mardi 13 mai 2008

Réponses au piquet de protestation contre l'aide d'urgence

http://www.evam.ch/index.php?id=23&tx_ttnews[tt_news]=22&tx_ttnews[backPid]=19&cHash=86e0a089ba



Le collectif "Droit de rester pour tou-te-s" a remis une liste de revendications aux député-e-s vaudois qui nécessitent quelques précisions.

L'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM) a pris connaissance des revendications du collectif « Droit de rester pour tou-te-s », qui organisait mardi 29 avril un piquet de protestation devant le Grand Conseil vaudois au sujet des conditions de vie des personnes à l'aide d'urgence.

L'EVAM est tout à fait disposé à faire visiter les centres et foyers d'aide d'urgence aux personnes qui le souhaitent. Plusieurs bénévoles visitent régulièrement les résidents des centres et foyers. Ces contacts ont permis de prendre en compte plusieurs préoccupations pour trouver des solutions d'amélioration quand celles-ci étaient possibles dans le cadre légal limité.

L'EVAM répond ici point par point aux revendications qui sont faites par le collectif:

  • « Que la nourriture fournie soit saine, suffisante, variée et équilibrée » : une diététicienne a déjà été mandatée par l'EVAM pour établir un bilan nutritionnel des repas distribués dans les centres d'aide d'urgence. Il en est ressorti que la nourriture fournie est effectivement saine, suffisante et équilibrée. Seule la question de la variété se pose, les menus étant effectivement assez répétitifs, notamment en raison des contraintes alimentaires liées aux cultures d'origine des migrants.
  • « Que les repas puissent être pris hors horaire en cas de force majeure » : cette disposition est prévue, et des micro-ondes sont à disposition des résidents.
  • « Que les plats puissent être réchauffés et cuisinés selon les besoins alimentaires » : les normes d'aide d'urgence prévoient que les personnes nécessitant un régime alimentaire spécifique préparent leur repas elles-mêmes. Elles sont alors assistées financièrement et hébergées dans les foyers réservés aux familles.
  • « Que les bouilloires et chauffe-biberons soient rendus aux mamans » : cette question fait référence au foyer du Simplon, où les appareils électriques puissants font sauter les fusibles dans les chambres. Les parents sont donc priés de chauffer les biberons dans la cuisine, ouverte jusqu'à 22 heures. Pendant la nuit, les agents de sécurité peuvent être sollicités pour ouvrir la cuisine en cas de besoin.
  • « Que l'eau potable soit disponible ailleurs que dans les WC » : cette allégation est inexacte, puisque des robinets existent en dehors des sanitaires.
  • « Que l'eau pour l'hygiène corporelle ne soit plus glacée » : l'eau chaude fonctionne ; dans les moments de forte demande, il arrive cependant qu'il faille attendre pour que la température remonte.
  • « Que le stress causé par une surveillance tatillonne soit exclu » : les agents de sécurité sont respectueux des usagers ; ils doivent cependant faire appliquer le règlement de maison pour garantir l'ordre et la tranquillité des centres et foyers d'aide d'urgence.
  • « Que les visites et l'apport d'aide aux réfugié-e-s par des bénévoles soient autorisées » : elles le sont; une salle de réunion est d'ailleurs réservée pour les bénévoles dans le centre de Vennes et les foyers du Simplon, de Bex et de Leysin.
  • « Que les salles soient chauffées, aérées et salubres » : les centres et foyers sont bien entendu chauffés. Une panne de chauffage a eu lieu une fois pendant l'hiver au centre de Vennes et des mesures prises immédiatement. Les fenêtres peuvent être ouvertes en tout temps, et les locaux sont nettoyés régulièrement.
  • « Que les objets personnels puissent être mis à l'abri des confiscations et des vols » : les personnes à l'aide d'urgence ne peuvent conserver qu'un nombre limité d'objets dans les centres et foyers EVAM, et ne sont pas autorisées à emporter des meubles. Les affaires qui ne sont pas autorisées dans les chambres sont stockées pendant une année. Au centre de Vennes, les serrures sont en train d'être réintroduites sur les portes des chambres, en réponse aux demandes des résidents qui craignaient pour leur sécurité, et parce que les armoires à cadenas mises à disposition se sont révélées fragiles.
  • « Que les résident-e-s aient accès à l'information par l'internet, la TV et la presse » : des télévisions existent ou doivent être mises en service dans tous les centres et foyers de l'EVAM. Un cybercafé gratuit est à disposition à l'antenne de l'EVAM à Renens.
  • « Que leur sommeil ne soit plus interrompu par des fouilles nocturnes et intempestives » : les résident-e-s ne sont pas fouillés la nuit, sauf en cas d'arrivée dans le centre ou foyer, pour prévenir la présence de drogue, d'alcool ou d'armes. Des contrôles sont par contre effectués pendant la nuit, afin de vérifier que des personnes non autorisées ne résident pas dans les structures.
  • « Que le coût des transports urgents - soins médicaux, SPOP – soit pris en charge » : les transports aux urgences médicales sont pris en charge. Les personnes à l'aide d'urgence hébergées en dehors de Lausanne reçoivent un bon de transport pour les trajets entre leur centre ou foyer et le Service de la population.
  • « Que le règlement des Centres, fixant les droits et devoirs des résident-e-s, soit affiché » : ils le sont dans l'entrée de toutes les structures, en français, en anglais et en pictogrammes, et précisés à chaque nouvelle arrivée.
  • « Que cessent les tracasseries qui empoisonnent la vie et portent atteinte à leur santé » : les éléments concrets manquent ici pour pouvoir répondre de manière factuelle.
  • « Que l'intimité, la dignité et la vie privée de chacun-e soient respectées » : les personnes à l'aide d'urgence sont libres de leurs mouvements et peuvent sortir et rentrer à n'importe quelle heure. Cela n'empêche pas que les conditions de vie à l'aide d'urgence sont difficiles, car elles ne prévoient qu'un minimum vital.

En conclusion, l'EVAM reconnaît que la révision de la loi sur l'asile votée par le peuple suisse a entraîné un durcissement des conditions de vie des personnes en situation irrégulière. Les centres et foyers d'aide d'urgence sont conçus comme des lieux de vie transitoires. Sur environ 700 personnes à l'aide d'urgence, 400 vivent encore en appartement pour des raisons soit médicales, soit de procédure de demande de régularisation en cours.


Date: mardi, 29 avril 2008

L'initiative viole le fédéralisme

L'initiative vengeresse

Lire cette opinion de jacques-Simon Eggly dans le Temps
Nous allons donc voter sur l'initiative UDC voulant donner au peuple le droit de décider des naturalisations. Tout est parti, on le sait, de plusieurs péripéties politiques et judiciaires. La plus connue est celle d'Emmen, commune du canton de Lucerne, où le peuple avait le droit final de décision pour l'acceptation ou le refus communal de naturalisations. Et les citoyens de la commune avaient refusé, d'un coup d'un seul, tous les candidats originaires de l'ex-Yougoslavie. Le Tribunal fédéral ne l'avait pas entendu de cette oreille et avait cassé ce vote jugé arbitraire, et donc anticonstitutionnel. De quoi rendre furieuse l'UDC, qui veut rendre constitutionnel le droit souverain du peuple communal en la matière....

Un oui à l'initiative sur les naturalisations risque de provoquer un imbroglio


Le Temps consacre plusieurs articles à cette initiative de l'UDC, lisez les contributions suivantes
INTEGRATION. Rien ne forcera les communes à passer à la naturalisation par les urnes. Au-delà, les changements précis qu'elles devront opérer restent très incertains. De lourds affrontements sont en vue sur le terrain politique et juridique.
Les effets du oui
Christoph Blocher défend l'initiative de son parti
L'éditorial. Naturalisation: des garanties contre l'arbitraire
Le dossier: Un passeport suisse au fond des urnes?

Voici l'édito de Denis Masmejean

Denis Masmejan
Mardi 13 mai 2008


C'est la troisième fois en quinze ans que les Suisses sont appelés, le 1er juin, à se prononcer sur le thème des naturalisations, propice à tous les emballements identitaires. L'initiative de l'UDC entend effacer les jugements rendus par le Tribunal fédéral en 2003 en inscrivant dans la Constitution que les communes sont souveraines dans l'octroi du droit de cité, et que leurs décisions sont sans recours.

Si elles étaient acceptées, les propositions de l'UDC rendraient caduques les garanties imposées par les juges de Mon- Repos, dont les arrêts avaient déclaré arbitraire et discriminatoire le fait de soumettre à un scrutin populaire les candidats au passeport suisse.

Prétendre, comme le font les partisans de l'initiative, que celle-ci vise à restaurer une tradition que les juges auraient abolie est toutefois foncièrement inexact. Seule une poignée de communes de neuf cantons, tous alémaniques, connaissait la naturalisation par les urnes avant 2003.

Aux pratiques, plus ou moins révolues, des «faiseurs de Suisses», l'initiative entend substituer un contrôle prétendument démocratique mais totalement inadéquat. Il est faux de croire qu'à l'heure actuelle l'octroi du passeport suisse ne serait qu'une décision purement administrative. Elle relève des autorités politiques, législatives ou des exécutifs communaux dont il est difficile de dire qu'ils ne représenteraient pas les citoyens et qu'ils seraient insensibles à la dimension symbolique de la naturalisation.

Même le conseiller national vaudois UDC Guy Parmelin a reconnu dans ces colonnes que la naturalisation par les urnes n'est pas adaptée aux grandes communes urbaines. Mais c'était pour mieux souligner la nécessité de laisser les communes libres de choisir la manière dont elles veulent octroyer leur droit de cité. Elles le sont déjà dans une très large mesure.

L'initiative ne rendra pas plus démocratiques des procédures de naturalisation qui le sont déjà suffisamment. Elle privera en revanche les candidats à la nationalité suisse, sans raison et sans nécessité, de protections élémentaires contre l'arbitraire - un minimum incompressible dans un Etat respectueux de l'individu.

Immigrants morts faute de solidarité

Cinquante migrants clandestins morts au large de la Libye

NOUVELOBS.COM | 12.05.2008 | 16:56

Dimanche, un quotidien tunisien avait fait état d'un premier bilan de trois morts et 15 rescapés.

Cinquante morts et 16 rescapés, tel est le nouveau bilan du drame des migrants clandestins dont l'embarcation partie de Libye a été emportée par des vents forts samedi 10 mai au large des côtes tunisiennes, selon l'hebdomadaire tunisien Assabah Al Ousboui paru lundi. Contactées par l'Associated Press, les autorités n'ont pas fourni pour le moment de précisions sur ce drame. Dimanche, le quotidien Achourouk avait fait état d'un premier bilan de trois morts et 15 rescapés.

Migrants en provenance d'Afrique subsaharienne

Se référant à des informations provenant de diverses sources, l'hebdomadaire Assabah Al Ousboui a affirmé que 66 candidats à l'émigration clandestine étaient partis plusieurs jours auparavant de la plage de Zouara, en Libye.

La quasi-totalité des migrants étaient des ressortissants d'Afrique subsaharienne, dont des Camerounais, des Kenyans, des Ivoiriens et des Nigérians, selon le témoignage d'un rescapé marocain cité par Assabah Al Ousboui. Ce dernier a également mentionné un jeune Tunisien parmi les victimes.

Partis pour Lampedusa, arrêtés par une panne

Ils avaient embarqué dans une embarcation d'à peine cinq mètres de long, en direction de l'île de Lampedusa (Italie). Mais leur bateau est tombé en panne sèche. Après avoir fait face à la situation "avec courage" dans un premier temps en espérant que des navires de passage dans la zone viendraient à leur secours, les migrants ont dû déchanter, selon des témoignages de rescapés.

Des dizaines de personnes ont succombé à la faim, à la soif et au froid, en plus des conditions climatiques défavorables, après avoir passé cinq jours et cinq nuits dans cette situation désespérée. Leurs cadavres ont été jetés à la mer par crainte d'épidémie.

Emportée par des vents forts, l'embarcation a fini par échouer sur la plage de Békalta, près de Mahdia, à 180km au sud-est de Tunis.

Un drame humain

Parmi les rescapés, 16 personnes ont été secourues par les unités de la garde nationale et de la protection civile alertées par des habitants, tandis que trois corps inertes ont été repêchés du bateau.

"Le spectacle était terrifiant", ont raconté des témoins cités par l'hebdomadaire.

"Dans un état physique et psychologique alarmant", les rescapés ont été transférés à l'hôpital de Mahdia où après avoir reçu les soins nécessaires, ils ont été gardés sous surveillance médicale.

Deux autres tentatives d'émigration mentionnées

L'hebdomadaire fait état, par ailleurs, de deux autres tentatives d'émigration irrégulière déjouées ces derniers jours par les services de sécurité tunisiens. Dans la première tentative, 15 jeunes tunisiens ont été arrêtés et trois autres ont réussi à prendre la fuite.

Dans la deuxième tentative, 12 personnes sont impliquées, selon la publication. Elles doivent être jugées pour "franchissement illégal des frontières". (Avec AP)

Naturalisations par le peuple: vos réactions

En connaissance de cause!
Avec l’initiative de l’UDC, le problème est de savoir si le citoyen est le plus à même de prendre une décision de naturalisation. La réponse est clairement non: pour prendre une décision de ce type, il est nécessaire de s’informer sur les candidats. Ces informations sont privées et les révéler à l’ensemble des citoyens est une infraction à la protection de la vie privée. En outre, il n’est matériellement pas possible que chaque candidat soit entendu par toute la population. Sans entretien, qui ose parler d’une étude sérieuse d’un dossier de ce type? Si le citoyen devait se prononcer sur une demande de naturalisation, il ne pourrait le faire qu’en méconnaissance de cause et cela reviendrait à mettre en place le règne de l’arbitraire et de la discrimination dans l’attribution du passeport suisse. C’est inacceptable dans notre Etat de droit.
A l’inverse, le système actuel, dans lequel un comité restreint d’élus du peuple se prononce sur des demandes de naturalisation, évite les problèmes précités. En effet, ce groupe de personnes est habilité à obtenir l’ensemble des renseignements nécessaires pour se prononcer sur une candidature.
La naturalisation par les urnes doit donc être fermement refusée car elle mettra en place le règne de l’arbitraire et de la discrimination dans le domaine des naturalisations.
Raphaël Thélin, Lausanne
Nous sommes tous des étrangers naturalisés
Dans sa propagande, l’UDC redoute que «les étrangers naturalisés décident dans l’urne de l’avenir de la Suisse» (dixit). Pendant huit ans d’activité de député au Grand Conseil, j’ai pu décider (avec d’autres) de l’avenir du canton de Vaud. Autrichien d’origine, je suis devenu Suisse, par ma mère bernoise, à l’âge de 10 ans. Un certain Pascal Broulis, autre étranger naturalisé, est même président du Conseil d’Etat. Qui s’en plaindrait? Les exemples sont légion.
Pour reprendre un slogan de Mai 68: «Nous sommes tous des étrangers naturalisés!» Si ce n’est notre génération, c’est celle de nos pères. Un certain Christoph Blocher avait un grand-père allemand…
Où et quand vont s’arrêter la bêtise et la xénophobie de l’UDC? Quand il ne restera des 6 millions actuels de Suisses dans ce pays que 6000 authentiques Uranais, Schwytzois et Unterwaldiens pouvant certifier leur descendance directe depuis 1291?
Xavier Koeb, Maracon
globe
Une boîte de Pandore
A propos de la réflexion de M. Guy Parmelin intitulée «Plus qu’un acte administratif» ( 24 heures du 24 avril 2008):
Pour donner suite à la réflexion de M. Parmelin, il convient de rappeler certains principes de notre système de la démocratie directe. Lorsque les citoyens d’une commune votent sur des demandes de naturalisation, ils agissent en tant qu’organe de la commune, au même titre que la Municipalité ou le Conseil communal, et accomplissent de cette manière une tâche de l’Etat. Dans ce cas, ils doivent respecter les droits fondamentaux garantis par la Constitution fédérale, en particulier l’interdiction de la discrimination, l’interdiction de l’arbitraire et l’obligation qui en découle de rendre une décision motivée.
Dans sa jurisprudence relative à la commune d’Emmen (ATF 129 I 217), le Tribunal fédéral n’a fait que rappeler l’existence de ces droits fondamentaux qui ressortent du texte même de la Constitution. Il a aussi constaté que le scrutin populaire ne permettait pas de respecter ces droits de façon satisfaisante. A l’inverse, ceux-ci sont respectés par une commission communale. En effet, une commission procède à l’investigation nécessaire pour déterminer si le candidat remplit les conditions à la naturalisation. Elle peut ainsi motiver objectivement sa décision sur la base de ses conclusions. La légitimité démocratique est également respectée si la commission est composée d’élus.
Pour ces motifs, cette initiative populaire constitue une boîte de Pandore, puisqu’elle remet en question les droits fondamentaux de la Constitution, desquels notre démocratie directe tire toute sa légitimité. L’initiative appelle donc un non ferme.
Stéphane Zenger, Villeneuve
L’autre visage de l’UDC
L’UDC vaudoise présente un double visage. M. Guy Parmelin incarne la version soft. Dans un article au ton patelin, mesuré et politically correct (24 heures du 24 avril), il défend l’initiative pour des naturalisations soi-disant «démocratiques». C’est son droit et on peut en discuter, arguments en main. Mais en même temps – bénéficiant d’un budget colossal dont on aimerait bien connaître l’origine (600?000 francs selon ses propres dires) – l’UDC matraque l’opinion publique par d’innombrables affiches géantes et encarts publicitaires dans la presse. Or ceux-ci comme celles-là, qui recourent au graphisme des années 30 qu’affectionne le parti de Blocher, sont tout simplement immondes de racisme et de xénophobie. Mains – basanées et noires, comme par hasard – se jetant avec avidité sur des passeports suisses, texte indécent associant les étrangers aux «criminels» et aux «profiteurs des assurances sociales»! Cela, c’est l’autre visage de l’UDC, celui qui rapporte des voix.
Jusqu’à quand le bon M. Parmelin et ses amis «modérés» se rendront-ils complices (sans l’approuver ni le désavouer, à la vaudoise…) de ce discours politique fascisant? Peut-être le psychodrame autour de Mme Widmer-Schlumpf finira-t-il par les réveiller? Et par réveiller les autres partis, dont le silence assourdissant face à cet affichage est inquiétant.
Pierre Jeanneret, Grandvaux
Souverain ou pas?
Je souhaite partager ma perplexité avec les lecteurs de 24 heures . Tous les partis, et ceux de gauche en particulier, nous chantent sur tous les tons et à chaque consultation que le peuple est souverain et que c’est la base de notre démocratie. Dans le référendum à venir, les communes seraient libres de décider quelle serait l’instance habilitée à se prononcer sur les candidats à la naturalisation. Si d’aventure c’est le peuple qui est désigné pour cette tâche, cela hérisse la gauche en général, qui crie à l’arbitraire; le peuple, dans ce cas-là, ne serait donc plus souverain!
J’y vois une vraie contradiction, soit le peuple l’est en général, soit il ne l’est pas. Quant à la crainte que le peuple puisse prendre des décisions arbitraires, et alors? Aussi désagréable que cela puisse être, ça procède d’un exercice parfaitement démocratique, ça n’implique pas que celui-ci soit aussi vertueux que certains le souhaiteraient. Cela signifie surtout que l’on n’a pas fait ce qu’il fallait pour rendre le processus crédible, surtout par cause de laxisme dans l’évaluation par manque d’exigence au niveau de l’intégration jusqu’à ce jour.
Pour conclure, il me semble que les étrangers qui travaillent, parlent la langue et résident depuis douze ans sans casier chez nous devraient sans autre obtenir leur passeport. Nous avons besoin d’eux et c’est un enrichissement pour notre société. Je voterai donc oui au référendum parce que je souhaite que le souverain le reste, n’en déplaise à certains!
Jean-Daniel Jordan, Lausanne
Courrier des lecteurs de 24 Heures