mardi 7 juin 2005

Les médecins vaudois montent au front

Près de 150 médecins ont signé un appel publié lundi dans la presse. Certains estiment que les pathologies des migrants sont sous-estimées.
La séquence montre que dans certains cantons les NEM et les requérants déboutés n'ont plus aucun recours médical, ce qui leur provoque des problèmes de santé.
Voir la séquence du TJ soir en qualité modem / en haute qualité

Communiqué du PSV sur l'expulsion du rescapé des camps


Lire le communiqué du parti socialiste vaudois
Extraits:
La majorité bourgeoise du Conseil d’Etat cautionne le renvoi d’un rescapé des camps de concentration de Batkovic et Celopek: l’indécence fait désormais partie du programme gouvernemental majoritaire...
A l’heure où une majorité parlementaire et citoyenne sollicite du Conseil d’Etat depuis 10 mois une issue digne et humaine à la crise de l’asile, le PSV demande le retour immédiat de M. Nedim HADZIAVDIC. Il appelle toutes les forces politiques du centre-droite à prendre enfin la mesure de ce qui est en train de se passer et d’agir dans la conduite de l’Etat avec conscience, mémoire et responsabilité.

Asile, débat nourri au Grand Conseil

Le Grand Conseil vaudois a repoussé sa décision quant au non-renvoi des requérants d'asile déboutés dans le cadre de la circulaire Metzler. Au terme d'un long débat, la motion a été transmise pour examen à une commission.
Lire la dépêche de l'ATS ou sur le site de 24heures
L'information a été largement reprise dans le cadre de Forum sur La Première.

Philippe Leuba, le Libéral vaudois symbole du juridisme le plus étroit
Ecoutez le débat de Forum sur La Première
Invités: Josiane Aubert, députée socialiste au grand conseil vaudois, et Philippe Leuba,
député libéral au grand conseil vaudois.

Manifestation ce soir à 18heures


La coordination asile communique:
Le jeune homme d'origine bosniaque, survivant des camps de torture serbes, qui était détenu à Frambois a été mis dans un avion à destination de Sarajevo ce matin (7 juin). Il avait été mis en mesures de contraintes le 27 mai et transféré à Zürich le 6 juin.
La Coordination appelle à un rassemblement ce soir 18h place St-François.

Vous pouvez lire un extrait de l'acte d'accusation de Richard Goldstone (TPI) sur les événements dans cette région de Bosnie entre mai et décembre 1992.

Appel de 160 médecins vaudois au Conseil d'Etat

Le Courrier et La Liberté mettent en exergue l'appel de 160 médecins (244 à fin juin) afin que les autorités prennent en considération les pathologies des requérants déboutés.
Le texte complet de cet appel est disponible sur Internet
Les médecins s'inquiètent de la santé et du sort de ces requérants de longue date. «Soigner ne signifie pas seulement s'occuper de traiter les maladies, mais aussi se préoccuper des conditions de vie de tous nos frères humains», écrivent-ils. Certains médecins avaient déjà interpellé les autorités politiques, mais ils ne l'avaient pas encore fait publiquement. La suspension du moratoire sur les renvois les a fait réagir.

Le docteur Yvette Barbier
Les médecins estiment en outre que les autorités ne tiennent pas toujours suffisamment compte des dossiers médicaux des requérants déboutés. «Je n'étais pas une militante des mouvements pour l'asile, mais j'ai décidé d'aller dans les refuges pour soigner les gens qui y vivent. J'y ai découvert des situations médicales graves, des cas psychiatriques lourds», raconte Yvette Barbier, une des instigatrices de l'appel. «La situation d'incertitude et la précarité existentielle provoquent chez des personnes déjà vulnérables une pathologie psychiatrique majeure sous-estimée et sous-évaluée», explique le Dr Marco Vannotti, psychiatre à la Policlinique médicale de Lausanne et enseignant aux Universités de Lausanne et Neuchâtel. «La plupart des requérants que je vois sont profondément malades, et dans le corps et dans l'âme. Ce ne sont pas des tricheurs, ni des opportunistes», ajoute le psychiatre. «Le fait de les renvoyer, ou de menacer de les renvoyer, aggrave leur pathologie».
«Est-ce que l'autorité compétente tient compte de la maladie psychiatrique? Est-ce qu'il y a une culture qui permet de considérer la maladie psychiatrique dans toute son ampleur?», s'interroge le psychiatre qui rappelle que l'OMS vient de dénoncer la sous-estimation du problème dans les pays du tiers-monde.

Un survivant des camps serbes en train d'être expulsé

La coordination asile communique que la procédure de renvoi forcé s'est mise en marche contre un survivant des camps de concentration serbes gravement affecté psychologiquement.
Dans son communiqué, la coordination révèle quelques éléments de son dossier médical...
Le Courrier est La Liberté résument ainsi cette situation:
Cet homme de 35 ans, faisant partie du groupe dit des «523» requérants déboutés a été conduit hier à Kloten en vue de son expulsion. Nedim Hadziavdic était détenu depuis le 26 mai au centre de Frambois. Ce matin, il devrait se trouver à Sarajevo. Survivant des camps de concentration serbes de Batkovic et Celopek, comme l'atteste un certificat du Comité international de la Croix-Rouge, l'homme avait vécu les massacres de Srebrenica. Dans les camps en 1992, il avait subi des actes de torture qui lui ont laissé des traumatismes nécessitant des soins psychologiques et physiques. Son tort, aux yeux de l'administration est d'avoir demandé l'asile en 1997, soit une année après la fin officielle de la guerre en Bosnie, que Berne fixe au 12 décembre 1996. En Suisse, ce technicien en électricité de formation avait travaillé pendant 5 ans jusqu'à la faillite de son employeur. Selon ses défenseurs, il serait incapable de se réadapter.
Lire l'article de Yann Pauchard dans Le Matin

L'Eglise, l'Etat, les réfugiés... vers le bras de fer


Ce mois-ci, Jonctions magazine se penche sur le dossier brûlant des 170 requérants d’asile vaudois définitivement déboutés. L’église réformée vaudoise, d’une même voix avec les autres communautés confessionnelles du canton, n’avait plus pris de position aussi affirmée depuis longtemps.
Voir l'émission de 17 minutes en format real

Frambois est présenté par 24heures

A Genève, l’Etablissement de détention administrative de Frambois accueille des étrangers soumis aux mesures de contrainte. C’est là que sont enfermés les requérants d’asile déboutés avant un renvoi forcé dans leur pays. A mi-chemin entre le foyer d’accueil et la prison, l’endroit fait figure de laboratoire d’une nouvelle vision carcérale. Vingt places sont disponibles, huit étaient occupées hier matin.
Pour une meilleure compréhension, le visionnement de l'émission de Temps Présent est nettement plus substanciel.

Interview de Pierre-Yves Maillard dans 24heures

Une pleine page est consacrée à l'interview de PYM par Federico Camponovo dans 24heures, le jour où le débat au Grand Conseil sur les "523" devrait commencer.

Deux des échanges de l'article:
— Pourtant, bon nombre de citoyens accueillent avec soulagement les thèses de l’UDC. Que faites-vous, concrètement, pour contrer le ras-le-bol qui monte dans la population?
— Tant que des personnes âgées qui ont travaillé toute leur vie auront une AVS insuffisante pour vivre, le risque existera que certaines d’entre elles trouvent que chaque franc dépensé pour un requérant d’asile est un franc de trop. Nous devons expliquer qu’en 2002, par exemple, les actionnaires suisses ont reçu 34 fois le budget total de l’asile, 17 fois plus qu’en 1982. C’est l’explosion des inégalités qui est la cause des problèmes, pas l’asile. D’autre part, nous devons exiger qu’on agisse de façon ferme et ciblée contre la minorité de requérants qui trafiquent ou qui abusent, faute de quoi le racisme aura de beaux jours devant lui.
— Mais la xénophobie augmente également parmi les jeunes...
— Le souvenir des horreurs auxquelles le racisme a progressivement conduit pendant la Seconde Guerre mondiale s’éloigne. Par ailleurs, à cause du conflit dans les Balkans, ces dix dernières années ont vu l’arrivée en Suisse d’une population avec une autre culture et d’autres rapports avec la violence. Comme ancien prof, j’ai vu qu’à l’école, par la fermeté, le travail patient et l’intégration, on peut améliorer les choses. Pour les adultes, il faut une police qui ait des moyens. Mais cela révèle un autre paradoxe de l’UDC: tout en signalant les problèmes de sécurité, Christoph Blocher réclame 30% de coupes dans les dépenses publiques. En somme, il applique la méthode du pompier pyromane: en voulant réduire les capacités de l’Etat à assurer ses fonctions de base, M. Blocher va créer l’insécurité qu’il exploitera ensuite à des fins électorales.