lundi 19 février 2007

La lutte contre le racisme change le ton de sa voix

Etudiante en sciences politiques à l’UNIL, Emilie Graff est la nouvelle secrétaire de la section vaudoise de la Licra. Interview.
A 23 ans, elle devra encore rédi­ger son mémoire, qui traitera des prises de paroles de mi­grants dans la presse féminine. Emilie Graff, en cinquième an­née de sciences politiques à l’UNIL, fonctionne depuis le dé­but du mois comme secrétaire générale de la section vaudoise de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Li­cra), présidée par l’ancien méde­cin cantonal Jean Martin.
– Comment êtes-vous arrivée à ce poste?
– Je suis actuellement en stage auprès de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). C’est là que j’ai repéré la mise au concours de cette place de secré­taire à temps partiel, qui s’inscrit parfaitement dans la lignée de ce que je fais ici.
– Quelles sont les activités qui vous intéressent le plus?
– A l’OSAR, nous travaillons sur­tout dans le domaine de la for­mation et de la prévention, prin­cipalement dans les écoles ou dans les administrations publi­ques. De même, la Licra se con­centre beaucoup sur les actions en amont. Elle se distingue en cela d’ACOR — SOS racisme, plu­tôt spécialisé dans les réactions suite à des plaintes ou des com­portements racistes.
– Les jeunes sont-ils sensibles aux problèmes que vous leur exposez?
– Enormément. Ils se montrent très intéressés et participatifs. Le thème des migrations les touche de près, mais en général ils ne connaissent pas le parcours d’un requérant, et n’imaginent pas ce que signifie l’exil. Ils posent tou­jours des questions pertinentes.
– En quoi consiste votre tra­vail à la Licra?
– En premier lieu, bien sûr, tou­tes les questions administratives et les contacts avec Licra Suisse et d’autres organisations qui par­tagent nos intérêts. Mais je m’oc­cupe aussi de gestion de projets, de mise en oeuvre d’actions de sensibilisation.
– Pensez-vous faire carrière dans ce milieu?
– Je souhaite en tout cas conti­nuer dans le domaine social. Mais le racisme n’est pas un mécanisme unique: certains manquements aux droits des femmes suivent le même prin­cipe. C’est aussi l’un de mes inté­rêts.