samedi 28 février 2009

Connecté, le migrant n’est plus un «déraciné»


(Dana Diminescu)

Munie d’un téléphone portable et d’un ordinateur branché sur le Web, une personne qui a émigré n’a pas vraiment quitté son pays et sa famille. La sociologue Dana Diminescu montre cette nouvelle réalité de la migration

On se représente en général un immigré comme quelqu’un qui est parti de chez lui pour trouver du travail et qui est arrivé dans un pays où par chance il a pu se brancher sur le monde de l’emploi. Il a rompu ses liens familiaux et sociaux d’origine mais, étranger là où il est arrivé, il n’est pas intégré. On le voit absent de son pays d’origine, qu’il a quitté, et absent de son pays d’accueil, où il n’a pas de place évidente, sinon chez son employeur pendant la période du contrat s’il y en a un. Cette double absence, d’ici et de là-bas, a forgé toute une imagerie de la migration, qui tourne autour du malheur, de la rupture d’avec là-bas, et du besoin d’intégration ici. Le migrant est un «déraciné» qu’il faut stabiliser par des mesures adéquates. Sédentariser le nomade.

Cette vision de la migration, construite au temps des voyages longs, du téléphone cher, du courrier postal lent et des attaches nationales contrôlées, ne correspond cependant plus entièrement à la réalité vécue par les migrants. Plusieurs études montrent que ceux-ci sont de plus en plus insérés dans une nouvelle culture de la mobilité. «Il n’y a jamais eu par le passé autant de gens capables d’envisager comme allant de soi le fait qu’eux-mêmes et leurs enfants seront conduits à vivre et travailler ailleurs que sur leur lieu de naissance», dit la sociologue Dana Diminescu. Le nomadisme se répand, qu’il s’agisse de migrations à but économique, du voyage comme mode de vie, du tourisme qui finit par l’adoption d’un nouveau lieu de résidence… Tous ces nomades seraient-ils des déracinés?

Tout au contraire, affirme Dana Diminescu. Dans cette «modernité liquide» décrite par Zygmund Baumann, qui est caractérisée par une circulation généralisée des hommes, des biens, des informations, «les migrants d’aujourd’hui sont les acteurs d’une culture de lien qu’ils ont fondée eux-mêmes et qu’ils entretiennent dans la mobilité.» Grâce aux technologies de l’information, «il est de plus en plus fréquent que les migrants parviennent à maintenir à distance des relations qui s’apparentent à des liens de proximité». Ils sont présents auprès de leur famille restée là-bas, présents auprès d’autres migrants de même origine disséminés dans le monde, y compris dans le pays où ils résident, présents aussi auprès de la société dans laquelle ils vivent grâce aux réseaux d’amitié ou d’intérêt qu’ils créent. «Grâce à ce nouvel environnement technologique, il est plus facile aujourd’hui de vivre à la fois chez soi et dans le pays d’accueil ou ailleurs, et cela d’une manière quotidienne», dit Diminescu.

Initiative anti-minarets: débat explosif en vue


(Daniel Winteregg)

Le texte lancé par la droite ultranationaliste qui s’attaque à l’«islamisation rampante de la Suisse» passe au Conseil national mercredi. Le Conseil fédéral fait tout pour limiter les dégâts à l’étranger

Lire l'article de Stéphanie Von Grafenried dans le Temps

Son contenu est potentiellement explosif. L’initiative qui veut inscrire l’interdiction de la construction de minarets dans la Constitution fédérale, lancée par une poignée de représentants de la droite ultranationaliste, sera traitée au Conseil national mercredi. Elle n’a aucune chance d’être adoptée car seul le groupe parlementaire UDC la soutient. Mais le seul fait de débattre du texte qui va bien au-delà d’un simple problème de droit de construction crispe le Conseil fédéral. Et a déjà provoqué des réactions de rejet, de colère et d’incompréhension à l’étranger. Pour beaucoup, c’est l’initiative de tous les dangers.

L’UDC le dit clairement: l’initiative vise en fait à «stopper l’islamisation rampante de la Suisse et le minage constant de notre Etat de droit». Pour le parti, les minarets n’ont pas de caractère religieux «mais sont des symboles de puissance et l’expression d’une culture intolérante, qui place le droit islamique au-dessus du droit national». L’UDC n’y va pas par quatre chemins dans son dernier communiqué: «Il est grand temps de fixer des limites, faute de quoi les minarets seront suivis par des muezzins et finalement par l’imposition de la charia en Suisse».

«Répercussions fâcheuses»

Voilà qui annonce de vifs débats lors de la campagne de votation. Le peuple pourrait être appelé à se prononcer sur le texte à la fin de l’année, voire en septembre déjà. Sentant le danger et voulant à tout prix éviter une nouvelle «affaire des caricatures de Mahomet» qui avait enflammé le Danemark, le Conseil fédéral a déjà agi très rapidement. Fait rarissime, il a pris position contre le texte le jour même de son dépôt, le 8 juillet dernier. Pour bien expliquer notre système de démocratie directe, rappeler que le gouvernement suisse n’est pas à l’origine de l’initiative et donc calmer le jeu vis-à-vis des pays musulmans.

Pour le Conseil fédéral, l’initiative viole les droits de l’homme, menace la paix religieuse et ne contribuerait nullement à endiguer la diffusion des thèses fondamentalistes islamistes. Eveline Widmer-Schlumpf l’a dit en présentant le message du Conseil fédéral au parlement, rédigé en un temps record. Elle pourrait nuire à l’intégration de la communauté musulmane, «qui dans sa grande majorité respecte l’ordre social et juridique suisse», a rappelé la ministre. Eveline Widmer-Schlumpf a surtout répété qu’une interdiction des minarets «pourrait avoir des répercussions fâcheuses sur la sécurité des établissements suisses et sur nos intérêts économiques».

Effets contre-productifs

C’est ce que craint par-dessus tout le Conseil fédéral. Les dégâts d’image peuvent s’avérer grands. Très sensible, le débat sur la place de l’islam en Suisse risque de s’enflammer malgré les efforts répétés du gouvernement. Selon ses méthodes habituelles, l’UDC ne manquera pas d’exacerber les peurs existantes. Et contribuera à faire l’amalgame entre musulmans et islamistes terroristes. Les partisans pourraient bien inviter Al-Qaida dans la campagne – Ben Laden est déjà apparu en plein débat sur les naturalisations facilitées –, en rappelant que des otages suisses sont détenus en Afrique de l’Ouest par une branche du mouvement terroriste. Ou en faisant allusion au supposé «réseau suisse» autour de la très controversée Malika El-Aroud, veuve de l’assassin du commandant Massoud récemment arrêtée à Bruxelles dans le cadre d’une vaste enquête sur la violence islamiste.

Sur les «réseaux cachés» justement, le message du Conseil fédéral est très clair. «Les centres religieux cachés dans des caves ou des garages et fréquentés par des personnes appartenant à des mouvements fondamentalistes et islamistes sont plus dangereux que les mosquées dotées de minaret. L’initiative risque même d’avoir des effets contre-productifs, car elle pourrait aliéner certaines franges de la population modérée qui y verront une mesure inutilement vexatoire à leur encontre et seront tentées de basculer dans la frange extrémiste», avertit le gouvernement.

Jusqu’à présent, les musulmans modérés de Suisse, majoritaires, ont été très peu présents sur ce dossier, par crainte de lui accorder trop d’importance. Et c’est là que le bât blesse. Car c’est bien eux qui sont le plus en mesure de replacer le débat dans son contexte et de rassurer leurs pairs à l’étranger.

mercredi 25 février 2009

A Vallorbe, Mama Africa est orpheline de sa présidente

Présidente de l’Association auprès des requérants d’asile de Vallorbe, œcuménique humanitaire (ARAVOH) et de L’Association vaudoise pour les Droits de la femme (ADF), Christiane Mathys-Reymond est décédée lundi matin.

Christiane Mathys-Reymond est décédée alors qu’elle avait en tête bien des projets, notamment celui d'écrire un second livre. Photo Olivier Allenspach

 

Christiane Mathys était une femme étonnante. A plus de 70 ans, elle avait conservé son âme de jeune militante. Une qualification qui lui tenait plus à cœur que son doctorat ès sciences religieuses. En effet, sur le faire-part de la famille rédigé par ses soins, elle a tenu que figure sous son nom «enseignante retraitée, militante».

«Le verset biblique qu’elle a choisi: Il n’y a plus ici ni Juif, ni Grec; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre, il n’y a plus ni homme, ni femme, car vous êtes un en Jésus-Christ, résume bien l’état d’esprit qui a animé ma femme durant toute sa vie», témoigne Jean-Louis Mathys.

Fille de pasteur, parfois pugnace, «Christiane Mathys était une battante qui a défendu des causes nobles. Pas toujours très populaire, elle avait un caractère bien trempé, tout en étant très féminine», explique Pierre-Olivier Heller, aumônier au Centre de requérants. A l’écoute des autres, elle respectait ceux qui ne partageaient pas ses idées.

Musicienne, elle avait également un certain talent pour l’écriture. Son livre Tu n’iras pas à la maison des vieux, publié l’année dernière, en témoigne.

Avec le décès de Christiane Mathys, Vallorbe perd un personnage et l’ARAVOH, appelée familièrement Mama Africa, est orpheline.

"Christianisme et antisémitisme": écho de la soirée à l'Estrée

L’antisémitisme est-il de retour en Pays de Vaud? «Il faut rester très vigilant! Le mal, insidieux, rôde», répond l’auteur d’Un Juif pour l’exemple. Lundi, à Ropraz, il faisait face à ses lecteurs. Un article de Christian Aebi dans 24 Heures.

Jacques Chessex, ici aux côtés d'Alain Gilliéron, directeur artistique de l'Estrée. Photo Christian Aebi Lundi soir, à Ropraz, l’écrivain Jacques Chessex lisait en public quelques pages de son livre Un Juif pour l’exemple. Le crime de Payerne, en 1942, servait de point de départ à une réflexion publique sur le «Christianisme et l’antisémitisme». Un rendez-vous organisé par les Eglises. Le centre culturel de L’Estrée n’arrivait pas à contenir les 250 personnes présentes, la plupart contemporaines de l’auteur.

Silence de plomb quand Jacques Chessex, le ton grave, raconte la Payerne de la guerre. Le fanatisme nazi, le pauvre sort d’Arthur Bloch. Un vieil homme au fond de la salle lève ses lunettes, essuie ses larmes. «Pourquoi rebouiller tout cela», murmure-t-il. Puis, n’y tenant plus, se dresse sur sa canne et lance: «Chessex, qu’est-ce que les Payernois t’ont fait?»

«Ce crime n’est pas le fait des Payernois, lui répond Antoine Reymond, membre permanent du Conseil synodal. Il s’agissait de quelques hommes emmenés par un pasteur fanatique qui faisait partie de mon Eglise. Les Payernois doivent admettre ce qui s’est passé chez eux. En mettant une plaque commémorative où le drame s’est déroulé, ils rappelleraient à tous que cela ne doit jamais se reproduire.»

«C’est au Conseil d’Etat et au Grand Conseil vaudois de faire un acte de mémoire sur cette affaire, lance un membre de l’Amitié judéo-chrétienne. Ça aurait pu se passer n’importe où dans le canton.» Applaudissements dans la salle.

L’antisémitisme aura donc été au cœur de la soirée. Tour à tour l’école, l’éducation, le politique ou la culture ont été appelés à la rescousse. «Merci, Monsieur Chessex d’avoir écrit ce livre!» lance une femme. «Depuis tout gosse, je me rappelle du regard, de la méfiance que l’on posait sur les Juifs, explique Mark Elikan. A mon père, bien connu à Yverdon, dragon à l’armée, mobilisé, on avait demandé s’il était plutôt Suisse ou plutôt Juif.»

«J’aurais pu en être»

Pour Marcel Cohen-Dumani, chargé de relation de la Communauté israélite de Lausanne et du canton de Vaud (CILV), le conflit dans la bande de Gaza ravive de vieux démons: «Les gens ne font pas la différence entre un pays, Israël, majoritairement peuplé de Juifs, et les juifs. Nous sentons une pression. Nous recevons des envois anonymes, nous essuyons des remarques. Quelque chose se passe.» Un autre témoignage, poignant, est venu d’un ancien Payernois. «Grâce à Dieu, j’étais trop jeune de trois ans. Mais il s’en est fallu de peu pour que je sois avec cette bande. Vallotton (ndlr: l’un des coupables) avait un pouvoir de persuasion inouï. Il conditionnait les copains, le jeudi. Je ne pouvais pas y aller, j’étais garçon livreur. Mon patron, pharmacien, était un Allemand «prononcé», il était proche d’un coiffeur, un vrai nazi! La période était dure. On triait les lavures pour vivre. C’étaient les riches qui mangeaient du jambon. Les discours des nazillons avaient un terreau propice. C’était la crise. Comme maintenant…»

Salle comble lundi soir pour débattre du dernier Chessex

Etude sur l'extême droite, gaspillage de fonds publics ?

Le Fonds national de la recherche a présenté le fruit d’une étude initiée en 2003. L’orientation et la banalité du propos sont pointés du doigt. Un article de Patrick Chuard dans 24 Heures.

A première vue, le bilan est maigre. L’étude sur l’extrémisme de droite, entamée en 2003 et présentée hier (lire ci-dessous), n’apporte aucune révélation. Valait-il la peine que le Fonds national de la recherche scientifique (FNS) engloutisse 4 millions de francs pour financer cinq ans de recherches? Certains politiques tirent à vue: «Une absurdité, du grand n’importe quoi!» selon Hans Fehr (UDC/ZH).

L’étude présentée hier souligne que «les attitudes et comportement extrémistes» sont «avant tout le fait de jeunes adultes» dont «la violence ne représente pas une menace aiguë pour l’Etat».  Grütli, 1er Août 2002, Keystone Il faut dire que cette étude – initiée notamment après que des skinheads ont chahuté Kaspar Villiger, au Grütli, en 2000 – s’est attachée à examiner les liens entre l’extrémisme et le populisme en politique. En désignant clairement l’UDC. «Plus le populisme de droite gagne en importance, plus l’extrémisme de droite arrive à capter l’attention», observent en substance les chercheurs. Hans Fehr y discerne un «plan pour pouvoir attaquer une nouvelle fois l’UDC et la taxer d’antidémocratique et de raciste». Son collègue de parti, Yvan Perrin, renchérit: «Le côté scientifique n’arrive pas à masquer une certaine idéologie, voire une aversion pour l’UDC, dit-il. Cela ne me gêne pas. Ce qui me gêne c’est qu’on paie cela avec les deniers publics!»

Critiques balayées par Marcel Niggli, professeur de droit à Fribourg et directeur de la recherche: «Il n’y a rien de politisé, c’était une décision scientifique d’ouvrir le champ de recherches à l’environnement politique, comme on l’a fait pour le sport, par exemple, en abordant le problème du hooliganisme.» Il ajoute que «4 millions, ce n’est pas une somme exagérée: une cinquantaine de chercheurs en sciences humaines (sociologues, historiens…) a travaillé sur treize projets au total.» Et sur le fait que l’étude n’apporte rien de neuf? «Peut-être, mais c’est la première fois qu’on abordait le phénomène avec une méthodologie et des résultats empiriques.»

«Regard partiel»

L’étude enfonce toutefois des portes ouvertes. Notamment lorsqu’elle conclut qu’il existe une «divergence entre la société et le besoin marqué d’identité nationale et de défense vis-à-vis de l’étranger qu’éprouvent de nombreux citoyens». Charles Kleiber, ancien secrétaire d’Etat à l’éducation et à la recherche, admet «qu’on peut se demander s’il fallait investir 4 millions pour une critique de l’UDC. Mais, en l’occurrence, je ne crois pas que ce soit le cas. Et de telles études font tourner la recherche, ce sont des postes scientifiques qui sont en jeu.»

Une manière de dire que l’essentiel est de financer des recherches, quels que soient les résultats? Pierre Weiss, président du Parti libéral et lui-même sociologue, ne se prononce pas sur cette question. Mais il regrette «le regard partiel, voire partial, de l’étude». Une telle recherche s’avère «nécessaire, dit-il, à condition de prendre en compte tous les aspects de l’extrémisme, y compris religieux, de gauche ou les attitudes qui consistent à soutenir des mouvements comme le Hamas». Marcel Niggli abonde, mais rétorque que le mandat du Conseil fédéral se limitait strictement à l’extrême-droite.

 

Peu d’activistes, beaucoup de racistes

Il n’y aurait que 1200 activistes d’extrême-droite en Suisse, un chiffre stable depuis plusieurs années. L’extrémisme pourrait potentiellement concerner 4% de la population. Voici deux des résultats de l’étude financée par le Fonds national. Celle-ci souligne que «les attitudes et comportement extrémistes» sont «avant tout le fait de jeunes adultes» dont «la violence ne représente pas une menace aiguë pour l’Etat». L’étude met en perspective des liens entre l’extrémisme et le populisme en politique, les médias, le sport et les conditions socioculturelles. Elle éclaire surtout une attitude xénophobe dans une grande partie de la population.

L’un des travaux, appelé «Mesurer la misanthropie et l’extrémisme de droite en Suisse», sondant 3000 personnes, montre que 20% de la population présente des attitudes antisémites, 30% islamophobes; 50% des sondés auraient peur de l’étranger et 40% auraient des attitudes sexistes. «Cette méthode de sondage reprend des outils déjà appliqués en Europe et les chiffres correspondent aux résultats de l’Allemagne», signale Marcel Niggli, président du conseil de direction de la recherche.

P. C.

mardi 24 février 2009

Clandestins mineurs marocains: une ONG brise le tabou

Près de 8.000 mineurs marocains, non accompagnés, auraient émigré clandestinement rien qu'en Italie durant les cinq dernières années. Le chiffres a de quoi inquiéter. Et c'est la section italienne de l'ONG Save the children qui en donne les détails, précisant que pas moins de 15% des mineurs qui ont débarqué en Italie l'année dernière, soit un total de 7.797, sont des Marocains.

Ce chiffre est toutefois «très sous-estimé». Pour en savoir plus, il suffit de s'adresser aux associations marocaines d'aide aux immigrés clandestins. D'après l'Association des familles et amis des victimes de l'immigration clandestine, ces très jeunes Marocains sont en général âgé de 9 à 15 ans. Ils partent le plus souvent de villes comme Khouribga, Béni Mellal et Kelâat Sraghna. «Leur jeune âge n'a d'égal que la consternante facilité avec laquelle ils arrivent à passer. Leurs passeurs, munis de passeports avec enfant accompagnant, se contentent le plus souvent de changer à chaque retour au Maroc la photo de l'enfant. Et le tour est joué», explique Khalil Jemmah, président de 1'Afvic. Mieux encore, et de 2000 à 2006, l'astuce a été érigée en véritable tendance dans les villes précitées, des parents acceptant volontiers de livrer leurs enfants en échange d'un salaire mensuel qui leur est versé par ceux qui les exploitent en Europe.

Une exploitation qui dépasse les simples travaux pour s'élargir au trafic de drogue. «En plus de ne pas être passibles de prison, ces enfants, de par leur âge, arrivent facilement à passer à travers les filets de la police, sont généralement obéissants et de modiques sommes d'argent en guise de pourboire suffisent à leur faire plaisir. Ils évoluent également dans un climat de grande peur des représailles de leurs patrons et dans des vases tellement clos qu'ils se perdent si jamais ils s'échappent», dit cette source à la même association. Que fait le Maroc pour minimiser la gravité d'un tel drame ? Le sujet intéresse peu, voire reste tabou. «Et chaque fois qu'on en parle, c'est pour parler des mineurs marocains en Espagne, ballottés entre la volonté des autorités locales de s'en débarrasser, comme c'était le cas en Andalousie, qui voulait renvoyer au Maroc 1.000 mineurs non accompagnés, et la résistance marocaine, les autorités refusant d'adopter la convention signée dans ce sens entre les deux pays», affirme-t-elle. Les deux pays européens restent les principaux points de chute des mineurs marocains candidats à l'émigration. Selon des statistiques datant de 2005, le nombre de ceux parmi eux qui résident dans des centres d'accueil en Espagne est de 4.441.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

lundi 23 février 2009

A Nyon, les hommes de l'abri survivent dans le doute

Ce groupe de Somaliens, après avoir perdu de nombreux compagnons de voyage en Lybie ou dans la Méditerranée, voient leur avenir avec grande inquiétude. Comment se passe la vie à l’abri des Oies, alors que huitante-sept requérants y cohabitent depuis pile une semaine? Reportage. Un article de Gilles Biéler dans 24 Heures, des photos de Alain Rouèche.

L’ambiance a changé. D’une trentaine lundi dernier, le nombre de requérants d’asile logés à l’abri PC des Oies, à Nyon, est passé à huitante-sept, vendredi. «Tout se passe très bien, dans un admirable respect mutuel», assure-t-on dans l’encadrement.

Dans leur chambre, les Erythréens racontent leur parcours. Expliquent que s’ils rentrent chez eux, ils iront en prison. Au mieux ... Du respect, oui. Mais les visages sont creusés, les regards souvent vides et les sourires rares. Ici, l’un se colle au radiateur, alors que dehors, un autre fait les cent pas autour d’une cabine téléphonique, tentant de joindre les siens, restés au pays. Ils viennent de loin, de Somalie, d’Irak, de Côte d’Ivoire, du Togo. Certains, dans leur périple, ont perdu les leurs, dans les prisons libyennes ou en traversant la Méditerranée. Tous arrivent en Suisse avec deux rêves simples et pourtant si évidents pour un Helvète rompu aux joies de la démocratie: la liberté et la sécurité. Beaucoup alors ne comprennent pas leur «confinement dans une cave sans fenêtre».

«On a vécu tellement pire»

C’est pas génial comme endroit, estime ainsi ce groupe d’Erythréens. Mais par rapport à tout ce qu’on a vécu ces derniers mois, c’est déjà beaucoup. On n’a pas trop froid, on mange, on rencontre d’autres gens…» La plupart d’entre eux ont transité par l’Italie, et ont pensé y trouver une nouvelle liberté. «Tout ce qu’on a reçu, c’est un document nous demandant de quitter le territoire dans les cinq jours. Et pas un euro pour se nourrir, ni même un lit pour dormir…» Alors ils ont poursuivi leur périple jusqu’en Suisse, sans savoir que  les accords de Dublin les renverraient sans doute en pays transalpin. Eux n’osent même pas l’envisager. «Sans logement ni travail… Sans rien, comment voulez-vous vivre en sécurité? On n’a pas quitté notre pays pour vos beaux yeux, mais parce qu’on avait peur pour notre vie!» Sans compter une certitude bien ancrée: «Revenir en Italie, c’est être quasi sûr d’être renvoyé en Erythrée.» Avec, assurent-ils, la case prison pour seule assurance. «Beaucoup de nos amis n’en sont jamais sortis», ajoute l’un d’eux, le regard grave.

Cette peur, palpable, de rentrer n’est évidemment pas l’apanage des seuls Erythréens. Tous, dans l’abri, ont craint pour leur vie. «Tant qu’on sera là, sans savoir où l’on sera demain, ce sera le cas», note un Ivoirien arrivé lundi. Et pourtant, s’il devait être refoulé, alors même qu’il est libre de quitter la structure des Oies à tout moment, il ne tentera pas la clandestinité. «Je suis venu ici pour être libre. Vivre avec sans cesse au cœur la peur d’être arrêté par la police ne présente aucun intérêt pour moi…»

A l’heure de quitter l’abri, certains requérants s’inquiètent, se demandent si leur témoignage ne leur vaudra pas «des ennuis avec le gouvernement». Plus loin, quelques rires résonnent. Enfin…

Obama redonne sa chance à la conférence de Genève

Washington n’exclut plus de participer à la Conférence sur le racisme organisée à Genève du 20 au 24 avril. Un article d'Alain Jourdan dans la Tribune de Genève.

AP| Le président des Etats-Unis, Barack Obama. Après avoir annoncé qu’elle réintégrait le processus de Durban, La Maison-Blanche a dû rassurer les leaders de la communauté juive américaine. La nouvelle administration américaine semble bel et bien décidée à reconsidérer ses positions quant à sa participation à la prochaine Conférence sur le racisme organisée à Genève en avril prochain. Mieux, elle n’exclut même plus de rentrer au Conseil des droits de l’homme. Une petite révolution de ­Palais…  L’actuel ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’ONU, Warren W. Tichenor, s’étant montré toujours très critique envers cet organe des Nations Unies. Dans les couloirs du ­Palais des Nations, on s’impatiente de connaître le nom de son successeur.
Signe en tout cas que les choses bougent, Washington a dépêché une délégation à ­Genève pour réintégrer le processus de Durban. Le département d’Etat a précisé que ce retour n’avait rien de définitif. Pour l’instant les positions des Européens et des pays arabes et africains sont inconciliables. L’Organisation de la conférence islamique défend mordicus le concept de diffamation des religions dont les occidentaux ne veulent pas entendre parler. Plusieurs pays exigent aussi l’ajout d’un chapitre très ­contesté sur la reconnaissance de l’esclavage et des réparations que cela appelle. L’administration Obama peut-elle encore déminer le terrain et donner une nouvelle impulsion? Le secrétaire général de l’ONU le croit. Après s’être félicité du retour des Etats-Unis, Ban Ki-moon a dit qu’il fallait maintenant régler «les questions en suspens (…) afin d’assurer le succès» de la conférence sur le racisme. Trouver un texte de compromis s’annonce difficile mais plus impossible. L’ambassadeur de France auprès des Nations Unies à ­Genève, Jean-Baptiste Mattei, observe que les nouvelles positions américaines «contribuent à améliorer le climat».

Un enjeu pour la Suisse
Tout le monde est d’accord pour dire que les Etats-Unis viennent d’envoyer un signal fort. Les pays arabes et africains qui appelaient eux-mêmes de leurs vœux ce retour des Etats-Unis ne peuvent plus prendre la responsabilité de bloquer le processus en cour. Dans ce contexte, la diplomatie suisse va s’efforcer de jouer de tout son poids et de toute son influence pour sauver la conférence d’avril prochain. Comme pays hôte elle sait le partie qu’elle peut tirer d’un succès diplomatique planétaire mais ne mésestime pas non plus les effets d’un éventuel fiasco pour son image. D’autant que, comme en 2001, la question israélo-palestinienne pourrait bien envahir les débats. Il y a huit ans, plusieurs pays et organisations non gouvernementales avaient utilisé la conférence comme une tribune, donnant lieu à des dérapages antisémites.
Après avoir annoncé qu’elle réintégrait le processus de Durban, La Maison-Blanche a d’ailleurs dû rassurer les leaders de la communauté juive américaine. Israël qui craint de voir la conférence déraper comme en 2001 appelle à son boycott. «Israël attend du monde libre qu’il ne participe pas à Durban II», vient de déclarer Tzipi Livni. Pour l’instant l’administration Obama répond qu’en participant les Etats-Unis pourront maîtriser son déroulement. «Les nouvelles positions américaines contribuent à améliorer le climat»

Des locataires chassés pour faire place aux requérants

Pour faire face à l’accroissement des requérants qui lui sont attribués par Berne, l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants a besoin de plus d’appartements. Il récupère donc ceux qu’il possède et qui sont occupés par des personnes en situation régulière. Un article de Raphaël Ebinger dans 24 Heures.

Nathalie Trolliet a reçu le 24 décembre la résiliation du bail de son appartement, propriété de l'EVAM. Pully, le 20 février 2009 (Vanessa Cardoso) Entre deux cartes de vœux, une lettre de résiliation de son bail au 31 mars. Le 24 décembre dernier, Nathalie Trolliet est choquée. Locataire depuis 1993 du numéro 4 de l’avenue de la Rapille, à Prilly, elle apprend alors qu’elle a trois mois pour se reloger. Avec ses trois voisins qui ont reçu le même courrier, elle est d’autant plus estomaquée en apprenant dans la missive que des requérants d’asile reprendront les appartements en question. Dans le climat tendu sur le marché locatif, la pilule est amère. «Une mauvaise nouvelle comme celle-là, annoncée la veille de Noël… Sur le moment, j’étais effondrée. Je me voyais déjà à la rue…» se souvient cette infirmière, qui a entre-temps trouvé un nouveau logement à Lausanne.

Propriétaire de l’immeuble, l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants) admet sa maladresse. «La collision de dates n’est pas très heureuse, avoue son directeur, Pierre Imhof. Mais la lettre de résiliation devait bien arriver un jour.» Et d’assurer que son service gérance sera sensible à la situation personnelle des locataires qui porteraient l’affaire en séance de conciliation.

Si quatre résiliations de bail ont été signifiées à l’avenue de la Rapille, à Prilly, l’EVAM a entamé une telle procédure auprès de trente de ses locataires sur l’ensemble du canton. Car son besoin en appartements est grand avec la vague de requérants arrivant actuellement en Suisse. Depuis octobre de l’an passé, 150 personnes supplémentaires ont ainsi trouvé une place dans un logement individuel.

L’effort est important pour l’EVAM, qui possède pourtant un parc immobilier qui compte 22 immeubles proposant un peu plus de 200 appartements. Pour loger le solde de requérants ayant droit à un logement hors des centres, un millier d’appartements sont loués à des tiers.

Dans le juste légalement

Il n’empêche, si la manière de procéder pour récupérer ses logements à de quoi étonner, l’EVAM est parfaitement en règle avec la loi. «Légalement, nous sommes dans le juste pour répondre à la mission qui nous est confiée par la Loi sur l’aide aux requérants d’asile et à certaines catégories d’étrangers (LARA)», souligne Pierre Imhof. Cette mission consiste justement à loger des migrants en attente de permis et personne d’autre. «Depuis l’entrée en vigueur de la LARA, il n’existe pas de cadre légal nous permettant de louer des appartements à une autre population que celle qui nous est attribuée, estime encore le directeur. On n’aurait donc pu nous reprocher ce fait.»

Mais pourquoi son service de gérance loue-t-il encore des objets à des personnes suisses ou possédant des permis de séjour? Cette bizarrerie s’explique historiquement. En effet, une partie de ces personnes habitaient dans un appartement qu’ils ont conservé quand la Fareas, ancêtre de l’EVAM, a acheté leur bâtiment. Une autre partie est constituée d’anciens bénéficiaires des prestations de l’EVAM qui ont gardé jusqu’à aujourd’hui le logement qui leur avait été attribué.

La vague de nouveaux requérants a donc sonné le glas de ces privilèges. Sur un plan strictement économique, il est ainsi parfaitement logique pour l’EVAM de récupérer ses appartements plutôt que d’en louer à des tiers. «Nous ne savons pas non plus si la tendance actuelle sur le front de l’immigration va continuer, assure Pierre Imhof. Nous devons donc être attentifs à ne pas conclure trop de baux avec des régies. Car, au final, une partie des objets loués pourraient se retrouver rapidement inoccupés…»

Les UDC unis contre les minarets

Le groupe des parlementaires UDC défend l’initiative. Afin de lutter «contre l’islamisation rampante».

Le groupe UDC des Chambres fédérales soutient à l’unanimité l’initiative contre les minarets. Il entend ainsi «stopper l’islamisation rampante de la Suisse et le minage constant de notre Etat de droit». «Les minarets n’ont pas de caractère religieux, mais sont des symboles de puissance et l’expression d’une culture intolérante.»

L’initiative populaire fédérale «Contre la construction de minarets», déposée en juillet 2008, vise à inscrire cette interdiction dans la Constitution fédérale. Les minarets ne sont mentionnés ni dans le Coran ni dans d’autres écritures saintes de l’islam, selon l’UDC. Ils sont le symbole d’un pouvoir politico-religieux, des signes de victoires, de conquêtes. «Ils sont surtout l’expression d’une culture intolérante qui place le droit islamique, un droit donné par Dieu, au-dessus du droit national.»

L’UDC rejette catégoriquement l’instauration de règles spéciales pour les musulmans, comme des cimetières musulmans, des exceptions à l’enseignement scolaire, voire un système légal musulman. «Aux yeux de nombreux citoyens suisses, et pas seulement pour les parlementaires UDC, il est grand temps de fixer des limites. Faute de quoi les minarets seront suivis par des muezzins et finalement par l’imposition de la charia en Suisse.» L’initiative populaire déposée par le comité UDC d’Egerkingen est «un premier pas dans la bonne direction».

Le Conseil fédéral avait, de manière inhabituelle, marqué fermement son opposition à cette initiative le jour même de son dépôt. Il estime qu’elle est dirigée contre une minorité religieuse et pourrait menacer la paix religieuse en Suisse.

AP dans 24 Heures

Arrestation d'un compagnon d'Emmaüs sans-papier à Marseille

Devant l'entrée de la communauté Emmaüs de la Pointe-Rouge, Marseille (Rémi Leroux/Rue89) L'arrestation d'un compagnon d'Emmaüs sans-papiers, son placement en centre de rétention ainsi que la garde à vue du responsable de la communauté de la Pointe-Rouge, à Marseille, ont été considérés par le monde associatif comme un "test" de la part du nouveau ministre de l'Immigration et de l'identité nationale.

Comme souvent, c'est à la suite d'un banal contrôle d'identité qu'Hamid Belkir, compagnon Emmaüs, sans-papiers, a été interpelé en début de semaine à Marseille. Aux policiers qui l'interrogeaient, il a expliqué habiter à la communauté Emmaüs de la Pointe-Rouge, située dans le 8e arrondissement.

Sur place, ils procèdent alors à une fouille de la chambre de Hamid Belkir avant de demander à l'intervenant social présent ce jour-là de leur fournir son dossier.

samedi 21 février 2009

L’Italie renforce son arsenal sécuritaire dans un climat de méfiance vis-à-vis des étrangers.

Lire l'article d'Euronews

Un camp de Roms détruit (AFP)Le chef de l’Etat Giorgio Napolitano a émis des  réserves. Une grande partie de l’opposition de gauche s’est inquiétée d’une dérive sécuritaire. Même le président (Alliance nationale) de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a fait part de ses doutes mettant au passage en garde sur les risques de faire un amalgame entre délinquance et immigration. Malgré tout, le gouvernement de Silvio Berlusconi a approuvé vendredi en Conseil des ministres un décret-loi qui légitime et légalise les « rondes » nocturnes de citoyens au nom de la protection des individus et des biens.

Lire la suite de cet article d'Eric Jozsef dans le Temps

Condamné pour négationnisme, il s’apprête à s’installer en Suisse

Recherché en Belgique, Vincent Reynouard est un nom bien connu dans les milieux d’extrême droite. Il songe à rejoindre Berne. Où il ne © FREDERICK FLORIN | Vincent Reynouard a été condamné à un an de prison en juin 2008 en Belgique. Absent du procès, il avait fait appel, avant de fuir. Le mathématicien, qui a été radié de l’enseignement par l’Education nationale, aurait un comité de soutien en Suisse qui lui assurerait une aide financièredevrait pas être inquiété. Un article signé Nicola Burnens pour 24 Heures.

Incognito, il se cachait à son domicile à Ixelles, une commune de l’agglomération bruxelloise, à quelques kilomètres du tribunal qui l’a fait condamner pour propos négationnistes. Vincent Reynouard, chef de file du négationnisme franco-belge, se prépare à rejoindre Berne. «J’ai certains contacts avec des sympathisants qui veulent garder l’anonymat et qui ne souhaitent pas être ennuyés. Quelqu’un m’accueillera en toute discrétion», écrit-il, interrogé par courrier électronique, alors qu’il est une nouvelle fois en cavale.

Cet ingénieur chimiste de 39 ans indique avoir quitté la Belgique, mais refuse de dévoiler où il se cache en ce moment. Sous le coup d’une «ordonnance de capture» en Belgique, il est aussi recherché en France pour le même type de délits. Que compte-il faire à Berne? «Tout cela dépendra des événements. J’ai déjà donné une conférence privée en Suisse en 2007», se contente-t-il de dire.

Disparu de la circulation

Il y a quelques semaines, Vincent Reynouard parlait déjà de rejoindre la Suisse dans un entretien accordé à l’édition belge de Paris Match. Deux journalistes l’avaient retrouvé à Bruxelles, réfugié dans un obscur «Sanctuaire de Notre-Dame des Sept Douleurs» tenu par un catholique. Tentait-il de brouiller les pistes pour mieux cacher sa fuite? Son refuge se situait à l’avenue Louise, une des grandes artères animées de Bruxelles. L’endroit avait déjà servi de cachette à Olivier Mathieu, un autre négationniste français.

Personne n’y a vu le fugitif, même pas sa femme, avec qui il est en instance de divorce. «La police est venue plusieurs fois ici, sans le trouver. Je ne sais pas où il est», explique-t-elle, dépitée. Elle vit ici avec les sept enfants nés de leur union. Ils sont inscrits à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, le courant catholique fondamentaliste qui défraie la chronique depuis les propos négationnistes de l’évêque intégriste britannique Richard Williamson. Vincent Reynouard a toujours nié des liens avec cette Fraternité implantée en Belgique, mais aussi en Suisse, notamment à Ecône (VS). Par contre, il sait que certains évêques lisent ses écrits.

Soutenu en Suisse

L’an dernier, un comité de soutien s’est formé autour de lui. Il a son blog sur internet et une case postale à Montreux, inconnue des autorités et des habitants. C’est par ce biais que Vincent Reynouard fait circuler ses écrits en Belgique. «Je peux vous assurer qu’il se réfugiera à Berne. Nous serons là pour le soutenir financièrement», déclare un membre du comité, sous le couvert de l’anonymat. Cette information est appuyée par une autre source proche du milieu.

La police suisse compte-t-elle l’arrêter? «Quelqu’un qui commet un délit à l’étranger ne peut pas être arrêté. Il faut qu’un mandat d’arrêt soit lancé par un autre pays ou que la personne soit frappée d’une interdiction de séjour sur le territoire», note Guido Balmer, porte-parole de l’Office fédéral de police (fedpol). Le fugitif n’est concerné par aucun de ces cas de figure. Du côté belge, on est septique. «Pour une peine aussi courte (ndlr: un an de prison), lancer un mandat d’arrêt est peu probable. Ce genre de fuite est fréquent», explique-t-on au Parquet général de Bruxelles.
Le fuyard serait donc tranquille à Berne. Tous les indices semblent par ailleurs confirmer cette destination. Vincent Reynouard est-il conscient des faibles risques qu’il encourt en Suisse ou continue-t-il sciemment de brouiller les pistes? «Où que je sois, il y a toujours possibilité de me faire arrêter», conclut-il, pragmatique.

Sur le même sujet, lire l'article paru sur Rue89

Yverdon: l'EVAM déménage

L’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) cède au plus offrant son bâtiment administratif.

A vendre, avenue Haldimand 11, propriété de 669 m2 sur trois niveaux avec ascenseur et jardin. Cette offre émane de l’Etablissement vaudois d’accueil aux migrants (EVAM), qui décidé à se séparer de l’immeuble abritant ses bureaux yverdonnois. «Il n’était pas complètement adapté à nos besoins, on préférerait une surface commerciale que ces appartements transformés. Et puis, nous n’avons pas forcément besoin d’autant de place», explique le directeur de l’EVAM, Pierre Imhof.

Raison financière

Autre raison, plus pressante, à l’origine de cette mise en vente: la structure cantonale chargée de l’hébergement des demandeurs d’asile veut dégager des liquidités pour renflouer son fonds de rénovation. En clair: elle cède au plus offrant une partie de son parc immobilier (c’est aussi le cas de deux immeubles à Lausanne) pour réinjecter cet argent dans diverses habitations destinées aux requérants. «Il vaut mieux être propriétaire des logements que des surfaces administratives», résume Pierre Imhof.

Pour autant, l’existence de l’antenne yverdonnoise de l’EVAM n’est pas remise en cause. La direction est à la recherche d’une autre adresse pour abriter ses bureaux, cette fois en tant que locataire. Le déménagement devrait avoir lieu à la fin de l’année.

M. N. dans 24 Heures

vendredi 20 février 2009

La Tunisie "préoccupée" par la situation de ses immigrés à Lampedusa

Une organisation gouvernementale tunisienne en charge des droits de l'Homme s'est dite "préoccupée" par la situation des immigrés clandestins tunisiens retenus dans les centres d'accueil de l'île sicilienne de Lampedusa, en Italie. Elle entend dépêcher une mission sur place.

Dans un communiqué transmis vendredi à l'Associated Press, le comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales déclare "suivre avec préoccupation les événements" survenus dans ces centres et leurs répercussions sur la situation des Tunisiens qui y résident.

Il annonce l'envoi dans l'île italienne d'une délégation conduite par son président "en vue de se rendre compte de visu de la situation des citoyens tunisiens", en notant que "les autorités tunisiennes compétentes suivent de près ce dossier".

Lire la suite sur nouvelobs.com

Après les Roms, la droite s'en prend aux jeunes

Des mesures d'éloignement pourront être signifiées à des groupes jugés à problèmes, par exemple les dealers. Mais pas seulement eux. Philippe Bach dans le Courrier
Encore des mesures d'éloignement. Le Grand Conseil a voté hier soir un projet de loi libéral qualifié de «liberticide» par la gauche et de «nécessaire et conforme au principe de proportionnalité» par la droite représentée par la rapporteuse de majorité, la libérale Nathalie Fontanet. En clair, la majorité bourgeoise a introduit dans la loi sur la police des mesures d'éloignement pour des personnes posant problème. Une telle disposition existe d'ores et déjà, mais uniquement pour des étrangers. En son temps, elle avait été mise en oeuvre sur la demande la magistrate Micheline Spoerri pour lutter contre le trafic de drogue.
La loi votée hier soir va plus loin. Elle concerne toute personne ou groupe de personnes qui participe à un rassemblement qui «menace l'ordre ou la sécurité publique». Il sera possible de lui signifier une interdiction d'un périmètre donné pour une durée pouvant aller de 24 heures à trois mois. Ceci sans qu'un délit concret ne lui soit reproché.
Selon les propos du député Olivier Jornot, il s'agit des groupes de jeunes qui traînent dans les préaux, dans les parcs, ou aux arrêts du bus. «Dans nos préaux, nous voulons voir des gamins, pas de botellóns.»
Les mendiants visés
D'autres dispositions sont plus vagues. Une mesure d'éloignement pourra être signifiée à toute personne «qui importune sérieusement un tiers ou empêche sans motif l'usage normal du domaine public». Le socialiste Alberto Velasco y a vu une menace pour les libertés publiques: «Vous verrez, il sera possible d'interdire des manifestations avec ces dispositions.»
Deux autres articles s'en prennent aux mendiants et au trafic de drogue. Olivier Jornot a relevé le caractère modéré, à ses yeux, de ces mesures qui s'inscrivent dans un cadre légal clair: il sera possible de recourir contre une mesure d'éloignement et celle-ci ne peut être décidée que par un officier de police.
«Législation incantatoire»
En face, le Vert Pierre Losio a parlé de «législation incantatoire». Pour lui, son seul effet sera de repousser le problème d'un quartier à l'autre. Un avis partagé par le magistrat Laurent Moutinot qui parle «au mieux d'une loi placebo qui n'aura aucun effet, au pire d'un risque pour les libertés publiques». Et d'appeler au rejet de cette loi.
Las, à l'arrivée, cette dernière a été votée selon le clivage droite-gauche par 51 voix contre 29 (et une abstention de l'UDC).

Vers le projet de loi sur les mesures d'éloignement

jeudi 19 février 2009

Des clandestins se révoltent sur l'île italienne de Lampedusa

Au cours d'affrontements, le 18 février, entre immigrés et forces de l'ordre, un des quatre pavillons du Centre d'identification et d'expulsion de Lampedusa, en Italie, a été incendié. Photo Reuters/HOLe calme est revenu dans le Centre d'identification et d'expulsion (CIE) de l'île de Lampedusa, théâtre, mercredi 18 février, de violents affrontements entre immigrés et forces de l'ordre. Le bilan est d'une cinquantaine de blessés légers. Certains ont dû être hospitalisés après avoir été intoxiqués par la fumée de l'incendie de l'un des quatre pavillons.

Un nuage apparemment toxique s'est dégagé, ce qui a ravivé la colère des habitants de cette île située au sud de la Sicile. Depuis un mois, ils protestent contre la transformation de cette vieille caserne en véritable prison avec presque 900 immigrés, soit le double de ce qu'elle pourrait accueillir.

Lire la suite de cet article de Salvatore Aloïse dans le Monde

Violents heurts entre clandestins et forces de l'ordre à Lampedusa: voir la vidéo

Incendie d'un centre de rétention à Lampedusa: voir les photos

"Je suis clandestin, mais j'ai aussi des droits": lire ce témoignage sur lefaso.net

Un bureau d’experts pour prendre en charge les demandeurs d’asile

Réunir des experts pour aider les pays soumis à l’arrivée massive de demandeurs d’asile : c’est le but d’une proposition de la commission européenne. Un bureau spécifique pourrait être créé. Ses membres pourraient être envoyés dans les pays en situation d’urgence pour intervenir dans plusieurs domaines comme l’hébergement, le transport ou l’assistance médicale.

L’Union européenne est critiquée notamment par les Nations Unies. Car tous ses états n’accueillent pas le même niveau de demandeurs d’asile. Le commissaire européen pour la Justice appelle à plus de solidarité. Sans vouloir imposer de quotas aux 27.

Lire la suite sur le site d'Euronews

mercredi 18 février 2009

Jacques Chessex, les Chrétiens et l'antisémitisme

L’auteur d’Un Juif pour l’exemple nourrira une discussion organisée à Ropraz, par l’Eglise évangélique réformée, sur les liens tumultueux entre le christianisme et le judaïsme.

Qui mieux que Jacques Chessex pour introduire une soirée consacrée au christianisme et à l’antisémitisme? Dans son dernier roman à l’origine de débats passionnés, Un Juif pour l’exemple, l’écrivain vaudois met en lumière le rôle d’un pasteur dans le meurtre dont fut victime Arthur Bloch, en 1942 à Payerne. Lundi 23 février, dès 20 h, à l’Estrée à Ropraz, il ouvrira la discussion en lisant des extraits de son livre.

«Les chrétiens n’ont jamais fini de clarifier leur relation avec le judaïsme», soulignent les organisateurs, le service Solidarité de l’Eglise évangélique réformée dans la Haute-Broye et la Fondation de l’Estrée. Au fondement de la réflexion: «Jésus était Juif», il n’a jamais eu l’ambition de créer une nouvelle religion. Son objectif était le retour aux sources. Que s’est-il passé ensuite: scission, rejet? Deux familles distinctes sont apparues «prêtes, selon les siècles et les jeux de pouvoir, à se lancer l’anathème. Le XXe siècle nous a montré jusqu’où cela pouvait aller».

Pour débattre, quatre représentants des communautés juive, catholique et protestante sont attendus: Jean-Robert Allaz, vicaire épiscopal de l’Eglise catholique, Marc Elikan, enseignant passionné de littérature juive, Lionel Elkaim, assistant rabbinique à la synagogue de Lausanne et Antoine Reymond, membre permanent du Conseil synodal de l’Eglise réformée vaudoise.

Lundi 23 février, 20 h, L’Estrée à Ropraz, entrée libre

Suisses d'origine : pas d'argent, pas de patrie

Depuis 2006, Berne permet aux Suisses de la 3e génération de récupérer leur passeport à croix blanche. Dans le monde entier, des milliers de descendants d'Helvètes se sont mis à espérer. Mais l'administration fédérale procède à un tri aux conséquences dramatiques notamment pour les familles suisses d'Amérique latine. Sans argent, pas d'Helvétie ! Le droit du sang ne pèse pas lourd à 10'000 km de Berne... Enquête entre la Suisse et le Paraguay.

La Confédération permet aux Suisses de la 3e génération de récupérer le passeport à croix blanche... à condition de montrer bourse pleine.

Temps Présent

Jeudi 19 février 2009

20:05 sur TSR1

Lire la suite sur le site de Temps Présent

Nyon accueille ses premiers réfugiés

Une trentaine de migrants sont arrivés dans l’abri PC des Oies. Un passage en douceur, facilité par une organisation aux petits soins. Un article de Gilles Biéler pour 24 Heures.

«C’est la pire des solutions.» Responsable du  Cécile Ehrensperger, responsable des secteurs Nord et Ouest à l'EVAMsecteur Nord et Ouest à l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), Cécile Ehrensperger ne cache pas les difficultés à accueillir une centaine de personnes dans un abri de protection civile. Mais fait tout pour y mettre un peu de lumière. Car depuis hier, les premiers réfugiés dits «Dublin» (lire ci-dessous) du contingent nyonnais dorment dans la commune. En sous-sol, sans fenêtre ni autre aération que le bruit incessant de la ventilation.

Une trentaine de personnes ont découvert leur nouveau lieu d'hébergement. Ils y resteront trois à six mois au maximum. Nyon, le 16 février 2009 (Anne Rouèche)Ainsi, au matin, les responsables du site de s’inquiéter de la réaction de leurs «invités». «Nous avons vraiment pris le temps de leur expliquer la situation, mais rien ne dit qu’ils auront pleinement réalisé qu’ils ne pourront pas, pour la plupart, rester en Suisse», constate la responsable, qui a préféré leur éviter un assaut de la presse. Ce même si tout s’est finalement bien passé. «Mieux vaut leur laisser le temps d’arriver.»

 

Efforts d’aménagement

En à peine plus d’un mois, les services de l’EVAM ont fourni des efforts considérables pour offrir un semblant de chaleur à un lieu qui en manque cruellement (au propre comme au figuré, puisqu’il y a moins de deux semaines, le thermomètre à l’intérieur affichait deux degrés en dessous de zéro). Il y a d’abord ces deux spacieuses salles de détente avec téléviseur et canapés, appelées à évoluer, à vivre avec leurs occupants. Sans compter les matelas neufs et d’autres aménagements plus anecdotiques tels ces désodorisants dans chaque dortoir (cinq à quinze places, plus un de vingt-cinq lits). «On a vraiment cherché à améliorer au maximum les conditions dans lesquelles certains vivront pendant trois, voire six mois. Cela dit, il y a encore six ou sept ans, certains réfugiés passaient jusqu’à deux ans dans des abris. Alors que, cette fois, il s’agit vraiment d’une solution d’urgence…»

Pour autant, comment s’assurer, surtout dans ce cadre de vie, que l’une ou l’autre de la centaine de personnes appelées à rejoindre Nyon ne prendra pas la poudre d’escampette? «Rien! Ils ne sont pas en prison et font ce qu’ils veulent! On n’est pas là pour les enfermer, mais pour leur assurer des conditions de vie décentes… Ils ont le droit de recevoir des visites, d’amener de l’alcool, de s’amuser, de sortir le soir…»

Pas de faux espoirs

Cela, alors que toute la journée sont proposées diverses activités à l’Esp’Asse. Une structure d’accueil de jour qui n’existe pas dans les autres centres. «La situation, avec cet hébergement en abri, exigeait que nous prenions des mesures différentes. Nous avons donc engagé deux animateurs chargés d’occuper les journées des personnes que nous accueillons.» Et pas question ici de donner des cours, mais juste d’occuper les migrants. «Donner des cours de français, par exemple, c’est leur laisser croire qu’ils pourront rester. Et l’on ne respecte pas quelqu’un en lui donnant de faux espoirs…»

Quant aux problèmes de sécurité, aux éventuelles frictions entre cultures différentes (ici cohabiteront Irakiens, Sri Lankais, Somaliens, Nigérians…), Cécile Ehrensperger n’a aucun souci. Certes, il y a eu ce coup de couteau la semaine dernière au centre de Sainte-Croix, «mais c’est un cas isolé! Ces gens ont l’habitude de s’adapter à d’autres coutumes et les risques de violence sont les mêmes que partout ailleurs, lorsqu’on rassemble plusieurs personnes dans un même lieu.»

 

Dublin, c’est quoi?

Par «cas Dublin», on entend des personnes ayant déjà été enregistrées dans un autre pays de l’Espace Schengen. La Suisse en étant membre depuis décembre 2008, elle a désormais accès à une base de données européenne recensant toutes les demandes d’asile de l’Espace. Ainsi, un réfugié tentant sa chance en Suisse après s’être déjà enregistré ailleurs est censé être renvoyé dans le pays tiers. Pour autant que celui-ci ne refuse pas d’entrer en matière. Dans ce cas, le migrant intégrerait la procédure classique de demande d’asile en Suisse.

mardi 17 février 2009

Kosovo, un an, et tant à faire

Petit à petit, le nouvel Etat prend forme. Ces dernières semaines, la mise en place des nouvelles institutions du Kosovo s’est accélérée. Mi-janvier, les Forces de sécurité du Kosovo, un embryon d’armée, ont vu le jour. La semaine dernière, le Kosovo s’est doté d’un Conseil de sécurité et de services de renseignement.

Un article de Jean-Arnaud Dérens à lire dans le Temps

Naim MalajLire également dans le Temps: "L'indépendance a amélioré l'intégration des Kosovars en Suisse", entrevue de Valérie de Graffenried avec Naim Malaj, premier chargé d'affaires du Kosovo en Suisse.

L'asile à la Une des journaux télévisés de la TSR

A voir sur le site de la TSR:

Mais aussi, concernant l'immigration au larges de l'Espagne:

lundi 16 février 2009

Tambouille à l'italienne

Ou quand une petite ville toscane décide de préserver son identité gastronomique en interdisant l'installation de lieux de cuisine ethnique.

Lire cet article de Philippe Ridet dans le Monde ou l'on parle "purification gastronomique" et "racisme culinaire".

Sur le même sujet (en italien): "E Lucca vieta kebab e couscous" dans le Corriere della Sera.

Vent de xénophobie en Hongrie

Après un fait divers, l’opinion accable la communauté rom. Un article signé Maurin Picard dans le Temps.

Les pavés de Budapest ont résonné des bruits de bottes tout au long du week-end, comme une sombre réminiscence d’un passé tragique. Vendredi et samedi, l’extrême droite hongroise en pleine résurrection a manifesté dans la capitale, protestant contre la hausse de la criminalité dans le pays. Un millier de manifestants, sympathisants pronazis pour la plupart, crâne rasé et rangers aux pieds, ont défilé sous le drapeau à pois rouges, censé incarner la Hongrie millénaire mais emblématique de l’ancien parti nazi des Croix Fléchées, qui dirigea brièvement le pays en 1944. Ils exigeaient le rétablissement de la peine capitale pour les crimes de sang, pointant du doigt la communauté rom (tsigane) en butte à la vindicte populaire.

Lire la suite dans le Temps

Le HCR met la Suisse sous pression

La démarche est plutôt inhabituelle: le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) intervient auprès du Conseil fédéral et du parlement pour que la Suisse renoue avec sa tradition d’accueil de contingents de réfugiés, abandonnée en 1996. Un article de Valérie de Graffenried dans le Temps.

Réfugiés hongrois en 1956. La Suisse en avait accueilli près de 12'000. Buchs, 8 novembre 1956 (Keystone)Il le fait via un livre*, qui retrace notamment les témoignages de neuf réfugiés accueillis en Suisse par groupes. L’ouvrage sera distribué aux conseillers fédéraux, aux 246 parlementaires, à des représentants des cantons et des villes. Et le chef du Bureau de liaison pour la Suisse et le Liechtenstein au HCR, Hans Lunshof, a été jusqu’à solliciter un entretien avec le président de la Confédération, pour lui en parler de vive voix, a appris Le Temps.

Lire la suite dans le Temps

samedi 14 février 2009

Rixe au couteau à Sainte-Croix

Hier (jeudi) soir, 22 h, une agression au couteau s'est déroulée dans les locaux du centre de requérants d'asile de Ste-Croix, annonce la police cantonale dans un communiqué.

Un résidant érythréen a donné un coup de couteau à un autre pensionnaire. Cette agression s'est déroulée alors que les deux hommes avaient déjà eu une altercation durant l'après-midi.

Après avoir donné ce coup de couteau, l'agresseur s'est réfugié dans sa chambre où les gendarmes l'ont interpellé peu après.

Il s'agit d'un requérant d'asile érythréen âgé de 20 ans. La victime, un requérant d'asile guinéen âgé de 18 ans, touchée à la poitrine, a été immédiatement secourue par les ambulanciers puis transférée au CHUV, à Lausanne, par la REGA. Son état est jugé sérieux mais ses jours ne sont pas en danger.

Cette agression a nécessité l'intervention d'une ambulance, d'un hélicoptère de la REGA, d'une patrouille du poste de gendarmerie de Ste-Croix, de deux patrouilles du Centre d'intervention régional d'Yverdon-les-Bains et de la brigade canine.

Agression au couteau entre requérants

Un requérant d’asile du centre a donné un coup de couteau à un autre résident, jeudi soir. Si ses jours ne sont pas en danger, la victime a néanmoins été sérieusement blessée. Un article paru dans 24 Heures.

Une altercation entre deux requérants d’asile africains a dégénéré, jeudi soir, au centre de requérants d’asile de Sainte-Croix. Un Erythréen de 20 ans, arrivé sur le balcon du Jura en septembre, a porté un coup de couteau à un Guinéen de 18 ans.

Les deux jeunes hommes avaient déjà eu maille à partir durant l’après-midi. «Cela devait toutefois être quelque chose de moindre importance, puisque personne de l’équipe en place n’avait été mis au courant de cet incident, qui a été révélé lors des interrogatoires», note Pascal Rochat, responsable de la phase accueil et socialisation au centre de Sainte-Croix.

Touchée à la poitrine, la victime a été héliportée au CHUV par la REGA. Son état est jugé sérieux, mais ses jours ne sont pas en danger. Quant à l’agresseur, il s’est réfugié dans sa chambre après l’altercation et a été interpellé peu après. Le juge d’instruction de l’arrondissement du Nord vaudois a ouvert une enquête pénale. Il a inculpé le prévenu pour tentative de meurtre et l’a placé en détention préventive.

Le centre affiche complet

Actuellement, le centre EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants) de Sainte-Croix affiche complet avec 120 résidents. Il ne faut toutefois pas chercher dans ce chiffre les causes de cette agression, selon Pierre Imhof, directeur de l’EVAM. «Peut-être que cela aurait été différent s’il y avait la moitié moins de monde. Mais il faut savoir que la situation actuelle n’est pas exceptionnelle. Durant toute l’année 2008, le taux d’occupation du centre a oscillé entre 85% et 100%», relève-t-il.

Il souligne en outre que «les bagarres entre requérants qui débouchent sur des blessures sont assez rares, si l’on considère que le canton de Vaud accueille quelque 4500 personnes».

F. RA.

jeudi 12 février 2009

"Eden à l'Ouest", l'exil moderne selon Costa Gavras



  • En 1955, Elia Kazan réalisait "A l'Est d'Eden", film culte avec James Dean à fleur de peau, en pleine révolte contre son père. Aujourd'hui Costa Gavras, en hommage, renverse la perspective dans "Eden à l'Ouest".

Elias, jeune immigré clandestin, beau comme une statue grecque, traverse la Méditerrannée pour imaginer une nouvelle vie. Le réalisateur de "Amen" raconte un long voyage initiatique plein de métaphores. Le bateau rempli d'exilés, la fuite, l'arrivée sur la plage... dans un camp de nudistes et la fin, sombre, sur les Champs Elysées. Le jeune Elias, obsédé par Paris, avance toujours plus loin dans la désillusion.

Le réalisateur grec a choisi un héros, Riccardo Scarmacio, pur, candide et presque muet. Mais c'est une fable cruelle. Préjugés des riches contre les pauvres, surtout lorsqu'ils sont étrangers, peur devant l'horizon rempli de policiers. Même s'il y a parfois de bonnes surprises. (voir la bande annonce)



mercredi 11 février 2009

L’errance du jeune Irakien filmé dans La forteresse continue


KAFKAÏEN | L’an dernier, Fahad Khammas «jouait» son propre rôle devant la caméra de Fernand Melgar. Aujourd’hui, le requérant d’asile est de retour à Vallorbe pour déposer une nouvelle demande après avoir été renvoyé d’un pays à l’autre. Plongée dans la logique labyrinthique des accords de Dublin.



© | Fahad Khammas (à dr.) a couru l’Europe d’un bout à l’autre avant de rebondir au Centre de Vallorbe, où Fernand Melgar l’avait rencontré pour son film.

MARTINE CLERC | 11.02.2009 | 00:03

Son destin ressemble aux pérégrinations d’une balle de flipper. D’un bout à l’autre de l’Europe, Fahad Khammas, demandeur d’asile irakien de 24 ans, rebondit contre les frontières au gré de la législation européenne. Traducteur-interprète pour l’armée américaine à Bagdad, le jeune homme fuit l’Irak en été 2007, se disant pourchassé pour trahison par des milices islamistes. Syrie, Turquie, Grèce, Suède, France, avec des passages en prison pour séjour illégal, son périple tortueux l’amène en Suisse, au centre d’enregistrement de Vallorbe, au début de l’année dernière. C’est là que le réalisateur lausannois Fernand Melgar le rencontre. Fahad sera l’un des héros involontaires de son film événement «La forteresse». Depuis, ils sont devenus amis.

Lire la suite dans 24heures