mardi 15 décembre 2009

Un recours a été déposé contre l'interdiction des minarets à la Cour européenne des droits de l'homme

DERNIERE MINUTE

15.12.2009 16:31

'ancien porte-parole de la mosquée de Genève, Hafid Ouardiri, a déposé un recours contre l'interdiction des minarets auprès de la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, révèle mardi la Télévision Suisse romande. Cinq avocats suisses, français et belge de renom représentent le recourant. Parallèlement au dépôt de la plainte, une lettre d'information a été envoyée au Conseil fédéral ainsi qu'à tous les membres du Conseil de l'Europe. La requête demande à la Cour de constater l'incompatibilité de la mesure votée le 29 novembre avec la Convention européenne des droits de l'homme.

L'Eglise protestante convie des jeunes musulmans au culte de l'Escalade

RACHAD ARMANIOS

ReligionsGENÈVE - Ce samedi, l'Eglise invite à une «communion de coeur» avec les musulmans. Dimanche, le prédicateur plaidera pour une «alliance symbolique».
Après s'être clairement positionnée contre l'initiative anti-minarets, l'Eglise protestante de Genève (EPG) cherche à guérir les plaies que le oui a creusées en favorisant la rencontre et le dialogue entre les différentes communautés. Tandis que le culte de l'Escalade, ce samedi soir, accueillera des jeunes musulmans, la prédication, dimanche à la cathédrale, sera consacrée au vote sur les minarets (lire ci-contre). Depuis près de dix ans, l'EPG convie des représentants d'autres religions et confessions lors du culte de l'Escalade, explique le modérateur de la Compagnie des pasteurs Philippe Reymond. «C'est une fête populaire, l'Eglise doit donc s'ouvrir à la diversité genevoise.» Mais cette année, après le plébiscite pour l'interdiction des minarets, le culte de l'Escalade – ce samedi dès 18h30 à la cathédrale Saint-Pierre – prend un accent particulier. Dès le lendemain du vote, le «pasteur des pasteurs» a décidé d'y inviter les fidèles à une «communion de coeur» avec tous les croyants, mais en particulier avec les musulmans. Plusieurs groupes de jeunes de différentes confessions – protestants, catholiques romains et chrétiens, musulmans et juifs – participeront à la cérémonie.
«Après la votation, j'ai pris conscience de combien douloureux cela pouvait être pour des jeunes de se sentir stigmatisés, en butte aux soupçons, aux peurs, à l'hostilité. C'est pourquoi j'ai voulu donner la parole aux jeunes.»
Par paire (un garçon, une fille), ils présenteront un voeu pour le monde dans lequel ils vivent, au nom de leur communauté. Tandis qu'un jeune homme revisitera l'histoire de l'Escalade en l'actualisant au contexte moderne. Parmi les personnalités, sont notamment invités à la cérémonie le musulman Hafid Ouardiri et le rabbin François Garaï. Philippe Reymond a-t-il noté des réactions hostiles à sa démarche? «Non. Il faut à tout prix éviter de succomber à la tentation de dresser les partisans de l'interdiction des minarets et ses opposants les uns contre les autres.» Dans la dernière édition du Matin dimanche, un sceptique s'est tout de même exprimé. Il s'agit de l'abbé Alain René Arbez, curé de la paroisse catholique de La Seymaz (Thônex et Cologny), qui a voté pour l'initiative.
Il «salue l'idée d'inviter des musulmans à des kermesses paroissiales», a-t-il dit au journal dominical. Mais «inviter des représentants d'autres religions à nos cérémonies, c'est confondre l'oecuménisme et l'interreligieux», déplorait-il au sujet du culte que doit présider aujourd'hui Philippe Reymond.

Un cercle, deux cercles, dix, ils sont désormais plus de 140 à se former ici et là dans l’Hexagone



Les cercles de silence regroupent des citoyens de tous horizons qui devant l’enfermement systématique des sans papiers dans les Centres de Rétention Administrative (CRA) s’élèvent contre les atteintes à l’humanité des sans papiers et à celles des exécutants d’ordres incompatibles avec leur propre dignité............. »

« Ils rassemblent, aujourd’hui, chaque mois, près de 10 000 citoyens, croyants ou non croyants, dans plus de 120 villes en France...... »






il ne cherche pas à désigner des coupables mais il considère que la situation que vivent les étrangers en France et en Europe est extrêmement grave.
Il en appelle à la conscience de ceux qui font les lois, de ceux qui les appliquent et de ceux au nom de qui elles sont faites, pour une politique plus respectueuse de la dignité des étrangers.
Le Mouvement citoyen des cercles de silence est soutenu par de nombreuses organisations nationales, parmi lesquelles : la CIMADE, le Réseau Education Sans Frontières, le MRAP, ATTAC, Ligue des Droits de l’Homme, le secours catholiqu

Chaque mois, un cercle du silence en soutien aux migrants

Chaque mois, un cercle du silence en soutien aux migrants

samedi 28.11.2009, 05:03 - La Voix du Nord

 Depuis le début de l'année, un cercle du silence se forme sur la place de l'Église.Depuis le début de l'année, un cercle du silence se forme sur la place de l'Église.

| DESVRES |

A l'appel de diverses organisations caritatives : Secours Catholique, ...

Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne, Chrétiens en Monde Rural et Comité Catholique Contre la Faim dans le Monde, un cercle du silence se forme chaque dernier mardi du mois (jour de marché) devant l'église Saint-Sauveur.

Ce geste non-violent et silencieux est un appel à tous les citoyens afin de dénoncer les violations des droits de l'homme dont les migrants sont les victimes. Les participants entendent dénoncer l'enfermement des personnes dans les centres de rétention, pour le seul fait d'être entrées en France pour vivre mieux ou pour sauver leur vie. Par ce geste symbolique, tous veulent lutter contre les conditions inhumaines imposées aux migrants à Calais : conditions d'hébergement, de distributions alimentaires et sanitaires. Enfin, en restant silencieux, ils veulent rejoindre, les sans-papiers, et alerter ceux qui font appliquer la loi (mardi, les forces de l'ordre ont procédé à un contrôle d'identité du groupe présent devant l'église), ainsi que tous les acteurs, quel que soit leur niveau. Le prochain cercle du silence se déroulera le mardi 29 décembre. •

Uzes. PremièreUn Cercle du silence pour les droits de l'Homme





Vingt, trente, quarante... personnes silencieuses faisant une ronde silencieuse sur la place de Verdun située devant le lycée professionnel des métiers d'art Guynemer, pouvaient intriguer vendredi dernier, en fin de journée, les quelques passants. La lecture des pancartes portées par certains éclairait le but de cette manifestation : Non à l'esclavage ! Non à l'arbitraire ! France terre d'asile, Liberté de circulation, Sans-papiers mais pas sans droits....
C'était le premier rassemblement organisé par le Cercle de silence d'Uzès, à l'initiative de la ligue des droits de l'Homme. Pendant une heure le silence des manifestants pacifiques disait « non aux politiques française et européenne qui font du migrant un exclu des droits de l'Homme.
»
Le tract diffusé par le Cercle de silence est explicite : « Notre pays perd son identité ! Les valeurs de la République, Liberté, Egalité, Fraternité, sont bafouées, par ceux-là même qui sont censés les défendre. Chaque jour des immigrés sans papiers, dont certains travaillent en France depuis de nombreuses années, et dont les parents se sont battus pour la France, sont arrêtés, enfermés dans des centres de rétention, expulsés. »Sont évidemment évoqués ces Afghans renvoyés dans leur pays en guerre où des soldats français sont engagés.
Est rappelé le centre de rétention administrative de Nîmes « où sont amenés des hommes désespérés, des femmes angoissées, des enfants souvent scolarisés... » En France, 150 cercles de silence diffusent le même message. Dans le Gard, il y en a cinq ; celui d'Uzès n'est pas le moins actif. Il propose d'élever cette protestation silencieuse, chaque premier vendredi du mois (le deuxième si le premier est férié), de 17 heures à 18 heures, sur la place de Verdun.


Contact : ldh.uzes@laposte.net

Creil : un cercle de silence se réunira jeudi

15.12.09

Creil : un cercle de silence se réunira jeudi

Le prochain cercle de silence du bassin creillois se formera ce jeudi 17 décembre à partir de 18h00, sur le parvis de la gare de Creil. Ce sera le 13 ème cercle de silence et le dernier de l’année.

Ces cercles de silence ont pour but de manifester en faveur des sans papiers en grève.

L’équipe du collectif continue de se mobiliser pour le soutien de ceux d’entre eux (une bonne soixantaine) qui se sont repliés à la Bourse du travail de Creil.

Un «cercle de silence» réunit entre 30 et 40 personnes à Lausanne


A l'appel des Eglises protestante et catholique vaudoises, entre 30 et 40 personnes se sont réunies samedi matin devant l'église Saint-François à Lausanne.

Elles voulaient manifester leur inquiétude pour le sort des requérants d'asile déboutés.

Le «cercle de silence» a duré une trentaine de minutes et a été suivi d'un temps de méditation à l'intérieur du temple, a indiqué à l'ATS la pasteure Anne-Claude Rossier Ramuz. C'était la quatrième fois qu'une telle mobilisation se produisait.

«Nous voulons exprimer notre souci de chrétiens face à la précarité des conditions de vie de ces requérants» qui, pour beaucoup, ne peuvent tout simplement pas rentrer chez eux, a poursuivi la pasteure. Les Eglises demandent que la dignité de ces personnes soit protégée.

Vers une votation sur le droit d'éligibilité des étrangers


par 20 Minutes online/ats

Les électeurs vaudois se prononceront sur le droit de vote et d'éligibilité des étrangers, selon une information de la RSR.

L'initiative «Vivre et voter ici» a obtenu plus de 15 000 paraphes. Les 12 000 nécessaire ont donc été dépassés et 10 000 d'entre elles ont déjà été avalisées.

Le peuple pourrait donc se prononcer sur le droit de vote et d'éligibilité des étrangers sur le plan cantonal, sauf surprise de dernière minute. Pour pouvoir passer devant les urnes, il faudra avoir séjourné 10 ans au moins en Suisse, dont 3 dans le canton de Vaud.

Si cette initiative le canton de Vaud ferait figure de précurseur en Suisse. La démarche est soutenue par les partis de gauche, les syndicats, les communautés étrangères et le Centre social protestant (CSP), mais aussi par le PDC, Ecologie libérale et Riviera libre. Le comité avait jusqu'au 28 décembre pour récolter les 12'000 paraphes

L'UDC veut la tête du président de la Commission contre le racisme


L'UDC exige la destitution du président de la Commission fédérale contre le racisme.


Georg Kreis aurait dénigré la Suisse, selon l'UDC. (Photo: Keystone)

Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l'intérieur Didier Burkhalter, le parti de droite estime que Georg Kreis a «grossièrement dénigré» la Suisse dans le cadre d'une émission télévisée.

Selon la lettre rendue publique lundi par l'UDC, M. Kreis a fait le 8 décembre, lors d'un débat à la TV alémanique, la déclaration suivante: «Si l'UDC avait lancé dans les années trente une initiative contre la 'juivisation' de la Suisse - car il s'agit bien là d'un processus parallèle à l'islamisation de la Suisse, bien que cela ne pose pas de problème - l'UDC de l'époque aurait éventuellement obtenu un résultat semblable en raison des craintes, des fameuses craintes et de la crise économique et nous aurions un problème aujourd'hui.»

Le président de la commission suggère ainsi que l'UDC, ses électeurs et les partisans de l'initiative anti-minarets constituent «une masse de citoyens potentiellement xénophobes, voire racistes», selon la lettre ouverte. Et de dénoncer «l'arrogance monstrueuse» de M. Kreis face aux Helvètes.

Nombreuses attaques

Le principal intéressé a précisé à l'ATS qu'il prenait ces attaques au sérieux. Ses propos ont été «volontairement compris de travers» et utilisés pour se débarrasser de la Commission contre le racisme et de son président. «Je regrette presque d'avoir dit ça à la télévision», a poursuivi M. Kreis sur les ondes de la RSR. Cette déclaration, «trop compliquée», nuit «à l'image de la commission».

Quant au Département fédéral de l'intérieur, il n'a pas souhaité se prononcer sur les critiques de l'UDC. Les lettres ouvertes ne font pas l'objet de commentaires, a indiqué le porte-parole Jean- Marc Crevoisier.

La Commission contre le racisme est présidée depuis sa création en 1995 par Georg Kreis. Elle a fait à plusieurs reprise l'objet d'attaques. La dernière en date: une motion exigeant sa réorganisation, qui vient d'être déposée au Conseil national par le libéral-radical bernois Christian Wasserfallen. Les co-signataires sont issus du PLR, du PDC et de l'UDC.

Le minaret qui fait le tour du monde


Le bricolage improvisé sur un immeuble de Bussigny à la suite de la votation fait parler de lui aux quatre coins de la planète

Muriel Jarp - le 14 décembre 2009, 21h27
Le Matin

47 commentaires

Un morceau de tuyau en PVC, un bout de bois et un peu de peinture dorée, et hop, c’est parti pour un tour du monde! Le minaret bricolé par Guillaume Morand et son équipe à la suite de la votation du 29 novembre et fiché sur la cheminée de son entrepôt de Bussigny fait parler de lui de Los Angeles à Istanbul. Son auteur n’en revient pas et ne sait plus où donner de la tête, entre les messages de soutien, les demandes d’interview et son portable qui ne cesse de sonner.

Jusqu’à New York
Hier, c’était même le très célèbre new-yorkais Wall Street Journal qui envoyait sa correspondante dans la zone industrielle à la rencontre de l’homme de 46 ans, outré par le oui contre les minarets. Rencontrée à proximité de l’Hôtel de Ville de Bussigny, la jeune femme avoue que c’est bien la première fois qu’elle met les pieds dans le village. «A New York, ma rédaction a trouvé ce geste drôle et sérieux à la fois», confie Deborah Ball. Pour cette journaliste, «Guillaume Morand semble faire un pied de nez à tout le monde. C’est une approche légère pour parler d’une question plus profonde. C’est moins théorique qu’un débat, le message passe ainsi plus clairement.»

Et d’ajouter en riant que Guillaume Morand incarne «l’image que le monde se fait du Suisse». «Car c’est vrai que nous avons tous été surpris par le résultat de la votation. A l’étranger, on a toujours l’idée d’une Suisse ouverte, tolérante.» D’ailleurs, la correspondante américaine n’a jamais reçu autant de réactions de lecteurs qu’à la suite d’articles sur la votation.

Guillaume tell des temps modernes
Guillaume Morand, lui, poursuit son marathon des médias. L’histoire a été reprise par les journaux online de toute la planète et il a été personnellement interviewé par la BBC, Jeune Afrique, Radio Montréal et on en passe. «Ça va, je ne me la pète pas trop», plaisante-t-il, expliquant qu’il est «heureux» de constater «qu’il n’y a pas seulement Oskar Freysinger qui défile sur les chaînes de télé étrangères».

Un Guillaume porte-parole des Suisses donc, ou du moins d’une partie d’entre eux, cela rappelle vaguement l’un de ses ancestraux homonymes. Un prolifique blogueur pakistanais l’a même surnommé «le bon Suisse qui défie l’interdiction».

Célébrité ignorée
Le monde entier a les yeux rivés sur Bussigny. La petite ville de 8000 habitants vit certainement son heure de gloire. Et pourtant de nombreux Bussignolais croisés hier ignorent encore tout de cette soudaine célébrité. «Un quoi? Un minaret? Où ça? Non, désolée, je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler», nous répondait la marchande de journaux.

L’Hospice n’arrive plus à loger les requérants


FOYERS | L’institution s’était déjà alarmée en 2008. La situation se dégrade encore. Il est urgent de construire 500 à 600 places pour les requérants d’asile.

© olivier vogelsang | Rue Jean-Simonet. Cet appartement ainsi que d’autres sont délabrés. Certains habitants n’ont plus de salle de bains depuis plusieurs semaines en raison des travaux.

MARC GUÉNIAT | 15.12.2009 | 00:05

De son propre aveu, l’Hospice général n’est pratiquement plus en mesure d’accomplir l’une de ses deux missions principales, à savoir l’aide aux requérants d’asile (ARA). Foyers et logements sont saturés et leurs infrastructures décrépies. Pour l’institution, il est urgent de construire 500 à 600 logements pour cette population.

C’est ce qu’il ressort des procès-verbaux et lettres, que s’est procurés la Tribune de Genève, du Groupe hébergement, constitué à la fin de 2008 par le Département de la solidarité et de l’emploi. L’un des courriers, daté du 26 janvier 2009, est un appel au secours de l’Hospice général, adressé au conseiller d’Etat Mark Muller. Lequel a donné son feu vert à l’agrandissement de quatre foyers par l’implantation de préfabriqués. Mais cela sera insuffisant.

A l’origine de cette situation se trouve, bien sûr, la crise du logement. Des cafouillages et une volonté politique lacunaire complètent le tableau, dont les conséquences peuvent s’avérer humainement dramatiques.

Retour en arrière. En octobre 2008, l’Hospice général tire la sonnette d’alarme: sous peu, il ne parviendra plus à loger les requérants d’asile qui affluent. Les foyers sont pleins, quand ils ne sont pas délabrés ou insalubres, comme celui des Tattes (lire ci-dessous). Par ailleurs, certains seront détruits (140 places) alors que les projets bien avancés (120 places) n’aboutiront pas avant la fin de 2010.

En clair, l’Hospice n’est pas préparé pour faire face à cet afflux. D’aucuns y voient de l’imprévoyance. Mais la volte-face de la Confédération y est pour beaucoup. Celle-ci, par le biais de l’armée, devait assumer un flux imprévu. Mais Berne a fait machine arrière tandis que les cantons se sont entre-temps débarrassés des logements «excédentaires». Bilan: 350 places perdues à Genève. Et ce ne sont pas les 25 millions que la Confédération a octroyés aux cantons en compensation qui suffisent. D’autant que pour l’Hospice, le problème n’est pas de financer les constructions mais de trouver les terrains.

De plus, l’afflux de requérants se poursuit. Si les personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) s’entassent depuis janvier dans les abris PC, les réfugiés admis doivent être logés plus convenablement. Ce qui pousse l’Hospice général à faire le ménage; des courriers fusent à destination d’anciens requérants titulaires du permis B: ils doivent quitter leur appartement pour faire de la place. Depuis janvier, trente personnes par mois se voient priées de quitter leur domicile. Et le nombre de permis B augmente de 30 unités par mois, accroissant d’autant le nombre de personnes tenues de déménager.

Un cercle vicieux

Or, très souvent dotées de faibles revenus, elles ne parviennent pas à trouver un appartement sur le marché, dont les prix flambent. Et les logements subventionnés sont simplement submergés par plus de 5000 demandes. Ainsi, ils restent. Pour y remédier, l’Hospice a récemment résilié au moins 112 baux et demandé 48 évacuations, selon nos documents.

Comme alternative, on propose à ces personnes intégrées, dont les enfants vont à l’école, de revenir à la case départ en les logeant aux Tattes, par exemple. Cela pour faire de la place aux nouveaux arrivants!

En attendant l’agrandissement des foyers, l’Hospice a demandé l’aide des communes. Bien que «compréhensives» selon le directeur général Bertrand Levrat, celles qui ont répondu ont à ce jour toutes refusé. Sauf Plan-les-Ouates, qui a proposé un appartement!


Bâtiments insalubres

Beaucoup de foyers et de logements pour requérants d’asile sont dans un état de délabrement avancé, voire insalubres. C’est notamment le cas des Tattes, ce dont nous nous étions fait l’écho en mai 2008. Alors, déjà, le Département des constructions annonçait qu’il faudrait attendre «au moins la fin de 2009». Aujourd’hui, une partie seulement des travaux a été réalisée.

A la rue Jean-Simonet, où logent des familles dans des appartements individuels, les conditions ne sont pas meilleures. Construit en 1991 et détenu par une fondation présidée par le conseiller d’Etat Mark Muller, le bâtiment tombe en ruine. Des travaux viennent cependant d’être engagés. Mais là encore, la pression sur l’Hospice général est telle que les locataires résident encore dans des appartements en chantier. Certains sont ainsi privés de salle de bains depuis plusieurs semaines. «Je suis peintre en bâtiment: comment me laver après une journée de travail?» s’interroge un résident. Question pertinente, demeurée sans réponse.

Mort de 283 clandestins en 1996: le commandant du bateau condamné à 30 ans

Mort de 283 clandestins en 1996: le commandant du bateau condamné à
30 ans

ROME, 9 déc 2009 (AFP) - La Cour de cassation italienne a confirmé
mercredi la condamnation à 30 ans de prison du commandant libanais du
"Yohan", Youssef El-Hallal, pour sa responsabilité dans la mort par
noyade de 283 immigrés clandestins en 1996 entre Malte et la Sicile , a
rapporté l'agence Ansa. La Cour de cassation confirme ainsi le verdict
de la cour d'appel de Catane (Sicile) du 9 avril 2008 à l'encontre de
Youssef El-Hallal, qui se trouve en liberté à l'étranger.

Le 26 décembre 1996, quelque 400 migrants du Pakistan, d'Inde et du Sri
Lanka étaient transférés en pleine mer par leurs passeurs du "Yohan" au
"Natale". Celui-ci prenant l'eau, l'équipage appela à la rescousse le
premier navire, qui venait de s'éloigner, et qui allait l'éperonner en
venant à son secours. Les passeurs ne sauveront qu'une minorité des
clandestins - 283 mourront noyés selon le comptage des survivants - et
surtout ne lanceront aucun SOS pour demander de l'aide. Les événements
furent petit à petit reconstitués grâce aux témoignages des survivants,
et après la découverte de l'épave et son exploration des années plus
tard, éléments dont se servit la justice italienne pour poursuivre les
armateurs des bateaux et leurs commandants. Ce drame, baptisé "le
naufrage fantôme", est considéré comme une des plus grandes tragédies
concernant des immigrés clandestins en Méditerranée.



Muezzins contre bredzons (1)

Muezzins contre bredzons (1)

Il existe des records en démocratie comme en athlétisme. Contre toute attente, la Suisse vient d’en pulvériser un en adoptant constitutionnellement une mesure clairement anticonstitutionnelle.

Un mur du son législatif vient d’être franchi. Gros bang pour ce petit pays quadrilingue, si « multiculturel » que le terme en paraît anémique, si angoissé par ses tendances centrifuges que la fixation consensuelle y est une sorte de passion nationale. Nation en effet, minutieusement attentive à ne léser aucune de ses minorités, voici la débonnaire Confédération helvétique tout à coup devenue le théâtre d’un bras de force rageur entre roumis et mahométans.

Au milieu de nos verts pâturage où l’on trait sa vache et vit en paix, il paraîtrait que des minarets n’auraient pas eu bonne façon.

Traumatisées, nos élites politico-culturelles ajustent leurs cilices et se flagellent en rond. Cérémonies de rémission des péchés et actes de contrition se multiplient : processions d’opposants avec bougies, érection de minarets de carton-pâte, cultes interreligieux empreints de gravité suave, de profundis pathétiques, épanchements fraternels envers la « communauté » musulmane, débats post partum etc.

Quand comprendront-ils qu’ils sont les premiers responsables de cet état de fait ? En vingt ans, de l’affaire Rushdie à l’affaire Khadafi en passant par celle des caricatures, nos notabilités politiques et religieuses se sont illustrées face à l’islamisme par une pusillanimité inoxydable comme la lame d’un couteau suisse. A gauche, par crainte du fameux procès d’intention en islamophobie ; à droite parce que les cheikhs dépensent et investissent passablement. Un peu partout parce que les musulmans forment un électorat que tout le monde préfère ménager.

A quoi bon rappeler les innombrables complicités dont ont bénéficié de la part d’intellectuels de gauche prestigieux et d’autorités morales incontestées les célèbres prédicateurs locaux Hani et Tariq Ramadan, hérauts de l’islam élus par personne sinon par les médias eux-mêmes, lesquels n’ont eu de cesse de leur tendre leurs micros avec une générosité dont les laïques n’osent même pas rêver.

Ce qui devait arriver arriva, sur le modèle même que décrivait Taslima Nasreen aux Rencontres laïques internationales de St-Denis en avril dernier : si les progressistes ne défendent pas la laïcité, c’est l’extrême-droite qui le fait, à sa manière, avec toutes les simplifications que cela comporte, grâce à une contre-offensive identitaire électoraliste promettant l’exhumation d’une « culture » chrétienne largement tombée en désuétude, comme dans toute société sécularisée.

On aura goûté à la joie sans mélange de voir la laïcité subitement défendue par tous ceux qui depuis vingt ans ont fait preuve à son égard de l’ignorance la plus crasse ou du mépris le plus complet, et qui ne seront jamais disposés ni à défendre la séparation des Eglises et des Etats, dans les 24 cantons sur 26 où elle n’existe pas encore, ni à abroger le délit de blasphème maculant depuis des décennies notre code pénal (art. 261). Ce qui n’a nullement empêché notre précédente présidente, Mme Calmy-Rey, de rejeter hautement le principe pour la déclaration de Durban. Tout ce beau monde préférant de loin, une fois sorti des plateaux télé, détourner l’attention vers des questions aussi pressantes que l’enseignement du fait religieux à l’école, la prise en charge des imams par la Confédération, quand ce n’est pas, je n’invente rien, cet autre objet crucial bouleversant notre quotidien : la présence ou non de sapins de Noël dans nos classes d’écoles.

Tartuffe aux sommets de sa forme.

Néanmoins, en tant qu’elle a pu permettre à de nombreux citoyens exaspérés à juste titre de dire leur fait à l’arrogance islamiste, à la bien-pensance culpabilisée, à la lâcheté politique intéressée, à l’islamo-gauchisme cafouillant et au féministe relativiste, cette initiative a certainement représenté une réaction politique plutôt saine.

Mais qui malheureusement porte à faux, dévie de sa cible etlance des balles perdues...

D’abord, ce n’est faire de mauvais procès à personne que de rappeler le fond racialiste évident de cette initiative : son principal artisan, Hans Schlüer, fut jadis, au moment des grandes initiatives xénophobes des années septante, le secrétaire de leur principal défenseur, James Schwarzenbach.

Ensuite, qu’on examine les arguments du comité référendaire : un, les minarets seraient les symboles d’un pouvoir politico-religieux rampant visant à s’imposer en Suisse : 4,3% de la population annexerait nos vertes vallées… Deux, argument de la pente glissante, les minarets annonceraient l’officialisation de la char’ia. : lapidation, décapitation et égorgement au bord du lac des Quatre-Cantons, bucolique tableau… Trois, leur autorisation menacerait la paix religieuse : car préserver la paix religieuse reviendrait donc à discriminer une religion, subtile inférence digne de Clovis… Enfin, dernier refuge, et plutôt inattendu, de notre perfectionnisme diplomatique : interdire les minarets protégerait les chrétiens des terres musulmanes privés du droit d’élever leurs propres monuments. La Croix-Rouge à l’envers et les affaires étrangères, dans la conception agreste de Guillaume Tell.

Pourtant, bien qu’ils aient à subir des discriminations croissantes (c’est bien le mot) de la part des islamistes, les chrétiens disposent depuis longtemps, dans la plupart des Etats de coutume musulmane, de leurs lieux de culte. Exception tristement réelle : l’Arabie saoudite.

Mais qu’on se rassure, Superswatch arrive ! Par l’unique et vigoureuse expression de leur souveraineté populaire, les Suisses vont peigner les dunes, coiffer les dromadaires, réformer en somme l’Arabie saoudite, la convainquant peut-être au passage d’adopter, comme la Turquie naguère, notre mirifique Code civil. Il suffisait d’y penser… Et on comprend mal l’insensibilité de la Lybie, qui n’a pas encore libéré nos otages, malgré des excuses aussi ultra-plates que certains de nos joyaux horlogers.

Au-delà de ce folklore alpestre, ceux qui ont voté pour l’initiative anti-minarets, qui ne sont pas tous extrémistes, ni toujours de droite, ont commis une négligence coupable en ignorant deux phénomènes humains récurrents.

Non seulement, comme l’analysait Amin Maalouf dans ses Identités meurtrières, les facteurs de différenciation des hommes sont nombreux (la religion, le sexe ou l’orientation sexuelle, la nationalité, la langue, le niveau d’instruction, la classe sociale) mais leur hiérarchisation varie avec les époques et les circonstances. Leur commune appartenance à l’islam n’empêche pas les Soudanais de massacrer les habitants du Darfour, ni les Egyptiens de molester les footballeurs algériens. Pour ceux qui y croient encore, soit pour s’en effaroucher soit pour l’exalter, il n’est pas mauvais de montrer que l’ « umma », n’est qu’un mythe inconsistant.

Ce qu’on sait aussi, c’est que l’élément identitaire le plus revendiqué, celui qu’on défendra avec le plus d’acharnement, vient de là où l’on se sent le plus menacé, quelle qu’en soit par ailleurs la nature. Comme les Belges, c’est la langue qui fait monter au créneau les Berbères, sépare Turcs et Kurdes, tous musulmans. Le catholicisme, commun aux Hutus et aux Tutsis, ne les a pas préservés de l’épouvante génocidaire : c’est la fierté ethnique qui a poussé les premiers à massacrer les seconds.

Les musulmans de Suisse, pour 80% d’entre eux, ont quitté au moment de la guerre civile leurs Balkans et des sociétés largement sécularisées. On leur avait appris assez rudement qu’ils devaient cela à leur religion, dont bien peu se souciaient. En Suisse, ils étaient sans doute heureux de retrouver un certain droit à l’indifférence. Mais, parce que les Suisses ont trouvé un beau joujou pour régler leurs comptes par personne interposée, on vient de leur faire comprendre, pour la deuxième fois et cette fois-ci dans leur pays d’accueil, qu’ils font tache dans le paysage. Et pour la même raison…

Rien d’étonnant si les islamistes exploitent cette ancienne rancœur ainsi ravivée.

Outre le fait que cette situation ne manquera pas d’être perçue comme une injustice par les intéressés, tout en allant jusqu’à admettre le fantasme d’un danger islamique général, la seule question importante qui se pose est celle-ci : quelle utilité stratégique y a-t-il à renforcer ses adversaires en les rabattant sur leur identité plutôt qu’à les laisser vivre librement leurs différences et leurs divergences ?

Aussi comprenons-nous mal nos amis de Riposte laïque qui, de loin et assez bruyamment, ont cru bon de pousser des hurlements de joie en apprenant le succès de cette opération politique, non seulement diamétralement opposée aux principes laïques, mais en vérité inutile et néfaste.

Yves Scheller

Président de l’Association suisse pour la laïcité

(1) Bredzon : blouson montagnard à manches courtes, bouffantes et brodées, accessoire indispensable du folklore helvétiste.