Tout commence en 2004 avec une décision politique. Le pays veut accélérer les procédures dans le domaine de l'asile. Il considère que certaines demandes sont à l'évidence injustifiées et que certains requérants doivent repartir aussitôt. Comme la Constitution ne permet pas de leur refuser toute assistance, on invente une «assistance dissuasive». On va leur donner un peu d'argent, mais pas assez. On va leur fournir un logement, mais rudimentaire. On pourra même au besoin les emprisonner : c'est ce qu'on appelle des «mesures de contraintes». L'aide d'urgence s'applique d'abord aux personnes qui font l'objet d'une non-entrée en matière : les NEM. Pour la plupart, ce sont des hommes, jeunes et célibataires. Mais en 2008, une nouvelle décision politique élargit la formule à tous les requérants d'asile en fin de procédure. Ce qui multiplie le nombre des personnes concernées et notamment des personnes vulnérables : les enfants, les malades et les familles. Ce reportage-vérité le montre, images à l'appui : aujourd'hui, la Suisse n'hésite plus à retirer de l'école les enfants de familles déboutées. A expulser des familles entières, et parfois mêmes, des malades.Rediffusion le vendredi 23 octobre 2009 à 1h15 et le lundi 26 octobre 2009 à 10h15 et 14h20 sur TSR2.Un reportage de Jacques de Charrière et Alexandre Lachavanne
jeudi 22 octobre 2009
La machine fédérale contre l'immigration
France: des dizaines de demandeurs d'asile dans une caserne désaffectée
Des dizaines de demandeurs d'asile somaliens et soudanais vivent depuis plusieurs semaines dans une caserne militaire désaffectée de Pontoise (Val-d'Oise), sans eau ni électricité, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information du Parisien.
Ils seraient une soixantaine selon la préfecture et environ quatre-vingt-dix d'après la mairie.
Ces migrants, des hommes et quelques femmes qui pour certains ont fui la guerre du Darfour, bénéficient de sauf-conduits. Ils attendent que leurs dossiers soient examinés par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
"Leurs conditions de vie sont inhumaines. Ils ne peuvent pas faire chauffer de nourriture et sont donc obligés de manger froid. Faute de matelas, certains dorment à même le sol", explique Djamila Bordet, secrétaire générale du Secours populaire dans le Val-d'Oise.
"Ils vivent dans des bâtiments délabrés où il n'y a rien. Ce n'est pas un lieu clos. Cela permet juste de s'abriter de la pluie mais pas du froid", affirme Franck Dubois, délégué du Secours catholique dans le Val-d'Oise.
Selon la préfecture, les migrants sont arrivés en France pour la plupart cette année. Les premiers à s'être installés à Pontoise occupent l'ancien site militaire de quatorze hectares depuis l'été dernier, mais ils ne se sont manifestés que ces derniers jours en raison du froid, explique-t-on à la mairie.
"On peut s'interroger sur les raisons de cette découverte tardive dans la mesure où les demandeurs d'asile bénéficient de la possibilité d'être hébergés dans des centres adaptés", souligne la préfecture dans un communiqué.
"Des places existent en nombre suffisant, pour ceux qui ont déposé leur demande d'asile à la préfecture du Val-d'Oise, dans les six centres d'accueil des demandeurs d'asile (CADA) du département (capacité totale de 530 places)", ajoute-t-elle. Plusieurs migrants ont fait leur demande dans d'autres départements, précise-t-elle.
Ceux qui ne sont pas encore inscrits dans un CADA devraient bénéficier d'un hébergement d'urgence.
Tant qu'ils ne sont pas pris en charge dans un centre d'accueil, les demandeurs d'asile perçoivent une allocation mensuelle de 316 euros versée par Pôle emploi, selon la préfecture.
"Tous ne bénéficient pas de l'allocation temporaire d'attente (ATA) car les délais d'attribution et les démarches sont longs", relativise Franck Dubois.
AFP.
Un réfugié climatique de glace prend place au Parlement européen
Mardi 20 octobre, les eurodéputés écologistes ont installé « un réfugié climatique » en glace dans la cour du Parlement européen. A quelques semaines du sommet de Copenhague, ils cherchent ainsi à rappeler que des millions de personnes devront quitter leur habitat à cause des changements climatiques.
« Il s'agit de mettre l'accent sur la question humaine des mouvements de population des refugiés climatiques, symbolisée ici par un homme de glace qui va fondre d'ici la fin de la session » (Sandrine Bélier, députée Europe Ecologie)
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Symbole de la fragilité de l’Humanité face au péril climatique, cette sculpture éphémère, réalisée par le sculpteur vosgien Christian Claudel, disparaîtra en quelques jours. « Il s'agit de mettre l'accent sur la question humaine des mouvements de population des refugiés climatiques, symbolisée ici par un homme de glace qui va fondre d'ici la fin de la session », a indiqué l'eurodéputée Verte Sandrine Bélier.