mardi 7 octobre 2008

Le Grand Conseil refuse d'interdire la mendicité - bluewin.ch

Les mendiants continueront à être tolérés dans les rues vaudoises. Le Grand Conseil a refusé de prononcer une interdiction cantonale. Une nette majorité a estimé qu'il ne fallait pas "criminaliser la pauvreté".

La motion du radical Olivier Feller proposait d'interdire toute mendicité. "Les cantons de Genève, Neuchâtel et Fribourg l'ont déjà fait", a argumenté le député. Le cadre légal actuel suffit à lutter contre les filières de mendiants, a estimé le conseiller d'Etat Philippe Leuba. La loi pénale vaudoise interdit déjà de faire mendier des mineurs et la loi fédérale punit l'exploitation de mendiants adultes.

En outre, les communes sont très diversement touchées par ce phénomène. Les mesures à prendre doivent rester de leur compétence, a fait valoir le libéral Jacques Haldy. Aucune commune vaudoise n'a d'ailleurs interdit la mendicité, selon le conseiller d'Etat.

De nombreux députés se sont indignés de la proposition du député radical, y voyant une tentative de "criminaliser la pauvreté". "On ne peut pas interdire la misère", s'est emporté Jean-Michel Dolivo (A gauche toute!). "Les mendiants de nos rues sont pour l'essentiel de Roms, qui échappent au filet social vaudois", selon lui.

La mendicité agressive ou organisée doit être réprimée, mais tendre la main doit rester un droit. "Chacun reste libre de donner ou non", a conclu le socialiste Michel Cornut. Par 78 voix contre 43 et 11 abstentions, une majorité de députés s'est rangée à cet avis.

(ats)

L’UE et le Mali ouvrent le premier centre de lutte contre les migrations clandestines en Afrique

Tire de http://www.afrik.com/article15378.html

Préoccupation majeure de l’Europe et enjeu de taille au Mali, la migration a désormais une institution qui lui est dédiée. L’Union Européenne et le Mali inaugurent aujourd’hui le Centre d’information et de gestion des migrations (Cigem) à Bamako. Premier né d’une longue série à venir, semble-t-il, ce centre pilote a pour but « d’assister le Mali à définir une politique migratoire en réponse aux préoccupations des migrants potentiels, des migrants de retour et des expatriés maliens », selon Bruxelles.

Ont assisté à l’inauguration en grande pompe le Président malien Amadou Toumani Touré, Louis Michel, Commissaire européen pour le développement et l’aide humanitaire, ainsi que Brice Hortefeux, Ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, en qualité de représentant de la Présidence de l’Union européenne.

Financé par le 9ème fonds européen de développement, le Centre recevra 10 millions d’euro sur trois ans. Il dispose désormais de 25 agents chargés de l’accueil, l’information et l’accompagnement des candidats potentiels au départ ainsi que des migrants de retour au pays. Selon Amadou Waigalo, chef du service « Appui opérationnel », le Cigem travaillera en étroite collaboration avec l’ANPE malienne. Il s’agira de « favoriser les migrations légales de travail dans la sous-région et en Europe ». Il faudra aussi empêcher les jeunes maliens et autres travailleurs désespérés de prendre la mer au péril de leur vie. « Dissuader la migration illégale vers l’Europe est notre premier but », avoue le nouveau directeur de la Cigem, Abdulaye Konate.

Le Mali est en effet situé au carrefour des routes de migration clandestine et représente une plaque tournante avant les dernières portes maghrébines de l’Europe. Chaque année des milliers de migrants s’embarquent sur des radeaux de fortune pour tenter de rallier l’Europe et n’atteignent jamais les côtes.

Le Cigem, « tour de guet avancée de la Forteresse Europe »

Cible de nombreuses critiques avant même son inauguration, le Cigem ne fédère pourtant pas tout le monde, loin de là. Il est qualifié par de nombreuses associations de défense des migrants de « tour de guet avancée de la Forteresse Europe ». Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture au Mali et actuelle présidente du FORAM, Forum pour un autre Mali, y voit « une nouvelle dimension de la « bunkerisation de l’Europe » et rien d’autre que le « machin » de Louis Michel.

Ce serait un moyen pour l’Europe de déléguer le contrôle de ses frontières prétextant une aide à l’Afrique et l’occasion pour les pays accueillant ces structures de capter une nouvelle rente extérieure. Les détracteurs de cette politique européenne voient également dans ces nouvelles structures une possibilité pour l’Europe de trouver de la main d’œuvre à bas coût. La BBC cite l’exemple de l’Espagne qui offre déjà au Sénégal des contrats saisonniers précaires de cueillette ou de ramassage de fruits à pourvoir par les jeunes chômeurs. Le Maroc n’est pas en reste et envoie dans les champs espagnols des travailleuses, rurales et avec enfants, pour s’assurer leur retour.

Pour Aminata Traoré, interrogée par Afrik.com [1], cette politique occidentale est « une réponse sans lien avec les problèmes posés ». Et la présidente du FORAM de conclure : « Un bâtiment de plus ou de moins ne changera rien. La vrai question est de savoir pourquoi les enfants de notre continent partent »

Lire aussi :
L’Europe pour le dialogue face à l’immigration clandestine
L’Europe va ouvrir des agences pour l’emploi en Afrique

[1] interview complète d’Aminata Traoré en ligne dès demain sur www.Afrik.com

Hausse de la mendicité à Yverdon

Les mendiants qui sévissent en ville sont en légère augmentation. Un problème que la Municipalité tente de gérer au mieux en l’absence d’une loi cantonale. Un article de Raphaël Muriset dans 24 Heures.

INTERDIT Le règlement de la police municipale interdit la mendicité à Yverdon. Même si, en cas d’infraction, les autorités préfèrent le dialogue à l’amende. YVERDON, LE 5 OCTOBRE 2008
OLIVIER ALLENSPACH


Q
u’ils soient installés, un gobelet en plasti­que à la main, sur la place de la Gare ou en train de patienter, devant le temple, que les paroissiens du dimanche sortent: depuis quel­ques semaines, de l’avis de beaucoup, les mendiants sem­blent s’être multipliés dans la cité thermale.
Une simple impression? Pas du tout, selon Jean-Daniel Car­rard, le municipal en charge de la Police, qui confirme que, de­puis peu, la ville connaît «une légère recrudescence» de ce type de personnes. Une aug­mentation du phénomène au sujet de laquelle l’élu n’a pas véritablement d’explication.
«Au fil du temps, les men­diants n’étaient plus vraiment présents. Puis ils sont réappa­rus, d’abord de manière indi­recte en se faisant passer pour des musiciens. Ce qui nous a conduits à augmenter les audi­tions », explique le municipal de la Police. Pas plus facile de dire, non plus, d’où ils viennent. «Dans certains cas, ce sont des étrangers en attente d’une déci­sion concernant leur sort. Mais ce n’est pas systématique. L’une des mendiantes qui est souvent stationnée devant la poste, par exemple, est domiciliée à Yver­don », confie Jean-Daniel Car­rard.
L’élu ne cache pas que la gestion de cette population, en l’absence d’une véritable base légale, est pour le moins com­pliquée. «A défaut d’une loi identique pour tous, notre seul «outil» pour tenter de gérer le problème est le règlement com­munal de police.» Un règle­ment qui, à Yverdon, interdit toute forme de mendicité sur le territoire de la commune. «Mais c’est vrai que nous n’amendons pas ceux qui en­freignent cette règle. Notre phi­losophie étant plutôt de privilé­gier le dialogue et de leur de­mander gentiment de s’en aller», explique Jean-Daniel Carrard, qui se dit plus que favorable à la mise en place d’une loi cantonale en la ma­tière.
Une loi cantonale?

Ce souhait pourrait se réali­ser prochainement, puisque pas plus tard qu’aujourd’hui le Grand Conseil se penchera sur la motion d’Olivier Feller qui demande l’interdiction de la mendicité à l’échelon cantonal et une peine d’un maximum de 90 jours-amendes pour ceux qui ne la respecteraient pas.

500 mariages étaient faux

mariage impossibleA Zurich, les détectives de la police mandatés par l'Office cantonal des migrations sur avis de l'état civil font un véritable tabac avec 15% de réussite sur les 3500 cas de demandes de mariage jugées douteuses en 2007. Mais leur succès ne touche que les plus démunis, essentiellement les sans-papiers. Andy Stutz, roi de la soie et homosexuel notoire, a épousé une femme d'affaires russe qui voulait avoir pignon sur rue à Zurich. Son mariage n'a pas été remis en cause.

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