mardi 5 décembre 2006

L’intégration des immigrés entre droit de vote, naturalisation et leçons de français


Lire cet article du Courrier
CANTONALES 2007 • Les partis voient différemment l’intégration des immigrés.
L’obligation d’apprendre le français a fait son chemin chez les socialistes et les radicaux.

JÉRÔME CACHIN
La prise de position du Parti socialiste suisse (PSS), samedi à Muttenz, a fait du bruit. Pourtant l’idée d’un contrat que l’immigré aurait à signer figurait de manière détaillée dans le programme du PS vaudois adopté il y a un mois. Les radicaux exigent
Contraindre l’immigré à apprendre le français, ou l’y inciter fortement, fait ainsi son apparition dans les programmes des partis. Dans leur précédent programme, il y a quatre ans, les socialistes vaudois ne faisaient pas figurer cette mesure dans leur chapitre sur l’intégration. Les radicaux vaudois, eux, proposaient d’«organiser des
cours d’intégration pour adultes (langue, histoire, culture) » dans leur programme
2002-2006. Pour la prochaine législature, ils font un pas de plus dans leur programme
électoral, présenté la semaine dernière: «exiger l’apprentissage de la langue française pour tous.»

Reprise du programme national du parti, la proposition n’est pas plus détaillée. Elle va au-delà du projet de loi cantonale sur l’intégration, qui doit être examiné par le Grand Conseil avant la fin de l’année en principe. Dans ce texte, l’apprentissage
du français n’est pas une obligation, même s’il est inscrit comme un principe.
Plus concrètement, le canton peut subventionner les programmes d’apprentissage du
français, en particulier pour les femmes.
Dispositif détaillé
Les socialistes vaudois consacrent deux des nonantes et quelques pages de leur nouveau programme à décrire le dispositif. Ils y parlent notamment de «véritables mesures obligatoires d’intégration », mises en place par le biais d’une «convention de partenariat», semblable au contrat approuvé par l’assemblée des délégués du PSS samedi. Principale différence: le texte ne serait pas signé avec l’autorité cantonale, mais avec des sortes de parrains issus de la société civile et des
Eglises, le canton se bornerait à reconnaître la «convention de partenariat».
L’étranger serait «en principe obligatoirement» tenu de suivre des cours de langue et
de culture générale (éléments de droits, histoire, géographie, us et coutumes). Corollaire, le parti à la rose veut aussi systématiser l’accueil des nouveaux immigrés par les autorités. Ainsi, des rencontres se conclueraient par la signature
de la «convention de partenariat ». Qui dit obligation, dit sanction. Sans l’écrire, les socialistes admettent qu’une violation de l’engagement signé peut peser dans la balance lors du renouvellement de son permis d’établissement.
Voter et se naturaliser
Hormis les radicaux et les socialistes, les autres partis ayant déjà dévoilé leurs programmes n’abordent pas la question de l’apprentissage du français et des connaissances de base. La coalition A gauche toute! développe une série de
propositions, au premier rang desquelles on trouve le droit de vote et d’éligibilité sur le plan cantonal. Un principe qu’elle partage avec les roses et les verts dans leur plate-forme commune.
L’UDC, quant à elle, ne dit rien sur l’intégration dans son programme adopté jeudi. Tout au plus laisse-t-elle l’immigré unique responsable de son intégration. Ainsi, dans les toutes premières lignes de son premier chapitre, «Etat et vie politique», la section vaudoise du parti vise un objectif inférieur à celui de la loi sur l’intégration que défend son ministre Jean-Claude Mermoud: «Le droit de vote et d'éligibilité au niveau cantonal est indissociable de la nationalité suisse.
La naturalisation est un acte politique, pas une décision administrative. Elle est
l'aboutissement du processus d'intégration.» I

IL faut renforcer et non supprimer l'information sur le racisme

Lire l'article dans le Temps (payant)
Karl Grunberg, secrétaire général d'ACOR SOS Racisme, estime que l'idéologie visant à supprimer les instruments de lutte et d'information contre le racisme suscite la haine raciale.

La lutte contre le racisme veut sortir de l'ombre

Lu dans la Tribune de Genève
ACOR SOS Racisme en a assez de l'indifférence qui grandit à Genève et en Suisse face aux actes racistes. L'association a donc décidé de multiplier les initiatives dans la cité pour se faire entendre et surtout faire entendre les voix des victimes. Elle ouvrira par exemple une permanence au Temple des Pâquis, une expérience qui sera répétée plus tard dans d'autres quartiers. Ce mardi soir – à 20 heures à la Maison de paroisse de St-Gervais – SOS Racisme organise également la première projection publique du film de Cicero Egli: "Sur nos monts - Récits de voyage au cœur de la Suisse". Qui sera suivie d'une discussion. Ce film, SOS Racisme souhaite en faire un outil de travail pédagogique. Il figure dans un double DVD en compagnie de témoignages de victimes du racisme et de textes sur ce thème d'auteurs célèbres.

La Suisse s'allie à l'Europe pour expulser ses étrangers

Lire l'article d'Antoine Grosjean dans 24 heures
La semaine dernière, un charter parti d'Allemagne a rapatrié 35 Africains expulsés par plusieurs pays européens, dont la Suisse. Si la collaboration semble difficile quant aux accords de réadmission, en revanche les Etats se donnent la main pour économiser sur ces «vols spéciaux». C'est sans doute l'aspect le moins «glorieux» de toute politique d'immigration. Jeudi dernier, un avion décollait de Düsseldorf à destination du Togo et du Cameroun. A son bord, 35 ressortissants Africains rapatriés sous la contrainte. La particularité de ce vol: il était affrété conjointement par plusieurs pays européens. Deux nouveaux vols communs sont déjà agendés au premier semestre 2007.

Le but de ces charters conjoints est de faire des économies. Selon l'Office fédéral des migrations, chaque «vol spécial» - c'est leur nom officiel - affrété par la Suisse seule lui coûte entre 60 000 et 100 000 francs. Ou en moyenne 10 000 francs par personne.

Pratique en augmentation

Relativement nouvelle, cette coopération en vue d'expulser les étrangers indésirables - requérants d'asile déboutés et étrangers en situation irrégulière - est appelée à se développer. En juillet 2005, à Evian, les pays du G5 - France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, Espagne - décidaient d'élargir à l'échelle européenne une forme de collaboration que certains d'entre eux pratiquaient déjà de manière bilatérale. La Suisse elle-même participe depuis au moins deux ans à ce genre d'opérations conjointes. Mais le charter de jeudi dernier est le deuxième auquel elle prend part depuis que le G5 a formalisé la pratique. «Cela va rester marginal», affirme le porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM), Dominique Boillat. «On devrait s'en tenir à deux vols par an. Ce n'est pas toujours la meilleure solution. Il faut acheminer les personnes au pays d'où part l'avion, parfois passer la nuit sur place, tout cela ne fait qu'accroître les coûts.»

Les organisations de défense des migrants semblent désabusées face à ces charters communs avec l'Europe, surtout depuis que les nouvelles lois sur l'asile et les étrangers ont entériné le durcissement des mesures de contrainte. Au plus, s'inquiète-t-on de savoir quel Etat endosse la responsabilité en cas de dérapages. Il y a quelques années, plusieurs décès étaient survenus lors de renvois forcés. Chaque pays envoie ses propres policiers - les cantons suisses ont des agents spécialement formés - pour raccompagner «ses» expulsés. Dans le vol de Düsseldorf, le «personnel accompagnant» comptait plus de cent personnes pour 35 rapatriés.

Moutier: 4eme fête de l'asile

Lire dans le Journal du Jura
Les responsables du Service de l'asile ont bien reçu les requérants de la région en organisant à leur intention une séance d'information pour leur permettre une meilleure intégration.
La Commission intercommunale en matière d'asile (CIPAS), dont le siège est à Reconvilier, a organisé à la Salle des sociétés Moutier sa 4e Fête des requérants d'asile, précédée d'une information générale à l'intention des quelque 163 requérants répartis actuellement dans les localités du district.
Pierre-André Plomb, directeur, de Bévilard, secondé par ses collaborateurs du centre de Reconvilier Rose-Marie Bourquin, d'Eschert, Alessandra Brogna-De Siena, de Moutier, et Christian Marthe, de Sonvilier, ont accueilli une centaine de personnes.
Nouveau conseiller communal à Pontenet, Stève Blaesi, ainsi que Bernard Düscher, conseiller municipal à Eschert, étaient également présents, les communes étant comme d'habitude invitées à déléguer un de leurs responsables communaux en matière d'asile.

Nouvelles prestations
Pierre-André Plomb a tenu à donner une information objective sur le Service de l'asile qu'il dirige, rappelant que 163 personnes (42 hommes, 50 femmes et 71 enfants) étaient actuellement pris en charge, soit 83 personnes sur la zone de Moutier et 80 sur la zone de la vallée de Tavannes. Elles viennent en majorité d'Afrique (107 personnes), d'Europe (46), d'Asie (10) et d'Amérique (1).
Pierre-André Plomb a encore relevé que le Service des migrations du canton demandait un effort supplémentaire du Service de l'asile pour permettre une meilleure intégration des requérants dans notre pays. Il a donné connaissance des nouvelles prestations offertes dans le cadre du sport et de la culture, avec notamment la mise sur pied des cours de français, la prise en charge de contributions pour participer aux courses scolaires et autres camps de vacances.
Pierre-André Plomb a aussi demandé un effort de chacun pour plus de soin dans les logements mis à disposition. Il a enfin rappelé que la gestion économique de l'eau et du chauffage était l'affaire de tous.

Spécialités africaines

Une centaine de personnes, dont de nombreux enfants, ont participé ensuite à la petite agape organisée à leur intention. Celle-ci s'est déroulée dans la simplicité et l'amitié. Les requérants avaient apporté des spécialités culinaires et autres desserts, provenant de leurs régions respectives et exposés sur une lignée de grandes tables.
Des petits drapeaux aux couleurs des pays représentés accompagnaient chaque plat.
Les responsables y avaient même ajouté de la tête-de-moine très appréciée et découverte pour la première fois par les convives.