lundi 25 mai 2009

Le gouvernement Belge veut désengorger l'accueil des requérants

Demandeurs asile exclus de l'aide matérielle

Marie Arena, la ministre de l'Intégration sociale, a expliqué sa décision de contraindre Fedasil d'exclure 3.000 demandeurs d'asile du système d'aide matérielle, mesure dénoncée mercredi par les trois fédérations de CPAS, dans le but de "désengorger le réseau d'accueil Fedasil", a-t-elle indiqué mercredi.

Elle a cependant précisé que ces demandeurs d'asile seraient répartis sur l'ensemble du territoire. La ministre rappelle que cette décision "a été prise avec l'aval du conseil des ministres" et que sans cette mesure, "l'Etat fédéral aurait été en défaut d'assurer sa mission d'accueil".

Marie Arena estime n'avoir pas obtenu le budget nécessaire afin de créer 2.000 places d'accueil supplémentaires et que le nombre de personnes qui ont introduit une demande d'asile avant le 1er juin 2007 est de 2.600.

Répartition
La ministre de l'Intégration sociale a annoncé vouloir faire appel au plan de répartition pour éviter "la concentration de ces personnes à un seul endroit". Ce plan de répartition désigne le CPAS compétent selon des critères comme la population locale ou le revenu par habitant.

"La plupart des CPAS recevront, en fonction de leur taille et de leurs moyens, entre 1 et 5 demandeurs d'asile", indique le communiqué. La ministre a enfin précisé "que seul ce CPAS sera compétent pour leur accorder l'aide financière" et que celle-ci "sera remboursée intégralement par l'Etat fédéral".

Les CPAS avaient dénoncé mercredi l'exclusion de l'aide matérielle pour 3.000 demandeurs d'asile, qui ont pour la plupart introduit une demande d'asile avant le 1er juin 2007, en estimant que la mesure de Marie Arena entraînerait une surcharge de travail pour les CPAS et que les demandeurs d'asile, ainsi privés de l'aide matérielle, se retrouveraient sans encadrement.

Jouer avec les requérants, une belle leçon de fair-play


CRANS-PRÈS-CÉLIGNY | Le match de foot amical entre les requérants d’asile de Nyon et l’équipe juniors locale s’est mué, hier, en un intense partage ludique.

© VANESSA CARDOSO | ​Un match qui allie le plaisir du jeu et de l’ouverture. Le FC Crans (en rouge) s’est incliné face aux requérants d’asile de Nyon (en blanc).

ANETKA MÜHLEMANN | 25.05.2009 |dans 24heures

Les requérants d’asile ont remporté 3 à 1 le match de foot dominical, mais surtout, ils ont su gagner les cœurs des gens d’ici, qu’ils ont côtoyés. Les vainqueurs, ce sont les joueurs de Mama Africa qui, outre leur continent d’origine, ont également pour point commun leur situation. Demandeurs d’asile logés à l’abri PCi nyonnais En Oie et soumis à la procédure liée aux Accords de Dublin, ils risquent à tout moment d’être expulsés vers un autre pays européen où ils auraient déjà séjourné.

Cette réalité n’a pas gâché la rencontre sportive contre les juniors du FC Crans. Cette équipe, composée de jeunes âgés entre 15 et 17 ans, n’a pas eu la tâche facile. Le jeu de Mama Africa s’est révélé incisif et tactiquement efficace. «On a été super-étonnés, confie Habip Sarikaya, l’entraîneur du FC Crans, ils sont extrêmement bons.» Mais l’affrontement, bien que rude, s’est révélé particulièrement fair-play. «Je n’ai jamais vu un match aussi galant», s’exclame Christine, épouse et mère de footballeur. D’ailleurs, cet état d’esprit est très vite devenu contagieux, puisque sur le terrain, un joueur de Crans se montrait bon prince: «On perd… mais au moins les requérants ont du plaisir.»

Malgré le départ des amis
Du plaisir, ils en ont eu, certainement. Mais s’ils ont mis autant d’énergie dans ce match amical, c’est qu’il y avait un enjeu de taille: leur dignité. «C’est merveilleux, témoigne Ouattara Lamoussa, originaire de Côte d’Ivoire. On peut enfin partager quelque chose avec les Suisses. Jusqu’ici, on croisait des gens en ville, mais ils nous dévisageaient avec méfiance. A leurs yeux, on n’était rien de plus que des demandeurs d’asiles. Cela ne nous dérange pas. Mais on est quand même contents de pouvoir montrer ce qu’on sait faire.»

Au-delà des prouesses techniques, ces sportifs africains ont surtout donné une belle leçon de vie. «J’ai été marqué par la détermination de ces jeunes et par leur capacité à toujours aller de l’avant, témoigne leur entraîneur, Denis Jaccard. Cinq de leurs coéquipiers ont été expulsés du pays et ils ont continué à donner le meilleur d’eux-mêmes.»

Le drame tamoul déploie ses effets en Suisse


Le drame tamoul déploie ses effets en Suisse

De nombreux Tamouls, fuyant les combats sanglants au Sri Lanka, tentent de trouver refuge en Suisse. Par ailleurs, à Genève, plus d'un millier de manifestants tamouls font le siège de l'ONU.

Les demandes d'asile émanant de citoyens du Sri Lanka sont en augmentation depuis le début de cette année. En quatre mois, le nombre de requêtes s'élève à 587, selon les chiffres communiqués lundi par l'OSAR. Le nombre de requêtes avait déjà doublé en 2008: 1262 demandes d'asile avaient alors été déposées (contre 636 demandes en 2007).

Seuls 170 requérants avaient pu obtenir l'asile en 2008, ainsi que 192 admissions provisoires. L'OSAR va demander cette semaine de stopper les renvois au Sri Lanka: les requérants déboutés y sont encore renvoyés.

La situation des civils au Sri Lanka est «déplorable» dans la région où l'armée a mis fin ce week-end au conflit avec la rébellion tamoule, a déclaré lundi Anton Thalmann, n°3 du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), lors d'une conférence de presse en marge du Forum international sur la sécurité (ISF) à Genève. La Suisse demande un «accès humanitaire total» pour ces populations.

A Genève toujours, les manifestants tamouls occupent depuis dimanche la place des Nations, devant le siège de l'ONU à Genève. Lundi après-midi, ils étaient environ 1500, selon la police, à scander des slogans et à dénoncer le génocide de leur peuple au Sri Lanka.

Mis à part quelques frictions, la police genevoise n'a pas constaté de débordements lundi après-midi. La place des Nations était parsemée de drapeaux aux couleurs rouge et jaune des Tigres de libération tamouls (LTTE). Une pancarte précisait qu'il valait mieux avoir deux Etats en paix qu'un pays en guerre.

Rappelons que l'ensemble de la direction des Tigres tamouls, y compris leur chef suprême Velupillaï Prabhakaran, a été anéanti par l'armée gouvernementale, selon la télévision publique sri-lankaise. La guérilla avait reconnu sa défaite dimanche déjà.

swissinfo.ch et les agences




RSR.CH lundi, 18 mai 2009 à 08:12

Sri Lanka: les demandes d'asile vont diminuer

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Les Tigres Tamouls ont déposé les armes hier, et ont reconnu leur défaite. Selon l'ONU, l'offensive de l'armée gouvernementale a causé, depuis le 20 janvier, la mort de 8.000 civils. Yann Golay, porte-parole de l'organisation suisse d'aide aux réfugiés explique les conséquences de la fin des hostilités sur les demandes d'asile de ressortissants sri lankais.


Les réfugiés tamouls continuent à avoir besoin de protection

OSAR - 2009-05-19

Le Sri Lanka fête sa victoire sur les tigres tamouls. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés OSAR craint des actions de représailles massives contre les tigres tamouls et appelle les autorités suisses à renoncer à des décisions négatives pour les requérants d’asile tamouls et à ordonner un arrêt des renvois.

La guerre civile tumultueuse qui oppose depuis 26 ans les troupes du gouvernement et l’armée des Tigres de libération tamouls connaît une fin sanglante. Les Nations Unies estiment qu’au moins 7000 civils, dont de nombreux enfants, ont été tués lors des affrontements au Nord du pays depuis janvier 2009. Plus de 180'000 personnes ont été poussées à fuir.

Bien que la guerre soit officiellement considérée comme achevée, la situation est loin d‘être pacifiste. L’accès à la zone de conflit est jusqu’à présent interdit à la communauté internationale, aux organisations d’entraide et aux médias. La plupart des personnes en fuite depuis janvier sont retenues dans des camps surpeuplés aux allures de prisons. Les indices témoignant de la perpétration de lourds crimes de guerre et de graves violations des droits humains se multiplient.

L’OSAR observe avec inquiétude, depuis longtemps déjà, la situation au Sri Lanka et craint des représailles massives contre une grande partie de la population tamoule, dans d’autres régions du Sri Lanka également.

L’OSAR invite les autorités suisses à faciliter l’entrée des réfugiés. En outre, aucune décision négative ne devrait être prise aussi longtemps que la situation ne se stabilise clairement et qu’une présence internationale puisse garantir la sécurité des Tamouls. Les personnes qui viennent chercher une protection en Suisse à la suite de la guerre civile ne devraient pas échouer dans la rue ou à l’aide d’urgence. Les renvois vers le Sri Lanka sont à proscrire jusqu’à nouvel ordre.

Dernièrement, l’Office fédéral des migrations ODM avait ordonné un arrêt des renvois suite au Tsunami. La fin de la guerre civile affectera de manière au moins autant décisive la vie de la population tamoule.

Questions complémentaires:
- Rainer Mattern, analyste pays, tél. 031 370 75 75

Communiqué de presse du 19 mai 2009