DFJP doit présenter un projet d'ici à la fin de 2012. Le problème, souligne la conseillère fédérale, est que les cantons ne sont pas forcément désireux d'accueillir ces centres sur leur territoire. Les discussions avec le Département de la défense pour trouver des places supplémentaires à court terme n'ont pas été couronnées de succès. Elles se heurtent à des problèmes de zones, d'accès et de conformité aux prescriptions sanitaires ou sécuritaires. Notons encore que la conseillère fédérale a justifié le recours à des entraves dans les cas de renvois forcés par avion de requérants déboutés. Selon elle, l'alternative consistant à démultiplier l'encadrement policier n'est pas défendable.

Christiane Imsand dans le Nouvelliste

La police détruit plusieurs campements roms

Deux agents municipaux, deux gendarmes et la Voirie de Genève en sont à leur dix-septième opération depuis le début de l'année.

"Deux, trois tonnes?" Patrick Zonca évalue d'un œil le triste butin de son équipe. Pour la dix-septième fois cette année, sept cantonniers, flanquée de deux gendarmes et de deux gardes municipaux, ont fait le tour des campements de fortune des Roms en ville de Genève. La routine.

Ce soir, les mendiants, chassés comme des mouches dans toute l’Europe, seront un peu plus démunis. Ils ne retrouveront ni matelas ni couvertures ni vêtement ni vaisselle. L'Etat a tout ramassé ce matin. Il y avait des casseroles, des réchauds, des denrées alimentaires, quelques pièces de monnaie et même des jouets qui trahissent la présence de famille sous le pont de la Bâtie, à l'Avenue d'Aïre, aux Cropettes, au quai Ernest-Ansermet, dans une bonne dizianes de lieux répertoriés sur une liste. Tout est rassemblé dans des filets, hissé sur un camion, emmené pour être incinéré aux Cheneviers.

L'opération a démarré à 7h30 à la Jonction, dont le campement avait été signalé la semaine dernière par un lecteur de la Tribune. Sous le pont de La Bâtie, entre les matelas alignés, encore tièdes, une femme une adolescentes, deux hommes sont là, debout, résignés. Les gendarmes vérifient leur identité. Des habitués. Leurs papiers sont en ordre. Ils sont priés de quitter les lieux. Aussitôt les hommes de la voirie revêtus d'une combinaison blanche font leur œuvre. « Cette fois c'est assez en ordre » commente Patrick Zonca. La zone laisse des traces de vie dans un périmètre de deux cents mètres. La pluie et le soleil les élimineront naturellement.

Les matelas sont étalés sur des cagettes en bois posées sur des bâches en plastique. Certains sont emballés dans des draps housses. Le pont sert de toiture et d'étagères, c'est un des seuls campements protégés de la pluie. Il n'y a ni commodités ni eau courante sauf celle du Rhône. Un tube  gris a suffi pour qu’un citoyen dénonce un branchement électrique illégal. Les SIG dépêchés sur place n’ont pas confirmé de vol d’énergie.

La police n'a procédé à aucune arrestation. A l’Avenue d’Aïre, la police contrôle encore cinq hommes et une jeune femme, tous sont en règle. Un homme handicapé d’une cinquantaine d’années ou moins peut-être réclame deux cents francs. Personne ne répond. « Arrêtez-moi au moins ! » Silence gêné. Il n’a commis aucun délit.

La plupart des autres sites sont inoccupés ou habités, l’un par un sdf, un autre  par trois inconnus sans liens avec les Roms. L’un n’a pas de papier. Il ne sera pas inquiété outre mesure. La procédure serait trop longue.

Les opérations délogement augmentent

L'opération s'est passée sans violence, ont pu constater les reporters de la «La Tribune de Genève». La dernière intervention remonte au 22 juillet, la seizième depuis le début janvier. La pression augmente. Il y a eu dix ramassages en 2010. « Cette année, nous avons déjà chargé et détruit 28 tonnes d’objets divers » a calculé Patrick Zonca. Sans illusions. « Genève est un supermarché à ciel ouvert, dit-il. Il suffit de se servir sur les trottoirs avant la voirie et dans les déchèteries pour se loger à la belle étoile sans bourse délier.» Ce qui n'est pas le cas de nos interventions, ose un fonctionnaire.

La politique des autorités genevoises ne varie pas: il s’agit d’empêcher l'installation de campements permanents sur le territoire genevois. «Nous ne voulons pas recourir à des pelleteuses pour détruire des abris comme ce fut le cas à Lausanne il y a deux semaines», indiquait le maire de la Ville Pierre Maudet, le 9 août dernier à la Tribune. Pour le reste, le magistrat paraît démuni. Les politiques d’intégration échouent, les contraventions sont sans effet. La peur du tribunal à peine plus dissuasive.

Le nombre de Roms aurait toutefois diminué durant cette période estivale pour atteindre quelque 70 personnes selon la police.

Delphine Gouffier, Stephen Mossaz dans la Tribune de Genève