Dans son journal mensuel "bonne nouvelle", distribué à tous les ménages vaudois, l'EERV s'explique sur son engagement auprès des requérants déboutés.
Lire ci-dessous l'intégralité de l'article de Martine Pavia
Les Eglises vaudoises sont en train d'organiser à grande échelle des structures d'hébergement dans les paroisses. Rappel des faits. Au cours de l'été 2004, 523 requérants d'asile, résidant dans le canton de Vaud depuis quatre à dix ans, voire plus, se voient signifier leur renvoi par les services fédéraux du département de Christoph Blocher. Le tout assorti d'un programme d'aide au retour. Une aide financière étalée sur trois ans, afin de permettre de retrouver logement et travail. Parmi ces personnes, on trouve de nombreux Kosovars qui ont tout perdu pendant les massacres de Srebrenica. Le 24 août de cette même année, une majorité de députés se prononce contre ces renvois prévus par le Conseil d'Etat. Septembre 2004, 15 000 Vaudois signent une pétition pour manifester leur opposition à ces renvois. Trois mois plus tard, l'Eglise protestante exprime clairement son opposition aux expulsions, sauf exceptions. Le Conseil d'Etat maintient les renvois mais il s'efforce de désamorcer la crise en annonçant, le 23 janvier 2005, renoncer aux mesures de contrainte pour les familles, les femmes seules et les victimes de Srebrenica. Enfin, le 20 mai dernier, le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud annonce la fin de ce moratoire sur le renvoi des requérants déboutés. Motif: «Ce moratoire est un échec. Les personnes concernées ne sont pas venues s'inscrire au programme d'aide au retour.»
Désobéissance civile?
Unies dans une même volonté de préserver les plus faibles de notre société, quelle que soit leur nationalité ou religion, les Eglises protestante, catholique et la Communauté Israélite de Lausanne (CIL) ont décidé de s'engager aux côtés des requérants d'asile déboutés. Comment? En participant aux travaux du Groupe d'analyse mis en place par le Conseil d'Etat en janvier dernier. Mais également en faisant la promotion en faveur d'une Charte du partenariat solidaire (voir ci-dessous). Cependant, face à la détermination des pouvoirs publics et au renvoi par la force de plusieurs requérants, les Eglises protestante et catholique ont décidé, en collaboration avec les paroisses, de mettre en place des lieux d'hébergement et de refuge aux personnes directement menacées d'expulsion.
Pour le pasteur Antoine Reymond: «Ce n'est pas vraiment de la désobéissance, nous disons aux gens concernés par les mesures du Conseil d'Etat: chez nous, il est normal que vous puissiez trouver un asile.» Le conseiller synodal de l'EERV nourrit également l'espoir que cela permettra au Grand Conseil et au Conseil d'Etat de reconsidérer un certain nombre de positions, de manière à pouvoir régler le problème des «523» de manière digne et juste.
Charte de partenariat solidaire
Les représentants des Eglises et des élus ont convenu solennellement et d'un commun accord d'assurer les engagements consacrés dans cette charte, qui a été rendue publique le 20 mai 2005 par le Conseil d'Etat. Ils invitent les citoyens et les associations à se joindre à cette action. Cette charte énonce notamment que:
Le partenariat solidaire est une formule durable entre un requérant d'asile débouté, avec ou sans famille, et deux personnes dont une représentant les Eglises. Son objectif est d'offrir un accompagnement aux requérants dans le processus de
séjour en Suisse, et de les soutenir dans leurs démarches administratives et juridiques.
Le partenaire solidaire œuvre de manière personnelle et désintéressée, il offre conseil et soutien en apportant un regard extérieur et neutre. Le requérant s'engage à exposer sa situation clairement, en toute sincérité et en toute confidentialité. Le Conseil d'Etat soutient cette Charte et les personnes qui s'engagent dans ce cadre.
Lire la Charte dans son intégralité
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