Lire l'article d'Antoine Grosjean dans la Tribune de Genève
La récolte de signatures avance bien, mais la partie n'est pas encore gagnée. Le comité référendaire contre la révision de la Loi sur l'asile - emmené par l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) - a déjà réussi à réunir près de 30 000 parafes en un peu plus d'un mois. Il reste jusqu'au 6 avril pour atteindre les 50 000 signatures. «C'est bien, mais l'effort doit demeurer soutenu», affirme Ursula Dubois, de l'OSAR. Le référendum passe par des canaux inédits. Des paroisses entières se lancent dans la récolte de signatures, de même que des ONG comme Terre des Hommes, qui se tenaient jusque-là à l'écart de ce genre d'action politique. Hormis les élus de gauche et quelques-uns de droite - dont le conseiller aux Etats tessinois Dick Marty (R) et l'ancien chancelier de la Confédération François Couchepin (R) - des personnalités des milieux culturel, intellectuel et des médias ont apposé leur nom sur la liste. Le référendum semble donc en bonne voie d'aboutissement.
Quant à celui contre la Loi sur les étrangers, qui a fait couler moins d'encre, il est un peu en retard, avec environ 25 000 signatures.
lundi 20 février 2006
Les lex Blocher divisent à droite
Lire l'article d'Antoine Grosjean disponible sur 24heures en ligne
Le centre droite est bien embarrassé... Mais il ne faut pas le dire trop fort. Les groupes radical-libéral et démocrate-chrétien ont de la peine à donner des mots d'ordre clairs concernant les référendums contre les lois sur l'asile et sur les étrangers. Malgré l'unité de façade, ces textes, marqués du sceau de Blocher, sont cause de divisions internes. Les voix discordantes - certes rares et essentiellement romandes - brouillent le message. Un peu gênant, alors que les référendums ont de plus en plus de chances de passer par les urnes, sans doute déjà en septembre prochain.
PDC: sécession lémanique
La présidente du Parti démocrate-chrétien suisse (PDC), Doris Leuthard, a décidément du mal à resserrer les rangs. Le thème de l'immigration est déjà cause de désaccord avec les Eglises, qui font campagne pour les référendums. Désormais, la fronde vient aussi de l'intérieur. Il est vrai que les dissidents sont très «minorisés». Lors des votes au Parlement, seuls deux députés démocrates-chrétiens se sont opposés aux projets de lois: le Genevois Luc Barthassat et le Jurassien Pierre Kohler. Mais la section genevoise du PDC a fait sécession. S'insurgeant contre le vote du groupe aux Chambres, elle s'engage même dans la campagne pour les référendums. Et la section vaudoise lui a emboîté le pas.
«Moutons noirs» radicaux
Toujours au sein du PDC, la conseillère nationale zurichoise Rosemarie Zapfl - qui s'était abstenue lors des votes au Parlement - vient d'entrer dans le comité référendaire sur l'asile. Agacée, Doris Leuthard refuse d'y voir le signe d'une désunion. «On ne peut pas dire que le PDC est divisé, alors que seules deux sections cantonales s'opposent aux lois, estime l'Argovienne. Je ne doute pas qu'à notre assemblée des délégués, le 29 avril, la grande majorité va les soutenir.»
Dans le groupe radical-libéral, la cohésion se fissure aussi. Quatre conseillers nationaux - dont deux anciens conseillers d'Etat - nagent totalement à contre-courant. Très minoritaires, ces «moutons noirs» ont des convictions non moins inflexibles. Et puis, les Genevois Martine Brunschwig Graf (lib.) et John Dupraz (rad.), ainsi que les Vaudois Claude Ruey (lib.) et Yves Guisan (rad.), ne sont pas n'importe qui. Par ailleurs, l'attitude d'Yves Christen les laisse perplexes. Le radical, pourtant ardent défenseur des «523» en terre vaudoise, a finalement pris parti pour la loi sur l'asile.
Aurait-il cédé aux pressions visant à ramener les brebis égarées dans le droit chemin? «Lors des discussions et des votes, le chef du groupe parlementaire a sans arrêt insisté sur le fait qu'on devait rester unis», confie Yves Guisan. Afin de couper court à toute polémique interne qui viendrait s'immiscer dans la campagne, l'assemblée des délégués du Parti radical suisse a en outre rapidement pris position pour les deux lois, et cela à une très large majorité.
Malgré ces efforts, militants et électeurs hésitent. Vraiment? Selon John Dupraz, ces divisions sortent de l'imagination des médias. «Dans une équipe de foot, il arrive qu'il y ait des divergences de tactique. Cela n'empêche pas de jouer ensemble.»
Le centre droite est bien embarrassé... Mais il ne faut pas le dire trop fort. Les groupes radical-libéral et démocrate-chrétien ont de la peine à donner des mots d'ordre clairs concernant les référendums contre les lois sur l'asile et sur les étrangers. Malgré l'unité de façade, ces textes, marqués du sceau de Blocher, sont cause de divisions internes. Les voix discordantes - certes rares et essentiellement romandes - brouillent le message. Un peu gênant, alors que les référendums ont de plus en plus de chances de passer par les urnes, sans doute déjà en septembre prochain.
PDC: sécession lémanique
La présidente du Parti démocrate-chrétien suisse (PDC), Doris Leuthard, a décidément du mal à resserrer les rangs. Le thème de l'immigration est déjà cause de désaccord avec les Eglises, qui font campagne pour les référendums. Désormais, la fronde vient aussi de l'intérieur. Il est vrai que les dissidents sont très «minorisés». Lors des votes au Parlement, seuls deux députés démocrates-chrétiens se sont opposés aux projets de lois: le Genevois Luc Barthassat et le Jurassien Pierre Kohler. Mais la section genevoise du PDC a fait sécession. S'insurgeant contre le vote du groupe aux Chambres, elle s'engage même dans la campagne pour les référendums. Et la section vaudoise lui a emboîté le pas.
«Moutons noirs» radicaux
Toujours au sein du PDC, la conseillère nationale zurichoise Rosemarie Zapfl - qui s'était abstenue lors des votes au Parlement - vient d'entrer dans le comité référendaire sur l'asile. Agacée, Doris Leuthard refuse d'y voir le signe d'une désunion. «On ne peut pas dire que le PDC est divisé, alors que seules deux sections cantonales s'opposent aux lois, estime l'Argovienne. Je ne doute pas qu'à notre assemblée des délégués, le 29 avril, la grande majorité va les soutenir.»
Dans le groupe radical-libéral, la cohésion se fissure aussi. Quatre conseillers nationaux - dont deux anciens conseillers d'Etat - nagent totalement à contre-courant. Très minoritaires, ces «moutons noirs» ont des convictions non moins inflexibles. Et puis, les Genevois Martine Brunschwig Graf (lib.) et John Dupraz (rad.), ainsi que les Vaudois Claude Ruey (lib.) et Yves Guisan (rad.), ne sont pas n'importe qui. Par ailleurs, l'attitude d'Yves Christen les laisse perplexes. Le radical, pourtant ardent défenseur des «523» en terre vaudoise, a finalement pris parti pour la loi sur l'asile.
Aurait-il cédé aux pressions visant à ramener les brebis égarées dans le droit chemin? «Lors des discussions et des votes, le chef du groupe parlementaire a sans arrêt insisté sur le fait qu'on devait rester unis», confie Yves Guisan. Afin de couper court à toute polémique interne qui viendrait s'immiscer dans la campagne, l'assemblée des délégués du Parti radical suisse a en outre rapidement pris position pour les deux lois, et cela à une très large majorité.
Malgré ces efforts, militants et électeurs hésitent. Vraiment? Selon John Dupraz, ces divisions sortent de l'imagination des médias. «Dans une équipe de foot, il arrive qu'il y ait des divergences de tactique. Cela n'empêche pas de jouer ensemble.»
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