samedi 25 juin 2005

Soutien résolu des Eglises protestante à une politique de migration se fondant sur des valeurs chrétiennes


L’Assemblée des délégués a confirmé son soutien à la politique migratoire du Conseil de la FEPS. Se fondant sur des valeurs chrétiennes, le Conseil demande que les personnes sans autorisation de séjour puissent bénéficier de la protection des droits fondamentaux reconnue par la constitution fédérale, sans s’exposer au risque d’une expulsion. À son avis, il faut en outre créer la possibilité d’une régularisation du statut pour des groupes de personnes. Il ne convient pas que les nouvelles dispositions légales produisent de nouveaux sans-papiers, et le travail au noir doit être combattu avec efficacité. Quant aux mesures de refoulement, le Conseil demande l’institution d’un conseil et d’une assistance au retour afin de favoriser les départs volontaires. Et si les refoulements de force sont inévitables, les dispositions de la déclaration des droits de l’homme doivent être respectées. Le Conseil n’est pas favorable au durcissement du droit d’asile tel qu’il a été décidé par le Conseil des États, et il espère que le Conseil national y apportera des amendements.

Le PS est scandalisé par le projet de nouvelle loi sur l'asile


Le cours que prend la révision de la législation sur l'asile scandalise le président du PS. Dans cette matière, Hans-Jürg Fehr ne s'en prend plus seulement à l'UDC, mais à l'ensemble du "clan bourgeois".

PRD et PDC ne se sont pas contentés de soutenir un régime répressif, ils ont fait des propositions allant dans ce sens, a fustigé M. Fehr. "C'est une honte pour un parti qui porte l'adjectif de chrétien ou pour un parti qui porte celui de libéral".

Selon lui, jamais encore la politique de rapprochement, "de véritable fusion", du centre et de la droite n'a été aussi évidente qu'à cette occasion. Si les durcissements de la révision de la loi sur l'asile se retrouvent dans la version finale, alors le PS lancera le référendum ou à tout le moins soutiendra son dépôt.

Lire le communiqué de l'ATS

L'aveuglement triomphe

Voici l'éditorial de Didier Estoppey paru dans Le Courrier

Le sort en est désormais jeté: il faudra lutter pied à pied et user de l'arme référendaire pour rendre à ce pays un peu de son humanité et de sa dignité. La commission des institutions politiques du Conseil national a en effet suivi hier, sur pratiquement tous les points, le Conseil des Etats dans le dynamitage en cours de notre droit d'asile. Seules les deux mesures les plus contestées, menant à une impasse constitutionnelle, font l'objet d'ultimes divergences.
Pour le reste, les commissaires ont fait fi des multiples avertissements émanant d'ONG, d'organisations onusiennes ou du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe quant à l'incompatibilité de la révision en cours avec les engagements internationaux de la Suisse. Ils ont notamment étendu à l'ensemble des requérants déboutés la coupe de l'aide sociale actuellement en vigueur pour ceux frappés d'une non-entrée en matière (NEM).De premiers rapports mettant en doute l'efficacité d'une mesure qui pousse avant tout les gens à entrer en clandestinité n'auront pas eu raison de l'aveuglement ambiant. Ni la situation kafkaïenne provoquée sur le plan juridique par des mesures introduites en urgence: l'exemple du canton de Vaud, qui vient d'être désavoué par son Tribunal administratif dans sa politique d'«accueil» des NEM, aurait pourtant dû inspirer la commission...
Elle a préféré suivre les vents qu'elle croit dominants et emboucher les trompettes de l'UDC. A moins d'un très improbable retournement de situation, le Conseil national se rangera lui aussi aux ordres en septembre, reniant ses votes de juin 2004. En cautionnant toute une série de durcissements dont il serait trop douloureux de rappeler ici la liste.
Ce qu'il faut en revanche rappeler, c'est la lourde responsabilité du Parti radical et du PDG dans cette Bérésina. Les rares personnalités qui, à l'image de l'ex-chancelier de la Confédération François Couchepin ou des quatre conseillers nationaux libéraux, ont cherché à rappeler le centre-droite à la raison, n'ont trouvé qu'un désert pour prêcher...
Mais si nos prétendues élites politiques ont désormais perdu toute colonne vertébrale leur permettant de résister aux sirènes xénophobes, il n'en va heureusement pas de même de la Suisse réelle. De cette autre Suisse, heureuse de vivre ensemble, qui manifestait samedi dernier dans les rues de Berne. Il sera essentiel, pour assurer le succès de la double campagne référendaire qui se prépare contre la Loi sur l'asile et celle sur les étrangers, de fédérer toutes les forces que les ignominies en cours répugnent. Y compris celles qui, à droite, ont saisi de quel côté se situait désormais le dogmatisme: chez nos dirigeants qui, sous prétexte de prévenir des abus et une criminalité importée qu'ils n'ont pas sérieusement combattus, pratiquent tous les amalgames, attisent la haine de l'autre. Et n'hésitent désormais plus à nous concocter des lois qui font fi des réalités migratoires comme des droits fondamentaux.

Commentaires sur les travaux de la commission du Conseil National

UN jour après la nouvelle, c'est au tour des quotidiens de commenter l'info.
Christiane Imsand dans le Courrier, nous rapporte la détresse des parlementaires de la gauche : Après deux jours de délibérations tendues consacrées à la révision de la loi sur l'asile, la conseillère nationale Vreni Hubmann (ps/ZH) ne cache pas sa détresse. «La majorité de la commission des institutions politiques a durci la loi de façon insupportable. Tout au plus avons-nous obtenu une petite victoire avec le maintien de l'aide d'urgence aux requérants déboutés. Je regrette que les radicaux et les démocrates-chrétiens aient plié l'échine devant l'UDC».