jeudi 8 avril 2010

“Les Arrivants”: saisissant huis-clos

Des gens arrivent du monde entier, se précipitent 44, rue Planchat, Paris 20e, avec leur angoisse, leur culture, leur espoir, pas grand-chose d'autre, sans bagages. Permanences lundi, mercredi et vendredi, de 9 heures à 17 heures. Ces locaux exigus (80 m2) sont ceux de la Coordination de l'accueil des familles demandeuses d'asile (Cafda). Un organisme créé en 2000, pour nourrir, loger ces symboles du chaos géopolitique contemporain, leur faciliter les démarches administratives dans l'attente d'un éventuel statut de réfugié.

Les arrivants

Ils viennent du Sri Lanka, de Mongolie, d'Erythrée, d'Ethiopie, de Roumanie. Ils sont afghans, tchétchènes, tamouls...

Leur avenir dépend de ce que décidera l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), passage obligé des demandes d'asile. Il dépend aussi de Caroline (23 ans, cheveux frisés, speedée, fumeuse, agressive), de Colette (hier militante dans une ONG, aujourd'hui maire d'une commune de la grande banlieue parisienne, buveuse d'Evian, bordélique), assistantes sociales dévouées à cette cause républicaine. Et de Juliette, jeune et sereine juriste.

Lire la suite de cet article de Jean-Luc Douin dans le Monde

La Justice de Paix à libéré sept requérants déboutés

RENVOI IMPOSSIBLE Ils doivent partir, mais refusent. Berne ayant suspendu les vols spéciaux, la loi implique de les libérer.

Sept requérants d’asile déboutés en détention administrative à Frambois (GE) ont été libérés entre la fin de la semaine dernière et hier par la justice de paix du district de Lausanne (24 heures de mardi). Ces jours, Frambois hébergeait neuf requérants du canton de Vaud. La situation évolue chaque jour.

«Puisque Berne a suspendu les vols spéciaux pour ces personnes, il y a une impossibilité matérielle à exécuter les renvois et donc la détention ne se justifie plus», explique le premier juge de paix du district de Lausanne, Nicolas Perrinjaquet, confirmant l’information de notre confrère La Liberté. Le juge se réfère à l’article 80 de la loi sur les étrangers qui stipule dans quel cas la détention «est levée».

Berne a en effet annulé tous les vols spéciaux à la suite du décès d’un requérant nigérien à Kloten le 17 mars dernier. Une enquête est en cours pour éclaircir les causes de la mort du requérant renvoyé.

La justice de paix du district de Lausanne a la charge de statuer sur toutes les demandes de modification de statut (remise en liberté notamment) émanant des requérants du canton en détention administrative.

Alors que le conseiller d’Etat Philippe Leuba déplorait que des trafiquants de drogue soient libérés, le juge de paix précise que certains requérants déboutés n’ont pas commis de délits ou alors de petites infractions pour lesquelles ils ont purgé une peine.

Pour l’heure, les mises en liberté n’ont pas fait l’objet d’un recours, ni du Service de la population ni de l’Office fédéral des migrations.

Rappelons que la détention administrative n’est pas de nature pénale. Elle a pour but de rendre possible l’exécution d’un renvoi (par vol spécial) lorsque tous les autres moyens moins contraignants ont échoué.

F. BG dans 24 Heures

Voir le sujet du 19:30 de la TSR

L’Union européenne se penche sur le sort des Roms

Le 8 avril est la Journée internationale des Roms, et ces derniers, discriminés, vont demander à l'Union européenne de passer des parole aux actes, jeudi et vendredi à Cordoue, lors du IIe sommet ministériel européen sur la population rom. "La situation subie par de nombreux citoyens européens gitans est scandaleuse. Ils sont victimes d'un degré élevé de discrimination, de racisme", dénonce Belen Sanchez Rubio, porte-parole de la Coalition pour une politique européenne pour la population gitane, qui représentera les Roms à Cordoue. "Nous espérons que ce sommet servira à faire en sorte que la Commission européenne assume un rôle d'acteur principal dans la question gitane, comme l'a réclamé le Parlement européen", a expliqué cette responsable.

Le Parlement européen a adopté le 31 janvier 2008 une résolution réclamant une stratégie européenne à l'égard des Roms, qui seraient environ 10 millions au sein de l'Union européenne, dont ils constituent la plus importante minorité. Condamnant "de la façon la plus énergique (...) toutes les formes de racisme et de discrimination à l'encontre des Roms", le Parlement européen a demandé à la Commission d'établir un plan d'action communautaire pour leur intégration. Il a réclamé que ce plan soit mis en œuvre par tous les commissaires "responsables de l'intégration sociale des citoyens de l'UE dans le domaine de l'emploi, des affaires sociales, de l'égalité des chances, de la justice, de la liberté, de l'éducation, de la culture et de la politique régionale".

Mais "il y a des résistances, et peu d'avancées se sont produites depuis cette résolution, même s'il y a toujours plus de pression sur Bruxelles", relève Mme Sanchez Rubio. Les Roms, parfois appelés "Tsiganes", ou "Gitans", sont à l'origine un peuple nomade provenant du nord-ouest de l'Inde, persécuté depuis des siècles. Pendant la deuxième guerre mondiale, deux cent cinquante mille à cinq cent mille d'entre eux furent massacrés par les nazis, qui les considéraient comme une "race inférieure". A plus de 90 % sédentaires, ils sont toujours souvent indésirables en Europe, où ils s'entassent dans des bidonvilles et subissent des expulsions.

Le 8 avril est la Journée internationale des Roms, journée instituée par les organisations roms en référence au premier congrès européen organisé le 8 avril 1971 à Londres, au cours duquel elles avaient tenté de s'organiser et avaient mis sur pied une première série de revendications communes. Elles avaient aussi adopté un drapeau commun, représentant une roue sur un fond bleu et vert.

Un article paru sur lemonde.fr

En savoir plus :

Le dossier sur les enfants roms du Child Rights Information Network (CRIN).